Pdv de T/p :
Je ne pensais pas pouvoir abhorrer mes "parents" d'avantage, j'étais certaine d'avoir atteint la limite de la détestation. Et pourtant, j'avais tort. Car aujourd'hui, je les haïssais encore plus qu'avant. De toute mon âme.
Comment avaient-ils pu faire une chose pareille ?! Kidnapper des enfants en tuant la personne chargée de les surveiller, les traiter comme des rats de laboratoire pendant des années entières sans qu'ils le sachent, et les battre quand ils posaient problème, tout ça dans l'unique but de créer des Alters ?!
Comment peut-on être aussi égoïste ? Aussi inhumain ? Aussi cruel ?
Autant vous dire que j'avais fondu en larmes devant la vitre teintée de la salle d'interrogatoire, lorsque mon infâme génitrice avait bouclé son monologue.
Cette journée avait été le comble des larmes, étant donné le nombre de fois où celles-ci avaient ressenti le besoin de ruisseler sur mes joues.
Le point positif, c'était que tout ça était enfin terminé. L'inversement s'était achevé et ces monstres n'avaient officiellement plus aucun droit sur moi. N'ayant jamais été leur fille, je n'avais plus rien à faire auprès d'eux et de leur fidèle meilleure amie, du nom de Violence.
« Désormais, ta garde revient à tes véritables parents. » Voilà quelle avait été la dernière phrase que m'avait adressée la policière de l'accueil du commissariat.
Quatre jours s'étaient écoulés depuis cette fameuse soirée où la vérité avait éclaté au grand jour, et beaucoup de choses avaient été mises en place suite à cela : les imposteurs que je pensais être mes parents avaient été envoyés en prison, tandis que les vrais avaient été contactés pour qu'on leur annonce que leur deuxième fille avait été retrouvée. D'ailleurs, c'était aujourd'hui que j'allais faire leur rencontre.
À cet instant précis, je me tenais devant ma nouvelle maison, à savoir une jolie bâtisse qui se situait à Tsumiku. Et comme par hasard, il s'agissait de celle devant laquelle je m'étais subitement évanouie et où une espèce de vision - que je n'avais pas comprise, sur le moment - s'était imposée dans mon esprit. Aujourd'hui, tout était plus clair : il s'agissait en réalité de la réaction de mes parents biologiques face à la découverte du corps sans vie de notre baby-sitter, à moi et Himiko.
Suite à ce flot de révélations qui avait déferlé sur ma conscience, j'étais restée auprès de Shoto et lui avais tout raconté dans les moindres détails. Même s'il avait plus ou moins compris la situation avant moi, grâce aux dossiers de Yuei, il avait tout de même été surpris de voir comment tout cela s'était réellement passé.
Si seulement il était avec moi, là maintenant...
Il n'avait pas pu m'accompagner, parce qu'il avait apparemment quelque chose de plus important à faire. J'aurais bien aimé passer avant cette tâche, mais tant pis. Il avait déjà fait beaucoup pour moi, je n'avais pas le droit de lui reprocher de m'avoir laissée seule face à mes retrouvailles avec mes parents... Quelque part, c'était peut-être même mieux !
Quant à la première A de Yuei, je n'avais toujours aucune nouvelle d'elle. Ça avait le don de m'inquiéter.
J'inspirai un grand coup, cherchant désespérément à calmer le rythme des battements de mon cœur. Je pris mon courage à deux mains - et ma valise, par la même occasion - et m'avançai en direction de l'entrée de la maison. Ensuite, je frappai à la porte.
Celle-ci s'ouvrit presque aussitôt. Ne m'y attendant pas, j'eus un mouvement de recul.
-Bonjour, T/p.
J'osai lever les yeux sur la personne qui l'avait ouverte, et découvris un homme aux cheveux (c/c) et aux yeux ambrés.
Papa ?
Soudain, des pas retentirent derrière lui à une vitesse effrénée.
-OH MON DIEU, ELLE EST ARRIVÉE !!!
Une femme aux cheveux blonds et aux yeux (c/y) s'imposa sur le seuil et me sauta dynamiquement dans les bras.
-MA PETITE FILLE !! s'exclama-t-elle.
Comme je sentais le vêtement couvrant mon épaule d'humidifier, j'en conclus qu'elle s'était mise à pleurer de joie.
Elle se retira presque aussitôt, et me prit les mains.
-Si tu savais à quel point tu m'as manquée, T/p !! ajouta-t-elle, les yeux larmoyants.
Alors c'est elle, ma véritable mère ?
-Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire autant... mais sachez que je suis ravie de faire votre connaissance ! répondis-je dans un sourire où la sincérité et la gêne se disputaient la place.
-Pas de ça entre nous, voyons ! réplique-t-elle. Tu peux me tutoyer !
-D'accord !
Je crois que je sais de qui je tiens mon tempérament énergique...
-Allez, entre !! Tu vas quand même pas rester ici toute ta vie !
...et également mon absence de tact !
-Laisse-la respirer un peu, fit mon père. Ça fait à peine dix secondes que je lui ai ouvert la porte et tu la presse déjà pour entrer...
Il poussa un soupir, puis se tourna vers moi :
-Excuse-la, elle était tellement impatiente de te retrouver qu'elle est devenue complètement hystérique.
-Haha, pas de souci, je comprends ! Ça m'arrive aussi, parfois !
Soudain, les yeux de ma mère devinrent ronds comme des soucoupes.
-T'AS ENTENDU ÇA, CHÉRI ?? s'écria-t-elle à l'attention de mon père. ELLE ET ET MOI ON A UN POINT COMMUN !!!
-Logique, c'est ta fille.
-OUI MAIS C'EST INCROYABLE !!!
-Si tu le dis.
À nouveau, il pivota vers moi et m'adressa :
-Entre, je t'en prie.
C'est donc ce que je fis.
La pièce de vie dans laquelle je venais de pénétrer était vaste, s'articulant autour d'un style scandinave. Une cuisine moderne - garnie d'un îlot central - et un salon aux canapés inondés de coussins la peuplaient. La décoration était un subtil mélange américain, français et japonais.
-C'est magnifique, m'exclamai-je, éblouie par la beauté de cet intérieur.
De toute ma vie, je n'avais jamais vécu dans un tel luxe.
-Merci, c'est moi qui ai choisi la déco' !! répondit ma mère, fière.
Je n'arrivais pas à réaliser que cet endroit était et avait toujours été ma maison.
-Tu veux voir ta chambre, je suppose ? s'enquit mon père.
-Avec plaisir !
-Dans ce cas, je te laisse la voir par toi même. Elle est au bout du couloir, c'est la dernière porte.
-D'accord !
Sans perdre de temps, je suivis le chemin qu'il m'avait indiqué.
-On est des étrangers pour elle, c'est si triste !
Je distinguais toujours le son de leur voix, même si j'avais changé de pièce.
-Je sais, mais c'est comme ça. Ça fait onze ans qu'elle ne nous a pas vus, et elle était si petite quand elle nous a quittés qu'il est parfaitement logique qu'elle ne se souvienne plus de nous. Sans parler de l'Alter que l'homme a utilisé pour l'obliger à nous oublier.
-C'est vrai...
-Ne t'inquiète pas, ma chérie. Nous arriverons à redevenir une vraie famille, j'en suis certain. Il faut juste laisser faire le temps.
-Peut-être, mais... sans Himiko, est-ce que c'est vraiment possible...?
Dès que je l'eus aperçue, je me ruai vers la porte qui était priori celle de ma chambre.
-Elle mène la vie qu'elle a choisi de mener, c'est aussi simple que ça. Nous ne pouvons rien y faire, si ce n'est lui souhaiter tout le bonheur du monde.
Maintenant que j'y pense, ça doit être dur d'apprendre que ceux qui ont enlevé vos filles, en plus de les avoir maltraitées pendant onze ans, ont également fait de l'une d'entre elles une tueuse sanguinaire...
Souhaitant passer une bonne journée, je chassai ces pensées négatives et me reconcentrai sur ce que j'étais en train de faire, à savoir marcher en direction de la porte de ma chambre. Je posai ma main sur la poignée, l'ouvris, et l'ébahissement me saisit.
-SURPRIIIIIIIIIIISE !!!
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Plus qu'un chapitre et on passe à l'épilogue, omg- C'est bientôt fini, c'est trop triste !!
Qui se trouve dans sa chambre ?
Certainement pas ta cousine, lol
Nan en vrai je pense que vous avez deviné, hein, y a pas bcp de suspense.
À plus !