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Chapitre 2 — Premières impressions

Je suivais Leïla dans un couloir au design impeccable. Tout était blanc, noir, et verre. Chic, minimaliste. Chaque pas résonnait comme si l’immeuble lui-même jugeait ma présence. Et pourtant, je gardais la tête haute. J’avais travaillé dur pour mériter ma place ici, même si ce n’était qu’un entretien.

Leïla m’invita à m’asseoir dans une petite salle de réunion, baignée de lumière naturelle.

— Installez-vous, Ella . On va commencer tranquillement, dit-elle avec un sourire professionnel mais pas froid. Je sentais chez elle une douceur contrôlée, presque rassurante.

Je pris une grande inspiration pendant qu’elle préparait un dossier.

— Alors… parlez-moi un peu de vous. Pas le CV, pas la lettre de motivation. Juste… vous.

Un début simple, mais percutant. Je posai mes mains sur mes genoux pour éviter qu’elles ne tremblent.

— Eh bien… j’ai 21 ans. Je viens de passer une année en Irlande, en tant que jeune fille au pair. Avant ça, j’ai fait un BTS design d’espace. J’ai toujours été passionnée par l’agencement, l’architecture, le fait de donner une âme aux lieux.
Je marquai une pause.
— Je suis quelqu’un d’indépendant. Discrète, mais déterminée. Et je crois que j’ai appris plus de choses dans les silences qu’en cours magistraux.

LeĂŻla nota quelque chose dans son carnet, hochant la tĂŞte.

— Intéressant. Vous avez déjà travaillé en équipe sur des projets concrets ?

— Oui, pendant mon BTS, et aussi en freelance. J’ai fait quelques petits projets d’aménagement pour des particuliers, parfois même gratuitement, juste pour acquérir de l’expérience. Et… j’adore ça. Voir un espace vide devenir quelque chose de vivant. D’unique.

Leïla sourit légèrement. Ce n’était pas un sourire de politesse cette fois. Un sourire sincère. Je me détendis un peu.

Elle continua l’entretien avec quelques questions techniques sur des logiciels que je connaissais, des mises en situation, rien d’insurmontable. Mais elle était attentive, précise, un peu comme si elle cherchait autre chose que des compétences. Une certaine... énergie, peut-être.

— Dernière question, Ella. Pourquoi ici ? Pourquoi Bolat ARCH ?

Je marquai un court silence.

— Parce que je veux apprendre auprès des meilleurs. Parce que je suis prête à sortir de ma zone de confort. Et parce que… j’ai envie de construire quelque chose de vrai, solide. Et je sens que c’est ici que ça commence.

Leïla m’observa longuement, puis referma son dossier.

— Merci, Ella. Vous avez une façon de parler qui donne envie de croire en vous.

Je sortis de la salle avec un mélange de soulagement et de tension. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle allait en penser au final. Mais moi, j’étais fière de ce que j’avais donné.

Il était presque 18 h quand je rentrai à l’appartement. J’ouvris la porte et la première chose que je vis, c’était Sofie, accroupie au milieu des cartons, un couteau à la main.

— Je te jure, si je trouve encore des bouquins dans un carton "salle de bain", je t’étrangle, lança-t-elle sans lever les yeux.

Je ris, fatiguée mais heureuse.

— Ils sont à moi, je fais ce que je veux, ok ? Et puis franchement, je me suis attachée à ce shampooing "Kafka".

Elle releva la tête, me regarda, puis fronça les sourcils.

— Alors ? Ce fameux entretien ? Raconte-moi tout tout tout. Et t’as intérêt à pas me cacher un détail.

Je laissai tomber mon sac sur le canapé et m’écroulai à côté.

— C’était... impressionnant. Le bâtiment, la secrétaire, l’ambiance. Mais j’ai tenu bon. Leïla, la femme qui m’a fait passer l’entretien, elle est... redoutablement calme. Mais juste. Elle m’a écoutée, vraiment.

— Elle t’a posé des questions-pièges ?

— Non. Pas vraiment. Plutôt des questions pour voir qui je suis. Et à la fin, elle m’a dit que j’avais une façon de parler qui donnait envie de croire en moi. Tu te rends compte ?!

Sofie s’approcha avec un grand sourire.

— Ella Summer, l’étoile montante de l’architecture intérieure. Tu vas gérer, j’en suis sûre.

Je lui souris, touchée. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sentais à ma place.

Même si, au fond de moi… l’image du type de tout à l’heure, celui avec la Porsche et le regard glacial, me revenait comme une piqûre.
Je ne connaissais pas son nom, mais j’avais comme une étrange certitude.

Il allait recroiser ma route.

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