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1 - 1. Against a new tomorrow
2 - 2. This night will never go
3 - 3. Land of Confusion
4 - 4. Somebody's always tryin'
5 - 5. Vertigo
6 - 6. Love is a Battlefield
7 - 7. Lie to me
8 - 8. Driven to Tears
9 - 9. Such a shame
10 - 10. World in My Eyes
11 - 11. Épilogue - In the Heat of the Night
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8. Driven to Tears

"How can you say that you're not responsible?
What does it have to do with me?
What is my reaction, what should it be?
Confronted by this latest atrocity"

꒷꒦︶꒦꒷Ⓧ꒷꒦︶꒦

Les sanglots de Charles s'étaient taris depuis de longues minutes quand Voronin apparut à nouveau, tirant à bout de bras un lit d'hôpital sur lequel était étendu un corps inerte, attaché tout comme lui. Dans un grincement aigu, le brancard fut poussé jusqu'à la console de pilotage, permettant au télépathe de découvrir son compagnon d'infortune.

Son cœur déjà bien malmené manqua un battement.

Steam.

Il s'agissait de son putain d'étudiant. Le même qu'il s'était juré de protéger au moment de son entrée à l'institut.

Le jeune homme à la peau sombre était allongé dans la même position que lui - quoique le lit avait l'air plus confortable que la planche à laquelle il avait eu le droit - bras en croix, des électrodes métalliques disposés sur son torse juvénile. Il jeta un regard angoissé vers son enseignant, son regard habituellement si pétillant noyé de larmes :

— Professeur...

Avec une grimace, Charles tenta de se redresser, son poignet cassé pendant lamentablement dans le vide. Si Steam avait une apparence hors du commun, la détresse suintait par tous ses pores :

— Mon dieu. Il t'a fait du mal ?

Ne perdant pas une miette de leur échange, Voronin ricanna, branchant les électrodes du jeune mutant sur la console de Vortex avec un sourire mauvais :

— Tssk Tssk Tssk. Voyons Professeur, je ne suis pas un croque-mitaine, quoique vous sembliez croire. Votre étudiant a été bien traité, je n'éprouve aucun plaisir à faire souffrir mes semblables.

Un haut-le corps parcourut la poitrine de Charles, mélange des sentiments de dégoût et de colère qui bouillonnaient en lui. Impuissant, ses pouvoirs entravés par la vitre blindée, il n'avait aucun moyen ne serait-ce que d'apporter un peu de réconfort au jeune homme. Avec un juron, il tira sur ses liens, ne faisant d'exacerber les douleurs qui assaillaient déjà son corps.

Ignorant la fureur qui déformait les traits de son captif, Voronin resta concentré sur Vortex, chaque connecteur trouvant sa place dans la console de métal brillant. Une fois chaque fil branché, il se redressa, poursuivant son discours :

— Avoir deux télépathes à ma disposition sera un véritable bonus pour mener à bien mes plans. Voyez-vous Professeur, ce qu'il me faut, c'est un convecteur. Un mutant dont je vais pouvoir absorber les pouvoirs. Avec un télépathe de votre classe, je n'aurais plus qu'à me nourrir également de ceux de notre ami ici présent pour amplifier mes capacités au travers de Vortex. Merveilleux n'est-ce pas ?

Charles allait rétorquer que cela n'avait rien de merveilleux, mais le bruit des bottes cloutées d'Erik contre le sol l'interrompit. Le leader de la résistance mutante venait de pénétrer sous la coupole sur-éclairée, sa cape voletant derrière lui :

— Tout est prêt Docteur. Il murmura.

Son regard à la teinte acier glissa sur les deux télépathes captifs, sa lèvre se retroussant en un rictus étrange, à mi-chemin entre le dédain et l'indifférence ; silencieux, il fit un pas vers la console, s'immobilisant aux côtés du brancard où était détenu Steam.

отличный ! Nous sommes donc parés. Sourit le scientifique soviétique, passant une langue gourmande sur ses lèvres fines. Deux ans de travail... et nous y voici enfin.

Charles gémit de désespoir, laissant sa tête taper à nouveau contre le métal de sa paillasse. Malgré la finesse et la rapidité de son esprit, il ne voyait aucune issue à la situation : Steam était hors-circuit, Erik avait basculé du mauvais côté et lui était définitivement hors-service.

Raven... qu'est-ce que tu fabriques..? Il murmura mentalement, ses yeux rougis par les larmes et la fureur alternant entre Erik et son étudiant. Ce dernier avait cessé tout mouvement, murmurant des prières muettes à l'attention d'il ne savait quel Dieu.

Mais même si elle avait été posée silencieusement, la question de Charles trouva une réponse inattendue. Noires d'encre, les prunelles si singulières du jeune homme n'avaient jamais semblé si... humaines.

Ah !

Un éclair jaune les parcourut, révélant une pupille jaune à l'iris en forme d'étoile, plus brillante encore que les éclairages de Vortex.

Ce n'était pas Steam.

Raven était là, tranquillement installée à la place de l'étudiant télépathe, de lourdes chaînes entourant ses poignets et ses chevilles.

RAVEN ! Hurla Charles dans son esprit - et s'il n'avait pas été enfermé, sans doute la jeune mutante aurait-elle grimacé tant le taux de décibels mentaux était élevé. Timide, une lueur d'espoir venait de réchauffer doucement la poitrine du jeune professeur ; si mince était la consolation, Steam était au moins à l'abri, loin de cette fichue machine.

Totalement étranger à l'agitation de son captif télépathe, Voronin n'avait pas quitté son sourire, faisant courir ses doigts - anormalement longs - le long de la console de Vortex. Puis, alors que l'optimisme redevenait une option réaliste pour Charles, il tira l'un des leviers, laissant transparaître dans son regard étrange les stigmates d'une jubilation intense.

Avec un bruit métallique assourdissant, les murs de Vortex se mirent à vibrer, donnant l'étrange sensation à ses occupants qu'ils se trouvaient au cœur d'une ruche en pleine activité. Obéissant à des pouvoirs silencieux, le son des panneaux de métal glissant les uns sur les autres s'ajouta à la cacophonie ambiante alors que s'affichait peu à peu une image floue de la Terre sur un large panneau central.

Perdu dans ce chaos sonore, Erik n'avait pas bougé. Raide comme un automate, figé au cœur de la machine qu'il avait contribué à construire, son regard était fixe, perdu.

Il semblait hésitant.

La machine était en marche.

Elle fonctionnait.

La douleur arriva à Charles avec une brutalité déroutante. Il n'eut pas le temps de sentir les électrodes sur sa poitrine s'activer avant qu'un violent courant électrique ne vienne parcourir ses membres, tétanisant son corps contre la surface froide de sa paillasse de métal. Il grogna, luttant un instant contre la paralysie qui saisissait peu à peu ses bras.

Mais la lutte était inutile.

La sensation d'un fer chauffé à blanc pressé contre sa tempe lui retira toute envie de lutter davantage. Alors que le vrombissement de Vortex s'intensifiait, la douleur siffla dans son esprit, le vidant de toute cohérence, de tout sentiment un tant soit peu humain. Il n'y avait plus que la douleur, une douleur frontale, violente, sans aucune pitié.

Un cri franchit ses lèvres, étouffé par le grincement de ses dents - si serrées qu'il aurait pu les briser. Un liquide chaud coula le long de son visage. Son nez saignait ; il en était certain

Son corps n'était plus que douleur. Ses jambes paralysées, son poignet brisé, son cœur en miettes. Tout était dérisoire à côté de la sensation du fer rouge s'enfonçant dans son crâne au fur et à mesure que son énergie vitale et ses pouvoirs déclinaient.

Il hurla, encore et encore. Sa gorge aurait pu s'arracher tant il hurlait.

Puis tout s'arrêta. Une explosion.

Pas le genre d'explosion comme dans les films, non. Une explosion discrète, du type pétard mouillé. Un simple petit choc suffisant à court-circuiter un appareil électronique, comme une console de pilotage, par exemple.

Vortex fut plongé dans la pénombre.

— Magnéto ! Perça une voix féminine.

Au delà de ses larmes de douleur, Charles vit Steam se redresser, changeant brusquement d'apparence pour prendre celle de Raven ; dans un mouvement souple, la belle mutante expédia un coup de pied circulaire en direction de Voronin, qui recula d'un pas, déséquilibré.

Erik sortit brusquement de sa torpeur. Dans une coordination étrangement parfaite avec sa camarade, il entra dans la danse. Obéissant à ses pouvoirs, les lourdes chaînes qui entravaient auparavant "Steam" virent s'enrouler autour des poignets de Voronin, coupant court à toute tentative d'évasion.

Cantonné au rôle de spectateur, Charles sentit ses liens chuter au sol avec un cliquetis métallique, libérant ses membres ankylosés. Avec un grognement - couvert par les bruits de lutte qui s'échappaient à présent de la bouche de Voronin - il se redressa, non sans difficulté.

Cependant, alors qu'il se serait attendu à ce qu'Erik ou Raven l'invitent à se joindre à la bataille - rappelons que Charles Xavier se trouvait être l'un des mutants les plus puissants de sa génération - la vitre blindée ne bougea pas d'un iota.

Impuissant, le jeune professeur ne put qu'assister à la suite du combat, le crâne vibrant encore des douleurs provoquées par Vortex.

Ayant repris ses esprits, Voronin s'était tourné vers Raven, évitant adroitement un nouveau coup de pied d'un simple mouvement d'épaule. Avec souplesse, il prit appui sur la console pour passer derrière la mutante, glissant la chaîne entravant ses poignets autour de sa gorge, l'étouffant.

Mais à ce moment précis, le manque d'oxygène était le cadet des soucis de celle qui se faisait surnommer Mystique. La peau nue du scientifique soviétique venait d'entrer en contact avec la sienne, un peu au-dessus des gants qu'il portait.

Si Charles n'avait eu jusqu'ici qu'un avant goût de l'étendue des pouvoirs de Voronin via Vortex, le cri de Raven suffit à lui donner une idée de ce que ressentait quiconque au contact direct du mutant. Bloquée contre le corps de son adversaire, la jeune femme se débattit, tendant une main vers Erik qui tenta de les séparer, sans trop de succès..

Le Soviet ricanna, ses yeux noirs lançant des éclairs :

Сука... Bande d'idiots.... Vous pensiez vraiment que votre petite mutinerie allait passer inaperçue ?

Au fur et à mesure qu'il absorbait ses pouvoirs et son énergie vitale, le corps de la jeune mutante semblait s'effacer, comme en perte de substance. Au contraire, Voronin semblait se fortifier, sa peau prenant des contours plus définis, encre noire coulant sur un canvas vierge. A nouveau, sa langue se pressa le long de ses lèvres, libidineuse :

— Je n'avais pas pour projet de vous tuer une fois Vortex en route... mais je viens de réviser mon jugement.

Sans quitter son rictus, il lâcha brutalement le corps inanimé de la jeune femme qui tomba au sol, plus pâle encore que le spectre de la mort.

— Raven ! Cria Charles, impuissant.

Avec horreur, il vit le doigt du scientifique s'abattre sur l'un des boutons de Vortex, activant une nouvelle fonctionnalité que l'explosion n'avait apparemment pas endommagée. L'appareil se mit à vrombir à nouveau ; un millième de seconde après, les électrodes sur sa poitrine s'activaient, l'électricité courant dans ses veines comme du poison.

Son hurlement déchirant résonna à travers la coupole de Vortex, son corps frêle agité de violentes convulsions. On était en train de lui ouvrir le crâne. Il n'y avait pas d'autre explication possible.

Autour de lui, le monde se teintait de rouge. Ou peut-être était-ce du sang ?

Son goût métallique gagnant sa gorge, il bascula au sol, arrachant les électrodes. Sa conscience s'échappait.

Une seconde détonation, bien plus franche que la première, le sortit de sa torpeur. Contre ses tempes, la douleur était à nouveau presque supportable.

Vortex avait été désactivé.

De l'autre côté de la vitre, il devina la silhouette d'Erik, dos à lui. Le centre de la pièce avait été comme ravagé par le souffle de l'explosion, laissant se dessiner un cratère noir entre les panneaux de métal à tordus.

Et au-dessus de ce trou, Voronin flottait.

Avec peine, Charles se redressa sur un coude, essuyant du revers de la main le sang qui avait coulé sur son visage.

La voix d'Éric retentit, calme malgré le chaos ambiant :

— Nous sommes deux contre un. C'est fini. J'ai accepté beaucoup des aspects du plan, mais la mort du télépathe n'était pas dans nos termes.

— Tu te dis leader de la résistance, Lensherr, mais tu as les mêmes travers que les pourceaux que tu exècres tant. Tu es faible.

Le ton du scientifique soviétique était lui aussi serein, bien que son corps semblait s'effacer peu à peu. Vaporeux, un simple courant d'air aurait pu le faire s'envoler.

Erik grimaça :

— J'ai posé mes conditions. Tu ne les as pas respectées.

— Tszk. Ça n'est pas moi qui ai saboté Vortex.

Reprenant enfin ses esprits, Charles distingua au loin le corps athlétique de Raven, tâche bleue floue apparaissant derrière le corps spectral de Voronin. Elle aussi semblait s'être remise sur pied.

Dans son poing, un éclat cristallin attira l'attention du télépathe - qui à défaut d'être en capacité d'utiliser ses pouvoirs, pouvait au moins observer la scène. Raven avait récupéré son révolver de plexiglasse, et semblait hésiter sur la marche à suivre.

Ne tire pas. Erik ne pourra pas arrêter la balle. Murmura mentalement Charles, plus comme une prière que dans une réelle volonté de tenter une communication. Il ne pouvait pas crier. Voronin était concentré sur Magnéto ; là était sans doute leur seule chance, et pourtant...

Les yeux brillants de Raven étincelèrent dans l'atmosphère chargée de poussière.

Le canon de l'arme se redressa.

Le vibranium, au contact de la poudre à canon, se mit à luire.

— Raven non ! Hurla Charles en voyant la balle quitter son giron de plastique.

Le coup de feu claqua, résonnant contre les murs de Vortex avec une intensité presque insupportable.

Comme au ralenti, Charles vit la munition à la lueur surnaturelle fendre l'air, traversant Voronin comme s'il n'était qu'un simple fantôme, se dirigeant droit vers Erik qui tendit la main, sourire aux lèvres, tentant de stopper la balle comme il en avait l'habitude.

Cependant, le vibranium n'était pas un métal ordinaire. Totalement insensible aux pouvoirs du chef de la résistance mutante, le projectile poursuivit sa trajectoire. Une fraction de seconde après la détonation, il frappa Erik de plein fouet, le projetant contre la vitre blindée. Avec un bruit mat, son corps s'effondra, inconscient.

Un liquide à la teinte carmine vint teinter le dos de sa cape, coulant bientôt au sol, flaque d'hémoglobine s'étalant à une vitesse alarmante. La balle l'avait heurté en pleine poitrine.

— Erik ! Cria Charles, posant une main à plat sur la vitre, comme s'il avait le moindre espoir de pouvoir agir. Ignorant la douleur dans son poignet, il frappa du poing contre le verre. La vision du corps de son amant, inerte, était plus cruelle encore que les mots blessants qu'il lui avait lancé.

Raven, horrifiée par son propre geste, lâcha son arme, plaquant une main contre sa bouche avec horreur. Elle trébucha en arrière, le regard fixé sur Voronin qui reprenait peu à peu de la consistance.

— Quel échec... et c'est ainsi que vous perdez votre plus précieux atout... il ricana, se tournant vers la belle mutante qui déglutit, remontant sa garde en position de combat. Ses yeux si brillants étaient humides, noyés dans le désespoir.

— Erik... souffla Charles. Par pitié réveille toi et fais moi péter cette foutue vitre... Erik... réveille toi....

Erik.... par pitié... je t'aime.

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27 days ago
Nooooooonnnnnn
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