J'étais finalement blotti contre ma mère pour dormir. Demain c'était lundi donc pour l'université j'y pensais aussi
Le matin arrive
Lorsque J'ouvre les yeux, il faisait déjà jour, les bruits habituels de la maison me réconfortent, ma mère préparais sûrement le petit déjeuner parce qu'elle était plus sur le lit
Je me lève et pars dans ma chambre je ferme la porte et soupire je me dirige vers le miroir je remarqua mon visage fatiguer ayant toujours des traces visible d'hier soir. Mais j'avais pas le choix « fok mw kontinye » (traduction: je dois continuer)
Je descend après et rejoins ma mère dans la cuisine, ma petite sœur est déjà là. l'ambiance est légère, presque normal, ma mère bois du café et ma petite sœur picore sa tartine
- tu travailles encore ce soir dit ma mère en posant une assiette devant moi
- Jai l'université aujourd'hui et oui je vais y aller se soir dis-je légèrement en hochant la tête
- lan Kisa wap travay ? (Traduction: c'est quoi ton travail ou tu travails dans quoi) dit ma soeur avec la bouche pleine de tarte
- euh je sourit légèrement je sers des boissons à des gens qui viennent écouter de la musique
J'échange un regard avec ma mère, j'hésitais pendant un instant
- tu chantes pas ?! Dit elle en faisant semblant d'être étonnée
-non pas encore. Peut être un jour qui sait dis-je en riant légèrement
- elle serait une très bonne chanteuse pas vrais ? Ma mère riait en disant cela
- oui! Moi je viendrais la voir et je crierais très fort ! Dit Nina en criant avec enthousiasme
On éclate de rires toutes les trois, ce moment simples réchauffe mon cœur, pendant quelques minute j'oublie presque la tension de la veille, la peur au fond de ma poitrine. Pendant quelques minutes nous sommes juste une famille
Ma mère me regarde avec douceur mais derrière ce sourire, je sens l'inquiétude cachée. Je détourne rapidement les yeux et me concentre sur ma tartine
Après quelques minute je monte dans ma chambre, laissant derrière moi les rires de ma petite sœur et les bruits familiers de la cuisine je prend mon téléphone et passe de la musique aujourd'hui j'ai décidé d'écouter que du « Yani Martelly »
Je prend un jeans et un haut large puis des bottes, j'augmente le son c'était « fanm sa dekontrolem de Yani Martelly et ses frères »
- tout sam fé pou ouuu pa vo anyen ! Lanmou m gen pou ouuu pa vo anyen!!
- lè fanm sa dekontrole m !
- listen to me girl few plezi se tout sak pran tanm chak fwa kem bat se lalalala
- mw ave w sak fèn pa ansam dim saw pa konprann Bò Kotem se la m pa kontan weeeeee m fè tout sakrifis pou m genyen w lan lavim
- se pa sa ou vleeeeee dim sa ou vleeeee damou eeeee
- gade machè fon pale eeee ta renmen konnen poukisa w marem ehhh
Je dansais en riant, je pars rapidement dans la douche pour me baigner je le fais rapidement tout en chantant
Devant le miroir je passe rapidement une main dans mes cheveux, pas le temps pour des coiffures élaborées, j'attache tout simplement
Je me maquille légèrement un peu, après tout je sais qu'à l'université je dois avoir l'air normal, surtout rester invisible et ne pas attirer la tension
J'attrape mon jeans et le maillot puis les mets, après avoir fini je glisse mes cahiers et mon ordinateur, je vérifie trois fois pour regarder si j'ai tout
"Stylo"
"Clés"
"Crayon"
"Ma carte d'étudiante
- une nouvelle journée à survivre dis-je en soupirant
Avant de sortir de ma chambre, je m'arrête devant une petite photos encadrée c'était une vieille photo de moi petite, de ma mère et de ma sœur dans le parc
Je caresse doucement le verre du cadre du bout des doigts comme pour me donner du courage
Je descend enfin aujoudhui le bus viendra déposer ma petite sœur à l'école j'enfile vite mes chaussures et prend mon sac à dos
Arriver à l'université
Je traverse le campus d'un pas rapide, les écouteurs dans les oreilles sans vraiment écouter la musiques, la matinée est fraîche, le ciel couvert.J'aperçois Anne ma meilleure amie, installée à une table la tête baissée et Jessica qui fumait, je m'approche
- hé!! La travailleuse de nuit est là! T'as survécu à ta première soirée ? Disait Anne en levant sa tête de son téléphone
- a peine ! J'ai les pieds en compote dis-je en jouant la carte de l'ironie
Jessica paraissait nerveuse son visage était tendu, ses yeux scrutent autour d'elle avant de répondre
-hey viens assis toi dit Jessica avec une voix basse
Je m'assoie en face d'elle, posant mon sac à mes pieds
Un petit silence, étrange
- ça va ? Dit elle en me regardant
- écoute... il faut que je te parle dit elle en se redressant un peu
- vas y parle j'écoute y'a quoi ? Dis-je impatiente d'entendre ce qu'elle a à dire
-je sais que je t'ai proposé ce job....je vou-v-voulais juste t'aider t-tu sais ?mais je crois que j'ai fait une grosse connerie en faisant ça dit elle en pleurant presque
- attend hein? Pourquoi tu dis ça?
Anne écoutais attentivement en fronçant les sourcils, moi je sentais déjà mon niveaux de stressée monté, Jessica jette une regard nerveux autour d'elles, puis se penche en avant, baissant encore plus la voix
-les rumeurs sur le club c'est pas seulement des rumeurs dangereux... c'est pire
- bordel !! Mais explique dis Anne en hurlant presque
- le club appartient à des mafieux grecs, ce sont pas juste des mafieux normaux... c'est un vrai réseaux criminel. Ils sont impliqué dans des trucs lourds...Jessica inspira lentement pour continuer
- trafic, blanchissement d'argent, y'a même des disparitions.
Je restais figée je regardais Anne puis on éclate de rire
- HAHAHAHA !!! La bonne blague c'est bon ok ok tu nous as bien eu !! Dit Anne en riant
- franchement ça as failli marcher mais je me souviens que t'es au courant qu'on lisais des livres sur des mafieux dis-je en rigolant fortement
- merde ! Ce n'est pas que des histoire tu comprend ?! Il y'a eu des filles qui ont travaillé là-bas avant toi... elles ont disparu ou bien elles sont parties sans laisser de trace
Anne et moi on se regarde encore puis on éclate de rires fortement encore une fois
- ok ok !! On as compris dis-je alors que je me tenais le ventre pour rire
- oh mon dieu des mafieux grecs bien musclé !! Dit Anne en se levant et en dansant
Je riais tellement que j'étais prête à m'étouffer en toussant et en me tenant le ventre, ensuite je secoue la tête en souriant partageant le scepticisme d'Anne Mais Jessica ne sourit pas. Après un moment elle sort sont téléphone les yeux sombres
- vous pensez que j'invente tout ça juste pour vous faire peur ? Regarde ça
Elle fait glisser l'écran de son téléphone, cherche quelques chose sûrement dans ses fichiers ou dans sa galerie, puis nous tend le téléphone
L'ambiance change immédiatement.
Sur la vidéo
Un extrait de caméra de surveillance montrait l'intérieur du club mais dans un angle que j'ai jamais vue après ça ce comprend je travaillais dans le club que depuis hier.on y voit une jeune filles habillés comme les employés sortir de force avec deux hommes en costumes sombre, la fille semblait tendue presque forcée à avancer, quelques seconde plus tard la vidéo se coupe.
Le silence tomba sur la table
Anne d'habitude si bavarde fronce les sourcils
- c'est quoi ça? Dit Anne en étant sérieuse
Jessica récupère son téléphone, le range soigneusement
- c'était y a deux mois, elle a disparu après cette nuit là, aucune nouvelle depuis
Mon cœur se serre brutalement, je sens un frisson glacial parcourir tout mon corps
- p-pourquoi tu me l'as pas dit avant? Dis-je à voix basse
-parce que je pensais que ça n'arriverait plus. Parce que je voulais pas t'effrayer. Mais il faut que tu comprennes... tout à l'heure j'ai juste essayer de te prévenir... Ava tu dois démissionner
Je me rappelle de la scène de la veille... le visage terrorisé de l'homme, les regards indifférents des clients ou des employés habitués
- s'il te plaît ne retourne pas là bas. Trouve autre chose que cette club, même si ça paie moins, ce job peut te coûter ta vie Ava !
Je reste silencieuse, un gouffre semblait s'ouvrir sous mes pied, je pensais qu'en venant ici j'allais trouvé un peu de paix au lieu d'être en Haïti mais c'est pire
Mais d'un coup dans ma tête une voix cruelle me rappelle à la réalité
J'avais besoin de cet argent, pour aider ma mère,pour m'occuper de Nina , j'ai pas du tout le luxe de refuser ni d'abandonner
J'ai peut être abandonner Haïti a cause de l'insécurité mais cette fois ci je reste
Je ravale ma peur et relève les yeux vers Jessica
- écoute merci de me le dire jessi vraiment mais je peux pas arrêter... pas maintenant dis-je doucement
Le regard de Jessica reflète l'inquiétude, elle sait que ma décision est prise et qu'elle pourra pas me convaincre
- fais juste attention... je serais pas tout le temps là pour te protéger comme hier soir. Ouvre l'œil et ta confiance et ta gentillesse garde le pour toi
Je hoche la tête le coeur lourd, plus aucun sourire, plus aucun éclat de rire, Anne échange un regard inquiet avec moi réalisant que cette fois Jessica ne racontait pas d'histoire
Le silence était lourd autour de la table mais la sonnerie retentit, coupant brutalement le moment, j'attrape mon sac d'une main tremblante
- bon on y vas ? Dit Anne
Je hoche la tête incapable de répondre, Jessica viens et nous suit, elle est toujours aussi nerveuse
On marchent jusqu'à nos salles de cours le chemin me semble presque irréel comme ci mes jambes bougeaient toutes seules. J'entendais les conversations autour de moi, les rires, mais tout semble lointain comme étouffé sous une cloche de verre
Je sors mon cahier et mes pinceaux le professeur entre et commence à parler, écrire au tableaux en prenant des exemples de dessins
Mais j'écoutais pas trop, du moins j'étais pas concentrée, mes yeux restent fixés sur mon cahier ouvert et vide, les images tournaient en boucle dans ma tête
La vidéo, cette fille traînée dehors, ce regard apeuré
- ça pourrait être moi dis-je en murmurant
Un frisson violent traverse mon corps, ma gorge se serre, mon souffle devient court, les murs de la salles semble bouger autour de moi
Un souvenir douloureux me remonte, l'époque où j'étais en Haïti, le soleil brûlant frappait mon visage, les ruelles était poussiéreux, les cris des marchand dans la rue, et puis, les détonations
Puis le bruit sec des tirs résonnait dans mes oreilles , je revoyais la scène, moi plus jeune courant de toute mes forces dans les rues craquelées, mon sac d'école accrocher à mon dos, mon coeur tambourinait si fort je pensais qu'elle allait exploser
Je courais pour échapper aux balles perdues, aux gangs qui s'affrontaient sans pitié, aux hurlement des voisins qui se jetaient à terre pour se cacher, chaque détour d'une rues pouvait être le dernier
Je me souviens de la peur qui m'emparait, je me cachais à prier pour qu'aucun mal ne m'arrive
Je revois ma mère... sa silhouette qui criait mon nom, ses bras tendus, tremblant pour m'attraper et me tirer à l'intérieur
La sensation du sol sous mes genoux, la brûlure dans ma gorge, les sanglot que j'arrive plus a retenir, je sursaute d'un coup , mon stylo tombe et roule sur le sol attirants quelques regards curieux, je porte instinctivement mes bras autour de ma tête comme pour me protéger d'un coup invisible
Mon souffle était rapide, haché, je sentais mes larmes monter, la panique m'as submerger
- j-je dois sortir je dois sortir murmurai je
Au lieu de me lever je commençais à trembler violemment sur la chaise, ma respiration devient irrégulière, sifflante, mon corps entier se mets à trembler
Une terreur brutale monte en moi, un flot d'image les tirs, les cris, le sang, le chaos....Haiti
Je me recroqueville sur moi même en tombant de la chaise , mes bras sont enroulés autours de mon ventre, essayant de me contenir
Le professeur descend précipitamment de son estrade, l'air alarmé
- APPELEZ UNE INFIRMIÈRE, TOUT DE SUITE !!
Jessica, la première à réagir, se précipite
- HÉ! Respire, respire ok ?! Regarde moi, regarde moi Ava !!
Anne arrive aussi en courant
- ça va aller, ça va aller.... Respire avec moi d'accord ? Inspire.... Expire...
Elle était en pleine crise.
Voilà terminée ✨🌙