Alek
La victime de la manipulation mentale ignore qu'elle est une victime.
Les murs de sa prison lui sont invisibles, et elle se croit libre.
Aaron est un homme à l'allure énigmatique. Sa peau, sculptée par des muscles saillants et parfaitement définis. Son visage, marqué par une mâchoire anguleuse et un regard perçant, semble cacher des pensées profondes, peut-être des secrets inavoués. Une barbe soigneusement taillée encadre son expression grave et concentrée, ajoutant une touche de dureté à sa beauté brute.
Il porte une chemise noire moulante, révélant une musculature impressionnante sous le tissu, tandis qu'un pendentif pend autour de son cou, suspendu à une chaîne dorée. Ce médaillon, finement détaillé, semble receler une histoire ancienne ou une signification personnelle, accentuant l'aura mystique qui l'entoure. Ses cheveux, légèrement ondulés et impeccablement coiffés, tombent négligemment sur son front, ajoutant à son charme à la fois sauvage et raffiné.
L'homme apparaît comme une figure à la fois séduisante et insondable, comme s'il appartenait à un autre monde, rempli de mystères et de légendes.
Le visage de cet homme semble porter en lui l'empreinte d'histoires non racontées, comme un livre fermé dont les pages ne se dévoilent qu'à ceux capables de lire entre les lignes. Son regard, intense et pénétrant, paraît sonder les profondeurs de l'âme. Ses yeux, légèrement ombrés par ses sourcils épais et marqués, capturent la lumière d'une manière qui leur donne un éclat presque surnaturel.
À peine ai-je le temps de tirer complètement les rideaux que déjà, il commence à éclater de colère.
— Alors, comment ça va ? Tu passes une bonne soirée ? Je ne te dérange pas trop avec ton pote flic ? Tu as perdu la tête, franchement ? Venir ici avec un flic, et en plus, un foutu élémentaire du feu ! Est-ce que tu as seulement réfléchi une seconde à ta mission ? Tu réalises ce qui aurait pu se passer si quelqu'un t'avait reconnu ? Ou pire, si ta couverture avait été grillée ?
Je soupire profondément et vais m'installer sur la banquette, en posant mes bras le long du dossier en simili cuir noir. Je le fixe droit dans les yeux et décide de l'interrompre avant qu'il ne puisse continuer de déverser son flot de reproches.
— Eh bien, puisque tu en parles... Je suis ici justement pour ça, pour ma mission. Je te donnerai plus de détails uniquement quand j'en saurai davantage. Si tu ne m'avais pas barré la route, j'aurais probablement pu recueillir bien plus d'informations, mais non, tu as préféré venir me sermonner.
Il me fixe un instant, levant un sourcil, son expression se détend légèrement. Il semble soudain plus intrigué qu'énervé. Sa voix, cette fois plus douce et teintée d'une curiosité presque joyeuse, s'accompagne d'un léger sourire.
— Tu l'as trouvée ? Isabella m'a raconté que tu avais demandé après une certaine serveuse. Je suppose que c'est elle, n'est-ce pas ? Allez, raconte-moi tout, je veux savoir.
L'ai-je vraiment trouvée ? Je ne saurai dire... Une chose est sûre, cette fille n'est pas ce qu'elle prétend être. Et cette marque sur son épaule que j'ai aperçue brièvement...
Elle ressemblait à cette fameuse marque, mais je ne peux en être totalement certain tant que je ne l'aurai pas vue en entier.
Cette marque doit ressembler à un motif symétrique et abstrait, orienté verticalement, avec une structure qui évoque à la fois une étoile et un objet mystique. Au centre, il y a un motif en spirale entouré par une sorte d'auréole avec des pointes, ressemblant à des rayons du soleil, donnant l'impression d'une énergie ou d'une force centrale qui rayonne. Sous la spirale centrale, la forme se prolonge vers le bas avec plusieurs angles et lignes se rejoignant pour créer une figure géométrique, qui se termine en une pointe, rappelant une flèche ou une lance. Des formes plus petites entourent le motif central, ressemblant à de petits éclats, qui d'après la légende, ils seraient la représentation de chaque élément, en tout, il y en a 6.
Je crois avoir reconnu le haut de cette marque distinctive. Cependant, avec le temps qui passe, les tatouages sont devenus de plus en plus fréquents et variés, arborant des couleurs de plus en plus diversifiées. Pourtant, cette marque n'a rien d'un simple tatouage classique à l'encre noire. Elle ne ressemble en rien à ce qu'on pourrait voir chez la plupart des gens. Au contraire, elle s'apparente davantage à une tache de naissance, avec une teinte légèrement plus foncée que la couleur naturelle de la peau. C'est subtil, mais c'est ce qui la rend d'autant plus intrigante.
Lorsque Aaron me pose sa question, son impatience presque palpable, je sens qu'il est à deux doigts d'exploser de joie si je lui répondais par l'affirmative. Mais la réalité, c'est que je n'en ai aucune certitude. Je ne peux pas me permettre de condamner cette fille sans être absolument sûr, sans avoir la moindre hésitation.
— Je ne sais pas...
Je finis par articuler ces quelques mots, presque à contrecœur, tandis que je plante mon regard dans celui d'Aaron. Dès que ces paroles franchissent mes lèvres, je vois son visage changer d'expression du tout au tout. Il n'a clairement pas apprécié ma réponse, et il ne se donne même pas la peine de cacher sa déception. Après un long soupir, il réplique d'une voix qui ne laisse aucune place à la discussion.
— Comment ça, "Je ne sais pas" ? Si tu la traques, c'est que tu dois avoir des doutes, non ? Raconte-moi ce que tu sais sur elle, ou je m'en occuperai moi-même. Je découvrirai par mes propres moyens ce qu'elle est, ou ce qu'elle n'est pas.
Sa voix est ferme, presque tranchante, et son ton strict ne laisse pas place à la négociation. Je roule des yeux, exaspéré par son insistance, et finis par céder. Je lui raconte alors tout ce que je sais, tout ce que j'ai pu apprendre sur cette fille jusqu'à présent. Chaque détail, chaque observation que j'ai pu faire. Nous continuons à discuter pendant un bon moment, échangeant nos idées, nos hypothèses, jusqu'à finalement nous mettre d'accord sur la suite du plan à suivre.
Rhéa
Ces deux mots résonnent sans cesse dans ma tête, comme un écho obsédant qui ne me laisse aucun répit. Une panique sourde monte en moi, grandissant de manière incontrôlable, envahissant chaque recoin de mon esprit. Mon corps, habituellement obéissant, commence à trembler violemment, échappant à tout contrôle. La peur se répand en moi comme une marée montante, submergeant mes sens, rendant toute réflexion impossible. La seule solution qui me semble alors envisageable est la fuite, une fuite désespérée avant que mes jambes ne me trahissent, avant que je ne perde complètement la maîtrise de moi-même.
Je descends les escaliers aussi rapidement que possible, les battements frénétiques de mon cœur résonnant dans mes oreilles. Mes pas mènent instinctivement vers les vestiaires, un lieu où je pourrais trouver refuge. Mais l'air me manque, mes poumons refusent de fonctionner normalement, et chaque respiration devient une lutte. Tout autour de moi devient flou, les contours des objets se dissolvent dans une brume oppressante. Le monde semble s'éloigner, les sons disparaissent, se fondant dans un silence terrifiant. La seule chose que j'entends, c'est cette voix, sa voix, celle qui répète inlassablement les mots que le lieutenant m'a dits : "Ma jolie". Ces mots s'insinuent dans mon esprit, m'assaillant de toutes parts, me paralysant.
Je sens une présence devant moi, une silhouette vague dans mon champ de vision brouillé, mais rien de ce qui m'entoure n'a de sens. Le monde semble s'effacer, me laissant seule avec cette terreur sourde. Mes mains, comme animées d'une volonté propre, se posent sur ma gorge, puis sur ma tenue de travail. J'ai l'impression que tout me comprime, que l'air m'est arraché, chaque fibre de mon être criant pour obtenir le peu d'oxygène qui me reste. Et puis, soudain, quelque chose de froid et d'humide touche ma peau. Cette sensation, aussi douce que salvatrice, me ramène lentement à la réalité. Ma vue s'éclaircit progressivement, et c'est alors que je la vois.
Isabella est là, penchée vers moi, un chiffon humide à la main. Elle tamponne délicatement mon visage et ma nuque, comme pour apaiser la tempête qui fait rage en moi. Sa voix m'atteint, douce et réconfortante, mais encore lointaine, comme un murmure porté par le vent. C'est comme si elle me parlait d'un endroit éloigné, sa voix étouffée par la distance. Pourtant, le froid de ce chiffon contre ma peau parvient à ralentir les battements affolés de mon cœur, à calmer le chaos qui m'habite. Petit à petit, ses mots deviennent plus distincts, plus clairs. Je la regarde enfin, vraiment, et réalise que mes mains sont dans les siennes, cherchant inconsciemment un ancrage. Mes doigts, tremblants, ont griffé ma gorge dans un geste désespéré. Quand elle s'aperçoit que ma crise s'apaise, elle garde un ton calme et posé, continuant de me parler avec une douceur infinie.
— Respire calmement, tout va bien.
Sa voix est une ancre dans la tempête, une promesse que ce moment de terreur finira par passer. Isabella, avec son allure captivante et envoûtante, est une figure rassurante dans ce moment de détresse. Son visage est marqué par des traits harmonieux, sa peau est pâle, presque éthérée, contrastant magnifiquement avec ses cheveux rouges flamboyants qui encadrent son visage. Ses yeux, d'un vert perçant, brillent sous la lumière blanche de la pièce, leur éclat semblant percer les ténèbres qui m'entourent. Ses sourcils, foncés et bien définis, ajoutent à l'intensité de son regard, et ses lèvres pleines, légèrement rosées, attirent l'attention par leur douceur naturelle.
Je la vois détourner son regard pour tendre la main vers quelqu'un à côté d'elle, un geste délicat et fluide. La personne, dont je distingue maintenant la silhouette, lui tend un verre d'eau qu'elle me donne aussitôt.
— Bois doucement, murmure-t-elle avec une tendresse palpable.
Je tourne lentement la tête vers la personne qui a donné le verre à Isabella. C'est un homme, dont la présence impose immédiatement le respect. Son visage est marqué par une mâchoire carrée et prononcée, des traits qui dégagent une impression de force tranquille et de détermination inébranlable. Ses pommettes sont hautes, ajoutant à la structure sévère de son visage, et ses yeux, perçants et légèrement froncés, expriment une intensité et un sérieux presque intimidants. Ses sourcils, épais et foncés, accentuent encore l'intensité de son regard. Ses cheveux sont coiffés vers l'arrière, avec un volume maîtrisé, d'un brun foncé qui capte la lumière de manière subtile. Sa peau est légèrement bronzée, ce qui contraste agréablement avec la lumière qui éclaire son visage, lui conférant une allure à la fois austère et protectrice.
Mon regard revient vers Isabella, cette femme aux cheveux flamboyants qui m'offre le verre d'eau. Ma main, encore faible et tremblante, parvient à saisir le verre, et je bois quelques gorgées. L'eau, fraîche et réconfortante, apaise ma gorge sèche et éteint un peu l'incendie qui brûle encore en moi.
L'homme prend alors la parole. Sa voix est grave, mais il me parle avec une inquiétude contenue. Il me pose des questions, des questions auxquelles je ne peux répondre que par la négative, secouant doucement la tête de gauche à droite. "Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ?" "Veux-tu qu'on appelle quelqu'un ?" À toutes ses questions, je réponds non, incapable de formuler des mots, de donner un sens à ce que je ressens. Pourtant, sa présence, bien que ferme, ne me met pas à l'aise. Je me sens vulnérable sous son regard scrutateur.
Isabella, elle, semble percevoir mon malaise. Lorsqu'elle entend les accusations implicites dans les questions de l'homme, son expression change. Elle se redresse légèrement, son visage se ferme, et elle répond avec une froideur polie, mais indiscutable.
— Laissez-la respirer, elle n'a pas besoin d'un interrogatoire d'un flic après une crise d'angoisse, je vous invite à sortir de cette pièce, qui est réservée aux employés.
Je les regarde, consciente de la tension croissante entre eux. Leurs regards deviennent de plus en plus durs, l'atmosphère se charge d'électricité. Je sens que la situation pourrait dégénérer, et malgré ma faiblesse, je me force à intervenir, tentant d'apaiser les esprits.
— Je vais bien... ne vous inquiétez pas. Cela m'arrive assez souvent, mais je vais beaucoup mieux grâce à vous deux, et je vous remercie pour votre aide.
Mes mots, bien que prononcés d'une voix faible, parviennent à interrompre leur bataille silencieuse. L'homme détourne enfin son regard de celui d'Isabella, le dirigeant vers moi. Il hoche simplement la tête, une acceptation silencieuse, avant de se retirer de la pièce sans poser davantage de questions. Je remarque alors un sourire victorieux sur les lèvres de la jeune femme aux cheveux flamboyants, signe de la petite victoire qu'elle vient de remporter.
Et pendant que la porte se referme derrière lui, l'atmosphère s'apaise. Le danger est passé, pour l'instant, entourée de la chaleur bienveillante d'Isabella.