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Sirrha
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4. Anthony

Chapitre 4

Anthony

 

Le milieu d’après-midi sonnait une longue attente jusqu’à la soirée et malheureusement pour moi, le bar est fermé. Je ne peux rien faire et même pas trouver une bouteille d’alcool. Même si Charlotte me laisse prendre un verre quand le bar est fermé, Celina veille toujours pour m’en empêcher comme l’ancien barman dont j’ai déjà oublié le nom. Il refusait que je m’approche du speakeasy quand il n’était pas ouvert. Il avait même réussi à embaucher les jumeaux Franck et Louis pour veiller au grain.

Résigné à ne pouvoir m’approcher du saint Graal en l’absence de Charlotte, occupé avec la livraison, je me vois contraint à l'ennui dans le salon de l'entrée. J'ouvre le journal présent sur la table basse et me mets à le feuilleter. Il me fera toujours passer un peu de temps. Les nouvelles n'ont rien d'exceptionnelles. Elles sont toutes ennuyeuses les unes que les autres.

Je vois passer une publicité pour mon lieu de travail dont les éloges sont très peu objectifs. En même temps, lorsque nous sommes l'amant de la détentrice du journal, l'objectivité n'a plus lieu d'être.

Continuant de feuilleter, je vois un article de deux pages sur un rapt de la police qui a échoué. Ils ont tenté de s'attaquer à l'un des bars clandestins sans succès. Ça ne m'étonne pas vraiment lorsqu'on sait qui s’occupe de ces derniers. Moi-même je ne voudrais pas m'y attaquer. Il faudrait être fou pour tenter quoi que ce soit contre ce parrain.

Les exorcistes ne peuvent rien faire face à l'organisation de crimes qui règne en ville. Ils sont maîtres de cet endroit et même le maire les laisse faire. Malgré les propos de la procureure dans sa dernière conférence de presse, on voit bien qu'elle est désespérée. La seule bonne nouvelle fut la semaine dernière lorsqu'elle avait réussi à intercepter une cargaison d'alcool de contrefaçon, mais même là, personne n'avait été arrêté.

Je soupire en refermant la feuille de chou. Rien n'est intéressant dedans. Je m'enfonce dans le fauteuil désespéré par l'attente qui me semble toujours aussi longue. Je n'ai rien à faire et la télé ne m'offrirait rien de plus intéressant si c'est pour voir Katie Coltrane jouer l'intéressante.

“Tiens. Mon efféminé compagnon est réveillé.”

Je me tourne pour me retrouver face à Umberto, son éternel sourire collé au visage. Je lui souris en retour. Ce gars a un charme fou et j'avoue adorer lui faire du rentre dedans. Je le vois s'approcher et se mettre en face de moi.

“En quête d'un… rafraîchissement ?” En me disant ça, il sort de derrière son dos une bouteille qu'il dépose sur le journal que j'avais reposé à son emplacement initial. La voyant, je saute dessus pour la récupérer. Malheureusement, une canne me stop avant que je ne puisse l'atteindre.

“Avant, j'aurais besoin de tes services.

— Mes services ? Tu veux que je te suce la bite ?” 

J'aime le voir tiquer avant d'émettre un faux rire et de refuser. C'est toujours fascinant. Il répond continuellement de la même manière à mes suggestions plus qu'osées.

“J'aurais besoin de toi dans une semaine pour que tu t'occupes de quelqu'un.”

Je lève un sourcil, à l'écoute. Qui est-ce qu'il veut que j'occupe de la sorte ? J'attends qu'il continue, ce qu'il fait de sa voix de châtré.

“Vois-tu,” commence-t-il, “un certain imbécile pensait pouvoir me voler une cargaison. J'aimerais que tu t'occupes de lui et que tu lui soutire l’information du lieu de stockage de ma marchandise.”

Donc je vais devoir me baigner dans la contrebande maintenant… Super ! Je n'attendais que ça.

Même si j'aimerais refuser, j'aime les défis et ce défis-là me plaît. C'est vrai qu'on ne se méfie pas d'une pute qu'on paie pour être baisée. Umberto marquait un point sur ce coup-là.

“Et qui est ce petit chanceux ?” Le sourire séducteur que j'offre avec la question s'efface dès qu'Umberto prononce son nom.

“Francesco.”

Je n'en reviens pas. Il vient de me sortir le nom de mon patron. Il veut que je tire des informations de Fra. Il n'a pas la moindre notion du fait que ça peut me coûter beaucoup. Ce connard pense que c'est facile de le faire parler ? Son sourire ne m'aide pas à me détendre, bien au contraire. Il m'angoisse d'autant plus.

“Je…” C'est le seul mot que j'arrive à prononcer à cause de la boule que j'ai dans la gorge. Je vois son impatience transparaître à travers son sourire qui commence à se transformer en une grimace, toujours avec ce foutu sourire. C'est terrifiant et à chaque fois qu'il fait ça, il me fait penser à un sociopathe.

“Marché conclu ?” me demande-t-il en penchant sa tête sur le côté, me scrutant intensément.

J’ai une folle envie de refuser surtout que je ne risque pas de gagner grand-chose dans cette affaire. Je n’ai aucune envie de regretter tout ça en acceptant. Je n’ai même aucune envie d’essuyer les foudres de Fra. Ce serait vraiment la pire idée qu’il soit.

“Non.

— Pardon ?”

Je vois bien la colère tirer ses traits. D’ailleurs, j’avoue qu’il me fait peur lorsqu’il est comme ça. Cependant, je ne peux pas risquer tout ce que j’ai pour un peu d’alcool de contrebande au goût horrible. Surtout que rien ne peut garantir que je réussirais à soutirer les informations que Umberto recherche. Lorsque son sourire se fait plus calme, un frisson discret me parcourt.

“Bien.”

Je trouve vraiment étrange qu’il s’en aille sans rien dire de plus. Je ne le sens vraiment pas cette histoire. Le seul bon élément c’est la bouteille qui est restée sur la table basse. Je l’attrape alors.

“Hey ! Elle est vide !” Je m’exclame par frustration et déception. Je m’effondre dans le fauteuil dans un soupir bruyant. Ce connard m’avait bien eu avec son alcool inexistant. Foutu trafiquant d’alcool de merde. La seule positivité de la situation, c’est qu’il se fait tard et que je peux maintenant aller dans le bar de l’hôtel. 

J'abandonne là la bouteille pour descendre par la porte dérobée qui mène au bar. Je sais juste que maintenant que l'ancien barman n'est plus là, ce n'est plus Charlotte qui fait le service, ce qui n'est pas plus mal. Elle ne savait vraiment pas gérer les clients malgré la présence de Celina.

L'homme se tenant derrière le comptoir, il me semble l'avoir déjà aperçu quelque part, mais j'ignore où. En tout cas, je le trouve mignon avec ses cheveux noirs et ses rouflaquettes. Ça lui va bien. 

Je m'installe sur un des tabourets, attendant qu'il me remarque.

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