Loading...
1 - Chapitre Premier
2 - Chapitre Deux
3 - Chapitre Trois
4 - Chapitre Quatre
5 - Chapitre Cinq
6 - Dernier Chapitre
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Share the book

Chapitre Deux

Il s'appelait Antoine. 

C'était un homme d'une grande bonté, altruiste et généreux. Un bon samaritain comme on en voit que dans les livres. Un homme dévoué aux autres, s'oubliant bien trop facilement.

Antoine est un prénom venant du latin Antonius et qui signifierait "inestimable". Un prénom d'une modestie sans faille, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas lui qui l'a choisi, et s'il avait pu se choisir un prénom, cela n'aurait pas été celui-là. Car lorsque l'on donne un nom à quelqu'un, ce n'est pas pour lui, mais pour soi. Un prénom qui nous parle, qui nous fait vibrer, qui a une signification particulière, mais qui ne ressemble pas forcément à l'enfant que l'on nomme. 

Et Antoine ne se trouvait pas inestimable.

On aurait pu dire que c'était un saint, pourtant il ne croyait pas en Dieu. Pour lui, il n'avait pas à prier tous les jours et à faire de bonnes actions pour le salut de son âme. Pour lui, pas de Paradis ni d'Enfer, simplement cette vie qu'on lui avait offerte. Une vie bien misérable, certes, mais sa vie malgré tout. Alors il l'aimait quand même.

Son optimisme à toutes épreuves m'agaçait. 

Quoi qu'il se passait, Antoine retombait toujours sur ses pattes, retrouvait le sourire. Plus les épreuves de sa vie étaient terribles, plus l'homme s'en trouvait fortifié. Ce qui ne tue pas rend plus fort, à ce qu'il parait. Il en était l'illustration la plus fidèle.

Toujours souriant, le brave homme, toujours là pour les autres. Bien sûr, il était comme les autres, il avait ses soucis, il avait ses emmerdes, mais il faisait taire cette petite voix dans sa tête. Il l'ignorait, même. Au fond de lui, il savait la vérité, il s'en doutait, mais il ne devait pas y penser. Ça gâcherait tout, ça serait prendre le risque d'achever un peu trop tôt cette vie qu'on lui avait tracée. Alors il souriait, il affrontait la vie armée de bonne humeur... Et il m'agaçait.

Un jour, il rencontra une jeune femme. Belle, drôle et intelligente. Une femme trop bien pour lui, je l'ai toujours dit. Il ne la méritait pas, il n'avait rien fait pour ça. 

Pourquoi avait-il le droit d'être heureux et pas moi ?

Furieux, je la tuais. Ce fut rapide et sans douleur, je ne voulais pas d'effusions de sang, d'une scène trop théâtrale. La simplicité collait à la peau d'Antoine, il fallait que cela continue. 

J'eus pourtant assez d'humour – un humour malsain – pour que cela tombe un jour très spécial. Il voulait la demander en mariage pour leur troisième anniversaire. Il la trouva allongée sur le sol de la salle de bain le jour-même. : inerte, froide, sans vie, étalée entre la cuvette des toilettes et le bidet.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet