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Chapitre 6 — Prendre sa place

Le lendemain, je m’étais levée avec un feu nouveau dans la poitrine. Pas une colère. Plutôt une sorte de promesse silencieuse :
Tu ne m’écraseras pas. Pas cette fois.

Lorsque j’arrivai à Bolat ARCH, Leïla m’attendait déjà avec un dossier en main.

— Christian veut une nouvelle proposition pour le projet de lofts urbains. Il veut "quelque chose de plus disruptif". Ses mots, pas les miens.

Je pris le dossier, regardai les plans. Trois lofts dans une ancienne usine réaménagée à Lyon. Les bases étaient là : espace brut, poutres apparentes, grandes baies. Mais rien n’était encore dessiné, pensé, défini.

— Il veut les premières idées pour demain matin, ajouta Leïla, l’air presque désolée.

— Parfait. J’ai ce qu’il faut.

Et cette fois, je n’allais pas jouer la sécurité.

Je me plongeai dans le projet comme si ma vie en dépendait. J’oubliai l’avis des autres, les attentes floues, les possibles critiques de Christian. Je fis ce que j’aimais, comme je l’entendais.

Du béton poli, des jeux de niveaux, des verrières colorées, une bibliothèque suspendue, des lignes audacieuses entre modernité industrielle et chaleur vintage. J’appelai même Ben pour lui proposer un concept de projection lumineuse sur les murs intérieurs — idée un peu folle, mais visuellement bluffante.

Quand j’envoyai tout ça à 1 h 12 du matin, j’étais lessivée. Mais heureuse.

Le lendemain, dans une salle vitrée, Christian feuilletait mes visuels, tablette à la main. Aucun mot.

Moi, debout face à lui, le cœur plus calme que la veille.

— Et tu penses que le client va aimer ça ? dit-il enfin sans lever les yeux.

— Non. Je pense qu’ils vont s’en souvenir. Et que c’est tout ce qui compte.

Un silence. Long.

Il releva la tĂŞte.

— Qui t’a aidée ?

— Personne. J’ai juste arrêté de vouloir te plaire.

Je le vis. L’ombre d’un sourire. Fugace. Mais là. Et dans son regard, plus de mépris. Juste une once… d’attention réelle.

— C’est audacieux. Trop, parfois. Mais c’est… intéressant.

Le mot resta suspendu dans l’air comme une victoire.

— Continue comme ça, Sinclair.

Et il sortit, sans un mot de plus.

Mais cette fois, il ne claqua pas la porte.

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