-Monsieur le proviseur ! l'interpellai-je alors qu'il était sur le point de disparaître de mon champ de vision.
Il tourna légèrement la tête dans ma direction, puis lâcha d'un air blasé :
-Ouais, c'est moi. Tu veux quoi ?
D'abord étonnée, je décidai de faire abstraction de son tutoiement pour me concentrer avant tout sur ce que j'avais à lui dire.
-Qu'est-ce ce qu'il s'est passé ? le questionnai-je, l'inquiétude se reflétant sans aucun doute dans mes yeux. Depuis ce matin, plus rien ne va nulle part...
Il laissa échapper un long soupir.
-Roh... Qu'est-ce que j'en sais, moi ?
-Vous... Vous n'avez vraiment rien remarqué pendant la nuit ? Aucun vilain n'a attaqué Musutafu ?
Il me jeta un regard hostile.
-Meuf, la nuit je dors. J'en sais rien. Et honnêtement, j'm'en fou.
Pardon ?
-Mais, monsieur... La ville, elle...
-Tu veux pas me lâcher les baskets, un peu ? T'es relou, sérieux.
Ne sachant pas quoi répondre à ces propos totalement imprévisibles, je décidai de ne rien ajouter. À la place, je me contentai de le regarder s'éloigner, sa silhouette s'enfonçant dans le couloir sans fin de ce qu'il restait du lycée Yuei.
Comment tout ce qui se passait en ce moment dans Musutafu pouvait lui être égal à ce point ? N'était-il pas censé être un adulte responsable ?
Mais, par dessus tout, d'où lui venait cette manière de parler avec tant de lassitude ? Et ce langage familier ? On aurait dit qu'il était redevenu un adolescent. Désagréable et nonchalant.
À ce moment là, énormément de questions tourbillonnaient dans ma tête, venant embrouiller mon esprit. Le pire, c'était que je n'avais pas une seule réponse à leur fournir. Elles ne faisaient que s'accumuler. Et comme j'en avais déjà pas mal avant, ce surplus d'interrogation n'était pas vraiment le bienvenu. Si ça continuait comme ça, j'allais me retrouver avec un mal de crâne insupportable.
Je chassai avec difficulté ces pensées oppressantes pour me reconcentrer sur ce pourquoi j'étais venue jusqu'ici : retrouver mes anciens camarades de classe.
Je pivotai en direction du couloir qui menait à la salle de classe de la première A et m'y engageai aussitôt. Les environs étaient toujours aussi désertes, pas une seule silhouette daigna se montrer. Lorsque je vis l'inscription "1ère A" flotter au dessus de l'encadrure d'une porte -dont elle avait été débarrassée- , je compris aussitôt que j'étais arrivée à destination.
En entrant dans cette vaste pièce, je fus plus ou moins surprise de ne pas apercevoir mes amis, qui étaient censés être assis à leur place, occupés à écouter le cours ou bien à dormir pendant que celui-ci se déroulait. Peut-être que finalement, après avoir constaté l'état dans lequel la ville se trouvait, je m'y attendais, quelque part.
Néanmoins, ce ne fût pas pour autant que rien ne me frappa.
Eraser head ?
Je ne savais pas si c'était le fait que mon ancien professeur soit seul dans la salle de classe à cette heure-ci ou qu'il était littéralement en train de danser le WAP en sac de couchage jaune qui m'ébahissait le plus.
Face à cet étrange spectacle pour le moins hilarant, je restai interdite.
Il ne fallut que quelques secondes à Aizawa pour remarquer ma présence et s'interrompre subitement dans sa prestation, venant alors éteindre l'enceinte qui se trouvait sur son bureau, dans le but de couper la musique.
-Ça aurait été sympa de frapper avant d'entrer ! m'adressa-t-il d'un dynamisme qui ne lui ressemblait pas. La politesse, tu connais ?
Hein ? Il se fou clairement de moi, là ?
-Au cas où vous n'auriez pas remarqué, monsieur, il n'y a plus de porte.
-Ah.
Un ange passa.
-Ouais, bon, passons, reprit-il au bout d'un moment. Qu'est-ce que tu viens faire là ?
À la base, je voulais juste voir la première A, moi !
J'avais pas signé pour ça.
-Je cherchais Shoto et les autres, répondis-je en me grattant nerveusement l'arrière de la tête. Est-ce que par hasard, vous sauriez où ils sont passés ?
Mon ancien professeur haussa les épaules.
-Aucune idée !
-Ils ne sont pas censés être en cours, à cette heure là ? ajoutai-je, complètement déboussolée.
-Aucune idée !
Ouais, ça doit être ça. Il est juste en train de se foutre de moi.
-Monsieur, on ne vous a jamais dit que vos blagues étaient de très mauvais goût ?
Je ne savais absolument pas d'où je sortais le courage d'avouer une chose pareille sans craindre de me faire démolir, surtout à ce type là.
Mais, heureusement pour moi, l'homme aux cheveux aussi noirs que le jais se contenta de me dévisager d'un air perplexe.
-Pas capté.
Air que je ne fis qu'imiter.
Tant pis pour la classe A, je vais devoir me débrouiller toute seule afin de la retrouver. Mais, avant de partir, je ferais mieux de profiter de sa présence pour lui poser quelques questions à propos de la ville...
-À part ça, est-ce que vous avez une idée de ce qu'il s'est passé pour que la ville se retrouve saccagée ?
Le regard d'Eraser Head alla de moi à l'intérieur, et ce à plusieurs reprises. Lorsqu'il ouvrit enfin la bouche, à priori dans le but de répondre à mon interrogation, il fut coupé par un bruit assourdissant qui semblait très proche de nous.
En me pivotant dans la direction de celui-ci, je découvris une vitre brisée en mille morceaux, qui venaient de s'étaler sur le sol de la pièce dans laquelle nous nous trouvions. Au moment où j'avais aperçu les bouts de verre, une grosse main s'était aggripée au rebord de la fenêtre.
-Tout va mal.
Une deuxième la rejoint presque aussitôt.
-Et vous savez pourquoi ?
...
Feur ?
(NDA : Pardon.)
Puis la tête d'All Might apparut dans mon champ de vision.
-Parce que la cavalerie n'est pas là.
Il s'élança habilement dans la salle de classe, en s'accrochant aux bords les plus élevés de la fenêtre.
D'un air nonchalant -à l'image de ses précédentes paroles, parfaitement inhabituelles-, il se tourna vers mon ancien professeur pour lui faire face.
-Raboule, lâcha-t-il simplement à l'intention d'Aizawa.
Quant à moi, je me contentai d'être une simple spectatrice.
Son interlocuteur passa sa main dans ses cheveux, puis lui donna une réponse :
-Désolé, mec, mais y a aucun objet de valeur ici. Crois-moi, j'ai déjà fouillé !
Qu'est-ce que...
-Oh, merde alors. Bon, bah moi j'me taille, déclara le gigantesque homme blond.
-J'te suis, rétorqua l'autre.
Sur ce, le numéro 1 à l'attitude étrange s'éclipsa par la fenêtre, suivi du danseur de WAP professionnel, sans me laisser l'occasion d'obtenir une réponse à la dernière question que je lui avais posée.
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Et hop ! Un chapitre de plus ! Je suis contente : L'histoire ne va pas trop vite !
Pourtant, j'étais persuadée qu'elle serait giga courte, vu le peu d'événements que j'avais de notés dans mon bloc-notes ಡ ͜ ʖ ಡ
On peut dire que j'arrive bien à boucher les trous mdrr 😃
Bref, à très vite pour la suite !