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Chapitre 4 | Le chasseur démasqué

Amaury

J'ai contacté la maison d'édition, l'auteur directement, j'ai même tenté ses parents, mais rien, aucune réponse. Je n'ai pas enquêté jour et nuit sur cet auteur qui se cache, pour rien.

Je n'abandonnerai pas. J'ai un scoop, une idée de livre, je ne lâcherai pas de sitôt. Je planque dans la rue de Dark Sym, le nom de plume de l'auteur-illustrateur le plus en vogue chez les jeunes en ce moment.

Le plus gros scoop, c'est de découvrir sa véritable identité, et j'ai réussi. Objectif premier réalisé. Second objectif : le rencontrer et obtenir une interview exclusive.

Troisième et dernier objectif : discuter avec lui des deux derniers meurtres ainsi que de la série de meurtres qui a eu lieu au Canada il y a trois ans.

J'ai besoin de savoir s'il se rend compte que des tueurs imitent les crimes qu'il décrit dans ses bouquins.

Soyons clair, je ne suis pas fan de cet auteur-illustrateur. Je suis certain que c'est un grand malade. D'ailleurs, d'après mon enquête, il a séjourné dans un hôpital psychiatrique à l'adolescence, et durant l'enfance, il a vu de nombreux psys.

Mon but : révéler l'homme qui se cache derrière ce pseudo. Je serai le premier à dévoiler son véritable nom, sa photo, mais surtout sa sombre personnalité.

Je veux déballer sa vie, ses travers. Cet homme n'est pas sain, et ça doit se savoir. Je le soupçonne d'avoir soit commis les meurtres lui-même, soit de s'être essayé à quelques crimes.

Ce gars est certainement un sociopathe ou un psychopathe, en tout cas, il n'est pas équilibré, j'en suis convaincu.

Enfermé dans ma voiture, je scrute l'immeuble dans lequel il vit.

J'attends. Pour le moment, je n'ai vu personne qui correspond à la description que l'on m'a faite du bonhomme. Il n'y a que des petites mamies qui entrent et sortent de ce fichu bâtiment.

Quelle perte de temps. Je râle seul dans ma caisse. Malgré que je sois un fouineur, je n'ai aucune patience.

J'ai fait une enquête de quartier pour récupérer quelques ragots, mais personne n'a pu me renseigner.

Un véritable fantôme, ce type. Est-il au moins humain ? Je ris seul à ma bêtise. Si quelqu'un m'épie, il va penser que je suis dingue.

Trois jours que je poireaute, rien ne se passe, je n'en peux plus. J'ai besoin de me dégourdir les jambes. Je sors de ma voiture, je me rends dans la première boulangerie pour m'acheter quelque chose à grignoter. J'entre. Devant moi, un homme d'une cinquantaine d'années, son visage ne m'est pas inconnu.

Je réfléchis quelque peu, mais je n'arrive pas à le remettre. Il discute joyeusement avec la boulangère.

— J'espère qu'Ethan ira bientôt mieux ?

— Moi de même. Croyez-moi. Il ne sort quasiment jamais. Si sa mère et moi ne passions pas, il ne se nourrirait même pas.

— Vous savez que je peux le livrer.

— Je sais, je sais. Un immense merci pour votre gentillesse.

— C'est avec plaisir.

Le type part. Lorsqu'il se retourne, je le détaille, et là, je tilte. Zut, je dois sortir et le suivre !

Cet homme est le père de l'auteur. J'aurais dû le comprendre lorsqu'il a mentionné le prénom Ethan. Mais quel con ! Je suis tellement frustré que je me suis laissé distraire.

La boulangère me regarde bizarrement lorsqu'elle me voit quitter sa boutique.

— Je repasse, j'ai oublié mon argent. Quelle tête en l'air !

Je n'attends pas qu'elle réagisse, je file vers l'immeuble de ma cible en suivant celui qui est certainement son père. Malheureusement pour moi, la porte s'est refermée à mon nez. « Fait chier ! »

J'attends quelques instants, une petite mamie sort de l'immeuble. « Merci mon Dieu ! » J'entre et je monte rapidement les étages à pied pour ne rien rater des bruits de couloir.

Une fois devant la porte, je me laisse le temps de calmer ma respiration. J'attends quelques secondes avant de sonner. Miracle, cette fois-ci, on m'ouvre la porte. L'homme de tout à l'heure, face à moi, me lance un regard assassin. Je tente de regarder derrière lui, mais il me cache la vue.

— Qui êtes-vous ?

Il ne passe pas par quatre chemins, il a raison, autant être direct.

— Je cherche à rencontrer votre fils.

Le type ne réagit pas, aucune expression qui trahirait une quelconque émotion.

— Non merci.

Le gars recule pour me claquer la porte au nez. J'entends derrière la porte des éclats de voix.

— Je te l'avais dit, je suis traqué maintenant. Un hurlement strident me fait sursauter.

— Calme-toi, ça va aller.

J'essaie d'en entendre davantage, mais un monsieur se tient face à moi, les mains sur les hanches. « Je viens d'être grillé. »

— Veuillez quitter immédiatement cet immeuble.

Je fais semblant de connaître quelqu'un ici, mais ça ne prend pas.

— Dehors maintenant.

Lorsque je retourne à la voiture, je remarque une personne derrière la fenêtre qui m'espionne. Je vais devoir trouver une nouvelle approche, fait chier. Je reste malgré tout en planque, même si ma cible sait que je suis là.

Je me demande si ce type, tel qu'il soit, a connaissance que des tueurs imitent les crimes qu'il imagine dans son cerveau de dégénéré. Qui peut être capable d'avoir ce genre de fantasme hormis une personne déséquilibrée ?

Mon enquête n'a révélé aucune maltraitance durant l'enfance. Peut-être est-il né ainsi ? Je laisse mon esprit divaguer vers différentes théories.

Le directeur de mon ancien journal m'a licencié à cause de mon imagination bien trop fertile pour un journaliste sérieux et professionnel. Il paraîtrait que je ne me tiens jamais aux faits et que mes idées sont toutes plus farfelues les unes que les autres.

Je ne suis pas du même avis. C'est pour ça que j'ai décidé de lancer mon blog et mon réseau social pour diffuser certains scoops, et celui-ci en fait partie.

À moitié endormi dans ma voiture, on frappe à ma vitre. Je sursaute, me demandant où je suis en premier lieu. Je réalise que je n'étais pas qu'à moitié endormi, vu que le jour se lève. Fait chier.

Face à moi, l'homme d'une cinquantaine d'années, cheveux grisonnants, regard noir assassin, une musculature à faire pâlir les petits gars qui souhaitent commencer la gonflette.

— Casse-toi d'ici. Je ne sais pas qui tu es, mais tu vas arrêter ton harcèlement. Tu n'auras rien de ce que tu souhaites.

Le type me balance sa carte de flic à la tête. OK, je ne suis pas dans la merde. Bien entendu, je reconnais le gars qui était chez l'auteur que je cherche à démasquer. Le père de la star de l'écriture.

Avec tout mon dédain, je plante mon regard dans le sien, lui montrant qu'il ne me fait pas peur. Même si je tremble à l'intérieur et que je suis prêt à me pisser dessus, je ne recule pas. D'ailleurs, je le fais reculer en sortant de la voiture pour lui faire face.

— Pour qui vous prenez-vous ? Ce n'est pas parce que vous avez une carte de police que vous avez tous les droits. C'est même un abus de pouvoir.

L'homme face à moi éclate de rire, pas du tout intimidé par mon affront.

— Laisse mon fils tranquille, petite merde. Je ne sais pas qui tu es, mais je vais bientôt le savoir. Compte sur moi pour ne pas te lâcher.

— Vous vous prenez pour qui à me parler de la sorte ?

— Pour qui je me prends ? Il pointe son doigt vers moi. — Que je ne te trouve plus sur notre chemin. Tu es prévenu.

Je lève le regard vers la fenêtre où réside son fils, quelqu'un est planqué derrière le rideau. Je ris de nervosité.

— C'est qu'il a peur en plus. Il a besoin de son papa pour l'aider.

Je murmure pour moi-même, mais le type en face de moi l'entend. Il allait m'attraper par le col, mais son téléphone sonne, me sauvant certainement d'une mort imminente.

— Oui… Intéressant, merci. Je te revaudrais ça promis.

Pendant qu'il parle, il ne me lâche pas du regard, son corps fait barrage, je ne peux pas m'éclipser en douce.

Il raccroche, un sourire démoniaque sur ses lèvres n'annonce rien de bon.

— Monsieur Amaury Marchand, trente-deux ans, journaliste de profession. Un fouille-merde, je l'aurais parié. Dégage maintenant. Je sais qui tu es et où tu habites.

Malgré la peur qui me tenaille, j'ose répliquer. Je réalise à l'instant que je n'ai aucun instinct de survie.

— Menacez-moi encore et je porte plainte contre vous.

L'homme éclate d'un rire sans joie, qui me file la chair de poule. À ce stade, je peux imaginer que c'est lui le tueur en série que tout le monde recherche, et que son fils s'en inspire, ou s'il lui ressemble, ils agissent peut-être ensemble.

Le type a parlé, mais je n'ai rien entendu de sa menace qu'il a voulu proférer, trop absorbé par mes cogitations.

Je bug sur l'idée qui vient de germer dans mon esprit. Est-ce que l'homme face à moi serait un policier et un assassin ? Pourquoi pas ? Sans demander mon reste, je quitte tout de même les lieux par prudence.

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