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YenilmezB
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Chapitre 2 : Le bar.

Alors que je quittais le bureau, mon esprit était en ébullition.

Aaron Sylvester…

Ce nom résonnait encore dans mon esprit comme une mélodie intrigante. Chaque pas que je faisais vers la sortie me semblait plus lourd que le précédent, comme si quelque chose me retenait ici, dans ce bar. Ce lieu avait une emprise étrange sur moi, et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine excitation. Peut-être était-ce simplement l’adrénaline d’avoir enfin un travail, ou peut-être… était-ce lui.

Lorsque je me retournai une dernière fois avant de pousser la porte, je le vis, toujours debout près de son bureau, les bras croisés, me fixant comme si j’étais un puzzle à déchiffrer. Son sourire en coin avait quelque chose de mystérieux, et je savais que cette rencontre n’était que le début de quelque chose de bien plus grand. Mais quoi exactement ? Je n’en avais aucune idée.

La fraîcheur de la nuit londonienne me frappa en plein visage lorsque je sortis enfin. Mon esprit était encore engourdi par les événements qui venaient de se dérouler. Un travail dans un bar mystérieux, dirigé par un homme aussi énigmatique qu'Aaron. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que les prochains jours allaient révéler. Mais une chose était certaine : il me fallait ce job !

 Appartement de Lexie, 20h30.

Je me laissai tomber sur mon lit, le regard perdu au plafond. Le silence de mon appartement contrastait avec l’intensité de la rencontre que je venais de vivre. Aaron… Il avait cette façon de parler, cette présence qui laissait une empreinte indélébile dans l’air, comme si tout gravitait autour de lui. Je passais en revue chaque détail, chaque expression, essayant de comprendre pourquoi il avait un tel effet sur moi.

Je jetai un coup d'œil à l'horloge. Demain, à cette heure-ci, je serais probablement en train de servir des verres dans ce bar étrange. J’avais l’habitude des petits boulots, mais quelque chose me disait que cette fois, ce serait différent. J’ignorais encore si cela me faisait peur ou si j’étais impatiente de découvrir ce qui m’attendait. Peut-être un peu des deux.

Je me levai pour me préparer un thé, essayant de calmer mon esprit agité. La vapeur chaude s’éleva doucement de ma tasse, et je me perdis un instant dans la sensation réconfortante de la chaleur entre mes mains.

Tout à coup, plusieurs questions volaient dans ma tête : finalement, ne m’avait-il pas embauché assez rapidement ? sans poser trop de questions ? Et ce commentaire étrange… « Ce que je recherche, c'est quelqu'un de spécial. » Que voulait-il dire par là ? J’avais l’impression qu’il me testait, qu’il attendait quelque chose de moi que je ne comprenais pas encore. 

 Je jetai un coup d'œil à l’horloge, 23h45. Il était temps pour moi d’aller dormir.
Je dépose ma tasse dans l’évier en me promettant de la laver le lendemain et rejoint mon lit.

Lorsque je m’allongeai, l’épuisement me saisit rapidement. Mes pensées s'embrouillèrent dans un tourbillon d'images et de souvenirs, jusqu'à ce que le sommeil m'emporte doucement dans un rêve sombre et troublant.

— NON JAMES ! Lâche ce couteau ! Tu me fais peur ! Arrête s’il te plaît… implorait ma mère.

— Je te fais peur ?! hurla mon père, sa voix résonnant dans la pièce. Visiblement non ! Si tu avais peur de moi, tu n’aurais pas souri de cette façon au voisin !

Je me retrouvai dans notre petite maison, l’atmosphère lourde de tension. La lumière vacillait, et je pouvais voir mon père, grand et imposant, brandissant un couteau, la rage et la frustration déformant son visage. Ma mère, effrayée, essayait de le calmer, mais ses mots se perdaient dans le chaos.

— Je l’ai seulement remercié de nous avoir apporté des gâteaux faits par sa femme ! s’écria-t-elle, ses yeux remplis de terreur.

Les cris résonnaient, et les bruits des objets brisés se mêlaient à mes battements de cœur. Je me trouvai figée, cachée dans un coin sombre, les mains sur mes oreilles, essayant de bloquer ces sons terrifiants. Chaque coup, chaque cri me perçaient comme des flèches, me laissant sans voix.

Le silence tomba soudain, lourd et suffocant. J’osai ouvrir les yeux et vis ma mère, effondrée sur le sol, le regard vide avec son sang qui l’étouffait. Mon cœur se serra en comprenant que le désespoir l'avait finalement engloutie. Elle était perdue, écrasée par le poids d’une vie de douleur.

Je voulus l’appeler, mais aucun son ne sortit. La peur et la tristesse s'entrelacèrent en moi, et je réalisai que ces souvenirs ne me quitteraient jamais. Je portais en moi le poids de ce passé, mais je savais qu'il était temps de tourner la page, de me battre pour ma vie et mes rêves.

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant la chamade, une larme glissant silencieusement sur ma joue. La réalité m’enveloppa lentement, et je réalisai que ce n'était qu'un rêve, un cauchemar ancré dans les tréfonds de ma mémoire. L'ombre de mon enfance, de la violence et de la douleur, persistait, mais je savais que je ne pouvais pas laisser cela définir qui j'étais.

Je me redressai dans mon lit, haletante, mes draps humides de sueur. La lumière du matin perçait à travers les rideaux, et je pouvais entendre le bruit lointain de la ville qui s'éveillait. Chaque son me semblait étranger et lointain, comme si je revenais d’un monde où les couleurs étaient ternies par la peur.

Je pris une profonde inspiration, essayant de chasser les images de ce rêve, mais elles s'accrochaient à moi, refusant de disparaître. Ce mélange de tristesse et de colère qui m’avait tant oppressée me renvoyait à la réalité de ma vie. Mais aujourd'hui, j'avais une autre chance. J'avais un travail. J'avais la possibilité de prendre un nouveau départ.

Je passai la journée à essayer de ne pas trop y penser. Je m'occupai comme je pus, faisant des croquis sans grande conviction, mais mon esprit revenait inévitablement à mon cauchemar… Mon père était quelqu’un de très jaloux et violent et j’en garde des séquelles, tant physiques que psychologues…

Les heures défilèrent et avant même que je ne m’en rende compte, il était déjà 18h30. Je me préparai rapidement, enfilant une tenue sobre mais élégante, tout en me demandant ce que cette soirée allait me réserver.

À 19h, je sortis de chez moi, chaque pas résonnant comme un battement de tambour dans le silence de la nuit. La ville était illuminée, les lumières des néons du bar « The Culte » scintillant au loin. L’excitation et l’angoisse se mêlaient dans mon ventre, comme une danse chaotique que je ne pouvais contrôler. Je ne savais pas ce qui m’attendait à l’intérieur, mais une partie de moi était impatiente de découvrir ce monde que je pressentais mystérieux et plein de promesses.

En entrant dans le bar, l’odeur du bois brûlé et des bougies parfumées m’enveloppa comme une couverture. La musique pulsait à un rythme envoûtant, et les murmures des clients créaient une atmosphère à la fois intime et électrique. Mes yeux se posèrent immédiatement sur Aaron, qui se tenait derrière le bar, son regard concentré sur les clients, mais il me remarqua presque instantanément. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres, et mon cœur s'emballa à nouveau.

— Tu es à l’heure, dit-il, sa voix grave et hypnotique. Cela montre que tu es sérieuse à propos de ce travail.

Je hochai la tête, essayant de masquer l'anxiété qui me tenait.

— Prête à commencer ta première soirée ?

Je fis un pas en avant, une détermination nouvelle me poussant à m’affirmer.

— Oui, prête.

Il me fit signe de le suivre vers le bar. 

— Voici Scott, c’est lui qui va te former. Dit-il en montrant un grand blond du menton.

— Hey, moi c’est Scott ! me dit-il en me serrant la main.

— Salut, Lexie, dis-je timidement.

— Scott, occupe-toi d’elle et du bar. Il faut que je sorte un moment, j’ai du
travail, dit-il en montrant une mystérieuse enveloppe noire.

Sympa, mon premier jour et mon boss s’en va déjà... Mais bon, Scott semblait être un type sympathique, avec un large sourire et une attitude décontractée.

— Pas de souci, je vais la former, dit Scott en jetant un coup d'œil à l'enveloppe.

Il se pencha vers moi, un air complice sur le visage.

— Tu es prête pour la folie qui t’attend ici ? Ce bar n’est pas comme les autres.

Je pris une profonde inspiration, prête à affronter ce qui m'attendait.

— Oui, j’ai hâte de découvrir ce lieu.

Scott me guida derrière le bar, m’expliquant rapidement les différents cocktails et les préférences des clients réguliers. Chaque détail semblait important, et je faisais de mon mieux pour assimiler tout cela.

Soudain, la porte s'ouvrit, laissant entrer un groupe de clients.

Allez meuf, mets tes compétences en pratique et pète le feu !

Je pris une grande respiration, me préparant à plonger dans l’action. Scott s'éloigna légèrement, me laissant gérer la première commande seule. Je m’approchai du groupe, le sourire aux lèvres.

— Bonsoir ! Qu'est-ce que je peux vous servir ? demandai-je, essayant de cacher ma nervosité derrière un air confiant.

Le groupe était joyeux, riant et plaisantant. Un des hommes, avec des cheveux sombres et une barbe bien taillée, prit la parole.

— Je vais prendre un Old Fashioned, et mes amis ici veulent… ?

Ils se mirent à discuter entre eux, et je profitai de cette occasion pour réfléchir à ce que Scott m'avait appris. Les ingrédients pour un Old Fashioned étaient simples, mais la présentation était essentielle. Je pris rapidement les verres et les ingrédients, ne laissant rien au hasard.

Les autres commandes arrivèrent, et je me concentrai sur chaque détail, ajoutant des garnitures fraîches et versant les liquides avec précision. L'ambiance autour de moi était électrique, et je commençai à m'immerger dans le rythme.

Quand je servis le dernier verre, un sentiment d'accomplissement m'envahit. Le groupe s’enthousiasma en goûtant leurs boissons, et je ne pus m'empêcher de sourire en entendant leurs compliments.

— Pas mal, Lexie ! cria Scott depuis l’autre bout du bar, un regard fier sur son visage.

Au fur et à mesure que la soirée avançait, le bar se remplissait. Je commençai à m'habituer au bruit des conversations, à la musique, et aux rires qui fusaient. Chaque client était une nouvelle opportunité de briller, et j'étais déterminée à faire bonne impression.

— Une autre commande, Lexie ! s’écria Scott.

Tout à coup, la porte d’entrée claqua, attirant mon attention. Aaron entra, l'air sombre, sa présence imposante remplissant immédiatement la pièce. Son regard était dur, et je pouvais sentir une tension palpable dans l'air.

— On ferme tôt aujourd’hui, DEGAGEZ !! hurla-t-il, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre.

Le bar, qui était auparavant vibrant d'énergie, tomba dans un silence presque oppressant. Les clients échangèrent des regards confus, et certains commencèrent à se lever lentement, hésitant sur ce qui venait de se passer. Je me figeai sur place, ne sachant pas comment réagir.

— Putain… murmura-t-il. Alors c’est simple : soit vous dégagez dans les 10 secondes qui suivent, soit je vous explose le crâne.

La menace était claire, et un frisson d'angoisse me parcourut. Les clients, qui avaient d’abord paru déconcertés, comprirent rapidement qu’Aaron ne plaisantait pas. Ils se levèrent tous, certains avec un murmure de protestation, mais la plupart se hâtaient de sortir, terrifiés par l’intensité de son regard.

Je restai là, clouée au sol, tandis qu'Aaron s'avançait vers le bar, sa silhouette imposante occupant chaque centimètre de l’espace. Ses muscles se dessinaient sous sa chemise ajustée, et sa présence, à la fois séduisante et intimidante, me plongeait dans un mélange de fascination et de peur.

— Lexie, dit-il en me regardant, son ton soudain plus calme, comme si tout cela était normal, comme si c'était un jeu. Va fermer la porte à clé et range le bar, Scott, suis-moi.

Je verrouillai la porte, le bruit du verrou résonnant comme un gong dans le silence oppressant qui avait enveloppé le bar. Mon cœur battait à tout rompre, et une anxiété sourde s’installait en moi. 

Je rangeais le bar pendant que Scott et Aaron discutaient dans le bureau.
Soudain, j’entendis Scott élever la voix.

Mec… Le boss est hyper flippant, comment tu arrives à lui hausser le ton ?
Tu veux mourir ?!

— Mais ça va pas ?! Cria Scott.

— J’ai mené à bien ma mission, le reste je m’en fou, rétorqua Aaron d’un ton sec.

— On ne peut même pas t’emmener aux urgences comme ça, ils te poseront un tas de questions !

— C’est pas ma première blessure, ce ne sera pas la dernière donc ferme-la. Tu me donnes la migraine.

Je compris qu'Aaron était blessé, mais il semblait tellement implacable, comme s’il ne laissait jamais la peur l’atteindre. En entendant leurs échanges, une inquiétude grandissante me traversa l’esprit. Que signifiait cette mission pour qu'il revienne dans cet état ?

Ayant terminé de ranger, je m’avançai vers le bureau, curieuse et préoccupée.

— Avez-vous besoin de quelque chose ? demandai-je, tentant de cacher mon appréhension.

Aaron leva les yeux vers moi, son expression se durcissant.

— Putain… murmura-t-il, agacé.

Je déglutis, hésitant sous son regard perçant.

— Je… Je voulais juste savoir si tout allait bien, dis-je en apercevant une grosse tâche de sang au niveau de l’avant-bras d’Aaron.

Aaron ne répondit pas tout de suite, ses yeux se déplaçant lentement sur mon visage choqué. Scott, toujours inquiet, décida de parler.

— Il est blessé… Il a besoin de points de suture… Je manque de précision lorsque je le fais donc c’est « moche », dit-il en imitant les guillemets avec ses doigts.

— Je sais en faire, dis-je d’un ton ferme. J’ai eu des cours de soins de secours.

Aaron plissa les yeux, une lueur d’intérêt perçant à travers sa façade impassible.
— Tu es sûre de vouloir le faire ? Ça pourrait être… désagréable, dit-il, un sourire aux lèvres assez sadique. Et tutoie-moi.

J’inspirai profondément, déterminée à ne pas reculer devant la situation.
— Je suis sérieuse... Si
tu as besoin d’aide, je peux le faire.

Il se redressa légèrement, puis, après un instant d’hésitation, il acquiesça.
— Très bien, Lexie. Montre-moi ce que tu sais faire.

— Désinfecte avec de l’alcool, j’arrive avec la trousse de secours, dit Scott.

Je m’approchai de lui, le cœur battant à tout rompre. En m’approchant, je remarquai des détails que je n’avais pas remarqués auparavant : l’intensité de son regard, le léger tremblement de son bras, et cette aura de danger qui l’entourait.

Je déchirai un morceau de tissu propre que j'avais repéré sur son bureau et m'approchai prudemment de lui.

— Enlève ton haut, dis-je en essayant de garder un ton professionnel, même si mon cœur s’emballait.

Aaron ne broncha pas et, dans un mouvement fluide, il enleva son t-shirt, révélant une peau marquée par de nombreux tatouages mais surtout par la douleur. Le sang s’écoulait lentement de sa blessure, créant un contraste frappant avec sa peau. Mon regard fut attiré par un motif sinueux qui serpentait le long de son bras, un mélange de beauté et de menace qui semblait raconter une histoire.

Je me forçai à me concentrer sur la plaie même si le voir torse nu me rendait nerveuse ou excitée, je ne sais pas. Avec une précaution soigneuse, je nettoyai la blessure avec de l’alcool, ma main tremblant légèrement alors que je m'efforçais de garder mon calme.

 — Respire, princesse, dit-il.

Le mot "princesse" me fit relever la tête, et je réalisai à quel point j’étais trop proche de son visage. Prise de panique, je tentai de reculer, mais je faillis trébucher. Dans un geste rapide, Aaron me saisit par la taille et me tira à lui.

Je me retrouvai si près de lui que je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien. Son regard était ancré dans le mien, intensifiant la connexion entre nous. Mon cœur battait la chamade, à la fois enivrée par la proximité et nerveuse face à la force qui émanait de lui.

— Fais attention, dit-il, sa voix rauque empreinte de chaleur.

Je déglutis, incapable de détourner le regard. Il y avait quelque chose de dangereux dans cette situation, mais une part de moi était attirée par ce risque. Je réalisai que je me tenais à la croisée des chemins entre le désir et la peur.

— Je… je suis désolée, balbutiai-je, me rendant compte que ma voix était plus basse que prévu.

Aaron ne détournait pas son regard, son sourire persistant et sa main maintenant fermement posée sur ma taille. Les centimètres qui nous séparaient semblaient se réduire de plus en plus, la tension palpable entre nous intensifiant l'atmosphère déjà chargée. Mes pensées s'embrouillaient alors que je m'interrogeais sur ce qui allait se passer ensuite.

Soudain, il s'approcha encore, son souffle chaud caressant ma peau. La proximité était à la fois terrifiante et délicieusement excitante. Je pouvais presque sentir son cœur battre à un rythme effréné, tout comme le mien.

— Tu n’as pas à t’excuser, murmura-t-il près de mon oreille, sa voix rauque à un volume à peine audible. C'est moi qui devrais me contrôler.

À cet instant, tout semblait s'arrêter. Le monde extérieur disparaissait, ne laissant que nous deux, coincés dans ce moment suspendu. L'envie de franchir cette distance était irrésistible, mais une partie de moi hésitait, consciente des dangers potentiels.

— Aaron… dis-je, mais ma voix s’éteignit dans l'air épais entre nous.

Il inclina la tête, observant ma réaction avec une intensité déconcertante. J’avais l’impression que le temps s’étirait, chaque seconde se transformant en une éternité. Finalement, il brisa le silence, sa voix murmurant presque.

— Ne t’inquiète pas, je ne te ferai pas de ma…

— C’est bon ! Ca y est j’ai la trousse de secours ! Tu ne vas pas mourir, boss !! Hurla Scott en secouant une grande trousse rouge dans tous les sens, le bruit faisant écho dans le bureau.

Je me retirai brusquement de l'emprise d'Aaron, le cœur battant à tout rompre, et pris la trousse des mains de Scott, prête à m’atteler à la tâche des points de suture.

— D’accord, laisse-moi faire, dis-je, ma voix plus ferme maintenant, mais je pouvais sentir l’adrénaline encore pulser dans mes veines.

Aaron me fixa avec un mélange d'amusement et de défi, comme si la situation le divertissait. Je savais qu'il fallait agir rapidement. Je sortis les fournitures nécessaires de la trousse et m'assurai que tout était en ordre, mon esprit en guerre entre la nécessité d’être professionnelle et la tension palpable entre nous.

— Tu devrais te détendre un peu princesse, dit-il, son sourire taquin. C’est juste une petite blessure.

Je levai les yeux vers lui, à la fois agacée et inquiète. Pour lui, ce n'était qu'un détail, mais pour moi, c'était bien plus que ça. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à la violence qui avait conduit à cette blessure, et cela me terrifiait.

Je commençai à nettoyer la plaie avec précaution, évitant soigneusement de le regarder dans les yeux pour ne pas perdre ma concentration. Le silence dans la pièce était chargé d'une tension électrique, chaque mouvement que je faisais était à la fois essentiel et chargé d’une certaine intimité. Les gestes simples de désinfection et de couture prenaient une ampleur démesurée dans ce contexte.

— Tu sais, princesse, commença-t-il, ta douceur pourrait me rendre accro…

Je déglutis, me forçant à ignorer le frisson qui parcourut mon échine. Cette situation semblait amuser Aaron, mais pour moi, elle était bien plus complexe que je ne l'avais imaginé. Je me concentrai sur ma tâche, évitant de penser à la tension palpable entre nous.

— Rho, ça me dégoûte à chaque fois, je vais prendre l’air, lança Scott, feignant de faiblir. Il leva dramatiquement la main devant sa bouche avant de sortir du bureau en courant.

Nous voilà à nouveau seuls. L’atmosphère changea instantanément, et un silence lourd s’installa.

— Tu sembles nerveuse, remarqua Aaron, ses yeux scintillant de malice. Est-ce que je t'effraie ?

Surprise par son audace, je levai le regard vers lui.

— Pour info, c’est moi qui ai l’aiguille entre les mains…

Un sourire amusé étira ses lèvres, et il poursuivit sur un ton joueur.

— On pourrait essayer de faire d’autres choses avec cette aiguille, tu sais… Je sentis mon cœur s’emballer à cette insinuation. L'air était chargé de tension, et je tentai de maintenir ma concentration malgré le jeu dangereux qu'il semblait vouloir établir.

— Voilà, j’ai fini, dis-je en refermant la plaie. Il va falloir que tu la désinfectes tous les jours et que…

— Que TU la désinfectes tous les jours, tu voulais dire ? m'interrompit-il, un sourire provocateur sur les lèvres.

— Pardon ?

— Comme tu as pu le constater, je suis le blessé, et Scott est la mauviette. Il ne reste donc plus que toi pour t’en occuper, affirma-t-il avec un ton satisfait.

Je le regardai, mi-amusée, mi-agacée. Étais-je vraiment piégée dans ce rôle ? Mais en y réfléchissant, il n’y avait pas d’autre option.

— Très bien, mais tu dois suivre mes instructions, je ne veux pas que ça s'infecte, dis-je d’un ton sérieux, essayant de retrouver un semblant d’autorité.

Aaron inclina légèrement la tête, son regard perçant ne quittant pas le mien. Il avait ce petit sourire en coin qui me donnait des frissons.

— J'aime bien quand tu es autoritaire, princesse. Ça te va bien, murmura-t-il d’un ton taquin.

J'avalai difficilement ma salive, tentant de me concentrer sur mes tâches. Sa présence était étourdissante, et chaque mot qu'il prononçait semblait jouer avec mes nerfs. Je me sentais prise au piège entre l’excitation et la peur, mais je n’allais pas lui donner le plaisir de me voir déstabilisée.

— Puisque j’ai terminé, je peux rentrer ? demandai-je en détournant le regard.

— Scott ! s’exclama Aaron, sa voix résonnant comme un ordre. Scott apparut immédiatement dans l’encadrement de la porte.

— Oui, boss ? répondit-il, l'air préoccupé.

— Tu déposes Lexie chez elle, déclara Aaron, son ton ne laissant aucune place à la discussion.

Je le regardai, surprise par sa décision. Pourquoi diable voulait-il que Scott m'emmène ? Je me sentais parfaitement capable de rentrer seule. Pourtant, le regard d’Aaron était inébranlable, comme s’il savait que je n’aurais pas le choix.

— Bien sûr, je suis là pour ça, dit Scott en s’avançant, un léger sourire sur le visage, visiblement heureux d’avoir été impliqué dans une mission.

Une fois dehors, l'air frais de la nuit me frappa en plein visage. Scott marchait à mes côtés, essayant de briser la glace avec des petites blagues, mais mon esprit était toujours accaparé par ce que je venais de vivre. Aaron avait un pouvoir sur moi, et je ne savais pas si je devais en avoir peur ou en être excitée.

Appartement de Lexie, 2h40

Une fois rentrée chez moi, je m'effondrai sur le canapé. Je pris une profonde inspiration, essayant de chasser les images de son regard intense et de son torse nu. Au lieu de cela, je me concentrai sur le silence réconfortant de mon appartement, qui était en total contraste avec l'agitation du bar.

Soudain, un bruit sec me fit sursauter. Je me redressai, sur le qui-vive. Le son venait de la porte de mon appartement. Je restai figée un instant, le souffle court, avant de me lever lentement pour aller vérifier.

Je déverrouillai la porte avec précaution et l'ouvris, découvrant sur le sol un petit paquet, sans aucune étiquette ni adresse. Qui pouvait bien m’envoyer quelque chose à cette heure-ci ? Le cœur battant, je m'accroupis pour ramasser le paquet, avant de refermer rapidement la porte derrière moi.

Je posai l’objet sur la table, hésitant à l’ouvrir. Une sorte de prémonition me disait que ce paquet n'était pas là par hasard. Avec un soupir nerveux, je pris un couteau pour découper délicatement le ruban qui le fermait.

À l'intérieur se trouvait une simple enveloppe noire, sur laquelle mon nom était inscrit en lettres argentées. Je l’ouvris d’une main tremblante et en sortis un bout de papier plié.

Je dépliai lentement le papier, découvrant un message écrit en lettres fines et élégantes :

« Les apparences sont souvent trompeuses. Sois prudente. »

Mon cœur manqua un battement. Qui pouvait bien m’envoyer un message aussi cryptique ? Et surtout, comment cette personne savait-elle que j’étais ici, dans cet appartement ?

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