Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Nyxthorne
Share the book

Chapitre 4 : Les ailes de l'oubli :

Les portes métalliques claquent derrière moi avec un bruit sourd, définitif.
Chaque couloir sent le désinfectant, la sueur, la tension. Les néons bourdonnent, froids, agressifs. Je serre mes bras contre moi, comme pour me protéger de l'air glacial qui s'infiltre sous ma peau.
Un gardien me fait signe d'avancer. Je marche, droite, concentrée, chaque pas résonne contre le béton, comme un compte à rebours.
À côté de moi, Liam garde le silence.

On arrive à un point de contrôle.

- Votre plaque, mademoiselle Moore.

Je tends mon badge du NCAVC sans discuter. Il le récupère, le glisse dans un tiroir sécurisé.

- Armes ?
Je hoche la tête et sors lentement mon arme de service. Un SIG Sauer bien entretenu. Il la récupère et la dépose dans un coffre métallique, avant de m'indiquer de lever les bras.

Une fouille rapide. Règlementaire.

Je me sens nue. Et vulnérable.

- Il est dans la salle 314, me dit l'agent pénitentiaire.
- Tout est prêt ?
- Caméras en place, surveillance renforcée. Vous avez le temps que vous voulez. Mais si on vous entend crier... on entre.

J'acquiesce, sans émotion. Crier n'a jamais été mon style.

Un long couloir. Murs gris. Sol glacé.
La salle 314 se dresse au bout comme une promesse mal tenue.

Liam pose une main sur mon bras, juste avant que je passe la porte.

- Haley...

Je le regarde.

- Je sais. Sois prudente.

Je souris doucement.

- Je le suis jamais. Mais je te promets de revenir entière.

Il incline la tête. Et me laisse passer.

La pièce est sobre. Une table en métal fixée au sol. Deux chaises. Une vitre unidirectionnelle.

Et lui.

Assis, menotté, le dos droit comme s'il trônait. Silas Graves.
L'As de Cœur.

Il lève les yeux. Nos regards se croisent. Mon souffle se fige un instant.

Un sourire lent glisse sur ses lèvres, presque paresseux.

- Butterfly.
Le surnom claque dans l'air, intime, déplacé.

Je referme la porte derrière moi. Le déclic métallique résonne comme une sentence.

Je tire la chaise. L'acier crisse contre le sol.
Je m'assois, les mains jointes devant moi.

- J'avais presque parié que tu n'aurais pas eu le cran de venir.

- Et pourtant, me voilà. Maintenant parle.

- Tu veux des réponses ? Après m'avoir trahi, balancé, laissé croupir dans ce trou ? Tu reviens en costume officiel, comme si on allait faire la paix autour d'un café ? Ricane t-il

- Ça tombe bien je ne suis pas là pour faire la paix.

- Dommage. Parce que tu me dois au moins ça. Non ?

Il se penche, ses menottes grincent.

-J'ai rêvé de ce moment, tu sais. Te revoir. Me demander ce que je sais. Et moi, décider si tu mérite la moindre de mes syllabes.

Je le regarde, le cœur froid.

-Tu veux jouer ? Très bien. Mais on va poser les règles tout de suite. Tu parles, ou ce jeu meurt avec toi.

Silas rit doucement. Un ricanement bas, sans joie.

- C'est ça qui me manquait chez toi. Cette arrogance. Cette façon de croire que t'es encore aux commandes.

Il s'arrête. Me fixe. Son regard se durcit.

-T'as infiltré mon monde, Haley. T'as tout pris. Et tu m'as regardé tomber mais sans jamais regarder ce que je bâtissait derrière.

Il sourit, presque doucement.

- Et maintenant tu reviens. C'est presque touchant.

Je serre la mâchoire, mais je reste impassible.

- Quelqu'un copie tes crimes. Un imitateur. Et on pense qu'il essaie d'envoyer un message. Je marque une pause.
- Il laisse des cartes. La tienne.

Un éclat traverse son regard, rapide, insaisissable.

Il ricane doucement.

- Tu sais ce qu'il y a de pire qu'un tueur ?

Il se penche légèrement vers moi.

- Un imitateur sans cause. Sans beauté.

- Et toi, tu avais une cause ?

- Toujours.
Son ton devient plus grave, presque tendre.
- Mais tu ne l'as jamais vraiment compris, n'est-ce pas ?

Je penche en avant, mes coudes sur la table.

- J'ai pas besoin de comprendre ta cause. Je veux comprendre pourquoi quelqu'un te reproduit à la perfection.
Je baisse légèrement la voix.
- Et pourquoi tu sembles en savoir plus que ce que tu veux bien dire.

Il reste silencieux. Puis un sourire étire lentement ses lèvres, cette fois sans amusement.

- Peut-être parce que je le connais.
- L'imitateur ?
- Non. Le vide qu'il essaie de combler.

Un frisson me parcourt, glacé, instinctif.

- Tu vas devoir faire mieux, Silas.

Il se redresse légèrement.

- Je te dirai ce que tu veux.
Il marque un temps, et ses yeux s'enfoncent dans les miens.
- Mais pas gratuitement.

- Et qu'est-ce que tu veux ?

- Du temps. Avec toi.

Je ne réponds pas. Mon cœur cogne fort. Mais mon visage reste neutre.

Silas se penche encore, à peine.

- Pose-toi la vraie question, Haley :
Est-ce que c'est moi que tu interroges... ou ce que tu es devenue loin de moi ?

Je retiens ma respiration une seconde. L'air me semble plus épais, chargé.
Il sait. Il sent que j'ai vacillé, même l'espace d'un battement.

Je m'appuie au dossier de la chaise, bras croisés.

- Tu crois que jouer à ça va m'atteindre ?
- Je ne joue pas, Butterfly. C'est toi qui as ramené le feu dans cette pièce. Moi, je me contente de le regarder danser dans tes yeux.

Il me fixe. Lentement. Intensément.

- Tu t'es demandé pourquoi j'ai exigé que ce soit toi ?
Parce que t'es la seule qui m'ait vraiment vu. Même quand tu faisais semblant de pas me comprendre... tu m'as vu.
Il baisse la voix, comme un secret effleurant la peau.
- Et moi, je t'ai jamais oubliée.

Un frisson traverse ma colonne. Je déteste la façon dont ses mots glissent sous ma peau, comme des doigts fantômes.

Je me redresse, appuie mes paumes sur la table.

- Tu veux qu'on rejoue l'ancien jeu, Silas ? On peut. Mais cette fois, c'est moi qui tiens les cartes.

Il incline la tête, amusé.

- Tu crois vraiment ça ? Tu crois que t'as changé ?

Je me penche à mon tour, jusqu'à sentir presque son souffle.

- Je sais que j'ai changé. Et tu ne me fais plus peur.

Il sourit. Lentement. Et cette fois, c'est autre chose dans ses yeux , pas de moquerie. De la faim.

- Je ne veux pas que tu aies peur de moi, Haley.
Il marque un silence, presque grave.
- Je veux que tu te souviennes de ce que ça fait, d'être vivante.

Un silence. Brûlant. Collant.

Je le regarde. Il est derrière des menottes,enfermé, brisé. Et pourtant... il tient la pièce entière dans ses mains.

Je reprends le contrôle, me racle discrètement la gorge.

- Le copycat, Silas. Dis-moi ce que tu sais. Maintenant !

Il reste immobile. Puis son ton redevient presque doux.

- Tu veux le détruire, n'est-ce pas ?
- Je veux l'arrêter.
- Et moi, je veux te voir revenir, complètement, pas juste cette version glacée.
Ses yeux me traversent.
- Tu sais où il faut regarder pour comprendre qui il est ? Dans ton propre reflet. C'est là qu'il a commencé.

Je me fige.
- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Je parle de l'ombre que t'as laissée derrière toi. Celle qu'il a ramassée.
Je reprends, insistant.

- Silas soufflé-je

Il m'observe, un sourire en coin, presque amusé.

- Pourquoi devrais-je t'aider à le trouver ?
- Parce que si tu restes muet, il continuera. Et ça va mal finir.
- Peut-être que ça m'arrange. Tu sais, créer le chaos, ça peut être utile, ça attire l'attention.
- Sur qui ? Sur toi ? Ou sur lui ?
- Sur moi, sur lui... sur nous tous. Ce jeu est bien plus grand que tu ne crois. Et toi, Butterfly, tu es au cœur du tableau.

Il penche la tête, me fixe intensément.

- Mais si tu veux des réponses, il va falloir que tu mérites de les avoir.

Je serre la mâchoire, sentant qu'il joue avec moi.

- Alors dis-moi au moins... ce que tu veux vraiment dans cette histoire.

Son regard devient plus sombre.

- La vérité ? Je veux que le monde comprenne que même enfermée, la légende n'est pas morte. Que la peur que j'inspire... elle est éternelle.

Je reprends doucement, mon regard ne quittant pas le sien.

- Alors tu joues avec les autres, Silas. Tu crées ce chaos... juste pour entretenir ta légende.

Il laisse échapper un rire rauque, presque moqueur.

- Entretenir ? Non, Butterfly. Je sculpte ma légende. Je suis l'artisan de ma propre peur. Et cet imitateur ? Il n'est qu'un pion, un amuse-bouche pour distraire les chasseurs.

Je sens la tension qui monte, un jeu dangereux entre nous.

- Tu ne crains pas qu'il finisse par te dépasser ? Qu'il devienne le vrai maître du jeu ?

Son sourire se fait plus froid, presque carnassier.

- Qu'il devienne le maître ? Impossible. Il ne fait que répéter mes gestes, jouer à ma place. Mais il n'a pas mon feu, ma folie. Il n'a pas ce que j'ai. Il ne sera jamais moi.

Je baisse les yeux un instant, puis relève la tête, déterminée.

- Pourtant, il faut bien que tu veuilles quelque chose avec lui. Un objectif, une fin.

Il m'observe, un éclat cruel dans le regard.

- Tu n'as rien compris, Butterfly. Ce n'est pas lui qui compte. C'est ce que ça provoque. La peur, la confusion. C'est ça le vrai but. Et toi, tu es le fil qui relie tout ça.

Un frisson me traverse. Son regard me transperce.

- Alors dis-moi, Haley... Tu es prête à jouer avec le feu ?

Je décide de l'ignorer en m'exclamant :
- Tu te rends compte que tu joues avec des vies, Silas ? Que ce "jeu" peut tout détruire ?

Il hausse les épaules, un sourire en coin, plus ironique que carnassier.

- La peur est une arme, Haley. Et parfois, il faut semer un peu de chaos pour que les choses avancent. L'imitateur... c'est une distraction, oui. Mais c'est aussi un message. Un test, peut-être.

Je plisse les yeux, cherchant à creuser.

- Un test pour qui ? Pour quoi ?

Il penche la tête, comme s'il choisissait ses mots.

- Pour voir jusqu'où la peur peut aller, et jusqu'où tu es prête à aller. Tu comprends ? Ce n'est pas qu'un simple imitateur. C'est une pièce sur l'échiquier. Et toi... tu es bien plus impliquée que tu ne le crois.

Je sens mon cœur s'accélérer, mais je garde mon calme.

- Alors dis-moi ce que tu attends de moi. Ce que tu veux que je fasse.

Son regard se fait plus doux, presque triste.

- Je ne te demande rien. Pas encore. Mais un jour... tu comprendras pourquoi je t'ai choisie, toi.

Il baisse les yeux, esquissant un léger sourire, presque humain.

- Pour l'instant, écoute, observe. Et prépare-toi. Parce que le vrai jeu ne fait que commencer.

Je me lève, mes jambes un peu tremblantes malgré moi.
Le claquement de la chaise me semble assourdissant dans la pièce silencieuse.

Silas ne bouge pas, immobile, son regard planté dans le mien, un défi muet.
Je sens encore le poids de ses mots, de sa présence.

Je tourne les talons, mes pas résonnent sur le sol glacial.

Liam m'attend à la sortie, il croise mon regard, jauge mon état.
Je n'ai rien dit. Je ne sais pas encore quoi dire.

- Alors ?
Sa voix est basse, pleine de prudence.

Je secoue la tête, presque pour chasser le vertige.

- C'est pire que ce que je pensais.

Juste avant de répliquer Liam dégaine son téléphone.
Un message vient d'arriver,
Il déverrouille l'écran.

Une photo.

Une carte à jouer, posée sur un lit de sang.

Il fronce les sourcils.

- Putain... , murmure-t-il.

À ce moment précis nous le savions tout les deux , cette photo n'est pas justes une simple carte ...
C'est un message.
Un avertissement.

Il range son téléphone et nous rejoignons la sortie.

Je sens une boule se former dans ma gorge.

Silas avait raison : ce n'est pas qu'un jeu.

Le vrai combat commence maintenant.

Et je suis en première ligne.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet