PDV Lorcan Evans
Installé sur le canapé de mon bureau, Ewen me fixe longuement.
— Arrête de me regarder comme ça et dis-moi ce qu’il se passe, ordoné-je.
Ewen ne me répond pas et continue de me dévisager. Désespéré, je lève la tête de l'écran que je regardais et parle :
— Si. Tu m'en veux d'avoir placé Olwen sur l’affaire.
— Pourquoi ?
— Tu sais très bien. Il a travaillé dans le feu de l’action durant des années. Il est fait pour ça.
Ewen me fixe droit dans les yeux.
— Il est débordé en ce moment. C’est à peine s’il dort et toi tu lui colles un dossier aussi important, s'énerve mon ami.
Je retiens un long soupir et par la même occasion, l’envie de l’envoyer bouler.
— Pourquoi tu l’as mis sous ses ordres ?
— De qui parles-tu ?
— Ne fait pas l’idiot Lorcan, tu sait tres bien de qui je parle !
Sourciles froncées, il me faut un certain temps pour comprendre à qui il fait allusion.
— Ah ça, tu as exigé que la meilleure équipe de l’UNI soit mise sur l'enquête. J’ai donc écouté ta requête, je me défends, en levant mes mains, comme le ferait un suspect qui s'apprête à se faire arrêter.
— Ne te fous pas de moi ! Comment un raté pareil peut-il faire partie des meilleurs élément des forces spéciales de la milice.
— Arrete Ewen, il faut voir plus loin que ça ! Ne juge pas une personne selon son pouvoir et son statut social. Un individu ne se résume pas seulement à cela !
— Il n'a pas de pouvoirs, comment veux- tu qu’il soit utile ? Il ne fera que gene ! Si on retrouve l’auteur de cette attaque, comment veut-tu qu’il l'arrête, sachant que c’est un Elektrokinesiste ? S’il se fait attaquer, il ne pourra pas se défendre. Il mourra inutilement !
— ça suffit ! je m'énerve.
— De plus, lui et Olwen partagent les mêmes idées. Ça ne peut que mal finir ! Il est à bout, c’est la dernière limite qui lui permet de ne pas sombrer !
— Stoppe ! je m'écrie en me levant.
Mes mains claquent contre le bois du meuble et Ewen se tait enfin. Mais ce n’est que de courte durée. je tente de raisonner mon subordonné tandis que celui-ci s'énerve contre moi. C'est une intervention extérieure qui met fin à notre dispute. La porte de mon bureau s’ouvre et mon secrétaire annonce :
— La réunion d’urgence commence bientôt.
Sans un regard en arrière, je quitte la pièce et part en direction de la salle de réunion. Plusieurs personnes sont présentes. Il y a le ministre de l'intérieur, des conseillers, des diplomates et même mon prédécesseur. j'aperçois le ministre principal. Je prends place à côté de ce dernier.
Olwen se penche légèrement vers moi et me demande où se trouve Ewen. je lui réponds qu’il arrive.
Ces cernes sont toutes aussi immenses que les miennes, si ce n’est plus.
Tout juste avant le début de la réunion par visioconférence, Lord Williams entre dans la salle. Il prend place à ma droite.
La réunion débute avec les quatres autres régions. Nous discutons des récents événements. Un bref résumé de la situation dans chaque partie du monde est fait, puis chacun leurs tours me proposent leur aide. Owen prend note et je réponds aux propositions.
A travers l'écran, je perçois l’agitation du Gouverneur de la région de YeoHul.
— je comprends que la situation vous inquiète, Gouverneur Kang. Mais nous devons garder la tête froide et ne pas céder à la panique, intervient un des conseillers de YeoHul.
Le Gouverneur Kang ne prête pas attention à la remarque.
— Gouverneur Evans…. Je… Jr propose une collaboration entre nos armées. Nos forces spéciales sont entrainées ensembles… Ils travaillent main dans la main pour aider au mieux les victimes, le temps que la situation se stabilisent.
— Excellente idée, le féliciter-je. Je vais faire une demande officielle.
Enfin, la réunion se termine.
Je jette un regard à Olwen. Celui-ci a les yeux rivés sur la tablette sur laquelle il a pris en note les informations relatives à la réunion.
Ewen est le premier à bouger. Il se met debout et s’approche de notre ami. Sa main passe sous les yeux du ministre principal et celui-ci lève les yeux.
— Ça va ? le questionné-je.
Il répond que oui. Mais son teint pâle indique tout le contraire.
— dis moi la vérité, ordonna-je d’un ton autoritaire. Depuis combien de temps n’as tu pas manger ?
— Ce matin. J’ai reussi a petit dejeuner, annonce t-il.
Je le regarde droit dans les yeux, tentant de déceler son possible mensonge.
— Ça doit être un coup de mou, tente-t-il de me convaincre.
Il se lève et annonce :
— Je dois y aller. Il y a des dossiers que je dois encore examiner.
— Alors, c’est vraiment pas une blague, t'es vraiment à la traîne toi ! Tu débordes de partout !
Ewen prend le soin de changer de sujet. Nos regards se croisent et l’on se comprend. On n’en parles pas au travail. Nous avions été prévenu par Olwen il y a bien des mois maintenant.
— Tu sais bien que je suis meilleur en mouvement qu'assis dans un bureau.
— Oh, ça, je pense qu’on l'avait tous remarquer.
Olwen prend congé. Il ne reste plus que nous deux.
— C'est d’ailleur lui qui a réquisitionné toutes les tablettes disponibles, appris à Ewen. Un écran est égal à un dossier.
Nous rions, puis, chacun retourne dans son bureau.
Je fais les demandes officielles auprès des différentes régions. Une fois cela fait, je me concentre sur d’autres affaires d'État.
À la fin de la journée, je rejoins Elwen dans son bureau. Celui-ci, manche tout en consultant un dossier de l'affaire.
Il a les yeux fixés sur l'écran et ne remarque pas ma présence. je me penche par-dessus son épaule. Un nom me tape à l'œil. c'est lui. notre principal suspect. Des souvenirs afflux, mais je m'efforce de les enfouir au plus profond de ma mémoire.
— Sujet sensible, ça, dis-je.
Ewen me lance un mauvais regard. C'est à ce moment-là, que quelqu'un décide d'entrer dans la pièce.
— Iris, qu'est-ce que tu fais là ? demande Ewen.
La jeune femme aux cheveux noirs et bouclées ignoré les interrogations d’Ewen.
Une seconde personne entre. Mon ami se lève et se dirige vers elle.
— Oli…
— On est venu te chercher, répond celui-ci.
Il me salue et nous échangeons quelques mots, le temps que Ewen mette de l'ordre sur son meuble. Mon ami sort de la pièce et je le suis. Iris et Oli parlent tandis que Ewen et moi restons silencieux.
— Dure journée ? questionne Iris.
— Ça ne te regarde pas, lance ewen sèchement.
— OK, j’ai compris, souffle Iris. Ça veut dire oui.
Face à sa réponse, Oli et moi rions sous le regard sévère d'Ewen. Ce n'est lorsque nous arrivons au sous-sol que nous nous séparons. Je m'avance vers le véhicule qui m'attend. Le chauffeur m'ouvre la porte et mon garde du corps prend place à l'avant. Je m'installe à l'arrière et la voiture démarre.
Les gratte-ciel défilent, laissant place aux bâtiments de plus en plus petits, jusqu'aux zones pavillonnaires de la banlieue ouest. Le véhicule s'engage dans l'allée de plus en plus petite et enfin entre dans un domaine. On ouvre la porte et je descends. Mon garde du corps m'accompagne, jusqu'à la porte d'entrée.
Ce n'est que lorsque la porte d'entrée se ferme que j'entends la voiture démarrer et s'éloigner dans la nuit.
Un domestique s'approche de moi et m'accueille.
— Madame n’est toujours pas rentrée, m'a t-il dit. Votre repas est prêt si vous désirez dîner.
— Merci. je mangerai plus tard.
Je monte à l'étage et me change pour une tenue bien plus confortable. Assis sur mon lit, je connecte ma montre à mon casque et passe un appel. Au bout d'une sonnerie, Adélie me répond.
— Allô, ça va ? me demande-t-elle.
— Ça va et toi ?
— Fatiguée. J'ai eu pas mal de clients aujourd'hui. Comment était ta journée ?
— Comme dab. Réunion sur réunion. Tu sais quand tu vas rentrer ?
— Il me reste encore un dossier a étudié, me répond ma femme. Je serai là d'ici une ou deux heures.
— D’accord. A tout à l'heure.
— A plus tard, oui.
Je raccroche et me dirige vers mon bureau. Une fois installé j'allume mon ordinateur, il me lance dans la lecture d'un dossier. Il s'agit de toutes les informations que je détiens sur Ray Anderson.