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Cassiopee
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Chapitre 3

  Un soleil de plomb embrasa la capitale ce matin là. La chaleur, insoutenable, semblait s’immiscer partout. De pars et d’autre de la ville, les oriens s’était massé près des canaux et sous la canopée des arbres des parcs pour trouver un peu de fraîcheur. Les tavernes et auberges semblaient également prise d’assaut. Partout dans les rues, on voyait des attroupements autour de ces commerces qui semblait ne jamais désemplir.

  Dans la petite voiture, serré les uns contre les autres, Taega, Eri et le comte étouffaient de la chaleur ambiante. Dans sa superbe toilette violette ornée de dorures à motif de fleur de lys, la jeune boréenne avait l’impression de bouillir. Il faut dire qu’entre la chemisette et le corset serré que la jeune noble portait en dessous de son bustier, seul l’inconfort était de mise. Apparemment, c’est Lady Glowenn elle-même qui aurait fixé le code vestimentaire que la jeune fille allait devoir respecter le jour de leur rendez-vous. A l’origine, Taega devait arborer une toilette de couleur bleu nuit, couleur de la famille Glowenn, afin de les honorer lors de la visite. Malheureusement, comme l’arrivée des Mennor dans la capitale s’était fait dans la précipitation, la constitution de la garde robes de la jeune fille ne fut pas une priorité et le comte n’avait que faire de respecter les ordres d’une albanéenne. Aussi, sachant très bien ne pas être dans les règles vis-à vis de la duchesse, Taega ne pouvait qu’angoisser davantage.

  En voyant défiler devant ses yeux cette enfilade de canaux d’eau fraiche, la boréenne avait réellement l’impression qu’elle allait mourir de chaud dans sa robe de soie. Déjà, des perles de sueur s’était formées sur son front et dans son cou, et la jeune fille sentait également que son dos était trempé. Le seul point positif que la jeune fille pouvait relever sur sa tenue du jour était sa coiffure. En constatant la chaleur qu’il faisait déjà le matin-même, sa femme de chambre avait pensé à lui faire un chignon haut, ce qui l’empêcherait d’avoir encore plus chaud en ayant sa chevelure qui lui retomberait sur sa nuque. Taega la remercia intérieurement d’être si avisé et pensa à lui en parler lorsqu’elle rentrerait de l’entrevue.

  Pour ne pas trop penser à la chaleur intense qu’elle ressentait, la jeune fille observait par la petite lucarne de la voiture les rues et boulevards alentour. Malgré la canicule, il semblait que la ville sois animé d’une drôle d’agitation. Partout des commerçants accrochaient des sortes de guirlande de fleur blanche et bleues pastelles aux pont et au bords des maisons. Sur les places, les femmes peignaient d’immenses fresques de cygnes aux ailes blanche et bleu pastelles à même les pavées.

-Que sont-ils en train d’organiser ? demanda alors Taega

-L’arrivée d’une nouvelle épouse impériale ne se fait pas tout les jours, lui répondit Eri, ce soir, lady Serena va faire son entrée officielle à la Cour. Pour fêter cela, l’empereur à organiser un immense bal de bienvenue. Toutes les familles les plus nobles de l’empire y sont conviées. Comme ce genre d’évènements est rare, c’est un jour de fête pour tout les albanéens.

-Y sommes-nous conviés également ?

-Officiellement oui, répondit le comte, mais le but est que nous y soyons convié en tant que famille d’une des dames d’honneur de lady Serena.

La jeune fille baissa la tête.

-Inutile de te préciser que cela repose entièrement sur toi, compléta le comte, tu n’as pas intérêt à rater ton entretien avec lady Adella !

Taega n’osa répondre. Devant la mine désemparé de la boréenne, Eri lui glissa à l’oreille :

-Pas d’inquiétude, je suis sûre que tu vas y arriver. Après tout, avec le caractère que tu as, tu lui feras sûrement peur.

La jeune fille esquissa un mince sourire. En réalité, elle ne se sentait pas du tout prête à affronter cette femme qui détestait les boréens. Néanmoins, à défaut d’avoir celle de son père, elle savait maintenant qu’Eri avait confiance en elle. Après tout, il n’était peut-être pas si désagréable qu’elle ne le pensait.

-Merci, lui murmura-t-elle

Le jeune homme lui répondit avec un clin d’oeil complice.

   Le trajet dura une vingtaine de minutes. Du quartier centrale, là où se trouvait leur résidence, la petite voiture passa au Quartier sur les Eaux, là où demeuraient les Glowenn. Beaucoup plus animé que le centre-ville, le quartier abritait des centaines d’échoppes qui bordaient les canaux. On pouvait y trouver toutes sortes de choses, céréales, fruits et poissons ou encore des produits plus originaux, tels que des bijoux, des étoffes rares et autres accessoires. La jetée, non moins animé que les quais, était recouverte par une enfilade de petite barques de commerçant provenant de tout l’empire. Certains d’entre eux, amarré le long des quais, vendaient même leur produit à même leur barques.

-C’est très animé n’est-ce pas ? demanda Eri devant les yeux émerveillé de Taega.

-On aurait jamais vu ça en Borée ! s’exclama-t-elle, il y a tellement de monde !

Eri eut un léger rire.

-Le Quartier sur les Eaux est le quartier le plus connu et le plus animé de la capitale, expliqua-t-il, tout le commerce d’Ori passe par sa jetée. C’est un bon coin pour faire de bonnes affaires.

-C’est justement pour cette raison que les Glowenn ont préféré s’établir ici plutôt qu’en centre ville, ajouta le comte, ils veulent que l’empire entier soit témoin de leur richesse. Ils sont cupides.

Eri hocha la tête.

-Ils ne sont pas beaucoup appréciés dans le coin, surtout la duchesse. En arrivant ici, j’ai entendu de sales rumeurs sur eux. La plupart des gens les méprisent mais peu d’entre eux osent exprimer leur opinion en public en raison de leur amitié avec la famille impériale. Il n’y a qu’à la Cour qu’ils semblent être apprécié.

-Y a-t-il déjà eut des représailles sur des personnes qui les ont critiqué en public ? demanda Taega

-Il y a eu quelques arrestation oui, répondit Eri, mais peu de gens peuvent en parler car ils sont peu à en être revenus. L’armée albanéenne est spécialiste dans l’art de faire de sales choses discrètement. Leur seul objectif est de tuer la moindre forme d’opposition dans l’oeuf. Pour un peuple qui se dit pacifique, c’est pas très glorieux. Quant à ceux qui sont fait prisonnier...

Un silence s’installa entre les trois interlocuteurs. Tous trois pensait à la même chose : l’arrestation de Vaeron. Comme ces gens dont parlait Eri, Vaeron fut arrêté et après cela, ils n’eurent plus aucune nouvelle. Cela avait provoqué la mort de la comtesse, qui, pensant son fils disparu pour toujours, s’était laissé mourir après une simple maladie dont elle aurait pu s’en sortir si elle n’avait pas été rongée par le désespoir. Aujourd’hui encore, Taega se demandait si la perte de son épouse avait attristé le comte. N’étant pas homme à monter ses sentiments, cela était difficile à dire. Néanmoins, la disparition de Vaeron l’ennuyait beaucoup car à sa mort, Taega n’étant pas l’héritière du domaine, leur fortune et leur domaine serait perdu à jamais si il ne retrouvait pas Vaeron. En pensant à son frère, la jeune fille étouffa un sanglot. Il lui manquait tant… On peut se remettre d’un deuil, car on est alors sûr de ne plus revoir cette personne. Mais, lorsqu’on ne sait même pas si le disparu est vivant ou non, lorsque persiste le moindre espoir, comment guérir ?

  Taega porta alors son attention vers Eri. Que devait-il penser ? Même si elle ne l’appréciait pas beaucoup, tout deux ont perdu quelqu’un d’important ce jour là : pour Taega un frère, pour Eri un meilleur ami. La jeune fille se souvenait parfaitement des jours qui avaient suivi l’arrestation de Vaeron. Le comte s’était enfermé des heures durant dans son bureau, elle et sa mère avait passé leur temps à cheval, essayant de le retrouver dans les épaisses forêts boréenne car toutes deux le pensait alors disparu. Quand à Eri, il avait chevauché plusieurs jours pour atteindre le poste avancé de l’armée albanéenne. Il n’a jamais voulu raconter comment s’était déroulé cette soirée où il perdit de vue Vaeron, ni quelles horreurs il avait vécu dans ce poste avancé. Tout ce que les Mennor savait, c’est qu’une semaine plus tard, il revint les voir couvert de bleus et d’ecchymoses, précisant simplement que Vaeron avait était fait prisonnier et transféré dans une prison impériale. Seulement, si cela était réellement le cas, n’aurait-ils pas eus des nouvelles ? A l’heure actuelle, le mystère restait complet, mais on ne pouvait qu’imaginer quelle détermination, ou quel désespoir il avait fallu à Eri pour aller là-bas. En l’observant, Taega le trouva soudainement très adulte. Il avait beau être de deux ans son aîné, Eri s’obstinait à garder son éternel comportement d’adolescent rebelle et charmeur. Mais en réalité, n’était-il pas plus complexe que cela ? Avec ses boucles brunes, ses yeux vert intense et ses taches de rousseur parsemant son visage, il exerçait sur les autres un charme insolent. Pourtant, en l’observant de plus près, on peut se rendre compte que derrière cette façade, il est très courageux et déterminé. Il pourrait passer pour un rigolo, mais en réalité, c’est la colère qui le domine. Taega se demanda soudainement combien de temps il pourrait cacher cette profonde colère derrière ses sourires…

Eri, sans doute gêné par le regard insistant de la jeune fille, lui esquissa un sourire cynique et demanda :

-Alors, prête à mourir ?

-Pourquoi dis-tu ça ?

Eri poussa un long soupir.

-Visiblement a part admirer mon merveilleux visage tu ne sais pas faire grand-chose, déclara-t-il, regardes donc où on est.

La jeune fille précipita alors son regard vers la fenêtre de la voiture. Ils se trouvait à présent à l’entrée d’une immense demeure. Devant l’immense portail de bronze, étincelant sous le soleil brûlant de fin de matinée, se trouvait une masse de gardes impériaux. En les voyant arriver, l’un deux leur fit signe de s’arrêter.

-Je vais nous présenter, déclara le comte avant de descendre de la voiture.

Il se mit alors à parlementer avec le garde en lui montrant quelques papiers. La jeune fille put alors lire la plaque d’argent qui se trouvait sur un des piliers de couleur ocre du portail. La jeune fille put alors déchiffrer des lettres gravée lui indiquant : domaine Glowenn.

Ce nom lui fit l’effet d’un coup de tonnerre. Ça y est, ils étaient enfin arrivé , dans moins d’une heure, elle serait face à lady Adella. Le coeur de la jeune fille se mit alors à s’emballer.

-Serait-ce de la peur que je vois dans les yeux de cette chère Taega ? la taquina Eri.

Pour toute réponse, elle lui asséna un violent coup de coude dans l’estomac.

-Aie ! Tu es obligé d’être aussi violente ? se plaignit le garçon

-Oui parce que tu m’agace ! s’écria-t-elle

Eri lui lança alors un regard amusé.

-Tant mieux alors.

Taega s’apprêtait à lui mettre un nouveau de coude lorsque le comte remonta.

-C’est bon, déclara-t-il, tout est en règle, ils nous laissent passer.

Eri et Taega hochèrent la tête.

-J’espère que tu es prête, ajouta le comte.

-Elle est morte de peur, répondit Eri, donc je suppose que ça veut dire que oui.

-Il vaudrait mieux, déclara le comte, parce qu’à cause de ce petit contre-temps, nous serons légèrement en retard.

Taega inspira pour maîtriser cette nouvelle vague de stress.

-Si il y a autant de gardes, déclara Eri, c’est sûrement pour protéger la petite duchesse jusqu’à son arrivée à la Cour. Ça prouve à quel point la famille impériale tient à cet union.

Cela acheva de provoquer de l’angoisse chez Taega car non seulement elle devrait affronter lady Adella, mais elle devras également, si elle y parvient, se faire accepter de la Cour. Les enjeux étaient énormes et toute la réussite de leur plan reposait sur ses frêles épaules.

  La voiture s’engagea sur une longue allée bordée de saules pleureurs. En les voyant, Taega ne put s’empêcher de penser que c’était de circonstances. Après tout, rien ne lui prouvait qu’elle allait réellement réussir.

   C’est en contemplant les jardins de la résidence Glowenn que l’on pouvait se rendre compte de leur fortune. Les vergers, les parterres de fleurs, les arches de rosiers, les labyrinthes, les fontaines… tout ceci semblait s’étendre sur des kilomètres. Mais c’est en observant la demeure en elle-même que l’on était vraiment impressionné. Tenant plus du château que de la simple résidence d’un duc, la demeure était composé d’un bloc central comportant plus de quatre étages et deux ailes disposé de chaque côté du bloc central comportant trois étages. Le bloc central était devancé par huit colonnes, se terminant chacune par des arches allant rejoindre le toit. Devant l’immense double portes d’entrées de bois massif décoré de dorures représentant plus de cinquante constellations, se trouvait un immense escalier de marbre. Les murs de couleur ocre, donnaient l’impression que la résidence était entièrement bâti avec de l’or. On ne pourrait pas donner de plus belles démonstration de puissance et d’opulence. Puissance et opulence. Ces deux mots rappelèrent à Taega que la résidence avait était bâti en même temps que lors de la rénovation du palais impérial par l’empereur Frerick. En contemplant la résidence et en la comparant au palais impérial, il n’est pas difficile de deviner pourquoi les deux familles sont amis depuis deux siècles.

   C’est devant cette immense escalier que leur voiture se stoppa. Taega, à présent plus impressionné qu’angoissée, observait cette immense demeure avec une dérangeante impression d’être minuscule à côté. Un valet sorti et vint leur ouvrir la portière. Le comte descendit en premier, puis Eri et en dernier Taega. En voyant la toilette de la jeune fille, le valet grimaça. Visiblement, il savait déjà comment réagirait sa maîtresse face à cet imprévu. Taega se sentit alors honteuse et monta les marches en tête de file, la tête basse.

   Le hall d’entrée était absolument magnifique. Le sol était de marbre, les murs de couleur bleu clair étaient rehaussée de dorure de fleur et d’étoile et le plafond, plus impressionnant que tout le reste donnait l’impression de regarder un ciel étoilé lors d’une nuit d’été. Le fond, peint dans une dizaine de nuances de bleu nuit différentes semblait d’une profondeur quasi réelle. Les centaines de constellations qui le décoré était incrustait de véritable diamants, donnaient l’impression de voir les étoiles briller. Face à eux, se trouvait un grand escalier de marbre et d’argent permettant l’accès aux étages supérieurs, lui aussi orné de dorures. Taega et Eri furent bouche bée devant tant de beauté architecturale : jamais ils n’avaient vu de demeures aussi belle que celle-ci.

-Vous êtes en retard, leur lança une voix féminine très rauque depuis le haut de l’escalier.

Le comte, que tant de luxe n’impressionnait pas, lui répondit :

-Veuillez nous pardonner lady Adella, nous n’avions pas prévu que…

-La ponctualité est une qualité qui semble vous faire défaut comte Mennor, le coupa-t-elle, c’est extrêmement décevant.

Le comte dû se mordre la lèvre pour ne pas répliquer. Lady Adella apparu alors au détour d’un couloir sur lequel donnait l’escalier. D’une quarantaine d’années, c’était une femme ronde et petite. Elle avait cheveux frisé blond platine coiffé en un simple chignon et portait une robe rose pâle. Elle portait à son cou une énorme rivière de diamants et avait à ses doigts potelé des bagues incrusté de saphirs ridiculement grosses. Elle descendit lentement l’escalier en semblant afficher un air de dégoût plus important à chaque marches. En arrivant à leur hauteur, elle tendit sa main vers le comte. Celui ci y déposa un baiser et déclara :

-Je vous présentes mes salutations duchesse.

-C’est un peu tard, remarqua-t-elle

Taega et Eri s’échangèrent un regard. Aucun doute possible, elle était aussi insupportable que le disait les rumeurs.

-Les barons sont-ils dispensé de politesse en Borée ? demanda-t-elle à Eri

Le jeune homme d’habitude si cynique ne sut que répondre face à cette attaque directe. Il bredouilla des excuses et déposa également un baiser sur sa main.

-Dois-je vous rappeler que je suis d’un rang bien plus supérieur au vôtre jeune homme ?

-Non, répondit Eri

-Dans ce cas rappelez-vous en la prochaine fois car votre jeunesse n’est certain pas une excuse valable pour moi. Qui plus est, ici, vous êtes en Alba et nous n’apprécions pas les mauvaises manières donc si cela vous est si désagréable d’adopter notre mode de vie, je vous conseillerez de retourner en Borée. Ainsi vous ne froisserez plus personnes de part votre présence ici.

Eri ne répondit mais lui lança un regard noir ce qui sembla la satisfaire. Puis, se tournant vers Taega elle demanda au comte :

-Est-elle idiote ?

La jeune fille écarquilla les yeux de stupeur. Comment pouvait-elle oser l’insulter de cette façon ?

-Il va de soi que non, répondit le comte, ma fille à reçu la meilleure éducation qu’une jeune fille de noble naissance puisse recevoir.

La duchesse eut un éclat de rire.

-Cela me rassure, s’esclaffa-t-elle, parce qu’ a mon avis, vu la couleur de la robe qu’elle porte aujourd’hui, cela ne veut dire qu’une chose : elle n’est pas capable de lire les instructions que j’ai donné dans ma lettre. Mais fort heureusement elle sait lire cette jeune fille.

Elle parti alors dans un fou rire forcé. Le comte, Eri et Taega s’échangèrent un regard. Chacun se demandait comment il était possible d’être aussi insupportable. Puis, s’étant calmé, elle demanda :

-Dans ce cas pourquoi sa toilette est violette et non bleue ?

-Nous sommes arrivé hier à Ori Madame, lui expliqua le comte, et nous n’avons pas réellement eu le temps de nous occuper de la garde robe de ma fille. Le baron est arrivé un mois avant nous pour tout préparer et cela n’a pas été sa priorité.

La duchesse dévisagea alors Eri.

-Oui, déclara-t-elle, si c’est ce jeune baron mal élevé qui a été chargé de cette mission, pas étonnant qu’il ai échoué.

Eri dut se retenir pour ne pas lui sauter à la gorge.

-Quel est votre nom ma chère ? demanda-t-elle à Taega

-Je me nommes Taega Elynn Mennor, déclara-t-elle en s’inclinant, descendante des Mennor de Borée et future comtesse.

-Taega ? s’étonna la duchesse, c’est un drôle de nom, qu’est-ce que cela signifie ?

-Cela serait difficile à vous expliquer Madame mais dans mon pays, Taega est le nom que l’on donne à une forêt enneigée.

La duchesse prit un air étonné. Elle semblait impressionnée par la présentation de la boréenne.

-Et bien, déclara-t-elle au comte, à défaut d’être intelligente, elle est très polie.

-Arrêtez immédiatement, ordonna froidement celui-ci.

Taega et Eri posèrent tout deux un regard intéressé sur le boréen.

-Je vous demande pardon ? s’étonna lady Adella

-Vous m’avez parfaitement compris, répondit-il, je vous ordonnes d’arrêter de nous insulter.

-Et pour qui vous prenez vous exactement ?

-C’est plutôt à vous qu’il faudrait poser la question.

-Et pourquoi ça ?

Le comte eut un petit sourire amusé.

-Dois-je vous rappeler que vous n’êtes pas l’impératrice ?

Le visage de lady Adella devint soudainement rouge.

-Et oui, repris le noble, votre fille est la fiancé du prince héritier Guillem. Vous êtes fière et honorée par cette union n’est-ce pas ?

-Espèce de…

-...et d’après ce que je sais, la coupa-t-il, une future impératrice doit disposer d’au moins quatre dames d’honneur. Or, pour le moment, votre fille n’en n’a que trois dont une qui a été choisie par sa Majesté l’impératrice. On sait également que lady Serena fait son entrée officielle à la Cour ce soir. Donc, imaginez Madame, qu’elle sera la réaction de l’impératrice lorsqu’elle découvriras qu’il manquera une dame d’honneur pour lady Serena simplement parce que vous avez refusé de donner sa chance à la dernière jeune fille qui se présentes à vous en raison de son origine boréenne.

Le visage de lady Adella devint livide. Le comte reprit :

-Devons-nous également vous rappelez que c’est sur ordre de l’empereur que ma fille à été choisie comme candidate pour servir la votre ? Le seul pouvoir que vous avez, c’est de dire si oui ou non ma fille est bien élevé et vous l’avez reconnu vous-mêmes alors, donnez lui sa chance. Dans le cas contraire, cela voudras-dire que vous vous opposez à un ordre de l’empereur.

La duchesse dévisagea le boréen d’un regard plus noir que la nuit.

-Vous êtes… perspicace, répondit-elle simplement, je vais la recevoir.

Le comte hocha la tête.

-En revanche, reprit-elle, je le ferais en votre absence messieurs.

-Et pourquoi cela ? demanda le comte

-Vous avez bien su défendre votre fille avec votre beau discours, déclara-t-elle, néanmoins, à la Cour elle sera seule pour défendre ma fille. Je veux la tester et cela ne peut se faire que sans vous.

Taega sentit une boule se former au fond de sa gorge. Cette femme, cette horrible femme, elle devra l’affronter seule. En sera-t-elle seulement capable ?

-Je recevrai la comtesse dans le jardin d’hiver, les informa lady Adella, vous pourrez patienter à la bibliothèque messieurs.

Puis, en s’approchant du comte, elle déclara :

-Je vous préviens, j’ai accepté de la recevoir, mais la partie est loin d’être gagné, donc ne vous réjouissez pas trop vite.

Puis sans plus de cérémonie, elle entraîna la jeune fille dans un couloir. Avant de partir, Taega eut juste le temps d’apercevoir Eri qui lui adressait un clin d’oeil.





























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