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RaphaelJA
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Chapitre 2

Charlie

Après avoir explosé la cervelle de ce gars, ses gardes du corps étaient enfin arrivés, mais seulement après qu’elle ait manqué de se faire tuer. Ou pire. Et moi, je l’avais plantée là pour retourner poser mes fesses sur le tabouret de mon bar préféré.

— Un verre steuplait Gus.

Celui que je considérais comme un père de substitution me sourit.

— Comme d’habitude ?

— Plus fort, soufflai-je.

Il hocha la tête plusieurs fois, avant de frapper deux coups de poing sur le comptoir.

— Le bar ferme un peu plus tôt aujourd’hui, sortez et revenez demain, s’écria-t-il d’une voix ferme et forte.

Malgré quelques protestations, les clients obtempérèrent et, une minute plus tard, nous n’étions plus que tous les deux.

Il attrapa ensuite une bouteille du haut de son étagère, pleine de poussière, et nous servit un verre chacun.

C’était une des raisons de pourquoi je l’aimais beaucoup. Il me comprenait sans même que j’ai besoin d’expliquer quoi que ce soit.

Parfois, j’avais l’impression qu’il ne m’avait pas juste recueilli et qu’il y avait un véritable lien de sang entre nous, mais toutes nos différences me rappelaient le contraire. Et surtout tous les flashs dans ma mémoire.

J’avalai la boisson d’un coup et claquai le verre sur la table. En silence, Gus me resservit, dégustant le sien avec bien plus de délicatesse que moi.

Il attendait, patiemment accoudé au bar, que je prenne la parole. Ce que je ne mis pas bien longtemps à faire.

— Jpeux pas accepter ce boulot, tu sais pourquoi.

— Ça me brûle la gorge de te dire ça, mais tous les hauts ne sont pas comme elle.

— Depuis quand tu les défends ?

— Je ne les défends pas. Je suis réaliste, c’est différent. Elle semblait vraiment avoir besoin d’aide.

— Elle trouvera bien quelqu’un d’autre. Je suis pas la seule mercenaire de cette ville pourrie, crachai-je.

— Mais toi, tu ne lui feras pas de mal.

— Pourquoi tu veux absolument que j’accepte ce contrat ?

— Parce qu’elle me rappelle toi quand je t’ai trouvée.

— Et tu peux me dire en quoi ? J’ai rien à voir avec une richousse capricieuse.

Il demeura silencieux le temps de terminer son verre, puis repris d’une voix calme, mais sombre.

— Son âme appelait à l’aide.

Je levai les yeux vers lui et me retrouvai confrontée à un tourbillon d’émotions au creux des siens. Il revivait le passé à cause de cette femme.

Je terminai mon verre et me levai en rangeant mon arme à ma cuisse.

— Où est-ce que tu vas ?

— À ton avis, soupirai-je. Je déteste quand tu fais ça.

— Moi aussi, je t’aime Char.

Seul mon dos lui répondit, et bien qu’il ne pouvait me voir, j’esquissai un faible sourire. Oui, seul cet homme qui m’avait recueilli et élevé était capable de briser mes convictions.

Je collai une oreillette dans mon oreille avant de lancer un appel.

— Bonjour beauté fatale, ronronna-t-elle dans mon oreille.

— Salut Nicky. J’ai besoin de toi.

Le sérieux de ma voix lui rendit le sien rapidement.

— Je t’écoute.

***

Si, dans la basse ville, chaque recoin restait dangereux, le quartier nord restait le moins sensible grâce à sa proximité des barrages. C’était donc plutôt logique que celle qui était venue me chercher s’y trouve.

Sur le parking du restaurant, je garai ma moto, quittai mon casque et activai le verrouillage numérique. Si je doutais encore de sa présence, il me suffit d’apercevoir ses deux toutous pour vérifier les informations de Nicky.

Je me glissai sur la banquette face à elle, posai mes coudes sur la table et croisai mes mains devant mes yeux.

Sa tête un peu ahurie, sa fourchette dans sa bouche et la nourriture qui en dégringolait à moitié sur son assiette m’amusèrent beaucoup. Elle s’étouffa à moitié en avalant tant bien que mal sa bouchée.

Je lui servis un verre d’eau qu’elle but pour faire passer le tout.

Une fois calmée et un peu plus vivante, elle fronça les sourcils.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— J’imagine que t’as toujours besoin d’aide.

— Aux dernières nouvelles, t’avais refusé. C’était plutôt clair quand t’as repeint ma tête avec la cervelle de l’autre gars.

— Si t’as pas encaissé ça, t’arriveras jamais à survivre ici.

Elle leva les yeux au ciel.

— Je connais peut-être pas cet ocean là, mais j’ai l’habitude de nager au milieu des requins.

Elle pointa le ciel du doigt.

— La haute, comme vous aimez nous appeler, n’a rien d’un espace de loisir et de détente.

Je me reculai contre le dossier de la banquette et écartai mes bras pour les poser dessus.

— On n’est pas là pour se comparer. Accouche. Explique le contrat pour savoir dans quoi je m’embarque.

Elle sortit et déplia une tablette holographique d’une poche que je ne savais même pas qu’elle avait dans son accoutrement carré impeccable.

Le visage d’un homme apparu juste au-dessus en 3D.

— Il s’appelle Ray Wagner. Il a disparu il y a 8 jours en quittant son travail. Il devait me rejoindre, mais il n’est jamais venu, et personne n’a eu de ses nouvelles depuis.

— C’est qui ce mec pour toi ? Ton gars ?

Elle dessina une grimace de dégoût.

— Pas du tout argh ! C’est… quelqu’un de proche.

Oups, loupé.

— Il ressemble pas à un gars de la haute. Mais j’imagine que ça veut trop rien dire maintenant. Personne ressemble à rien.

— Tu es anti-tech ?

— Pas à ce point, la preuve, j’en ai. Dans mon boulot vaux mieux, sinon t’es sûr de finir avec une balle dans le crâne. Mais c’est pas pour autant que je vais devenir un cyborg. Avec la tech implantée à force, on se demande si on est vraiment encore humains.

Le nombre de fois où je m’étais demandé où se trouvait la limite entre l’humain et la machine, quand devenait-on son esclave ?

Je pensais qu’elle allait me juger comme savent si bien le faire les riches et leur air condescendant, mais au lieu de ça, elle hocha la tête plusieurs fois, comme si elle prenait juste mon avis en compte.

— Charlie, si tu es prête à m’aider à le retrouver, je t’offrirai n’importe quoi en échange.

— Wow, tu devrais pas faire ce genre de deal à la légère. Tu sais même pas ce que je pourrais demander.

Elle haussa les épaules.

— Quoi que ce soit, je pourrai l’avoir. Un voyage sur la lune, une maison, même un boulot et une place sur les hauteurs.

Sa proposition me laissa sans voix. Elle avait annoncé des rêves impossibles à atteindre quand on venait de la rue comme moi, et pourtant, si je réussissais ce simple boulot, elle me les offrirait. Il y avait forcément une douille quelque part, quelque chose qui ne tournait pas rond.

— C’est quoi le truc ?

— Quel truc ?

— Y’a forcément quelque chose que tu m’as pas dit, c’est trop beau pour être vrai.

— Non je t’assure que- commença-t-elle à nier.

Mais je commençais à perdre patience. Aussi sortis-je mon arme de mon étui et la plaquai contre la table. Son sursaut et le tremblement dans ses yeux ne passèrent pas inaperçus, mais je n’étais pas ici pour faire du social.

— Te fou pas de ma gueule. Je suis pas un de tes toutous que tu peux mener à la baguette ou qui suit tes ordres. Alors soit tu me dis tout, soit tu peux aller te faire foutre.

Elle fixa mon arme quelques secondes, avant de revenir sur mon visage. Malgré le tremblement encore présent dans ses yeux, elle prit son courage pour reprendre la parole.

— Il travaille pour le gouvernement et était en mission sous couverture à TechCorp.

— Putain. Je savais que c’était pas juste un boulot pour retrouver un gars. Tu me demandes carrément de me frotter à l’entreprise la plus influente de ce pays.

— C’est pour ça que je n’ai rien dit au départ. Je pensais que tu allais refuser.

Je serrai les dents. Ce n’était pas l’envie qui m’en manquait, mais je devais affronter le passé et non le laisser me bouffer à nouveau.

— Nan, en fait, ça tombe plutôt bien. J’ai des comptes à rendre avec eux.

— Alors, marché conclu ? demanda-t-elle en me tendant la main.

— Marché conclu, répondis-je en la lui serrant.

Je venais de signer soit ma plus grande revanche, soit mon arrêt de mort.

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2 Comments

11 days
Le combo promet d'être sympa ! Pour l'instant je trouve l'ambiance vraiment cool !
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11 days
J'aime bien Charlie, mais je crois que je préfère la première prota. ^^ Mais le duo promet d'être sympa, par leur décallage
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