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YenilmezB
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Chapitre 7 : Froid et chaud.

Je descendis les escaliers pour rejoindre Scott, qui semblait inquiet de ne plus m'avoir à ses côtés. Dès qu'il me vit, son visage se détendit un peu, mais son regard perça à travers mon apparente fatigue.

— Tout va bien ? demanda-t-il, une pointe de sollicitude dans la voix.

Je hochai la tête, m'efforçant de lui offrir un sourire faible, et lui répondis que j'allais prendre une douche et me coucher.

Il tapota doucement ma tête avec la paume de sa main, un geste de réconfort que je ne pouvais ignorer. En retour, je lui offris un sourire léger et murmurai un "bonne nuit" avant de tourner les talons. Tandis que je montais les escaliers, je repensai à la scène qui venait de se passer avec Aaron. La tension restait suspendue dans l'air, mais j'essayai de me focaliser sur l'idée d'un repos bien mérité.

Scott, quant à lui, avait sa chambre au rez-de-chaussée, bien loin de l'étage où se trouvaient les nôtres.

La porte de la salle de bain était ouverte, ce qui rendait son emplacement facile à repérer. Je fis un détour par ma chambre pour attraper une serviette et mon shampooing avant de me diriger vers la douche. Une fois sous l'eau chaude, je sentis la tension s'échapper de mes muscles, laissant place à un soulagement bienvenu.

Mais les questions tournaient en boucle dans ma tête.

Pourquoi ce brusque changement de comportement chez Aaron ? Ce n'était pas comme si je l'avais forcé à m'embrasser. Il avait été tout aussi volontaire que moi. Qu'est-ce qui se serait passé si Scott n'était pas intervenu ? Aurions-nous été plus loin ou Aaron se serait-il arrêté avec ce regard distant et sombre ?

Je secouai la tête, essayant de me débarrasser de ces pensées. À quoi bon y réfléchir maintenant ? Tout ça n'avait plus d'importance.

Je sortis de la douche et croisai mon reflet dans le miroir. Je grimaçai légèrement.

— Qu'est-ce que tu peux être horrible, Lex...

Je m'enroulai dans une serviette et attrapai une autre pour mes cheveux. Alors que je terminais de me sécher, un cri résonna soudainement dans la maison :

— PUTAIN !

Mon cœur manqua un battement. Ce n'était autre qu'Aaron. J'essayai de calmer mes nerfs qui venaient d'être mis à rude épreuve. J'ouvris la porte de la salle de bain, juste au moment où celle de la chambre d'Aaron claquait en s'ouvrant. Il en sortit, une nouvelle bouteille de whisky à la main, déjà entamée. Nos regards se croisèrent.

Je sentis sa présence peser sur moi alors qu'il ne me quittait plus des yeux. Je roulai des yeux intérieurement.

Quoi ? C'est la première fois que tu vois quelqu'un sortir de la douche, bouffon ?

Il ouvrit la bouche, prêt à dire quelque chose, mais je détournai le regard, sans attendre qu'il parle, et retournai dans ma chambre en claquant la porte derrière moi.

Les minutes s'écoulèrent dans un silence tendu. Je n'entendais plus un mouvement de sa part. Puis, finalement, le silence fut rompu par ses pas lorsqu'il retourna dans sa chambre.

J'enfilai mon pyjama et me glissai sous les couvertures, épuisée. Il ne me fallut que quelques instants pour sombrer dans un sommeil lourd.

— Maman ?

Elle ne répond pas…

Maman était étendue sur le sol, une flaque de sang grandissant sous son corps immobile. Mes jambes tremblaient, mes mains devenaient moites, et le poids de la scène m'écrasait. Je n’arrivais plus à bouger, pétrifiée, incapable de comprendre comment une chose aussi horrible avait pu se produire. Ses yeux, autrefois si remplis de vie, étaient maintenant fixes, vides. Le monde autour de moi semblait flou, le bruit environnant n’était plus qu’un écho lointain.

Et puis, je vis papa. Il se tenait à quelques mètres, fixant le corps sans vie de maman avec une intensité glaciale. Entre ses doigts, un couteau encore tâché de sang. Ses mains tremblaient légèrement, mais son regard, lui, était impassible. Lentement, comme s’il sortait d’une transe, il leva la tête et tourna son visage vers moi. Nos yeux se croisèrent. Un frisson me parcourut.

Son expression me hantait. Ni remords, ni colère, juste un vide terrifiant. J'étais incapable de bouger, figée sous le poids de son regard.

Puis, soudain, tout devint noir.

Je me réveille en sursaut, haletante, mon cœur battant à tout rompre.

Alors que les souvenirs refaisaient surface, je me surpris à agripper mon drap, le cœur lourd. C’était de là que tout avait commencé. La raison pour laquelle ma vie avait basculé dans cette direction sombre et torturée. Je fermai les yeux, essayant de chasser cette image de mon esprit, mais elle restait ancrée, comme un fantôme du passé refusant de disparaître.

Le matin arriva, interrompant brutalement mes pensées tourmentées par la nuit. Scott toqua à la porte de ma chambre, son approche était hésitante.

— Je suis réveillée, dis-je d'une voix encore rauque de sommeil.

— Je peux entrer ? demanda-t-il timidement.

— Oui, entre.

Il franchit le seuil de la porte et écarquilla les yeux en me regardant.

Je dois avoir une tête affreuse…

— Tu n'as pas l'air d'avoir passé la meilleure nuit de ta vie, dit-il en s'approchant de mon lit.

Je laissai échapper un petit soupir et secouai la tête.

— Non, j'ai fait un cauchemar, dis-je en me levant pour chercher des vêtements.

— Tu veux en parler ? demanda-t-il, sa voix empreinte de sollicitude.

Je me détournai légèrement, évitant son regard.

— J'ai vu mes parents… dis-je, la voix plus faible, encore marquée par ce que j'avais vu en rêve.

— Ah… Si ça peut te soulager d'en parler, je suis une bonne oreille, dit-il doucement.

Je lui adressai un remerciement silencieux, puis me mis à fouiller dans mon placard. Mon pull vert, déposé sur une étagère plus haute, attira mon attention. Je me hissai sur la pointe des pieds, étirant mon corps pour l'atteindre. Cela souleva légèrement mon pyjama, dévoilant une partie de mon dos.

— Il est magnifique ! s'exclama soudain Scott avec émerveillement.

— Quoi ? dis-je confuse.

— Ton papillon ! Il est magnifique ! Est-ce que je… peux le voir de plus près ? J'adore les tatouages. J'en ai quelques-uns, mais pas autant qu'Aaron.

Aaron… Combien en a-t-il ?
Mais on s’en fou Lex !

— Il est horrible… murmurai-je.

Je sentais que si Scott voyait ce tatouage, il ne serait que dégoûté.

Tu vas le dégouter.

— Pas du tout ! répliqua-t-il avec enthousiasme.

— Juste trois secondes alors, dis-je en soupirant. Ensuite, on descend préparer le petit-déjeuner, d'accord ?

— Promis ! répondit-il en souriant, tel un enfant excité.

Je pris une profonde inspiration, lui tournai le dos et relevai doucement mon pyjama, dévoilant mon tatouage.

Un. Deux.

— Mais… Lexie… c'est…

Trois.

Je baissai rapidement mon haut, mettant fin à l'exposition.

— Je vais m'habiller, dis-je en souriant faussement. Tu peux m'attendre en bas ?

— Euh… oui… d'accord, dit-il, visiblement déconcerté.

Et voilà, tu l'avais dégouté… Bravo, Lex !

Tu es vraiment débile…

Je me change rapidement, enfile mon pull vert et un jean noir, puis me plante devant le miroir. Mon reflet me fait sursauter, et je comprends alors la réaction de Scott.

Je te pardonne, Scott.

Mes boucles sont en désordre, et les cernes sous mes yeux trahissent la nuit agitée que je viens de passer. Je passe mes doigts dans mes cheveux, tentant de redéfinir mes boucles, puis attrape ma trousse de maquillage.

Je camoufle mes cernes, ajoute un peu de couleur à mes joues pour retrouver un teint plus vif, et maquille légèrement mes yeux. 

Voilà, au moins, ils ne perdront pas l’appétit en me voyant ainsi ce matin.

Je quitte ma chambre et descends lentement les escaliers. À chaque marche, des rires montent jusqu’à mes oreilles, des gloussements familiers (de pétasse, tu peux le dire) qui me rappellent quelque chose d’inconfortable… Le Culte.

Je fronce les sourcils, accélérant le pas, et en atteignant le bas de l’escalier, je lance :

— BON…jour… dis-je, la voix brisée par la surprise.

Devant moi, la scène est presque irréelle. Cette même fille du Culte, celle qui m’avait déjà mise mal à l’aise, était là, assise sur les genoux d’Aaron, l’embrassant avec une telle ferveur qu’elle semblait lui dévorer les lèvres.

Aaron ne fit pas attention à mon entrée, trop occupé par cette étreinte charnelle. La colère et la confusion me submergèrent, et pendant une fraction de seconde, je me demandai si j’étais toujours dans un cauchemar.

— AHH, tu es enfin là ! s'exclama Scott presque en criant pour qu'Aaron l’entende.

Aaron leva les yeux vers moi sans vraiment me voir, trop absorbé par cette fille qui continuait à lui dévorer les lèvres avec une avidité presque troublante.

Scott m'attrape par les épaules, m’éloignant de cette scène digne d'un documentaire animalier.

— Pourquoi ? demandai-je, encore sous le choc de ce que je venais de voir.

— Pourquoi quoi ?

— Pourquoi elle... est là ? dis-je, ma voix hésitante trahissant mon trouble.

— Je ne sais pas, dit-il en haussant les épaules. Après t'avoir réveillée, je suis descendu et ils étaient déjà là, tous les deux.

— Je vois...

— C'est qu'un con... se murmura Scott. BON, reprit-il, qu'allons-nous manger ce matin ?

— Du pain grillé et des œufs ? proposai-je.

— Adjugé ! s'écria Scott en se dirigeant vers la cuisine, prêt à commencer la préparation.

Il m'invite à m'asseoir à la table pour l'observer. Je prends place, tentant de chasser de mon esprit l'image dérangeante d'Aaron en compagnie de cette fille. Le bruit de la poêle qui crépite et l’odeur du pain grillé commencent à remplir la cuisine, réveillant mon estomac qui se mit à gargouiller.

— Mais ça sent bon ici ! s'exclama une voix féminine.

— Installe-toi, lui lança Aaron.

Bien sûr, fais-la s'asseoir à côté de moi, très bonne idée, vraiment...

— Salut toi ! me dit-elle en se tournant vers moi. Tu dois être la petite amie de Scott ?

— NON ! s’écria-t-on tous en chœur.

— Hahaha. Moi, c'est Candy ! Et toi ? demanda-t-elle en étirant chaque mot, ce qui avait le don de m'agacer.

Candy... Je laissai échapper un léger rire, mais Scott me lança un regard désapprobateur, comme une mère qui rappelle son enfant à l'ordre.

— Lexie, dis-je pour clore la conversation.

Aaron s'installa à ma gauche tandis que Candy se retrouvait à ma droite. Je me sentais oppressée par la situation et décidai de me lever, mais Aaron m'agrippa la cuisse sous la table.

— Où vas-tu, princesse ? On n'a pas encore mangé, dit-il avec un sourire provocateur.

J'essayai de me dégager en attrapant son bras, mais il était trop fort pour moi.

— Je me sens oppressée par cette tension sexuelle entre vous deux, et puis ta Caaandy doit sûrement se sentir seule, dis-je en feignant l'innocente.

À mes mots, Aaron relâcha ma cuisse, me permettant de me déplacer pour m'asseoir en face de lui. Sans attendre, Candy sautille sur sa chaise pour se rapprocher d'Aaron.

— C'est prêt ! hurla Scott. Bon appétit !

— Tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ? me demanda Scott en croquant dans son pain grillé.

— Le bar ouvre à 18 heures aujourd'hui, lâcha Aaron sans me regarder.

— J'avais prévu d'aller au centre commercial pour acheter deux ou trois petites choses qui me manquent, répondis-je en ignorant la remarque d'Aaron.

— Ça te va si je t'accompagne ? J'ai moi aussi des courses à faire, dit Scott avec un sourire éclatant.

— Bien sûr, avec plaisir ! dis-je en lui rendant son sourire.

— Oh, Aaaaarooooon, on peut y aller avec eux ? Ça fait une éternité que je ne suis pas allée au centre commerciaaaaaal, dit Candy en exagérant chaque syllabe, ce qui me fit rouler des yeux intérieurement.

Aaron leva la tête pour me fixer droit dans les yeux, un regard perçant et insistant.

— Bien sûr, dit-il calmement, sans détourner son regard de moi.

Candy, excitée comme une puce, se mit à applaudir joyeusement comme un phoque en train de faire un numéro.

Super…

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