— Pour commencer, Harry, sache que je m'appelle Regulus Black. Et je suis un sorcier. Tout comme toi.
— Un sorcier ? Avec de la magie ?
— Oui, Harry, avec de la magie, sourit l'homme.
— Mais Oncle Vernon dit toujours que...
— La magie n'existe pas, je sais. J'ai pu l'entendre un certain nombre de fois. Mais ton oncle mentait, Harry, continua le sorcier en sortant sa baguette. Nous sommes tous les deux des sorciers et il existe dehors un monde de magie et de créatures enchantées.
Pour appuyer ses dires, il agita sa baguette et transforma un oreiller en un petit oisillon. Il resta ainsi quelques secondes avant de reprendre sa forme d'origine sous l'émerveillement d'Harry.
— Un jour, tu pourras en faire tout autant, lui confia Regulus. Quand tu te seras entraîné. Ca, c'était la première chose. La plus facile à dire, en réalité. Mais que veux-tu entendre ensuite ? Tu veux que je te parle de moi ou de ta famille ?
— J'ai une famille ? fit l'enfant avec espoir.
— Tout le monde a une famille, Harry, répondit doucement l'homme. Même si elle n'est pas toujours... gentille ou aimante. Certaines sont mêmes les pires qui puissent exister.
— Et ma famille ? demanda-t-il alors.
Regulus soupira et se redressa pour s'agenouiller devant l'enfant. Il lui prit doucement les mains alors qu'il fixait ses émeraudes brillant d'interrogations.
— Je ne vais pas te mentir, Harry. Si j'ai veillé sur toi durant toutes ces années, si je suis devenu le gentil petit voisin Reg', c'est parce que mon frère ne pouvait pas s'occuper de toi. Tu es son filleul. Quant à tes parents..., soupira-t-il encore, prenant du courage par ce geste pour annoncer la plus horrible chose à dire à un enfant. Eh bien... Ils t'ont abandonné, Harry.
Il vit la douleur sur le visage du petit garçon ainsi que des larmes perler dans ses yeux. Regulus prit doucement son visage en coupe et effaça du pouce une larme qui avait déjà coulé.
— Il y a quelques années, alors que tu n'avais qu'un an, ton frère jumeau et toi étiez dans votre maison lorsqu'un homme, un méchant sorcier, est venu pour vous tuer. Vos parents n'étaient pas là, seulement une amie de ta mère qui vous surveillait. Elle est morte cette nuit-là en vous protégeant. J'ignore pourquoi ou comment c'est arrivé, mais vous avez survécus, ton frère et toi et le Seigneur des Ténèbres a été vaincu pour un moment. Des gens ont décrété que ton frère, Ezéchiel Potter était le Survivant et que toi, tu étais un Cracmol, un enfant de sorciers sans aucun pouvoir magique. Tes parents t'ont donc laissé chez ta tante pour que tu vives parmi les Moldus d'une part pour que tu y sois heureux et d'une autre pour ne pas ternir l'image publique de la famille Potter.
— Ils ne m'aimaient pas ? fit l'enfant d'une voix sanglotante.
— Je ne saurais te répondre honnêtement, Harry, avoua le sorcier. Je sais que mon frère t'aimait. Cela est une certitude. Il t'aurait pris et élevé comme son propre fils. Que tu sois un Cracmol ou non n'aurait rien changé à son amour pour toi. Il aurait juste veillé à ce qui serait le mieux pour toi.
— Alors pourquoi... ?
— Sirius... mon frère... Il a fait une grosse bêtise. La pire de sa vie. Il a poursuivi l'homme qui a trahi tes parents et qui a mené le méchant sorcier jusqu'à vous. C'était un vieil ami. Sirius l'a poursuivi mais il a tué des gens sur le chemin et il s'est fait arrêté. Il est en prison aujourd'hui.
— Je ne comprends pas.
— Je comprends que tu ne comprennes pas tout, Harry. Sache juste ceci : mon frère, Sirius, est ton parrain et il t'aime beaucoup. Même s'il est aujourd'hui en prison, cela ne changera rien au fait qu'il t'aime. Et moi, je t'aime aussi, Harry. Et c'est parce que tu es le filleul de Sirius que j'ai décidé de veiller sur toi à sa place. Et maintenant, tu es avec moi. Tu voyageras toujours avec moi et je t'apprendrais tout ce que je sais sur les mondes magique et moldus. Je t'apprendrais aussi à vivre et à te défendre et je veillerais toujours sur toi. Je t'en fais la promesse.
Regulus prit le petit dans ses bras et le consola. Cette révélation était la plus dure qu'il avait à annoncer mais il se devait d'être honnête avec lui. On ne battit pas de relations de confiance sur le mensonge. Surtout pas avec le mode de vie qu'il avait. Il devait s'assurer qu'Harry ait toujours confiance en lui car il allait s'endurcir à force de vivre parmi des tueurs. Et une fois la confiance perdue, il était difficilement de la regagner. Il n'y aurait aucun mensonge entre eux. Jamais.
— Laisse-moi te parler de moi, maintenant, d'accord ? proposa-t-il ensuite.
— Vous...
— Tu peux me tutoyer, le coupa gentiment l'homme.
— Tu... es un sorcier.
— Oui, issu d'une très vieille famille Sang-Pur. Mais cela est un peu compliqué à t'expliquer pour le moment. Je pensais plus à t'expliquer ma vie quotidienne, mon travail...
Harry hocha la tête alors qu'il se frottait les yeux pour chasser ses larmes.
— Je suis un assassin. Je tue des gens pour de l'argent. Je fais parfois d'autres choses mais... c'est essentiellement ça. Je me bats, je tire sur des méchants avec des pistolets...
— Exploser des maisons ?
— Oui, murmura Regulus. Exploser des maisons aussi. Tout ce que je juge nécessaire pour accomplir à bien ma mission et empocher l'argent à la fin.
— Vous... Tu... es un méchant ?
— Oui et non, Harry, soupira l'Assassin. Disons que je suis une personne qu'on appelle pour faire le sale boulot. Et je suis payée pour ça. On choisit mes cibles et je ne fais que les abattre. Je ne tue jamais une personne par moi-même. Je suis certaines règles de vie. Ne tuer que s'il s'agit d'un contrat ou de légitime défense. Je ne tue pas par vengeance ou par envie. C'est juste mon travail. La seule exception à la règle a été hier soir... pour toi.
— Pour moi ?
— Pour te sauver de ton oncle, Harry, expliqua doucement Regulus. Ce qu'il t'a fait est mal. Même parmi les méchants, les assassins et les dealers, il y a certaines choses que nous ne tolérons pas. Toucher aux enfants en fait partie. Ton oncle t'a fait la pire chose que l'on puisse faire à un enfant. Si tu avais eu quatorze ou quinze ans, les personnes vivant dans ce bâtiment auraient fermé les yeux, mais tu n'en as que sept, Harry. Tu étais encore pur. Certes pas heureux mais tu étais innocent. Dès que Raven a vu ce que ton oncle te faisait, je n'ai pas pu le tolérer. Il fallait que j'agisse. Alors je suis venu pour toi. Cela changera un peu ton avenir mais pas de beaucoup. Tu verras juste le monde depuis mon point de vue plutôt que celui des gens de la bonne société.
— Tu ne me feras pas de mal, hein ?
— Non, Harry. Jamais, promit le sorcier. Parce que je t'aime.
Harry vint dans les bras de Regulus et ils restèrent ainsi pendant de longues minutes, assis sur le sol de la chambre 213.