Regulus gara sa voiture devant l'Hotel Continental de Londres et se tourna pour voir Harry. Ce dernier dormait sur la banquette arrière. Quelques larmes étaient encore visible sur son visage encore plus pâle sous la lumière des réverbères. Il soupira et sortit de voiture. Il récupéra son sac et demanda à un portier de le déposer à la conciergerie alors qu'il s'occupait du petit.
Il le sortit et le porta avec douceur, sa petite tête tout contre son épaule. Il pouvait sentir son souffle léger dans son cou alors qu'il dormait toujours. La présence d'Harry surprit le portier mais ce dernier ne dit pas le moindre mot sur le sujet. Regulus pénétra dans l'Hotel et se dirigea immédiatement vers le concierge. Ce dernier posa son regard quelques secondes sur le petit avant de s'adresser à lui.
— Mr Black, c'est un plaisir.
— Une chambre pour une nuit, dit-il simplement en sortant une pièce d'or.
Le Concierge la récupéra avec un hochement de tête et sortit une carte magnétique.
— Chambre 213. Vous faut-il une autre chambre supplémentaire ou ...?
— Cela ira, merci. Il reste avec moi. La nuit a été longue.
— Bien, Mr Black. Vos affaires seront montées dans la demi-heure.
Regulus hocha la tête et partit avec la clef magnétique. Il se dirigea vers les ascenseurs et monta au deuxième. Il pénétra dans la chambre et allongea directement Harry avec douceur dans le lit. Il ne se réveilla pas, épuisé. L'homme passa une main douce dans les cheveux corbeaux du garçon et lui embrassa le front.
— Bienvenue dans mon monde, Harry, murmura-t-il, légèrement peiné.
Il agita sa baguette au-dessus de lui pour transformer ses vêtements en un pyjama confortable. Puis, il se dirigea ensuite vers la salle de bain pour se rafraîchir avant de s'allonger dans le canapé juste à côté du lit pour passer la nuit tout en continuant de veiller sur le garçon endormi.
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Harry se réveilla et gémit en sentant la douleur dans son bas ventre. C'était horrible. Mais cela ne l'empêcha pas d'être immédiatement alerte et effrayé en se rendant compte qu'il était allongé dans un lit chaud et moelleux. Il ouvrit immédiatement les yeux et regarda autour de lui. Il ne reconnut rien. Les murs étaient dans des tons clairs, il y avait un canapé sur sa droite, une petite en bois sombre carrée avec quatre chaises, une sorte de mini dressing avec des habits qui n'appartenaient de toute évidence pas à son oncle.
Il paniqua un instant en comprenant qu'il n'était pas à la maison. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Sa respiration s'accéléra peu à peu et il hurla de peur quand il entendit deux petits coups donnés contre une vitre.
— Raven ! s'exclama-t-il en reconnaissant le corbeau de Reg de l'autre côté.
Il courut, grimaçant à chacun de ses pas, alors qu'il allait ouvrir la fenêtre. En entendant Big Ben, il comprit qu'il était dans un immeuble de Londres. Il se mit à réfléchir à comment il était arrivé ici, un peu plus calme maintenant que l'oiseau était là et qu'il lui caressait doucement les plumes.
Soudain une porte s'ouvrit derrière lui et il sursauta.
— Pardonne-moi, sourit Reg, le voisin. Je ne voulais pas t'effrayer.
En le voyant, les événements de la veille lui revinrent en mémoire. Il vit l'homme vêtu d'un pantalon à pince noir et d'une chemise vert sombre s'agenouiller devant lui.
— Comment vas-tu aujourd'hui, Harry ? demanda l'homme avec un pli soucieux déformant légèrement ses traits. Réponds-moi sincèrement.
— Je... j'ai mal.
— En bas ? demanda Reg avec une légère lueur de colère dans le regard.
L'enfant hocha la tête, bien que baissant les yeux, honteux. Regulus soupira et glissa une main sous son menton pour le faire redresser la tête.
— Ce n'est pas ta faute, Harry. Tu n'y peux rien si tu as mal. Je dirais qu'au vu des circonstances, c'est même très normal. Viens, je vais te donner quelque chose contre la douleur.
L'homme sortit d'un de ses sacs un coffret en bois et l'ouvrit. Harry put voir à l'intérieur de nombreux flacons étiquetés de toutes les couleurs. Regulus en prit un avec un liquide violet légèrement translucide et le lui tendit.
— Tiens, bois ça. Cela ira mieux après.
L'enfant obéit et but le flacon. Il fit la grimace au goût et avala directement avant de frissonner. Il ne voulait pas paraître impoli en recrachant la substance.
— Oui, je te l'accorde, cela n'a pas bon goût, rit doucement Reg en lui caressant doucement les cheveux. Mais tu commences à sentir la différence, n'est-ce pas ?
Maintenant qu'il le disait, effectivement, il avait moins mal. Beaucoup moins même.
— Je suis désolé, je ne sais pas faire des potions aussi bonnes que Severus mais ce sera toujours mieux que rien du tout. Est-ce que tu as faim, mon bonhomme ?
Un gargouillement se fit entendre, provenant du ventre d'Harry. Il rit plus clairement.
— Je vais prendre ça pour un oui. Allez, viens. Allons donner à ce ventre ce dont il a besoin.
— Vous n'êtes pas obligé, Monsieur.
— Cela me fait plaisir, Harry, répliqua doucement Regulus qui savait plus ou moins ce qu'il devait y avoir dans la tête du garçon. Si je venais t'apporter de temps à autre des sandwichs, c'est parce que je savais que tu devais avoir faim, mon grand. Je suis toujours venu quand je voyais que tu avais besoin de quelque chose. Dorénavant, je n'attendrais plus au loin que tu aies besoin de moi, Harry. Je vais m'occuper de toi comme si tu étais mon propre fils, d'accord ? Et cela commence maintenant en te donnant à manger. Allez viens. J'ai quelques vêtements qui devraient t'aller et descendons déjeuner.
Une demi-heure plus tard, ils se retrouvèrent tous deux dans le restaurant de l'Hotel et Harry mangeait en silence ses oeufs brouillés et ses toasts sous l'oeil bienveillant du sorcier. Ce dernier pouvait voir les regards de l'enfant sur les clients et sur l'architecture.
— Nous sommes à l'Hotel Continental de Londres, Harry, lui informa-t-il doucement. C'est un lieu où les gens comme... ton oncle et... comme moi, trouvent un peu de calme et de repos en toute sécurité.
Le regard d'Harry se fit un peu plus apeuré alors qu'il regardait les autres clients. Regulus soupira et posa une main rassurante sur le bras de l'enfant.
— Tu n'as rien à craindre ici, Harry. Même dans notre monde, il y a des lois. Nous ne faisons rien de mal à l'intérieur de l'Hotel, c'est une zone de calme et de paix. Neutre. Le... mal, nous le faisons dehors. C'est une règle très importante que nous nous devons de suivre si nous ne voulons pas d'ennui. Est-ce que tu comprends ?
— Je crois, répondit Harry d'une petite voix.
— Est-ce que tu as encore faim, bonhomme ?
Il fit non de la tête.
— Alors remontons à la chambre. J'ai beaucoup de choses à te dire, t'expliquer. Sur toi, sur moi, nos passés respectifs. Nos vies sont bien plus entremêlées que tu ne peux l'imaginer. Et elles le seront encore plus à partir de maintenant, promit-il ensuite en posant une main sur la petite épaule. Allez viens.
Regulus sortit deux pièces d'or de sa poche et les laissa sur la table avant de guider Harry jusqu'à leur chambre. Là, il ferma la porte et poussa doucement l'enfant vers la table. Là, il alla ensuite chercher son sac. Il aurait un certain nombre de choses à lui montrer durant son explication.
— Pour commencer, Harry, sache que je m'appelle Regulus Black. Et je suis un sorcier. Tout comme toi.