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FubukiANDHylas
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Prologue

Cela faisait déjà quelques mois que la nourrice des enfants Jones, nommée Gloria, était décédée. La jeune Eileen peinait à s’en remettre. Cette femme, qui l’avait éduquée pendant des années dans une maison où elle n’était même pas désirée, lui manquait énormément. Personne ne l’avait considérée comme un membre à part entière de la maisonnée, mis à part elle. Pour la servante, la petite rouquine était comme sa fille. Elle lui apprit à lire, à écrire, à broder et à accomplir les tâches ménagères de la maison, connaissant d’avance son destin.

Pourtant, un soir de décembre 1881, une phrase de trop fut prononcée. Il n’y avait rien d’inhabituel à ce que la jeune fille se fasse accabler de différentes remarques par le père de famille, ou même par les autres. Elle ne faisait jamais rien assez bien à leurs yeux et ne manquait jamais d’entendre les critiques des membres de la maison. Mais cette soirée-là, il s’en était pris à la femme décédée. Tout cela s’était passé parce qu’un des garçons avait retroussé un coin du tapis et que la rousse s’était pris les pieds dedans. La cruche de vin s’était ainsi renversée et une tache pourpre maculait le tissu.

– MAIS TU N’ES DONC CAPABLE DE RIEN ?! NE T’A-T-ELLE JAMAIS RIEN APPRIS CORRECTEMENT ?! DEUX INCAPABLES, VOILÀ CE QUE VOUS ÊTES ! J’AURAIS DÛ TE JETER DEHORS AVEC ELLE QUAND J’EN AVAIS L’OCCASION !

Les yeux embués de larmes, rivés au sol, son sang bouillonnait à l’intérieur, petit à petit. Les injures envers sa mère adoptive, à caractère racial ou même sur la manière dont elle avait été éduquée, étaient celles de trop. Pourtant, elle avait l’habitude de recevoir des horreurs en plein visage, mais là, elle n’en pouvait plus. Parler d’une personne morte ainsi, quand elle a tant fait pour vous ? C’était inconcevable pour Eileen. Elle avait toujours tout fait pour eux, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, et c’était comme ça qu’on la remerciait ? Les mains de la demoiselle commençaient à la démanger, une chaleur extrême envahissait tout son corps.

– Mais tu vas me répondre ?! dit l’homme en saisissant le visage de la fille.

Il était prêt à lui lever la main dessus, mais son expression se crispa soudainement. Il rompit alors son étreinte. Sa peau était rouge vif. Il regarda celle qu’il traitait comme une esclave, les yeux emplis de haine. Mais aussi de peur. Il recula de quelques pas en la fixant.

– Co-comment as-tu fait ça ?!

La nappe derrière lui commençait à prendre feu. Puis le portrait situé derrière la mère connut le même sort. Cependant, la jeune femme resta impassible à ce spectacle. Les flammes se propageaient rapidement, dévorant la salle à manger en quelques secondes, emprisonnant ainsi le père et la mère Jones.

En quelques minutes, le feu engloba la maison d’une manière très inhabituelle. Les cris de la famille se firent de moins en moins audibles. Mais alors qu’Eileen tentait de s’enfuir, la chaleur insoutenable contre laquelle elle luttait gagna le combat. Les flammes dansaient tout autour des corps évanouis, laissant le simple bruit des crépitements du brasier qui rongeait les meubles régner en maître sur les lieux.

Un attroupement de passants s’était formé devant la maison. Ils observaient, impuissants, la scène macabre. Un homme à l’aura divine entra dans la maison.

– Non ! Ne faites pas ça ! hurla un autre dans le troupeau en voyant cette personne entrer.

Il attrapa la jeune femme pour l’extirper du foyer. Personne ne connaissait cet homme qui était entré tel un sauveur, mais tout le monde fut surpris lorsqu’il sortit avec la seule survivante dans ses bras. Tout le monde lui avait défendu d’y aller, car c’était trop dangereux. Pourtant, il se trouvait là, déposant au sol la rouquine couverte de suie, tandis qu’il éteignait avec nonchalance les quelques flammes sur ses vêtements.

– Il faudrait l’emmener chez un médecin, annonça l’homme d’une voix calme.

Les villageois, troublés, le regardèrent avec une expression de profond désarroi. Ils ne savaient pas comment réagir face à l’inconnu. Tous ressentaient son aura, mais personne ne savait comment réagir aux paroles de celui-ci, ils ne comprenaient même pas d’où il venait et comment il avait pu sortir de là indemne.

– Est-ce qu’il y a un médecin ici ? répéta-t-il, alors que tout le monde l’observait en silence.

– Moi, fit une femme dans la foule, qui s’avança vers la jeune fille au sol.

C’est ainsi, par une soirée froide de décembre, que commença une histoire particulière...

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