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Athyrion
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Chapitre 1

La main posée en visière devant ses yeux, Orion observait l’horizon avec attention. Un voile de poussière venait de subitement coiffer la crête opposée, de l’autre côté de la rivière Altarie. Un mélange étrange de crainte et d’excitation se peignit sur le visage du vétéran.

— Cette fois on y est, gamin, ces bâtards pointent le bout de leur nez. 


Le cœur de Tôlem se serra douloureusement dans sa poitrine.

Distant d’environ mille cinq-cents pas d’eux, les troupes ircaniennes venaient de percer la ligne de crête et avançaient d’un pas résolu. 

Leurs bannières flottaient haut dans le ciel matinal, arborant l'emblème du redoutable jorgal aux griffes maculées de sang; les armures dorées étincelaient sous les rayons du soleil comme des flammes féroces dansantes sous le vent; les tambours de guerre faisaient trembler le sol sous leurs pieds, soulevant la poussière en une lugubre pulsation.

Et pourtant l’armée qui venait d’apparaître semblait presque dérisoire en comparaison des innombrables bataillons des Cités Libres Unies, et devait compter presque trois fois moins de soldats.

— L’essentiel de leurs troupes, les soldats en armures dorées, reprit Orion en plissant son œil unique sous l’effet de la lumière rasante, on les surnomme les myrmhides. Du nom d’un scarabé à la cuirasse d’or présent partout dans le Désert des Murmures. Le roi Darius se trouve sûrement en première ligne. Cet enfoiré prend plaisir à patauger dans le sang, et il est bon à ce jeu-là.  

Tôlem observa que les premières lignes des soldats en armures lourdes étaient armées de longues lances. Des troupes légères de tirailleurs protégeaient les flancs de la formation centrale. Une importante unité de cavaliers caparaçonnés avançaient en retrait sur le côté droit. 

— Je ne vois aucun des chars contre lesquels nous avons tant creusé, messire Orion. Et pas d’archers non plus. Nous devrions être en sécurité, non ? S’interrogea Tôlem pour qui la stratégie militaire n’était qu’un art abstrait.

— Oui c’est curieux. Voilà une formation inédite. Cette observation troubla Orion. Il frotta son menton rèche. Le tyran aurait tellement foi en sa propre folie au point de tout miser sur une confrontation frontale ? 

Tôlem nota que le vétéran n’était pas le seul à être surpris. Un important ballet de messagers galopaient entre les différents régiments jusqu’aux tentes de commandement dans un concert de piaillements aigus.


Les myrmhides étaient parvenus à mi-hauteur du plateau quand apparurent de nouvelles unités au niveau de la ligne de crête. 

De lourds chariots enveloppés de bâches et tirés par des bœufs massifs avançaient lentement en traçant de larges sillons dans le sol meuble. Ils étaient suivis de près par des groupes d'hommes sans armes ni armures. Deux autres troupes, moins nombreuses, assuraient la protection de leurs flancs : l'une vêtue de pourpre, l'autre d'un sombre noir. Bien qu'à cette distance, Tôlem ne put en être certain, il jura voir uniquement des femmes parmi les guerrières en noir.

— Qui sont ces gens, ceux aux pourpoints d’une seule teinte ? Et que cachent-ils dans ces chariots ? Demanda-t-il, se laissant lui aussi peu à peu gagner par l’inquiétude grandissante.  


Les rouges, ce sont les magistères de la Maison des Cicatrices. Des fichus mages de guerres capables de semer la mort aussi simplement que toi des navets. Et celles qui se prennent pour des corneilles, ce sont les Dames Noires. La garde personnelle de la Reine. Si elles sont ici, il est probable que la catin royale nous montre son jupon.  Je n’aime pas ça gamin, finit par lacher Orion alors que les deux hommes s’apprétaient à ajuster leur premier carreau de baliste.  On dirait que Razhan nous a préparé encore une surprise.  

            Lorsque les premiers rangs de l’infanterie lourde ircanienne atteignirent le lit asséché de la rivière Altarie, la bataille éclata enfin dans le tumulte assourdissant des cris et des clameurs.

À distance de tir des arcs longs des redoutables archers de Bodden, une pluie de projectiles meurtriers s’éleva haut dans le ciel, obscurcissant brièvement les rayons du soleil, avant de fondre sur les hommes en armure tel un essaim de flèches vengeresses.

Pourtant, seuls quelques soldats s’écroulèrent sous le feu ennemi. À l'arrière du front, cachés entre les fantassins et les chariots bâchés, les magiciens vêtus de rouge invoquaient d'impénétrables boucliers d'énergie. Les faisceaux entrelacés de fluide crépitaient telles des flammes protectrices au-dessus des têtes casquées et consumaient les projectils avant qu’ils n’atteignent leurs cibles. Une fine couche de cendre vint se déposer sur les armures, semblable à une pellicule de neige sale. Les tirs des Scorpions-Dardeurs eurent à peine plus d’effet. Peu précis, les rares carreaux qui parvinrent à atteindre leurs cibles avec force se heurtèrent eux aussi aux barrières magiques et se pulvérisèrent en éclats de frustration fracassants. La machine de guerre confiée à Tôlem et Orion manqua ses cibles à trois reprises, crachant ses projectiles par deux fois trop court et la troisième fois à quelques pas seulement d’un groupe de tirailleurs.

Dames Noires et chariots firent halte à deux cents pas du lit de la rivière, sur une bande de terre plane et surélevée. Les hommes détachèrent d'abord les bœufs, puis s'affairèrent à caler les roues avec d’énormes pierres, tandis que d’autres retiraient les bâches. Une fois dévoilés, les chariots révélèrent d'étranges cylindres allongés, de longs tubes métalliques dépassant deux fois la taille d’un homme et aussi épais que le tronc d’un chêne centenaire. Depuis sa position lointaine, les tubes creux évoquèrent à Tôlem la gueule béante et démesurée d’un quelconque monstre géant. 

Un moment de flottement suivit la fin de l’averse de flèches. Les forces ircaniennes continuèrent d’avancer sans opposition, se frayant un chemin difficile dans le limon gras et glissant du lit de la rivière. 

Quand les premiers rangs atteignirent la berge adverse, avançant au milieu des roseaux et des nuages d’insectes voraces, les cors de guerres des Hoplites d’Uguria retentirent. Ils furent aussitôt suivis de ceux des Légions Noirs, en provenance de Lindorn. 

Les deux bataillons d’infanteries les plus importants de toutes les forces des Cités Libres se mirent en marche sous les regards étonnés des escouades voisines.

*****

“Le plus grand défi qui nous attend sera le manque de discipline et de cohésion. Les Cités Libres n'ont, jusqu’à présent, jamais uni leurs forces dans la bataille." 

Les paroles d'Orion prononcées deux jours plus tôt résonnèrent dans l'esprit de Tôlem, alors que les deux bataillons se précipitèrent à l'assaut, faisant trembler la terre du plateau sous le martèlement de leurs lourdes bottes ferrées.

En une poignée de secondes, l’ordre de bataille mûrement réfléchi vira au chaos.

Voyant les soldats s’avancer au combat, Gadr’k qui couvrait un flanc avec sa Meute poussa un hurlement bestial, aussitôt repris par l’ensemble de ses troupes, et se rua dans une charge furieuse. 

Son cri bestial tétanisa les soldats stationnés non loin. Certains s'effondrèrent même, rendus inconscients par la puissance de l’onde saturée de fluide.

L’Ancien et ses mercenaires se lancèrent dans une course sauvage. Ils déboulèrent sur le côté droit de la formation serrée des Légions Noirs, et ignorant les soldats interloqués, ébranlèrent la cohésion dans les rangs. Le Presque-Dieu avait décidé qu’il serait celui qui verserait le premier sang et peu lui en importait le prix.

Les bataillons restants, toujours immobiles sur les bords sablonneux du plateau, observaient incrédule le tiers de leur force se jeter dans la bataille sans la moindre concertation. Les messagers se pressaient aux tentes de commandements. Officiers et soldats attendaient bêtement les ordres. De vives discussions animaient les Hauts Généraux en panique, Tôlem en aperçu même tirer l’épée du fourreau.

Gadr’k et ses trois milles hommes frappèrent les rangs ennemis avec une violence inouïe.

Depuis son promontoire, Tôlem vit l'énorme homme-lézard s’écraser sur la muraille de boucliers hérissée de lances des myrmhides et pulvériser les rangs serrés. Les hampes des armes se brisèrent sous la violence du choc et ricochèrent sur l’imposante plaque dorsale de la créature, parvenant à peine à l’ébrécher en de rares endroits. D’un revers de son fendoir en pierre, l’Ancien déchiqueta trois soldats, brisant boucliers, armures et os d’un simple geste et arrosant les rangs voisins de membres et de viscères ravagés. Le reste de la Meute éprouva davantage de difficulté à franchir les longues piques. Nombre d’entre eux vinrent s’empaler sur le rempart de boucliers des troupes d’élites sans parvenir à le franchir. 

S'ensuivit une mêlée confuse et sanglante. 

Quelques instants plus tard, les Hoplites et les Légions Noirs vinrent à leur tour s’écraser sur la muraille défensive Myrmhides. La formation d’élite menaça d’être submergée mais elle tint bon, rocher inébranlable au cœur d’un océan déchaîné de lames avides de sang.

Les bataillons des Cités Libres restant s’élancèrent dans un chaos confus. 

Les Chevaucheurs de Bréron éperonnèrent leurs volatiles à bec cuirassé et contournèrent la mêlée principale en vue d’enfoncer le flanc vulnérable des myrmhides. Ils se heurtèrent en chemin aux tirailleurs ircaniens, experts dans l’art de désorganiser l’adversaire. De nombreux oiseaux géants et leurs cavaliers se trouvèrent criblés de javelines sans parvenir à frapper les soldats légers, trop mobiles.

Les archers de Bodden reprirent leur pluie de flèches, appuyée par la puissance magique de l’arcaniste Idrisha et des autres manipulateurs d’énergies présents sur le champ de bataille. Ensemble, ils réussirent à percer les défenses des magistères pourpres dans un tonnerre d’énergie féroce. Les assauts magiques de l’Aspirant, canalisés sous forme d’éclairs irisés, explosèrent les vrilles d’énergies qui protégeaient les myrmhides et anéantirent des rangs entiers de soldats d’élites, réduisant leurs corps à l’état de poussières calcinées s’envolant aux vents. 

Les magistères ircaniens changèrent alors de stratégie et passèrent à l’attaque. Regroupés en cercles autour d’individus centraux, ceux qui semblaient être les meneurs ciblèrent des individus précis dans l’armée des Cités Libres. Officiers et magiciens furent visés par des éclairs de sorcellerie. Tôlem fut le témoin terrifié d’une langue de feu démesurée se formant dans le ciel à une cinquantaine de pas de lui. La coulée incandescente se déversa sur Idrisha qui se protégea dans une sphère d’énergie aux reflets bleutés. Ses malheureux aides de camp, moins promptes à réagir, carbonisèrent dans d’horribles cris et emplirent l’air d’une odeur écoeurante de viande trop cuite.      

Tôlem et Orion reprirent le ravitaillement de leur Scorpions-Dardeurs et pilonnèrent la cavalerie ircanienne, décidée à enfoncer le flanc droit des Hoplites. Un premier carreau fusa en sifflant sur près de cinq cents pas, avant d’arracher de sa selle un cavalier en armure et le clouer au sol dans un tourbillon de poussière. Tôlem retint un haut-le-cœur en voyant l'infortuné se débattre dans les airs, tel un poisson hors de l'eau, avant de retomber inerte.  Pour la première fois, Tôlem venait d'ôter indirectement la vie à un homme. Mais la fureur du combat ne lui laissa pas le temps de méditer sur son geste. Déjà Orion le pressait de recharger. 

L’appui des machines de guerre ralentit considérablement la charge de cavalerie et permit aux Hoplites d’encaisser l’impact sans se désorganiser. 

Gadr’k poursuivait son chemin sanglant au cœur de la mêlée. L’Ancien découpait de son fendoir colossal quiconque se dressait sur son chemin, quand les rangs myrmhides s’ouvrirent soudainement et laissèrent place à un guerrier massif. Visage large couturé de cicatrices, yeux perçants et crinière sombre, il ressemblait à un prédateur fait homme. Une peau de jorgal d’un brun profond, à la fourrure ambrée, drapait ses épaules musculeuses et ses mains agrippaient fermement deux cimeterres déjà trempés de sang. À son approche, une clameur furieuse retentit du camp des ircaniens, noyant momentanément les bruits de la bataille sous les cris d'acclamations.

Orion laissa échapper un hoquet de surprise. 

— Le roi Darius relève le défi ! Regarde Tôlem, le sombre bâtard fait face à Gadr’k ! Un affrontement entre Aspirants, Ancien contre Humain. Si Gadr’k sort vainqueur, alors la bataille prendra fin. S’il succombe… par les Abysses, je ne préfère pas y penser !

Le duel entre les deux Presques-Dieux dura moins de cent pulsations. Tôlem assista bouche bée à un déluge de coups si rapide qu’il ne pouvait les suivre de ses yeux. Le roi Darius rivalisait de feintes, d’esquives et de contres attaques. Chacune de ses frappes auraient pu démembrer un homme en armure. Gadr’k en ressortit que légèrement blessé. Un sang épais et poisseux suppurait de ses plaies, formant des croûtes dures en quelques instants. Insensible à la douleur, le géant lézard ne cessait d'asséner des coups dévastateurs, soulevant des nuages de poussière à chaque impact manqué.

Il lui suffit d’une seule opportunité. 

Concentré sur une nouvelle attaque, Darius ne remarqua pas un trou dans le sol, qui vint perturber son élan. Dans un mouvement éclair, l’Ancien pivota avec une agilité surprenante pour sa taille imposante et délivra un coup colossal de haut en bas. Le roi tenta désespérément de parer avec ses deux cimeterres, mais la puissance de l'attaque brisa l'une des armes en une pluie d'éclats métalliques, avant de glisser sur la seconde lame. La frappe déchira le roi de la clavicule jusqu’à l'aine. La clameur cessa.    

— Il l’a fait messire Orion, il l’a fait ! S'exclama Tôlem en sautant de joie. Gadr’k a réussi, nous avons gagné ! 

—Attends gamin, ce n’est pas encore fini. Il se prépare quelque chose.     

Le sang jaillissait abondamment de la plaie béante. Le roi Darius, livide, esquissait un sourire sinistre. Sans un mot, il jeta la poignée de la lame brisée dans la poussière et tourna les talons, s'enfonçant entre les rangs des myrmhides et laissant l’Ancien seul avec sa frustration grandissante. La bête rugit de colère, mais la bataille était loin d'être terminée.

Les myrmhides reculèrent brusquement autour du lézard géant, créant un espace vide dans leur formation sur une dizaine de pas. Ils s'agenouillèrent, plantèrent d’imposants boucliers dans la terre meuble et dressèrent un mur de lances entre eux et le Presque-Dieu. Puis, un second rang de soldats apparut. Ils vinrent prendre appui sur le premier. 

Tôlem fut surpris de leur apparence. Contrairement à leurs compagnons lourdement armés, ces soldats étaient vêtus d'une simple armure en cuir et portaient d'étranges tubes de métal allongés, réplique miniature à ceux qu’il avait vus sur les chariots bâchés. L’Ancien observa l’étrange formation, figure immobile au milieu du chaos des combats, le sang s’écoulant lentement de son immense fendoir. 

Une série de claquements assourdissants déchira l’air. 

Reportant son attention sur la source du bruit, Tôlem vit Gadr’k au centre d’un nuage de fumée grisâtre. L’Aspirant regardait bêtement son buste, sa gueule reptilienne trahissait une expression de surprise. L’énorme plaque de métal qui recouvrait son poitrail pendait en une misérable charpie métallique criblée d’impacts profonds. De multiples plaies grêlaient son corps écailleux, ruisselant d’un sang épais et poisseux comme un magma carmin. La bête, étonnée d’être ainsi blessée sans en comprendre la raison, hurla de frustration, que déjà une deuxième salve de claquements retentit et un déluge de métal vint ravager ses chairs.

Personne n'eut pas le temps de s’apitoyer sur son sort.

Un roulement de tonnerre titanesque déchira l’air. Une pulsation plus tard, les tentes de commandement situées non loin de Tôlem disparurent dans une déflagration de terre sablonneuse, de pierres, de bois et de fumée brûlante. 

Le souffle brutal de l’explosion projeta Tôlem au milieu des buissons épineux, chassant l’air de ses poumons et lui vrilla les tympans. Il essaya de se redresser mais un horrible vertige le maintint à genoux. Du sang coulait de son nez et des oreilles et au moins quatre de ses côtes devaient être brisées. Son monde ne se résumait plus qu’à un bourdonnement sourd et confus. 

Je vais mourir. Mère, père… par les Abysses, je vais mourir. Seul, la tête dans un buisson où je me suis laché…

Une trentaine de pas devant lui, le garçon aperçut Idrisha l’Arcaniste. Un ciment sombre, mélange de terre et de sang, lui maculait le visage. Sa barbe avait entièrement brûlé, réduisant ses petites pierreries décoratives à l’état de charbons noircis. Le sorcier contemplait incrédule son bras droit arraché au niveau de l’épaule, d’où s’écoulait un torrent de sang. Son armure d’énergie n’était pas parvenue à le protéger de l’explosion. Le sorcier ne semblait pas parvenir à comprendre ce qu’il venait de se dérouler. Des yeux fous roulaient dans ses orbites devant l'amoncellement apocalyptique de débris et de cadavres qui l’entourait.

Une poigne robuste saisit Tôlem par le col de sa tunique en lambeaux et le remit brutalement sur pied. Une main calleuse claqua sur sa joue, le sortant de sa brume de torpeur.

— Ressaisis-toi gamin ! Hurlait un Orion méconnaissable, recouvert d’une couche de poussière sableuse.  Ces bâtards sont en train de recharger leurs maudites machines ! Cours gamin ! Cours pour ne pas rejoindre le Néant !


Orion attrapa Tôlem par le bras. Le vétéran l’entraîna dans son sillage à travers les décombres éventrés d’engins de sièges et de tentes. Assommé par le souffle de l’explosion, Tôlem titubait. Il avançait comme au travers d’une rêverie fiévreuse, faite de visions tragiques de morts et de souffrances.

Il entendit à peine le vacarme de la deuxième salve.

Seul le vieux vétéran réagit.

Orion poussa le jeune homme de toutes ses forces, le propulsant dans un petit fossé naturel. L’instant qui suivit, Orion disparut, pulvérisé en une pluie sanglante de chairs et d’os.

Et le monde de Tôlem s'éteignit, sous un monticule de terre, de débris et de viscères.

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