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CHAPITRE 30

?? Février 2018, ?? h ??.

Connor s'éveilla bien malgré lui. Il aurait préféré être mort, comme les autres. Comme sa fille.

L'esprit encore embrumé par peu importe ce que l'extraterrestre lui avait fait, il prit quelques secondes pour retrouver une conscience de son corps. Il était allongé sur une table, devant une énorme baie vitrée qui donnait directement sur la Terre. Si proche, et pourtant si loin.

Autour de lui, tout était silencieux. Il était sanglé à une table, les bras et jambes écartées. Une gigantesque cicatrice lui parcourait le milieu du corps, du coup jusqu'à son intimité. Il préféra ne pas imaginer ce qu'on lui avait fait. Après tout ce qu'il avait déjà vécu, être disséqué comme un vulgaire rat de laboratoire semblait bien dérisoire.

Il prit sur lui. Il était temps qu'il rentre chez lui. Tant bien que mal. Il ne pouvait pas rester prisonnier éternellement de ces créatures. Il devait faire en sorte qu'Inaya ne soit pas morte pour rien, en survivant pour eux deux. Se venger. Il refusait d'accepter sa disparition. Pas comme ça. Ce n'était pas juste !

Son regard balaya la pièce, à la recherche de n'importe quoi pouvant l'aider à se libérer. Tout était blanc, vide. Il se rabattit sur les sangles qui le retenaient prisonnier et lutta contre, pour essayer de les faire lâcher. Après cinq longues minutes, l'une d'elles se fendit d'une fissure. Connor redoubla ses efforts, et alla même jusqu'à utiliser ses dents pour l'arracher. Elle finit par céder dans un grand « Clac ! » avant que la lanière s'écrase dans sa figure, lui arrachant un gémissement de douleur. Il se dandina sur son siège quelques secondes, le temps de dégager une de ces mains hors des autres liens qui le retenaient prisonnier. Une fois son objectif atteint, il se servit de sa main libre pour retirer une à une les autres sangles.

Après un long supplice, il roula au sol et rampa aussi loin que possible de sa prison, le souffle court. Il n'avait pas prévu d'aller aussi loin sans alerter de possibles gardes. Maintenant quoi ?

Le jeune homme observa les alentours à la recherche d'un moyen de s'enfuir. Mais comment faire ? Il se trouvait dans l'espace, à des milliers de kilomètres de la terre ferme, et il n'avait pas vraiment les connaissances nécessaires pour piloter un vaisseau spatial. Il savait le faire sur ses jolis vaisseaux sur Star Citizen, mais ses connaissances s'arrêtaient là. Il eut une pensée émue pour son compte bancaire qui d'une part ne verrait jamais le jeu terminé, et d'autre part donnait raison à ses détracteurs qui l'avaient accusé toutes ces années d'être un piège à pigeons monumental. La fin du monde lui avait vraiment tout pris : sa famille, sa maison et son Javelin en édition limitée à trois mille euros. Monde cruel.

Il chassa ses pensées intrusives et se reconcentra sur sa mission la plus urgente : trouver une échappatoire.

Connor longea un des murs du vaisseau et progressa en direction du centre de la pièce, là où... Il avait aperçu sa fille pour la dernière fois. Il eut du mal à détacher ses yeux de l'emplacement où elle se trouvait encore il y avait quelques minutes... Heures ? Jours ? Il avait perdu toute notion de temps avec l'enfermement.

Il repéra une grande table près d'une autre fenêtre, et se glissa silencieusement jusqu'à elle. Sa surface était lisse et aseptisée comme le reste. Son intuition lui souffla qu'il y avait plus à son propos. Avec hésitation, il posa sa main dessus. La surface blanche prit une teinte rosée, puis plusieurs écrans holographiques apparurent devant lui, flottant au-dessus du meuble, couverts de symboles étranges qu'il ne parvint pas à déchiffrer. Ses mains flottèrent devant l'écran quelques secondes, alors qu'il essayait de trouver un semblant de familiarité à ce charabia. Frustré, il toucha une icône au hasard.

L'écran vira au rouge et afficha un nouveau message en langue cryptée. Cette fois, tout du moins, le message était plus clair. Un message inscrit dans une boîte de dialogue rouge, avec vraisemblablement deux choix possibles pour confirmer ou annuler l'opération. Il ne savait pas à quoi correspondaient les options, ni même le sujet de ce clair avertissement. Peu importe ce qu'il s'apprêtait à faire, ça aurait une conséquence. Il espérait un peu plus que juste couper l'eau de leurs toilettes ou quelque chose de ce genre-là.

— Toi, quoi faire ?

Connor sursauta vivement et releva les yeux du panneau de contrôle. Une des créatures extraterrestres se tenait juste derrière, la tête légèrement penchée. Le jeune homme jura que sa brume s'était comme assombrie, probablement pour lui signaler son mécontentement.

— Ne bougez pas ! cria Connor. Sinon j'active... Peu importe ce que j'ai fait ! Tout va exploser ! bluffa-t-il.

L'extraterrestre continua de s'assombrir. Il devint orageux. L'espèce de brume qui le composait crépita de colère. Néanmoins, il n'avança pas. Connor en déduisit qu'il avait bien la main sur quelque chose d'important que la chose ne voulait pas qu'il active. Bien. Il progressait !

— Toi, retourner dormir, siffla la créature comme une injonction.

— Non ! Et si vous approchez, j'appuie sur le bouton ! Recule !

— Toi pas savoir ce que bouton faire. Toi provoquer danger.

La brume s'avança, menaçante. Connor eut un mouvement de recul, mais tint bon. Il garda son sang-froid et rapprocha sa main de l'écran.

— Je vais faire plus que « provoquer danger » si tu continues de t'approcher. Recule !

L'extraterrestre produisit un sifflement similaire au crachat d'un chat. Connor hésita. S'il tenait absolument à l'éloigner du tableau de bord, il devait y avoir une bonne raison.

— Qu'est-ce que ça fait ? demanda-t-il.

— Pas tes affaires. Rien.

— Très bien, alors tu ne vois aucun inconvénient à ce que je clique dessus ?

La créature feula plus fort encore lorsqu'il fit mine d'appuyer. Il en était au moins sûr, il s'agissait du bouton qui permettait de continuer peu importe ce qu'il s'apprêtait à déclencher. Tant mieux. Il ne comptait pas s'arrêter là. Il n'avait plus rien à perdre, si ce n'était peut-être sa vie. Valait-elle encore quelque chose après tout ce qu'il avait vécu ? Après tout, son pouls ne battait toujours pas. Il était déjà techniquement mort.

Sa seconde d'inattention lui coûta la victoire. L'extraterrestre se jeta sur lui et l'écrasa de tout son poids au sol. Pour une créature faite d'air, elle était surprenamment lourde. Connor se débattit sauvagement à coups de poings et de pieds, à la recherche d'un point faible. Deux mains s'abattirent sur sa gorge et cherchèrent à arracher le tuyau qui sortait de sa nuque.

Connor sentit que ça n'allait pas être une bonne expérience pour lui et donna un grand coup de tête à la créature. L'extraterrestre vacilla avant de secouer la tête. Le jeune homme roula au sol et prit appui sur sa jambe pour se redresser. L'extraterrestre bondit pour le genou. Il cria quand des dents s'enfoncèrent dans son mollet. Il perdit l'équilibre et se rattrapa à la seule chose qui se trouvait devant lui.

Le panneau de contrôle.

Sa main s'écrasa sur le bouton interdit.

— Non ! cria l'extraterrestre, horrifié.

Une fumée rouge épaisse commença à se répandre dans l'habitacle du vaisseau alors que la boîte de macédoine qui avait provoqué le décès de sa fille sortait du sol sur son socle, comme plus tôt. Au contact de la fumée, elle explosa. Les légumes qui la composaient tombèrent pitoyablement au sol avant de se mettre à grossir.

Connor réalisa qu'il avait peut-être commis une erreur lorsqu'une des carottes atteignit la taille d'un gros éléphant. Il se tourna vers l'extraterrestre, dont la forme était pleinement visible à présent. Il se tordait de douleur sur le sol, dans des gargouillis de désespoir, alors qu'il parut à Connor qu'il devenait de plus en plus corporel et... grand ?

Sous les yeux médusés du jeune homme, progressivement, l'extraterrestre prit la forme caractéristique d'une aubergine et gagna en taille. Ce n'était probablement pas bon pour lui.

Connor se couvrit le nez, soudainement inquiet. Allait-il finir comme cette chose ? Il ne ressentait rien de vraiment différent pour le moment, mais il ne voulait prendre aucun risque. Il se dirigea vers le panneau de contrôle, qui montrait à présent un plan entier du vaisseau spatial, couvert de signaux d'alerte rouge qui clignotaient dans tous les sens.

Il était temps de trouver une sortie. Pour aller où toutefois ? Il était au beau milieu de l'espace. Son doigt parcourut les options, puis cliqua sur le point qui ressemblait le plus à une sortie. Tout disparut sous ses yeux et il se retrouva soudain léger comme l'air pendant quelques secondes, avant de brutalement atterrir sur le sol, sonné.

Il se trouvait dans un endroit complètement différent. S'était-il... téléporté ? Ce n'était pas le moment d'y penser ! Il regarda autour de lui, affolé. Au centre de la pièce, un énorme cercle métallique était disposé sur le sol. Ça ressemblait à une ouverture.

Connor remarqua un autre panneau de contrôle derrière. Il l'alluma et, paniqué, cliqua sur plusieurs boutons au hasard. Plus haut dans le vaisseau, une explosion retentit, ce qui ne pouvait pas être un bon signe.

Après cinq minutes d'effort et de manipulation, la plaque se mit en mouvement et produisit une grande lumière qui éblouit le jeune homme au point de ne plus parvenir à voir le panneau de contrôle. Avait-il ouvert une porte de sortie ? Ou cette porte allait-elle le reconduire dans une autre partie du vaisseau ? Il hésita.

Une autre explosion retentit. Les lumières vacillèrent, ainsi que le portail. Le vaisseau était en train de s'arrêter, c'était son seul espoir. Trop tard pour les regrets.

Connor ferma les yeux et avança vers la lumière. Comme quelques minutes avant, son corps devint léger comme une plume. Il plana dans le vide pendant un long moment, sans qu'il parvienne à compter combien de temps exactement, avant qu'il ne retrouve un semblant de masse.

Bientôt, la lumière s'effaça et il se retrouva cloué au sol, sous le choc. Il se trouvait sur ce bon vieux béton, entièrement nu. Il ne pouvait pas respirer.

Il ne pouvait pas respirer !

Ses mains agrippèrent sa gorge avec désespoir, alors qu'il suffoquait. La panique le gagna. Il roula sur le sol comme un poisson desséché, à la recherche d'air. Sa main rencontra ce foutu tube, toujours relié à son cou. Il tira un grand coup dessus et l'arracha. L'air lui brûla les poumons. Il se mit à tousser de manière incontrôlable, aspirant de grandes gorgées d'air pour encourager ses organes éteints à fonctionner de nouveau.

Peut-être qu'il n'était pas mort après tout.

Il prit quelques secondes pour se calmer, puis s'intéressa au paysage autour de lui. Il se trouvait dans une ville. Humaine ? Il n'en était pas sûr. Les immeubles qui l'entouraient ne ressemblaient en rien à ceux dont il avait l'habitude. Ils tombaient en ruines, les fenêtres éclatées. Sur la route autour de lui, des voitures se chevauchaient, comme si elles avaient été poussées par une force monstrueuse. Certaines s'empilaient, d'autres n'étaient plus que des pièces détachées.

— Je suis rentré ? chuchota-t-il d'une voix rauque, n'y croyant pas lui-même.

Il devait être rentré. Tout était si familier. Bientôt, ses yeux s'arrêtèrent sur un panneau brisé en deux.

— Douai, ville fleurie, lut-il à voix haute.

Ce nom lui disait quelque chose. N'était-ce pas une ville du Nord ? Il s'en souvenait parce que deux personnes l'avaient présenté à Antoine Daniel dans son classement très sérieux des villes de France. France ! Il était en France, c'était plutôt une bonne nouvelle !

Il chercha à se redresser, mais il était à bout de force. De toute évidence, la gravité n'était pas la même dans le vaisseau spatial et ici. Il ne l'avait pas remarqué.

Il était toujours nu comme un ver également.

C'était embarrassant, et pourtant... Personne aux fenêtres pour filmer l'homme nu qui revenait de l'espace. Où était passé tout le monde ? Qu'était-il arrivé à la ville ? Il ne se souvenait pas d'un quelconque tournage postapocalyptique dans le coin.

Il s'accrocha à une voiture et força ses jambes à soutenir son poids, tant bien que mal. Tout autour de lui n'était que désolation. Et...

Ses yeux accrochèrent une forme verte étrange et inhabituelle, au milieu de la chaussée. Un chou. Un énorme chou. Son sang se glaça. Se pouvait-il que ce qui s'était passé en haut, cette transformation en légumes, soit arrivé ici également ?

Il sentit son sang se glacer.

Et si la fin du monde s'était produite ?

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