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Theinspiredsun
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Noona Doesn’t Love Me

Intro

Je m'appelle Na Suhwa. J'ai 17 ans.

Je vis à Busan, dans une grande maison perchée au-dessus de la mer, avec des fenêtres trop propres, un frère trop parfait, et des silences qui disent parfois plus que les mots.

Tout le monde pense que ma vie est simple.

Et je les comprends.

Je suis jolie — apparemment.

Bonne élève — sans effort.

Polie, douce, souriante — toujours.

Fille d'une architecte célèbre et d'un PDG adulé — oui.

Petite sœur d'une idole ultra connue — encore oui.

Mais ce que les gens ne voient pas, c'est ce qu'il y a en-dessous.

Ils ne voient pas mon carnet noir caché sous mon oreiller.

Ils ne voient pas ce que j'écris à 2h du matin, quand tout le monde dort.

Ils ne voient pas pour qui je le fais.

Parce qu'il y a quelqu'un.

Quelqu'un que je regarde depuis toujours.

Quelqu'un qui sourit doucement quand nos regards se croisent.

Quelqu'un qui me traite comme si j'étais fragile... alors que je crève de l'envie de lui prouver le contraire.

Yoo Ilwoo.

Meilleur ami de mon frère.

Membre de notre famille.

Idole nationale.

Et l'homme que je ne devrais surtout pas aimer.

Je sais que c'est absurde. Que je suis jeune. Que j'ai le cœur trop plein.

Mais je le regarde comme on regarde une promesse jamais tenue.

Et lui, il me regarde comme si j'étais une frontière qu'il s'interdit de franchir.

Alors je souris. Je me tiens droite. Je joue mon rôle à la perfection.

Et j'attends.

Parce qu'un jour... quelque chose va craquer.

Chapitre 1.

Le soleil tape doucement contre ma fenêtre.

Je cligne des yeux.

Pas de réveil.

Pas de stress.

Pas de Sion qui gueule que je suis en retard.

Aujourd'hui, c'est dimanche.

Et rien que ce mot... ça me donne envie de sourire.

Je m'étire dans mon lit comme un chat.

Le pyjama en coton est encore tiède, et ma couette me supplie de rester... mais j'ai faim, et le monde m'appelle.

Enfin... le monde.

Ma mère, ses pancakes, et ma meilleure amie Haeun qui m'attend déjà sûrement sur KakaoTalk.

Je sors du lit, pieds nus sur le parquet froid.

Je m'arrête devant mon miroir vite fait.

Cheveux en vrac.

Tête un peu bouffie.

Mais sourire intact.

J'aime ma vie.

Même si elle est compliquée parfois.

Même si je cache des trucs.

Même si... non. Stop. C'est dimanche.

Je descends l'escalier en traînant un peu les pieds.

Mon sweat trop grand glisse sur une épaule. Mon short est invisible sous la longueur.

Et là, l'odeur.

Vanille. Sucre. Café. Maison.

Je tourne à gauche dans le salon et je les vois.

Mon père, installé dans le canapé, journal dans une main, café dans l'autre.

Il relève à peine les yeux quand j'arrive, mais je vois la mini fossette sur sa joue.

— Bonjour, princesse.

Ma mère, en tablier beige, cheveux attachés à la va-vite, en train de retourner une pile de pancakes à la poêle.

— Tu tombes bien. C'est la dernière tournée.

Je souris en grand.

— T'es parfaite. J'ai rêvé de ça toute la nuit.

Elle rit.

— Mange d'abord. Poésie après.

Je m'installe à la table. Tout est déjà prêt.

Beurre, sirop, fruits, jus d'orange pressé.

C'est le genre de matin qui rend la vie plus facile.

Je croque dans une fraise et regarde autour de moi.

Le soleil traverse les grandes vitres du salon.

Le bois du sol brille doucement.

Le silence est doux, habité.

— Sion dort encore ? je demande en versant du sirop.

Ma mère hoche la tête sans lever les yeux.

— Il est rentré tard. Encore une répétition jusqu'à pas d'heure.

Je termine mon assiette, me lève, embrasse ma mère sur la joue.

— Je sors tout à l'heure avec Haeun.

— Fais attention, et prends un gilet. Il fait beau, mais le vent tourne.

Je souris encore.

Aujourd'hui, j'ai envie d'être vivante.

Et peut-être... un peu plus que ça.

Je remonte dans ma chambre avec le sourire aux lèvres et l'estomac plein.

C'est mon moment préféré : quand la maison est calme, que le soleil passe doucement à travers les rideaux, et que j'ai tout le temps devant moi pour me préparer.

J'ouvre mon armoire et je regarde.

Aujourd'hui, j'ai envie de plaire. Pas aux autres. Juste... à moi.

Jupe courte noire, légèrement plissée.

Débardeur crème satiné, avec des bretelles fines.

Et par-dessus, ma veste préférée : oversize, grise, tombée d'épaule, parfaite pour casser le côté trop sage.

Je me regarde dans le miroir.

Cute, mais pas gamine. Jolie, mais pas trop.

Je passe rapidement par ma coiffeuse.

Un trait fin d'eye-liner.

Un soupçon de blush.

Gloss léger.

Un peu de parfum derrière les oreilles.

C'est parfait.

J'attrape mon sac noir à chaîne, et mes chaussures : des plateformes noires avec des lacets montants jusqu'aux mollets.

Un look entre écolière chic et drama girl.

Je suis prête.

J'ouvre la porte de ma chambre pour sortir, et je tombe...

Sur Sion, qui traverse le couloir en caleçon et cheveux en bordel, encore à moitié dans ses rêves.

Il s'arrête en me voyant.

— Tu vas où comme ça ?

Je m'approche et je lui claque un bisou rapide sur la joue.

— Avec Haeun. T'en fais pas, je rentre pas tard.

Il frotte ses yeux, un sourire en coin.

— Fais attention à toi, p'tite sœur.

— Toujours.

Je le dépasse, mais il ajoute en se retournant :

— Ah, et ce soir... prévois des écouteurs. Je répète avec Ilwoo à la maison. Ça risque de faire du bruit.

Mon cœur rate un battement.

Mais je ne montre rien.

— Ça marche.

Et je descends, le sourire toujours en place... mais le cœur un peu plus agité.

Je descends les marches deux par deux, encore dans ma bulle.

Mais mon téléphone vibre dans la poche de ma veste.

Je le sors.

KakaoTalk : 12 messages non lus.

Je souris avant même d'ouvrir.

Haeun.💖

Je clique.

📲 Suhwa j'vais t'étrangler par les cheveux j'suis LÀ.

📲 Tu fou quoi ?!

📲 J'suis venue en SCOOTER wsh, on m'regarde chelou ici.

📲 Ma batterie elle va crever avant que tu sortes !

📲 Tu t'es endormie en t'épilant ou quoi ?!

📲 DÉPÊCHE TOI JE T'ATTEND DEVANT !!!

📲 Non vraiment j't'aime mais j'te hais.

📲 📍J'suis garée juste devant le portail. TU. SORS.

📲 Si t'es pas là dans 30 secondes je rentre chez toi en mode ninja.

📲 Et je crie que t'as rêvé d'Ilwoo cette nuit.

📲 Oui j'suis une sorcière.

📲 T'ATTENDS QUOI POUR BOUGER ?

Je ris toute seule.

Je tape vite.

📲 J'arrive espèce de psychopathe. Range ton scoot et ton drama. J'descends.

Je claque la porte d'entrée.

Et elle est là, casquée, les cheveux attachés, les yeux plissés.

Elle me fusille du regard.

— T'as cru on était dans un sageuk ou quoi ?!

— Salut bébé.

Elle me tend un casque sans broncher.

— Monte, Barbie.

Je monte.

Et je sens que cette journée va être bruyante, ridicule, parfaite.

Le vent me gifle doucement le visage pendant que le scooter file à travers Busan.

Je m'accroche à Haeun et je ris sans raison.

Elle, elle trace comme si elle volait.

— T'es obligée d'aller aussi vite ?!

— Chut et kiffe ! Je suis littéralement ta Sugar Mommy là !

On file à travers les rues, entre les voitures, jusqu'à Seomyeon.

Le quartier est déjà vivant, même un dimanche.

Musique, odeur de street food, vitrines flashy, bruit des semelles sur le bitume.

J'adore cet endroit.

On gare le scooter dans une ruelle, et on marche jusqu'à notre café habituel.

Petit, cosy, couleurs pastels, baristas stylés.

On y vient depuis qu'on a 15 ans, toujours à la même table, toujours les mêmes commandes.

On entre.

Ça sent le sucre, le café fort, et la jeunesse.

— Deux iced vanillas et un croffle Nutella, je dis en souriant.

Le serveur me reconnaît. Il sourit. Haeun lève les yeux au ciel.

— T'as une fanbase ici.

On s'installe dans un coin près de la vitre.

Haeun pose son casque, moi mon sac.

Et on lance le rituel du dimanche.

— T'as vu la tête de Yura au lycée vendredi ? Elle a fait un contouring façon cratère lunaire.

— Elle essayait de séduire Haru. C'était douloureux à regarder.

— Haru est trop gentil pour dire non. Il va finir par l'épouser par pitié.

— Ou par accident.

On rigole fort, sans honte.

Y'a des filles qui nous regardent, des garçons qui font semblant de pas nous entendre.

Et au milieu du chaos, je regarde l'heure.

— Minjae est en retard.

Park Minjae.

Notre petit protégé.

Il a 15 ans, mais il parle comme s'il en avait vingt.

Beau, mature, sarcastique.

Il est en 3ème, et pourtant, il nous suit comme s'il faisait partie du crew depuis toujours.

Il traîne avec nous, nous porte nos sacs, menace les mecs relous, et me regarde comme si j'étais la réponse à toutes ses prières.

Mais moi, je le vois comme un petit frère.

Un chiot.

Un bébé lion.

Rien de plus.

Même si parfois... ses mots me coupent le souffle.

J'ouvre mon téléphone.

Message de Minjae :

📲 Je suis à l'entrée. Vous êtes où, vieilles femmes ?

Je souris.

Haeun aussi.

— Le prince est là. Prépare-toi, il va râler sur ton gloss trop brillant.

— Je suis prête à souffrir.

Et là, la porte s'ouvre.

Et là, toutes les têtes se tournent.

Park Minjae entre.

Il a toujours ce même effet.

Il est grand, plus que la plupart des mecs du lycée.

Cheveux noirs, légèrement décoiffés, regard aiguisé, mâchoire marquée.

Veste de motard noire, t-shirt blanc simple, jean sombre ajusté, baskets immaculées.

Une boucle d'oreille argentée brille sous la lumière.

Et dans sa main : un casque de moto noir mat.

Oui. Il est en 3ème.

Non. Personne ne le croit.

Les filles à une table sur la gauche chuchotent déjà.

Une autre sort discrètement son téléphone.

Un serveur le suit des yeux sans oser respirer.

Et lui ?

Il scanne la pièce une seule seconde, puis repère notre table.

Et dès qu'il nous voit...

le badboy disparaît.

Son regard s'adoucit.

Sa bouche se tord dans un sourire moqueur.

Il arrive à notre table avec la vibe d'un chiot qui a trouvé sa niche.

— C'est quoi ce gloss, Noona. T'essayes de me tuer ou quoi.

Je ris.

— Bonjour à toi aussi, superstar.

Il pose son casque sur la banquette, s'installe à côté de moi comme si c'était sa place naturelle.

— J'ai failli glisser sur une meuf qui m'a fixé pendant que je traversais. C'est dangereux, la beauté. Faut réguler ça.

Haeun lève les yeux au ciel.

— Tu veux un cookie ? Ou une claque ?

— Les deux, mais Suhwa d'abord.

Il me regarde.

Son regard est intense, sincère, trop grand pour son âge.

— T'es belle aujourd'hui.

Je souris, un peu gênée.

— Tu dis ça tous les jours.

— Et j'arrêterai pas. Faut que quelqu'un le dise sincèrement.

Voilà Park Minjae.

15 ans.

Danger public émotionnel.

Minjae se lève sans attendre.

— Je vais prendre un truc. J'ai faim, j'ai grandi depuis hier.

Haeun lève un sourcil.

— Encore ? T'as pas déjà changé de taille trois fois ce mois-ci ?

— C'est pas de ma faute si je suis en pleine ascension. C'est hormonal. C'est la puberté.

Il s'éloigne vers le comptoir avec assurance, comme s'il était chez lui.

Je l'observe.

Même de dos, il dégage un truc.

Ce mélange chelou entre maturité non assumée et enfant paumé.

Il attire les regards sans chercher.

Et quand il revient, il a déjà un cookie entre les dents.

Il s'assoit, croque dedans, puis pose les coudes sur la table.

Et là...

Il me regarde, penche la tête, met ses deux mains autour de son visage comme des petites pattes de chat et me sort :

— Et moi noona ? Je suis beau aujourd'hui aussi ? Hein ? Dis-le.

Je roule des yeux.

— Tu fatigues les anges, Minjae.

Je lève la main et lui mets un petit coup derrière la tête.

Il éclate de rire, comme un gamin qu'on gronde mais qui kiffe.

— Aïe ! C'est pas comme ça qu'on parle à un cœur brisé.

— Brisé par quoi ? Par l'excès de confiance ?

— Non, par toi. Tous les jours. Mais j'me soigne.

Il prend sa boisson, boit une gorgée, puis soupire dramatiquement en s'enfonçant dans la banquette.

— J'vais t'écrire une chanson. Elle s'appellera "Noona Doesn't Love Me".

— J'la streamerai même pas.

— T'es cruelle. J'aime ça.

On rigole tous les trois, entre vannes débiles, sirotage de latte, et discussions qui partent dans tous les sens.

On parle de lycée, de dramas, de fringues, de mecs lourds, de profs incompétents.

Et dans ce petit café de Seomyeon, le monde tourne plus doucement.

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