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ketirine
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Chapitre 5

L'envahissement des gestes 

 Les jours passaient, et les frontières entre nous devenaient de plus en plus floues. Il semblait que chaque moment passé ensemble poussait les limites plus loin, comme s'il attendait de moi une affection qu'il avait lui-même mal définie. 

Ce n'était plus juste des visites de temps en temps pour passer du temps ensemble. C'était devenu un besoin. Un besoin qu'il cherchait à combler par des gestes physiques, des câlins, des moments d'intimité que je n'avais pas anticipés. Il me demandait des câlins presque chaque fois qu'il venait. 

Parfois, c'était subtil, juste une demande timide ou un regard en coin, mais la plupart du temps, c'était direct. 

"Tu peux me faire un câlin ?" Il ne semblait jamais satisfait de moins, toujours à la recherche de cette proximité, de ce contact. Et au début, je le laissais faire. C'était naturel, non ? C'était ça, être proche de quelqu'un, non ? 

 Mais peu à peu, je commençais à me sentir envahie par ces demandes constantes. C'était devenu un rituel. Je m'apercevais qu'il attendait de moi des gestes qui me semblaient désormais moins spontanés, plus exigés. Et moi, je m'y prêtait par habitude, pensant que c'était ce qu'il voulait, pensant que c'était normal, que ça faisait partie d'une relation, même si parfois une petite voix intérieure me murmurait que ça ne l'était pas tant que ça. Il était devenu de plus en plus tactile. 

À chaque rencontre, il posait ses mains sur mes épaules, sur mes bras, ou cherchait à effleurer ma peau comme pour tester chaque frontière que je laissais ouverte. Je n'avais pas de réponse claire. Je voulais qu'il se sente aimé, que tout aille bien, mais au fond de moi, quelque chose me dérangeait. Ces gestes n'étaient pas toujours les miens. 

Et je commençais à ne plus trop savoir où je me situais. Un jour, alors qu'il s'était encore installé chez moi, il m'avait à nouveau demandé un câlin. Je n'y pensais pas beaucoup, le lui offrais, mais il ne s'arrêtait pas là. Il voulait plus. Il était de plus en plus insistant, cherchant à prolonger ces moments physiques, comme s'il avait soif de cette affection, comme si son besoin était devenu insatiable. 

 "Tu sais, c'est un peu comme si on était déjà ensemble, non ?" me dit-il un jour en me prenant dans ses bras.

 "T'es vraiment la personne que je veux avoir près de moi, tout le temps." J'avais froncé les sourcils. Bien sûr, je savais qu'il avait des sentiments pour moi, je le voyais dans ses yeux, dans ses gestes, mais il semblait de plus en plus évident qu'il voulait que cette proximité aille au-delà de l'amitié. 

Il voulait la matérialiser, rendre cette relation plus physique, plus définie. Et je ne savais pas comment réagir à tout ça. Puis il y eut ce jour-là, où en rentrant chez moi après l'école, j'ai croisé ma voisine. Elle m'a regardée, un sourire un peu curieux sur les lèvres, et m'a dit :

 — "Alors, c'est ton copain, non ? Vous êtes toujours ensemble ?" 

 Je me suis figée un instant, surprise par sa question. Je n'avais pas encore réfléchi à ce que nous étions réellement. Étions-nous un couple ? Était-ce ainsi que le voyaient les autres ? Tout était devenu si flou, tellement instinctif que je n'avais même pas pris le temps de poser un nom sur notre relation. 

 — "Non, ce n'est pas mon copain," répondis-je, presque instinctivement. "C'est juste un ami, mais il est souvent chez moi." Elle haussait les sourcils, visiblement un peu surprise par ma réponse. Mais elle ne dit rien d'autre, juste un petit regard interrogateur avant de s'éloigner. 

 Je restais là, sur le pas de la porte, avec un sentiment étrange qui m'envahissait. Pourquoi avais-je dit ça ? Était-ce vraiment ce que je ressentais ?

 Ou était-ce une façon de m'éloigner du fait qu'il semblait trop souvent chercher à rendre notre relation plus sérieuse ? Je n'étais pas prête à mettre de l'étiquette, à définir ce que nous étions, mais il semblait qu'il l'était.

 Lui, il semblait pressé. 

 Il venait tout le temps, réclamait de l'affection, et moi, je m'y soumettais sans trop de résistance, mais je commençais à me rendre compte que cette dynamique était en train de me changer. La complicité qui était à l'origine douce et naturelle, était en train de se transformer en un besoin de plus en plus insistant.

 Et moi, je n'étais pas certaine de ce que je voulais.

 Rencontre inattendue et tensions naissantes

 Le soleil brillait ce jour-là, et l'air était doux, parfait pour une après-midi de détente. Nous avions décidé de faire un pique-nique au parc, loin de l'agitation quotidienne, pour passer un moment calme ensemble.

 L'herbe était verte, les oiseaux chantaient, et l'ambiance semblait propice à la relaxation. Je m'étais sentie bien, simplement moi, un peu de liberté retrouvée, sans les attentes qui s'étaient peu à peu installées entre nous. 

 Pendant que nous mangeons tranquillement, riant à moitié de ses blagues et profitant de la simplicité de l'instant, j'ai aperçu une silhouette familière au loin. Un ancien collègue de classe que je n'avais pas vu depuis un certain temps marchait dans notre direction, promenant son chien. 

 Quand il m'a vue, il a souri largement, visiblement ravi de me retrouver. Il s'est approché et, sans hésiter, m'a pris dans ses bras. "Viens ici, ma belle," a-t-il dit avec un ton amical et chaleureux. C'était un geste naturel, sans arrière-pensée, comme ceux que l'on fait avec des amis proches. 

Il avait toujours été comme ça, un peu tactile, mais jamais dans le mauvais sens. Nos vies s'étaient séparées après la fin des études, mais la complicité que nous partagions à l'époque n'avait pas totalement disparu.

 — "Tu vas bien ?", ai-je demandé, en m'écartant un peu pour le regarder dans les yeux.

 — "Oui, je vais super bien, et toi ? Ça fait plaisir de te revoir après tout ce temps !"

 Il m'a tendu la main pour échanger nos numéros, et je n'ai pas hésité.

 Après tout, c'était un ami de longue date, et ce genre de retrouvailles étaient toujours agréables. Je me suis ensuite tournée vers mon meilleur ami, qui était un peu plus en retrait, assis à l'ombre d'un arbre. Je l'ai appelé pour qu'il vienne nous rejoindre.

 — "Tiens, je te présente Thomas, un ancien collègue avec qui j'étais très proche à l'école. Thomas, voici mon meilleur ami, Wayatt ." Thomas m'a regardée avec un sourire, tandis que Wayatt se levait lentement pour lui serrer la main. 

 Mais quelque chose dans l'attitude de Wayatt m'a frappée immédiatement. Il était plus distant que d'habitude, beaucoup plus silencieux, et ses yeux étaient fixés sur Thomas d'une manière que je ne pouvais pas ignorer.

 C'était comme s'il le scrutait, mesurant chaque geste, chaque mot qu'il disait. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer que son regard était lourd de quelque chose que je ne comprenais pas. 

 Thomas, de son côté, ne semblait pas perturber par l'atmosphère qui s'était installée. Il continuait à sourire et à parler, de manière détendue. Mais moi, je sentais une tension s'installer entre les deux, une gêne palpable que je n'avais pas anticipée. Wayatt, habituellement si ouvert et décontracté, était devenu soudainement réservé, presque froid, et je pouvais voir dans ses yeux une lueur de jalousie. 

 Quand il a enfin pris la parole, sa voix était un peu plus grave, et il a rapidement détourné son regard de Thomas, comme s'il voulait éviter un affrontement inutile. 

 — "Ravi de te rencontrer," dit-il, mais ses mots sonnaient presque comme une formalité. La conversation a continué, mais quelque chose dans l'attitude de Wayatt  m'a perturbée. Il n'avait jamais montré de signes de jalousie auparavant, et je me demandais pourquoi il agissait ainsi. Était-ce le simple fait que Thomas était un ami avec qui j'avais partagé des moments forts, ou y avait-il quelque chose de plus ? 

Je n'en savais rien, mais la tension était désormais évidente, et je ne pouvais ignorer le fait que  semblait mal à l'aise dans la présence de Thomas. Au fur et à mesure de la discussion, j'ai ressenti ce malaise croissant, comme si l'air entre nous devenait plus lourd. Wayatt était resté silencieux pendant un long moment, observant Thomas avec une vigilance nouvelle, comme s'il attendait quelque chose. 

Et quand Thomas a fait une remarque sur la veste de Wayatt, il n'a même pas réagi, se contentant de répondre brièvement. C'était comme s'il ne voulait pas donner trop d'attention à la situation, mais au fond, il semblait se battre avec un sentiment qu'il ne pouvait pas contrôler.

 Je ne savais pas quoi penser. Était-ce une simple réaction à la nouveauté de la situation, ou était-ce plus profond ? Et pourquoi cette jalousie soudaine ? Thomas n'était qu'un ami, mais pour Wayatt, cela semblait avoir une signification différente. En fin de compte, le pique-nique s'est terminé dans un silence étrange. 

Thomas, se sentant sans doute un peu mal à l'aise face à l'attitude de Wayatt, a rapidement pris congé en me souhaitant une bonne journée, me disant de ne pas hésiter à le contacter si jamais je voulais qu'on se revoie.

 Quand il est parti, Wayatt est resté là, les bras croisés, regardant dans la direction où Thomas avait disparu. Je ne savais pas s'il attendait que je lui dise quelque chose ou si c'était à lui de faire le premier pas. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser que ce moment marquait un tournant dans notre relation. Une petite graine de doute s'était plantée en moi.

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6 Comments

20 days
Elle veut faire plaisir, mais commence à s’effacer sans même s’en rendre compte
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15 days
Oui tu sais quand tu reçois le genre d'amour que tu n'a jamais eu c'est presque comme une découverte et tu te dis enfin on m'aime donc c'est lié a son enfance .
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15 days
Oui tu sais quand tu reçois le genre d'amour que t...
Le manque d’un amour passé !?
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20 days
Est-ce qu’elle va finir par poser clairement ses limites à Wayatt, ou est-ce que cette ambiguïté va continuer à la faire souffrir ?
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15 days
C''est plus dans le fait que elle trouve cela normal et que non , elle ne va jamais le faire et puis il ne va pas respecter .
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15 days
j'ai été dans ce genre de situation, il ne comprendra jamais mais va se dire non c'est juste pour me tester ca fait souffrir parce que tu te rends compte que ton avis ne compte pas.
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