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Selenewrite
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Chapitre 1.5: Dans la gueule du loup

La vue n'était nullement nécessaire pour deviner la grimace qui redessina les traits de l'homme, l'enlaiddissant. Un grognement anima sa gorge, premier signe de la colère qui commençait à l'envahir.

Un léger soupir franchit mez lèvres. Le sable qui y étaient encore accroché vola en un fin nuage teinté de rouge. Le même scénario se répétait inlassablement. Les hommes, forgés dans cette colère permanente qu'enfantait l'esclavage, ce désir d'insurrection qu'ils réprimaient eux-mêmes par peur de la mort, désiraient prouver que cet asservissement ne tuait pas la force qui, normalement, les qualifiait. Ils voulaient renouer –même artificiellement– avec ce sentiment de contrôler leur vie. Une seule solution avait alors trouvé valeur à leurs yeux. Celle, d'à leur tour, somettre quelqu'un à leur joug. Leur dévolu s'était jeté sur celles qui semblaient plus faibles, n'affichant pas ce poison qui envenimait les hommes: la fierté.

Les femmes humaines...

Ces dernières s'étaient alors retrouvées à devoir lutter deux fois plus que nécessaire pour ralentir l'effondrement de leur psyché. Pour ne pas se laisser aller trop tôt à l'étreinte de la mort qui, à force d'oppression, devenait séduisante.

Ce système était peu à peu devenu la norme. Alors quand une femme osait se libérer de ses chaines sociétales, se rebeller contre ce double asservissement, les hommes étaient surpris. Pourtant, ils savaient mieux qui quiconque quels sentiments naissaient d'une telle tyrannie...

Cette leçon, je l'avais aprise dès que le regard des hommes sur moi s'était métamorphosé. Dès que ma féménité avait surpassé ma juvénilité. Depuis lors, l'impavidité était devenue mon armure, la répartie mon arme et mon intelligence ma force.

Un rire qui se voulait léger mais dont les gammes trahissaient la fausseté résonna entre les murs des cachots.

        —    J'ai parfaitement compris ma belle, me répondit l'homme avec un sourire que révélait son ton condescendant. Mais je pense que tu es mal placée pour utiliser ce mot bien trop innocent pour ta jolie petite bouche. Si tu comprends ce que je veux dire, l'aveugle.

Cette fois, ce fut un réel rire, que l'amusement imprégnait vraiment, qui s'enroulait autour des barreaux rouillés des geôles. Mais une toux lui succéda lorsque ma gorge, sèche d'avoir inhaler de la poussière, m'empêcha d'exprimer toute la joie que je ressentais. Pensait-il que sa répartie allait m'atteindre alors qu'elle ne dénonçait que son manque d'esprit. Et qu'il ne faisait qu'énoncer une vérité ? Réalité que j'avais moi-même choisi alors les soi-disant insultes sur cela ne m'émouvaient guère. 

          —    Oh, c'est adorable. On sent les efforts que tu fais pour être provocant mais malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur de tes fantasmes. Tout ce que tu as réussis à faire, c'est d'être pathétique.

          —     Moi, au moins, je ne suce pas les vampyyrs pour survi...

          —    Mais c'est qu'il continue ! l'interrompais-je avec un grand sourire, ma réaction à la fureur qui pourissait sa voix. Vas-y, je t'écoute. Je suis curieuse de voir jusqu'à où va ta médiocrité.

Pour conclure mes paroles, je m'obligeai à poser mon coude sur mon genoux et appuyer mon menton sur ma main pour donner l'impression que j'étais sérieuse dans ce que je disais. Cela parut embraser le brasier colérique qui brûlait en lui car sa respiration commença à s'accélérer.

        —    Tu devrais faire attention par contre, dis-je pour l'achever, ta honte de te faire ridiculiser par une femme se lit sur ton visage.

Mon cri empêcha l'homme d'avantage se ridiculier en balbutiant quelques quelconques paroles dans l'espoir que ces dernières m'affectent. Altérant mon masque de force inébranlable, la peur s'insinua dans mes cordes vocales lorsqu'une main recouvra soudainement mon épaule. Elle annihila ma douleur, me permettant de me retourner et de supprimer ce contact qui m'horrifait.

La main de mon compagnon de cellule vola quand je la dégageai avec un geste bruque imprégné de la panique née de mon conditionnement aux contacts... répressifs. L'espace reprit peu à peu sa place entre lui et moi, régressant ma frayeur.Mon souffle qui, l'espace d'un instant, avait abandonné son assuétude, retrouva sa chorégraphie normale à l'image de mon coeur.

La pein que mon geste avait engendré chez mon compagnon était palpable. J'avais rejeté son signe d'apaisement, celui par lequel il me prouvait qu'il me soutenait. Mais lorsqu'on ignore les traumatismes qui ornaient la psyché des personnes, on ferait mieux de s'abstenir...

Je retins alors mes traits de se sculpter pour afficher le dégoût que m'aspirait ce chagrin. En voilà un que l'humanité animait encore, l'empêchant de comprendre que pour survivre, il fallait être égoïste.

Car en tant qu'esclave, la solitude était malheureusement la seule amie que l'on pouvait se permettre. 

Et ce précepte je me l'étais toujours imposé. Depuis que ma vie n'était qu'un éternel cauchemar, la solitude était mon unique compagne. Elle m'enseignait les leçons de la vie avant que celles-ci ne me mettent à terre. Elle m'avait appris à ne faire confiance à personne, à ne s'appuyer sur personne. Car dans ce monde, l'amitié était synonyme de douleur. S'attacher signifiait se créer des faiblesses et souffrir lorsque la mort –ou la trahison– frappait.

Mais surtout, personne ne sera éternellement là pour moi. Même mon ombre finira par m'abandoner lorsque je serais dans les ténèbres. Lesquels étaient les autocrates de mon existence...

© 2025 Sélène Rivers

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Hey !

Un chapitre un peu plus court que d'habitude, je sais mais c'est normal !

Car il signe (enfin XD) la fin du premier chapitre !

Donc qu'en avez vous pensé dans sa globalité ? Votre premier avis sur Siméa ? Sur l'univers ? 

N'hésitez pas à commenter, je serais ravie de discuter avec vous ^^ ! N'oubliez pas de voter ⭐ cela me soutient énormément !

Sélène <3

📚 Prochain chapitre: vendredi 7 février à 18h

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