Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
softlyunstable
Share the book

Chapitre 6 : Jungkook

Je me glisse dans ma chambre, la tête en ébullition. Les sens en feu. Et surtout… Le sentiment d’avoir été piégé. Je déteste cette sensation.

Mes doigts sont glacés. Mon esprit, embrouillé. J’ai beau secouer la tête, fixer les détails de mon logement spartiate, tout ce que je vois, c’est lui. Son sourire. Ses mots, soufflés dans ma direction avec ce petit air arrogant : Inspecteur… comme on se retrouve.

Provocateur.

Insolent.

Et avec cette pointe de vulnérabilité que tu discernes dans son regard… C’est comme ça que tu les aimes, non ?

 Je serre les poings. Ce n’était pas une simple coïncidence. Kim Taehyung savait que je serais là, que je profiterais du premier prétexte venu pour fouiller la chambre de Min Haneul. Il ne s’est pas contenté de me surprendre : il m’a piégé et pris l’ascendant.

Et moi… Je me suis laissé prendre à son jeu.

Comme un bleu ! jubile ma petite voix interne.

— La ferme, je grogne à son adresse, dans l’espace aussi désert que glacé de ma chambre.

Incapable de tenir en place, je me mets à faire les cent pas.

Si je suis honnête avec moi, ce n’est pas ce qui me trouble le plus.

Ce qui me ronge maintenant, c’est autre chose. Un soupçon. Une fissure dans mes convictions.

Et si ce n’était pas qu’un jeu pour lui ? Et s’il jouait un double rôle ?

Il était le camarade de chambre de Min Haneul. Il a forcément dû voir ce que j’ai retrouvé à moitié effacé sur le sol de leur dortoir, ce qui fait de lui au mieux un témoin.

Au pire…

Peut-être que Kim Taehyung n’est pas juste un étudiant un peu trop beau, un peu trop libre. Peut-être qu’il est impliqué – de très près – dans ce qui est arrivé à Min Haneul.

Je n’ai rien de concret, cependant. Juste mes intuitions. Même si elles m’ont déjà sauvé la vie à plus d’une reprise, elles ne pèseront rien dans l’enceinte d’un tribunal. C’est exactement ce que me dirait mon supérieur, Lee So-Mein. Il faut que je creuse, que je fouille, que j’aille jusqu’au bout.

Si seulement je ne redoutais pas déjà son regard. Sa manière de détourner mes questions sans jamais se contredire. Son aisance ou encore la lumière presque irréelle dans ses yeux…

Des images me bouleversent, m’assaillent de tous côtés, et je me retrouve submergé, incapable de réagir. Mes sens en déroute.

Il dégage quelque chose de trouble, de trop maîtrisé pour être innocent. Ses gestes mesurés, cette façon de s’approcher juste ce qu’il faut pour vous forcer à retenir votre souffle. Sa voix qui vous caresse. Ce parfum discret, musqué, que je ressens encore, même ici, loin de lui.

Je suis en train de perdre pied, je m’en rends bien compte.

Même pas 24 heures que je suis ici et la tentation de fuir directement à Séoul me submerge.

— Reprends-toi, bordel !

Je me déshabille à nouveau, mécaniquement, je me glisse dans le lit glacé. Tout en sachant que le sommeil ne viendra pas.


Je ne sais pas quand je me suis endormi.

Mais je sais que je rêve.

Parce que dans ce rêve, je me retrouve à nouveau dans le dortoir de Min Haneul.

Et à quelques dizaines de centimètres de moi, à portée de main, Kim Taehyung.

Seul.

Chemise entrouverte, aucun bouton ne la ferme. Laissant entrevoir une peau sans défaut, des muscles bien dessinés, le creux discret d’une clavicule, ou encore l’ombre d’un nombril où je brûle de glisser les doigts.

Ses lèvres sont entrouvertes, mais il ne parle pas. Il me dévore du regard. Et cette lumière dans son regard, que je capte à la lueur d’une bougie solitaire, en un jeu d’ombres et de lumière… Je gémis.

De frustration à peine retenue.

Un sourire sur ses lèvres roses.

Avant qu’il ne me tende la main.

Je ne songe même pas à refuser.

Et quand nos paumes glissent l’une contre l’autre, je frissonne.

— Inspecteur…

Ce mot dans sa bouche… J’ai envie de le dévorer sans aucune retenue.

Il réduit à néant la distance qui nous séparait encore. Il se colle littéralement à moi, sa peau brûlante réchauffant la mienne. Un contact tellement interdit, qu’il me semble pourtant avoir attendu toute ma vie.

— Tu me cherches dans les lieux interdits… tu crois que je ne t’ai pas senti ?

Je n’y tiens plus : je penche la tête vers lui et je l’embrasse comme si ma vie en dépendait. Taehyung laisse échapper un long gémissement de satisfaction. Ses doigts se perdent dans mes cheveux et l’instant suivant, ses lèvres se pressent fougueusement contre les miennes.

Il n’y a plus rien d’autre que lui – le monde entier cesse d’exister.

Il est dans mes bras, tout contre moi, et mon cœur explose de bonheur. Toute une vie durant, j’étais au bord de l’asphyxie et je ne le savais même pas. Avec lui, je respire. J’enroule mon bras autour de sa taille fine, je me presse encore plus contre lui, dans le creux intime entre ses jambes, là où notre désir s’enflamme et s’embrase.

Il détache sa bouche de la mienne, juste assez longtemps pour affirmer :

— Tu m’as tellement manqué…

Je l’embrasse à nouveau. Passionnément. Rageusement. Sans chercher à comprendre ce qu’il entend par là.

Nos langues dansent ensemble, se caressent d’un mouvement langoureux. Il étouffe une plainte, s’abandonne encore plus contre moi. Et moi… Je chute. Je tombe pour cet homme que je n’aurais dû connaître et encore moins toucher.

Il mordille et suçote ma lèvre inférieure, chaque contact entre nous nous dévore de l’intérieur. Nos corps, en manque l’un de l’autre, se tendent l’un contre l’autre.

Je détache ma main de son cou, je la glisse le long de son dos, plus bas, toujours plus bas…

BANG !


Je me réveille en sursaut, la gorge sèche, les draps collés par la sueur.

Une érection des plus douloureuses dans mon caleçon.

Qu’est-ce que... ?

BANG!

On frappe à ma porte.

Je me lève d’un bond.

Mais je ne suis pas assez rapide, cependant, comme je le devine quand j’entends un bruit de course dans le couloir.

Personne – celui qui m’a réveillé ne s’ets pas attardé.

Mais il m’a laissé quelque chose.

Un papier plié en deux, glissé sous ma porte.

조사관 전님

Nul doute : ça m’est bel et bien adressé.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet