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Chapitre 1.4: Dans la gueule de loup

Les vibrations de l'air au-dessus de ma nuque courbée et exposée disparurent, me révélant que l'arme avait libéré mon cou de son ombre mortelle. Puis le vampyyr devant moi s'éloigna, talonné par le craquement des feuilles automnales.

Un poids, dont je n'avais pas connaissance, s'évapora et ma poitrine retrouva son rythme régulier, seulement perturbé par mes sanglots ouatés.

Un son emplit soudain l'atmosphère, signant le départ des vampyyrs. Un garde vint me chercher pour me mener à la diligence et m'enchaina à celle-ci. A quelques mètres, le cliquetis des chaines m'indiqua qu'un autre humain avait survécu au massacre.

Je me retrouvai subitement le ventre contre les cailloux. Trop concentrée sur mon environnement, je n'avais pas anticipé le départ de la voiture.

Les graviers lacérèrent mes vêtements, me déchirant la peau et s'insinuant sous mon épiderme. Certains se logèrent dans ma morsure, décuplant mon calvaire. Les nids-de-poule me faisaient voler avant que je ne réatérisse sur les cailloux qui se teintaient de rouge mélangé à mes larmes. Cette fois, je ne pus retenir mes hurlements.

Ce fut ainsi que le reste du voyage se déroula.

Quelques heures à peine avant que l'horizon avale le soleil, nous arrivâmes en vue de la forteresse d'Euaemon. A travers les roues de la diligence et des sabots flous des chevaux, je ne pouvais la voir. Néanmoins, je savais à quoi elle ressemblait grâce aux tapisseries chez Alaric, que mes doigts avaient visitées moultes fois. Un donjon se dressait au milieu de la cour centrale, dominant le paysage. Des gigantesques murailles, sur lesquelles courait du lierre, dissimulaient l'intérieur. Aux quatre coins de celles-ci, s'élevait une tour équipée de meurtrières et qui était elle aussi, envahie par le gléchome et autres plantes grimpantes. A certains endroits, des sillons creusaient la pierre de différentes nuances de gris, ressemblant à des griffures.

Semblablement au château d'Alaric, une immense porte perçait cette imprenable muraille. Sur son bois, qui devait être fort ancien, étaient gravées des scènes de combat, montrant la supériorité et la splendeur des vampyyrs.

Nous nous immobilisâmes devant cette entrée. Le cocher, vampyyr, attendait que ses compatriotes acceptent de lui ouvrir la porte. Lorsqu'un concert de grincements auxquels se mêlait la mélodie du vieux bois maltraité, résonna, indiquant que la porte était ouverte, la diligence pénétra dans l'enceinte. Cette fois, elles'arrêta pour de bon. Bien que mes jambes ne supportassent plus le poids de mon faible et écorché corps, je réussis quand même à me relever. Un garde vint me détacher et me saisit le bras, ignorant délibérément mes blessures et m'arrachant des geignements de douleur. Il me mena à travers le château, sans se soucier de ma faiblesse. Je sus que l'autre humain était juste derrière moi grâce aux bruits de ses pas. Les couloirs que l'on traversa étaient tapissés de magnifiques mosaïques, plus colorées les unes que les autres, qui faisaient naitre sous mes paupières des éclats de couleur. Sous mes pieds, le sol était lisse et poli. Une douce et agréable odeur imprégnait l'air.

Cependant, cette ambiance ostentatoire fut bien vite remplacée par une atmosphère subreptice. Dans cette partie de la forteresse, les couloirs étaient vides, le sol n'était plus que de la pierre dure et froide, parfois coupante et aucune lumière ne venait éclairer notre chemin. Les murs gris étaient nus, rendant ce climat encore plus glaçant.

Plus l'on descendait dans les entrailles du château, plus la température diminuait et mon anxiété montait. Une odeur pestilentielle vint m'assaillir les narines. Je l'associais à la senteur du pus et du sang.

Des bruits de respiration et des gémissements me parvinrent. Si ce délicieux parfum ne m'avait pas convaincue, j'étais maintenant sûre d'être près des cachots.

Le vampyyr me mena donc jusqu'à une cellule  et ouvrit la porte pour me pousser dedans. Je trébuchais, m'affalant par terre à cause de la force du geôlier et de ma propre fragilité. L'autre humain fut lui aussi jeté dans la cellule.

Préférant garder ce contact avec le sol qui me rassurait, je ne me relevai guère et étudiai mon entourage. Toutes les autres geôles étaient occupées, sans doute par les humains survivants de Lucian et Horacio. Je remarquai très vite, grâce aux respirations longues et étendues dans le temps* que j'étais la seule femme à avoir survécu. Ce qui ne manqua pas de passer inaperçu...

Un homme bougea dans sa cellule, se rapprochant de la mienne. Aux bruits irréguliers de ses pas, je devinai qu'il boitait en raison des blessures qui le recouvraient. 

        —    Alors, ma jolie, commant as-tu réussi à t'en sortir ? En jouant les puterelles pour que les vampyyrs te protègent ?

Quelques rires concupiscents ponctuèrent ces paroles. Mes traits, dans lesquels ma souffrance s'illustrait déjà, se contractèrent quand ma boite cranienne emprisonna les échos de cette mélodie désaccordée, venant alimenter le début de migraine qui me brûlait les tempes.

Malgré la douleur qui déchirait tous les muscles de mon bras dextre, se répercutant dans mon corps entier, je m'assis, au prix de terribles efforts. Mes muscles endoloris craquèrent et des crampes fugaces les agitèrent faisant naitre de minuscules cris muets dans ma gorge. Chacune de mes égratinures m'envoyait des éclairs de souffrance lorsu'elle se déformait ou lorsqu'elle entrait en contact avec le sol et les poussières. Des larmes s'amoncelèrent alors aux coins de mes yeux mais je contractais les paupières pour les faire disparaitre, refusant qu'elles brisent mon habituel masque impavide que mon visage avait revêtu. Enfin persuadée que ma faiblesse ne pouvait se lire sur mon faciès, je fis face à ce butor bien décider à lui faire ravaler son arrogance – ainsi que celle des autres prisonniers qui, même s'ils n'étaient pas intervenu, entretenaient des pensées similaires. 

        —    Tu aurais préféré, n'est-ce pas ? Malheureusement, je vais devoir basculer tout ton petit monde mais seule l'intellignce m'a permis d'arriver ici.

 Je m'arrêtai un instant pour ménager mon effet et laisser le sens de mes paroles arriver jusqu'aux cerveaux de ces messieurs. Puis je repris d'un ton faussement compatissant où les notes d'excuse respiraient l'hypocrisie.

       —     Oh, pardon, tu n'as peut-être pas compris le terme complexe que je viens d'employer.

© 2025 Sélène Rivers

______________________

Heyyy !

Alors, comment pensez-vous que les hommes vont réagir

Et qui était cet énigmatique vampyyr qui a tenté de tuer Siméa ?

Sinon, qu'avez vous pensé de ce chapitre 🙃 ?

N'hésitez pas à laisser un petit commentaire, ou tout simplement à voter ! Cela m'aide énormément !

Sélène <3

📚Prochain chapitre: Samedi 3 mais à 10h

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