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Petitefleur707
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Chapitre 1

ISABELA

C’était le premier jour du printemps, un premier septembre, les bourgeons avaient à peine éclos, je me souviendrais toujours de cette journée. Celle qui a bouleversé ma vie à jamais. Elle nous avait été présentée par les instituteurs comme nouvelle résidente. Je me souviens très clairement de la première impression qu’elle m’avait donné. Dès que mes yeux se sont posés sur sa chevelure flamboyante: on dirait une poupée.


Sa peau était blanche comme de la porcelaine, ses yeux jade immaculé de petite tâche d'or créent cet effet de spiral comme un tourbillon sans fin dans le vide. Comme si elle devinait les secret que vous ne vous êtes jamais dit. Mais la deuxième chose qui m'avait frappé à l’époque était qu’elle avait l’air triste.

Elle était seule. comme nous tous dorénavant.

Je ne sais pas ce qui m'a pris ce jour-là.

Contrairement à certains je fait partie du premier groupe de l’établissement comme j’aime l'appeler. J’ai étais abandonnée à la naissance. Je n’ai pas  rencontrer mes parents comme certains de mes camarades. 

Moi je n’ai pas eu cette chance.

Mais quand je l’ai vue seul au loin recroquevillé sur elle même près du cerisier dans la cour à l’écart, j’ai eu un déclic.

Ne me demandait pas comment? Ne me demandait pas pourquoi? Mais la petite fille de huit ans que j’étais à su. Que c'était elle, elle et personne d’autre.

Mon âme sœur. 

9 ans plus tard…

Je me suis toujours demandé pourquoi l’Australie? C’est vrai, parmi tous les endroits du monde sur cette foutu planète c’est ici que mes parents (ou mon parent) ont décidé de m'abandonner…  Mais en y réfléchissant d’un peu plus près, je suis contente d’être atterrie ici et pas à un autre endroit. car c’est grâce à ça que j’ai pu la rencontrer. Elle.

Violet. 

Ma camarade de chambre, ma meilleure amie et ma sœur.

Elle est arrivée ici il y a neuf ans. Neuf ans et sept mois plus précisément. Violet et moi sommes cachées dans la bibliothèque de l’orphelinat The Fox Haven. Le foyer pour jeunes enfants et adolescents. 

On a décidé de sécher les cours aujourd'hui. 

Pourquoi?

Parce que la vie est vraiment merdique comme pas possible.

-Tu me passe la bouteille s’te plait, me demande Violet en me tendant  sa main vide devant moi.

-Tu voudrais pas plus de glace plutôt je demande d’un sourire las.

Elle me répond d’un geste obscène, “talement iapproprier pour une jeune femme de son âge”… comme dirait Madame Hildegarde.

Mais franchement, je l'emmerde elle et ses politiques à deux balles. 

Je prend la bouteille à ma droite et la place dans la main écorchée de ma camarade.

-Tu va avoir un beau cocard je me moque comme ci elle ne le savait pas déjà.

-Arrête de te foutre de ma gueule Isa, j’ai déjà un putain de bleue. Grogne-t-elle en avalant une gorgée de bière adossée contre l’étagère derrière nous.

-Cette pute t'a pas loupé hein? Dis-je en m’appuyant contre ma jambe pliée.

-Tu dis ça mais c’est pas moi qui va avoir un bras dans le plâtre demain se marre t’elle avant de s’étrangler par la douleur. Merde peste-t-elle en fermant les yeux. j’aurais dû la défiguré complètement cette salope.

-Je trouve qu’elle a eu son compte vu l’état qu’on l'a laissé je pouffe.

Violet me lance un regard amusé puis lève les yeux au ciel.

-Mais sérieusement Isabela, la prochaine fois que cette pouffe te fera quoi que ce soit je la laisserais pas sentirer avec juste un plâtre me dit elle droit dans les yeux.

Et tout d’un coup je sens l’atmosphère se rétrécir. 

  Pour quelqu’un d’autre j’aurais pu prendre ça comme des paroles en l’air, mais avec Violet, je sais que ses paroles sont telles des promesses.

Je souri intérieurement attendris par son geste. Violet est comme ça, toujours à prendre soin des gens qu’elle aime. Quoi qu’il arrive. Habituellement Violet n’est pas le genre de fille qui cherche des ennuis au lycée, elle est de nature calme, studieuse et sérieuse… tout le contraire de moi quand on y réfléchit un peu. Mais quand elle a vu cette pétasse  de Dirty se moquer de moi devant les autres filles, Violet a complètement pété les plombs. 

Genre, vraiment.

J’ai complètement flippé. Alors dès que ça c’est un peu calmé ma première réaction a été de me sésir de sa main et de prendre la fuite.

-Tu crois que les gens vont cafter? Je demande en étirant mes articulations toutes rouillées.

Fait chier, j’ai les fourmies au pied…

Je lève légèrement la tête en sa direction. Elle est belle. Pas juste jolie, pas simplement gracieuse, non, elle incarne quelque chose de plus grand, de plus lumineux. Violet, c’est l’évidence cruelle de la beauté. Celle qu’on ne peut pas ignorer, celle qui fait mal au fond du ventre quand on se regarde ensuite dans un miroir.

Contrairement à moi Violet a une peau parfaitement clair, d’un blanc pur, presque iréel, comme si la lumière avait choisi de naître sur elle.

 Ses cheveux roux glissent entre les doigts comme des fils de soie embrasés, et ses yeux  couleur vert jade, ce vert profond, teinté de mystère et d’ombre anciennes.

Elle est grande, fine mais sculptée, avec ces courbes qu’on ne dessine que dans les rêves.

A côté d’elle, je suis une esquisse.

Ma peau est mate, mes cheveux bruns tombent en vagues ordinaires sur mes épaules. Mes yeux sont marron, ni clairs, ni sombres, juste… là. Je suis plus petite, plus floue. Elle, c'est… La lumière crue du matin. Moi, je suis l’ombre qu’elle laisse derrière. 

Mais je l’aime.

Je l’aime d’un amour qui n’a pas de de nom, pas de case.

Ce n’est pas de l’amour comme dans les livres. C’est plus ancien, plus brutal.

C’est viscéral.

Depuis ce jour, depuis ce premier regard échangé, elle est devenue mon monde.

 Violet.

Elle est comme un talisman, ma constance, ma certitude.

Elle est la seule chose que je ne veux jamais perdre. 

Je la regarde parfois comme une poupée de porcelaine, avec cette peur silencieuse qu’un jour elle se fissure … ou qu’elle me glisse entre les mains.

Elle est sublime. Intelligente. Intouchable.

Et je suis la seule à savoir à quel point elle est fragile.

Alors je veille.

Comme une ombre loyale.

Parce qu’un monde sans elle ce n’est pas un cauchemar, c'est le néant.

FLASHBACK

La chambre d'orphelinat était noyée dans un silence glacial, baignée par la lueur blafarde d'une veilleuse. Violette était recroquevillée sur son lit, le corps tremblant. Ses yeux étaient hagards, noyés de larmes encore figées.

Son cri se brisa dans la pièce. Je fis un pas vers elle, le visage durci par l'inquiétude, les poings serrés.

Violet hoqueta, déformant ses traits juvéniles par la douleur.

-Ne me dis pas ça... elle essuie maladroitement un fleuve de larmes avec le revers de sa manche.  Laisse-moi encore y croire. Laisse-moi penser qu'ils vont revenir...  Son murmure s'étranglait, chargé d'une peur immense. Elle attrape ma main, désespérée.  S'il te plaît, Isabela... reste avec moi.

Je la regarde, impassible. Elle serre les dents, comme si elle goûtait chaque mot amer avant de le balancer.

-Tu n'as pas le droit de te mentir, Violet. Ma voix se fit dure et basse, étranglée par la colère contenue.  Tu crois que la vie nous file des câlins quand on est orphelines ? Non. Elle nous viole, la vie. Elle nous crache son malheur au visage.

Un silence s'abattit dans la pièce. Seul le bruit fracassant du cœur de Violet emplissait l'air. La petite fille se mit à trembler violemment.

- Je ne veux pas que tu partes... , gémit-elle, la voix cassée par la douleur. Les sanglots étouffés la secoua,  elle serra plus fort ma main.

- Je ne veux plus être seule.

Je sentis son propre cœur se briser dans sa poitrine. Silencieuse, elle resta un instant immobile, les yeux plantés sur le sol, abandonnée. La colère reflua quand sa détresse me frappa en plein cœur. Finalement, je murmure, la voix étrangement douce malgré tout : « Je suis désolée. »

Je m'agenouille près d'elle, passant mes bras fins autour des épaules frêles de Violet. D'un geste maladroit, elle enfouit son visage dans mes cheveux en bataille, cherchant une force qu'elle n'avait pas.

- Écoute-moi bien, Violet... murmuré-je, la gorge nouée. Tu es tout ce que j'ai. Je le sais. Je sais combien tu as peur. Et moi aussi j'ai peur.

Elle inspire, retenant un hoquet, et relève les yeux en y mêlant hargne et sincérité.

-Mais je ne peux pas te promettre que je resterai toujours avec toi. Ma voix se brisa en fin de phrase, l'écho de mes propres mots flambant dans le silence.

-La vie... la vie est imprévisible, Violet. Ce n'est pas de la trahison, c'est simplement la foutue vérité.

Violet me serre si fort que ses ongles s'enfoncent dans mon épaule. Tout en elle semblait se déchirer, laissant éclater une douleur criante. Des sanglots stridents firent résonner la petite pièce.

- Non... gémit-elle dans un souffle, la voix cassée par la douleur. Non... ne me fais pas ça...

Il faut qu'elle comprenne.

-Papa et maman c'est terminé, Violet. Je lui dis d'un ton sec.

-Quoi?

-Accepte-le une bonne fois pour toute. Tes parents sont morts. Point.

- Non, t'as pas le droit de dire ça! crie-t-elle les larmes aux yeux.

-Te dire quoi? La vérité? Accepte-le une bonne fois pour toute. Tes parents sont morts. Point.

-Non... Je...

-Pourtant c'est un fait que tu dois accepter. Tes parents ne reviendront plus jamais. C'est fini.

-Ferme là, ferme là, ferme là, ferme là ferme là JE TE DIS!!! Me hurle-t -elle dans un sanglot.

-Ecoute moi! Je reprends d'un ton plus fort sans pour autant crier sur elle. C'est fini, t'es parents ne reviendront plus jamais, t'as du le comprendre depuis le temps. Mais il faut que tu saches quelque chose d'important maintenant que tu es orpheline. La vie c'est pas la cour de récréation. On n'est plus chez papa et maman. Tout ça c'est terminé. Pour toujours. Plus personne ne prendra ta défense, tu m'entends? Plus personne ne viendra te chanter de berceuse avant de te coucher, plus personne ne viendra te réconforter quand tu échoueras, PERSONNE! Tu comprends ça! C'est fini cet air là.

-Je...

-Je sais... C'est horrible, t'as envie de pleurer, de crier, de frapper, mais c'est comme ça. C'est la vie et tu ne peux rien y faire. Car la vie à été conçue de cette manière. Sache qu'il n'y a ni justice ni juste partis pris des choses. Cet air là est maintenant révolu Violet. Tu ne peux faire confiance qu'à toi même et personne d'autre. PERSONNE d'autre tu me comprends?

-Mais, mais tu avais dit que tu serais là. Toi.

-Oui c'est vrai. J'ai dis que maintenant c'était nous deux contre tout le monde, que tu ne serais plus jamais seul. Que je serais ta famille et toi la mienne. Mais j'ai menti.

-Non... Non c'est faux! Tu mens, ce n'est pas vrai, pleure-t-elle.

-Ci... Ci c'est vrai Violet. Tu es seul, je t'ai menti.

-Non... Tu...

-Moi quoi? Moi quoi Violet? Hein? Je t'ai mentie Violet, je ne pourrai jamais être là pour toi quand tu en auras besoin. Car il est là le problème, c'est que personne, personne ne sait de quoi demain est fait. Personne. Qui te dis que je ne vais pas mourir demain, hein? Que je  ne vais pas me faire kidnapper sur le chemin pour aller à l'école?

-C'est impossible...

-Qu'est-ce qu'est impossible, Violet? Tu pensais bien impossible que t'es parent meurt,non? Et regarde le résultat? Ton papa et ta maman ne sont plus là et tu dois maintenant vivre sans tes deux parents pendant que le reste du monde avance.

Elle tremble. Je le vois bien.

Je te vois.

-Tu as le droit de pleurer, tu as le droit de trouver ça injuste, tu as le droit de maudire le monde si t'en a envie. T'as le droit d'être triste, mais tu n'as pas le droit de rester dans le passé. Tu dois avancer. Continuer de vivre malgré tout. Car c'est ça la vie. Tomber, chuter, perdre des gens en chemin, mais, toujours et je dis bien toujours continuer d'avancer quoi qu'il arrive.

-Isabela...

-Oui, je serai toujours là pour toi. Mais ça ne fait pas tout Violet. Tu ne peux pas te reposer sur moi, car un jour, que tu le veuille ou non, je ne serai plus là. Et là tu sera seul à nouveau contre le reste du monde. Je sais que c'est injuste, mais c'est la vie.

Car il n'y que toi  à qui tu peux faire confiance.

Malgré tout ce que l'on peut se promettre l'une l'autre.

-Mais moi je ne veux pas que tu disparaisse sanglote-t-elle dans un murmure.

-Je sais, et moi non plus. Mais la vie est parfois injuste.  Je lui chucote en lui caressant tendrement son crâne chevelue.

-C'est pour ça que je veux que tu me fasse la promesse de toujours avancer et de ne jamais regarder en arrière, quoi qu'il en coûte.

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