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1 - Découverte de Narva
2 - Souvenir d'Hanna
3 - Le front
4 - Souvenir de l'enrôlement
5 - La contre attaque russe
6 - Souvenir des amis
7 - Fin du combat
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Souvenir d'Hanna

Bavière, été 1941

Le vent tiède caressait mon visage alors que je longeais un lac via un chemin de terre, mes pieds foulaient la poussière. Hanna marchait à côté de moi, les cheveux relevés en une tresse qui dansait sur sa nuque. Elle portait une robe claire, légèrement trop grande pour elle, qui ondulait au rythme de ses pas. Le silence entre nous était apaisant, rempli du bruit des insectes et du chant lointain des oiseaux. Elle était si belle.

Je lançai un caillou en ricochet à la surface de l’eau pour rompre le mutisme. Je le regardais rebondir en profitant du moment.

— Tu crois que ça va durer, tout ça ? demandai-je finalement.

Hanna se tourna vers moi, ses grands yeux clairs plissés par le soleil. 

— Quoi donc ?

— Le calme… La vie comme ça. Avec cette guerre en France qui vient de commencer. Je m’inquiète.

Elle haussa les épaules, elle ne semblait ne pas trop prendre à cœur le conflit.

— Je ne sais pas, Franz. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas en profiter, non ?

Elle accéléra légèrement le pas, souleva des nuages de poussière par la même occasion. Elle se tourna et me lança un regard joueur. 

— Allez, viens !

Je la suivis, plein d’enthousiasme. Elle était toujours comme ça, à trouver des raisons de sourire même quand le monde s’assombrissait. Nous traversâmes un champ jusqu’à l’orée du bois, là où les arbres formaient une arche naturelle. L’ombre nous accueillit, et le murmure des feuilles remplaça celui du vent. 

Hanna s’arrêta et se retourna. Debout, face à moi.

— Franz, tu penses à quoi ? Quelque chose te travaille !

Je ne savais pas quoi répondre. Je pensais à elle, à nous, et à ce que l’avenir nous réservait. Mais le dire à haute voix me paraissait ridicule, presque enfantin. Finalement, je m’abandonnai à la réalité. 

— À toi. 

Elle s’approcha, son regard dans le mien, elle m’envoûtait. 

— Tu penses trop.

Avant que je ne puisse répliquer, elle plaça une main légère sur mon bras, comme pour m’ancrer au moment présent. Puis, d’un geste rapide, elle se dressa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les miennes. Ce fut bref, à peine un instant, mais suffisant pour que mon cœur puisse s’emballer.

— Maintenant, arrête de penser et profite, dit-elle avec un sourire.

Je restai figé, le goût de ce premier baiser gravé dans ma mémoire. C’était si simple, si pur. 

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