Madame Lépine se tenait devant nos héros, Mylon étant à visage découvert et bouche bée après ce que venait de dire la dame. Ils se regardèrent alors mais chacun d’entre eux laissait paraître l’incompréhension. Comment le savait elle ? Ils avaient pourtant été prudent pour ne rien laisser paraître en cachant ces maudites écailles, Mme Lépine s’interrogea alors face à leur réaction :

— Oh cela vous surprends autant donc ?

— Co-comment ? balbutia en première Adamantine.

— Ohhohho, ria la vieille dame. C’est vrai que de tels mesures auraient bernées n’importe qui mais pas moi ! Voyez vous, j’ai côtoyé pendant longtemps les démons. Depuis j’ai l’œil pour vous distinguer.

— Tout simplement l’œil ? Mais c’est impossible ! Protesta Mylon doutant d’une telle capacité.

— Oh ? Et c’est toi qui me dis ça… rétorqua madame Lépine. Pourtant tu devrais bien savoir qu’il est possible de distinguer le mana !

— Qu-

Mylon n’eut pas le temps de répondre qu’il fut coupé par cette dame :

— En effet, je t’ai directement sentie lorsque tu as tenté ton sort au début, à l’entré de notre hameau. C’est que tu m’as surpris tu sais! Mais dès que j’ai vus mes deux chers petites me dire qu’un amis les attendait, j’ai de suite compris la situation.

Adamantine eut alors l’air troublée, pour elle Mme Lépine n’était qu’une simple vieille dame coulant ses dernier jours au calme dans cet hameau mais pas une mage ! Quelque chose l’intrigua cependant, elle demanda alors :

— Mais alors vous le saviez depuis le début ?! S’exclama Adamantine. Pourquoi ne pas l’avoir dénoncé aux autres alors ?!

— Ça ma chère… On va dire que je voulais lui poser quelques questions avant de prendre quelle décision que ce soit. Et si ses réponses me plaises, je vous dirais tout ce que vous voulez en échange !

Mylon se gratta la tête d’incompréhension, que voulait-elle lui demander ? Cette femme bien qu’auparavant des plus normal lui apparu plus mystérieuse, c’est comme si son aura avait changé, lui donnant un air plus … Étrange ? Celle-ci continua alors en demandant à Adamantine et Marlène :

— Vous ne voulez pas me laisser seule un instant avec votre amis ? Je vous jure que je ne vais rien lui faire, de toute façon ce serait plus moi qui devrait avoir peur de lui. Je ne suis plus toute jeune…

Les deux se regardèrent alors que Mylon leur fis un hochement d’acquiescement de la tête, Adamantine prit alors Marlène par l’épaule et la tira un peu , lui intimant :

— Allez viens, faisons ce qu’elle demande !

— Mais je voulais écouter moi ! s’offusqua Marlène curieuse.

Adamantine la tira alors par la ceinture contre son gré, l’emmenant dehors même si celle-ci se débattait en criant :

— Nooon …

Maintenant qu’ils étaient seul, Mme Lépine leva sa canne et tapota le torse de Mylon avec, elle lui dit alors :

— Bon à nous mon grand gaillards !

— Que peut-elle bien vouloir ? se dit alors Mylon. Mais qui est-elle au juste ?

— Je vais commencer, tout d’abord de quel lignée viens tu ?

— De quel lignée ? rétorqua alors Mylon perplexe, il ne savait pas ce qu’elle voulait dire.

— Mais oui, tu sais bien que les démons se divisent en quatre catégories ou lignées comme on les appelle, non ?

Il fit alors signe non de la tête, il ne connaissait en rien la culture ni les caractéristiques des démons. Mme Lépine lâcha alors un soupir face à une telle ignorance, elle lui informa alors :

— Et bien vois tu, il y a d’abord les ogres. Ce sont des êtres ressemblants aux humains sauf qu’ils possèdent deux cornes voir une et ont une très grande carrures variant de 2 à 3 mètres pour les adultes. Au vu de ta taille je ne pense pas que tu en proviens…

Elle ajusta alors ses lunettes et s’approcha du jeune homme pour étudier de plus près son visage et son bras. Une fois fais elle hocha sa tête et continua :

— D’accords, je pense connaître ta lignée… Intéressant tu es un Ryuma alors !

— Un « Ryuma » ? Enfin vous voulez dire que je suis à moitié Ryuma non ?

— Oui, oui c’est vrai mais passons, ce n’est pas la question la plus importante que je voulais te poser. Vois-tu, il y a cette guerre qui se profile entre les démons et les humains, je voulais savoir ce que tu voulais faire. De ce que je sache tu es toi aussi concerné…

Mylon fut prit de court. C’est vrai qu’il y avait déjà pensé, à la place qu’il jouait dans ce contexte en tant qu’hybride mais il n’avait jamais vraiment prit de décision claire. Il pensa alors un moment en regardant sa main gauche recouverte d’écailles, l’une des choses qui le reliait à ce peuple. Son expression devint ensuite plus sérieuse voir même froide. Il se rappela tout ce qui l’avait conduit jusqu’ici : ses parents, sœur Liz, Léa et dernièrement Jessie et James… Leur morts n’avaient été provoqué qu’à cause de cette maudite église de Mitra. Il répondit donc ferment en serrant son poing gauche :

— Je m’en contrefiche de leur pathétique guerre. Il n’y a qu’une chose qui me motive : je retrouverais l’homme qui m’a tout enlevé et les subordonnés de l’église de Mitra et je les ferais tous payer ! Si ceux-ci dirigent le pays, alors on peut dire que je suis du côté des démons… Ils ont récemment rallumés un feu au plus profond de mon être, ils n’auraient jamais dus.

Il serra tellement son poing qu’il se l’ouvrit, faisant couler quelques goûtes de sangs au sol. Mme Lépine enleva alors ses lunettes et les ressuya, elle lui répondit alors en soufflant :

— Une histoire de vengeance alors… Mon petit, sache que tout acte dirigé par la haine ne finira qu’engranger un désastre. Un acte par amour pur, c’est ça dont le monde aurait besoin ! On t’a retiré ta lumière, je le conçois mais pense à ceux qui sont encore là, à la petite Marlène et à Adamantine. As-tu déjà pensé que cette vengeance pourrait finir par leur faire du mal ? Même si tu ne t’en prends pas à elles directement, c’est dans ce pays qu’elles vivent. Si tu en dérangeais l’équilibre, alors tu mettrais aussi leur vie en danger ainsi que la vie d’innocents ! C’est vraiment ça que tu veux ?

Mylon parut frustré par les paroles de Mme Lépine. Il crut un moment entendre sa mère mais il était trop tard pour lui . Il ne pouvait plus reculer. Ces années d'indécisions avaient menés à un massacre supplémentaire. Il reconnut qu’elle avait raison pour certains points mais il lui fallait tout de même continuer sur ce chemin. Il avança alors, se retrouvant ainsi dos à dos à Mme Lépine. Il lui rétorqua froidement :

— Je sais que vous avez raison mais il est trop tard… Je n’ai pas envie de blesser ni Marlène, ni Ada, ni des innocents et c’est pour ça qu’une fois Marlène auprès de ses parents nos chemins se sépareront pour leurs bien… Alors, satisfaite de ma réponse ?

Elle se retourna alors vers lui, regardant son dos elle put y voir des ombres, les ombres du fardeau qu’il portait et qu’il ne voulait pas abandonner. Elle souffla une nouvelle fois avant de lui répondre :

— C’est bien triste tout ça… Je ne serais satisfaite que si tu me promets une chose Mylon.

— Oh ? dit-il surprit. Je n’accepterais pas de m’écarter de ce chemin si c’est ce que vous voulez …

— Ce n’est pas vraiment ça, je voudrais que tu ne restes pas aveuglé par ta vengeance et que pendant ton voyage, tu découvres le royaume d’Eurazia et les humains qui le peuplent. J’ai moi même fais de même dans ma jeunesse, du côté du royaume d’Olathe, étant celui des démons. C’est pour ça que je sais que les démons n'ont pas vraiment mauvais fonds.

— Ah bon ? s’étonna Mylon. C’est pour ça que vous avez pus reconnaître mon espèce ?

— En effet, vois tu---

Bien qu’elle allait continuer on put entendre la porte du magasin claquer alors que Marlène se ratatina au sol devant l’entré ce qui la coupa dans son explication. Elle était suivit d’Adamantine qui avait l’air d’avoir mal aux yeux, celle-ci s’exclama :

— Je suis vraiment désolée ! Je voulais vraiment retenir cette petite curieuse mais elle a utilisé un sort de lumière pour m’aveugler !

— Bah oui ! s’offusqua la fillette. Je trouvais ça injuste qu’on soit pas mises au courant moi !

Mme Lépine se mit à rire alors devant la scène, devant la curiosité de la fillette et sa détermination, elle dit alors en reprenant son souffle :

— Ne vous inquiétez pas ! De toute façon on avait terminé et j’allais raconter mon histoire. Je veux bien te la raconter si tu es vraiment si curieuse Marlène.

— Vraiment ?! s’excita alors la jeune fille mais elle fut coupée par Adamantine.

— Je suis désolée mais ça va devoir attendre, avec tout ça il est déjà l’heure d’aller chercher notre charrette !

— Remettons ça à tout à l’heure alors, finit Mme Lépine.

Ils se dirigèrent alors vers la sortie du village, sur le chemin Adamantine perçut un drôle de changement dans l’attitude de Mylon. Lui qui leur apparaissait souvent si amical s’était muré dans un silence froid. C’est comme si ces yeux ne voyaient pas ce qu’il y avait droit devant lui, comme si celui-ci était perdu dans un méli-mélo de pensés. Cependant il se reprit lorsque le groupe fut surprit par un bruit d’oiseaux :

— Poutouroupou !

Bien qu’ils ne voyaient pas la créature puisqu’ils se trouvaient juste derrière leur nouvelle charrette, Adamantine, elle, reconnut alors ce son et s’exclama :

— Je n’en crois pas Stella ! Ils nous ont apportés un Piou comme tracteur pour la charrette !

— Un Piou ? se demanda Marlène en marmonnant. J’ai déjà entendu ce nom quelque part…

Mais alors qu’ils s’avançaient vers l’avant de la charrette, ils y virent enfin cette créature qui ressemblait à un oiseaux géant sur deux pattes, ses plumes étaient d’une couleur bleu claire et ses yeux brillaient d’une couleur pourpre. On aurait cru voir des étoile dans son regard alors que celle-ci ce mit à dandiner tout en roucoulant à la vue de groupe. Mylon put alors comprendre la créature qui chantonnait :

« Des nouveaux maîtres, des nouveaux maîtres ! J’espère qu’ils seront gentils avec moi, j’ai hâte de les voir ! »

Mais c’est alors qu’Adamantine se jeta sur le Piou pour l’enlacer au niveau du cou ce qui le surprit. Il se débattit tout en piaillant :

« Bwaaa, à l’aide on m’attaque, on m’attaque! Un prédateur ! »

— Woaaaa ! s’exclama Marlène d’excitation devant la créature.

Elle l’étudia sur toute les coutures avec des yeux brillants.

Pendant ce temps Mylon et Mme Lépine regardaient Adamantine qui avait enfuit sa tête dans les plumes du Piou, elle s’exprima :

— Aaah, j’adore les Pious. Quand j’étais petite, on avait une écurie remplie de ces créatures. J’adorais vraiment aller voir les bébés et monter sur les grands …Mais elle a dut fermé du jour au lendemain.

Cependant, elle se rendit compte d’avoir perdue son attitude sérieuse et s’éloigna alors de l’oiseau . Elle toussa ensuite de manière forcée avant de s’adresser à Mylon et Mme Lépine :

— Veuillez m’excusez, ce n’était pas très professionnel de ma part …

— Professionnel ? se demanda Mylon soucillant.

— Bien, continua-t-elle. Voici la créature qui va tracter notre charrette, un magnifique Piou ! J’ai déjà réglée le marchand hier, on peut directement prendre la charrette et la monture ! Par contre, il m’avait pas dit qu’on allait avoir un Piou au lieu d’un cheval, le bougre !

— Une Piou, opposa Mylon.

— Comment ça "une Piou" ? lui rétorqua Ada.

— C’est une femelle, enfin c’est ce qu’elle est en train de dire. Elle a eu très peur au départ quand tu l’as enlacée.

— Ah mais oui ! s’exclama Mme Lépine. C’est vrai que vous avez cette capacité de pouvoir leur parler, vous les démons.

Mylon acquiesça alors et Adamantine s’excusa en se grattant la tête. La Piou roucoulait pendant que Marlène touchait ses ailes et Mylon put la comprendre :

« Ces vous alors mes nouveaux maîtres ? Génial, génial ! »

— Oui c’est bien nous, répondit-il.

« AAAAH, mais tu peux me comprendre toi, le grand mâle humain ? J’avais jamais vu ça !!! »

— Je suis juste à moitié démon.

« Moitié démon ? Mais c’est génial ! J’ai toujours, rêvée de pouvoir parler à mon maître ! »

Alors que Mylon faisait la conversation avec la créature, les 3 autres furent épatées mais Marlène fut alors prise d’une curiosité et demanda à Mylon :

— C’est quoi son prénom alors ?

« Oh ! Le bébé humain veut savoir mon prénom ? J’en ai pas, on m’a toujours appelé Piou. Ooooh , vous pouvez m’en donner un ? Je peux en avoir un, dit ? S’il te plaît maître… »

Mylon se tint alors le menton en réfléchissant puis il s’adressa à Marlène :

— Non elle n’a pas de prénom, tu peux lui en trouver un si tu veux !

— Vraiment ?! s’exclama-t-elle. Cool ! Voyons voir, c’est un géant oiseaux bleu clair, le nom de son espèce c’est Piou … Hmmmm. Lazuli ! Je trouve ça jolie.

« Lazu-lazili-lazi… Lazi ? J’adore ça fais jolie et sophistiqué ! Quand les autres Pious entendront ça je suis sûr qu’ils seront jaloux ! »

Lazuli roucoula alors en se dandinant, exprimant ainsi sa joie d’avoir enfin un prénom ce que reconnue alors Adamantine, elle connaissait tellement bien ces créatures qu’elle pouvait reconnaître leur sentiment rien qu’en les regardants. Elle dit alors à Marlène :

— Je pense qu’elle est très contente ! Mais bon c’est pas tout ça mais il serait peut être temps de partir. Le plus tôt arrivé à ForteMarbre, le plus tôt on pourra retrouver les parents de Marlène !

— UmU, rétorqua Marlène.

— Je vois, continua Mme Lépine. Alors passons d’abord chez moi prendre mes affaires.

Et ils firent cela, cependant ils prirent plus de temps que prévu et finirent de charger la charrette à la tombé de la nuit ce qui les poussa à dormir chez Mme Lépine. Le lendemain ils partirent tôt, Adamantine fut celle qui tint les rênes de la charrette étant la seule ayant les capacités adéquates, Mylon s’assit à côté d’elle tandis que Marlène voulut absolument monter sur Lazuli, Mylon céda à sa volonté et ils se mirent en route pendant que Mme Lépine elle se trouvait assis à l’arrière de la charrette.

Ils entrèrent alors dans une autre forêt ce qui rendit Mme Lépine nostalgique.

Elle se souvint ainsi de sa promesse et s’adressa aux deux jeunes qui se trouvaient à l’avant :

— Ah mais oui, je devais vous raconter mon histoire et je ne me suis toujours pas présentée. Je suis Angela Lépine, une ancienne aventurière et amante d’une démone...