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YenilmezB
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Chapitre 8 : Quand tout bascule.

— Préparez-vous ladies, on sort dans 10 minutes, lâcha Aaron avant d'enfiler son manteau noir et de placer discrètement une arme à sa ceinture.

Je n'avais pas besoin de me préparer, alors je pris mon sac, enfilai mes chaussures et attendis à l'entrée. Aaron se dirigea vers la voiture, et je le rejoignis peu après, apercevant Scott marcher dans notre direction.
Devant la voiture, un silence s’installa. Nous attendions Candy.

— Putain, lâcha Aaron, visiblement agacé. Qu'est-ce qui lui prend autant de temps ?!
— Je ne vois pas ce qu'elle peut ajouter comme maquillage qu'elle n'a déjà…, marmonnai-je assez fort pour que les deux hommes m'entendent.

Scott réprima un rire en se pinçant les lèvres tandis qu’Aaron me lança un regard noir, auquel je répondis par un air faussement innocent.

— Voilààààààààà, hurla Candy, enfin prête, en courant vers nous.

L'odeur de son parfum me frappa immédiatement, trop fort, presque suffocant.
Aaron lança les clés à Scott.

— Tu conduis. Candy, tu montes devant et ouvre cette foutue fenêtre pendant tout le trajet, ordonna Aaron d'une voix tranchante.

Je soupirai en réalisant que je devrais m'asseoir à l'arrière avec lui.

Nous prenons place dans le large 4x4 d'Aaron, la tension palpable.
Le silence fut brièvement rompu par Candy qui gazouillait sur le trajet, mais je restai concentrée à regarder par la fenêtre. Aaron ne cessait de me lancer des regards, créant une ambiance électrique à l'arrière.

Après quelques minutes de trajet, Aaron finit par parler.

— Alors, prête pour cette session shopping, princesse ?

Je ne répondis pas.
Qu’il parle avec sa Candy s’il veut tellement causer…


Westfield, 14h00.

Arrivés au centre commercial de Westfield, Scott gara la voiture et nous descendîmes tous. Candy, fidèle à elle-même, suppliait Aaron de l'accompagner dans différents magasins, mais celui-ci refusait catégoriquement chaque demande. Pendant qu'ils se chamaillaient, je repérai un magasin de fournitures d’art. Je réalise que j'avais oublié mon bloc et mes crayons chez moi, et je décide donc de les acheter ici.

— Je vais faire un tour dans ce magasin, dis-je à Scott.
— D'accord, j'ai deux ou trois trucs à prendre un peu plus loin. On se tient au courant ! répondit-il, avant de s'éloigner.

Je m'engouffrai dans la boutique, attrapant rapidement ce dont j’avais besoin pour dessiner et occuper mon esprit. Quand je ressortis, Aaron et Candy m’attendaient toujours, comme des ombres. Scott, de son côté, revenait vers nous. Nous reprîmes la marche ensemble, jusqu'à ce que mon attention soit attirée par une magnifique bijouterie.

— Regarde Scott, ce collier rouge est splendide ! m’exclamai-je en pointant du doigt un collier dans la vitrine.
— Il t’irait à merveille ! confirma Scott, admirant tour à tour mon cou et le bijou.
— Non, lâcha Aaron d’un ton sec.

Scott, visiblement surpris, demanda :
— Pourquoi pas ?
— Parce que sa couleur n’est pas le rouge. Sa couleur, c’est le vert, dit Aaron, son regard capturant le mien. La renaissance... elle est 
verte, comme ses yeux.

Je suis... vert ?

— Ah ouais ! rétorqua Scott, impressionné. Et moi, je suis quelle couleur ? demanda-t-il en sautillant presque.
— Je ne sais pas, répondit Aaron avec désinvolture.
— Allons, dis-le ! C’est quoi ma couleur ?
— Brun.
— Ah ? Pourquoi ? Ça signifie quoi ?
— Que tu me fais chier, conclut Aaron.

Fatiguée par leurs enfantillages, je décidai de sortir prendre l'air à l'extérieur du centre commercial, espérant un peu de calme loin de leur dynamique étrange.

 Une fois dehors, Aaron allume une cigarette, prenant une profonde bouffée tout en scrutant l'horizon. Je ressens un léger soulagement en m'éloignant de l'atmosphère étouffante du centre commercial. C'est alors que j'entends des notes de musique flotter dans l'air, captant immédiatement mon attention. Mes yeux se mettent à chercher l'origine de cette mélodie, et soudain, j’aperçois Harry.

Je m'avance vers lui, un grand sourire aux lèvres.

— Salut ! dis-je, ravie de le retrouver.

— Hey ! s'exclame-t-il en m'enlaçant chaleureusement. Je t'attendais, mais tu ne m'as jamais rappelé.

Un léger embarras m'envahit, et je me souviens soudain que j'avais effectivement pris son numéro, mais jamais pris le temps de le contacter.

— Désolée, j'ai été un peu prise par pas mal de trucs… dis-je, tout en cherchant à m'excuser.

Il hausse les épaules, un sourire malicieux aux lèvres.

— Pas de souci ! Mais tu te rattraperas si tu chantes avec nous, comme la dernière fois ! Il se penche légèrement sur le côté, son regard fixant quelque chose derrière moi. Ce sont tes potes, là-bas ? Ces deux types qui me lancent des regards meurtriers ?

Je me retourne et constate qu’Aaron et Scott sont plantés non loin de là, leurs regards rivés sur Harry. On aurait dit que, si Aaron donnait le feu vert, Scott foncerait sur lui sans hésiter.

Mais aujourd'hui, je veux provoquer Aaron, le pousser à bout. Je veux qu'il me voie prendre du plaisir à chanter sans qu'il en soit le centre.

Je me tourne vers Harry, faisant mine de ne rien remarquer.

— Bien sûr ! On chante quoi ?

— Die with a Smile, ça te va ?

— Parfait, répondis-je en prenant place derrière le micro, prête à plonger dans la chanson.

Le batteur tape deux coups pour donner le rythme, et la mélodie commence à envahir l’espace.

Je m’immerge immédiatement dans la chanson, ma voix s’élevant pour accompagner les notes. La foule semble réceptive, et même Harry me sourit chaleureusement. Pendant un instant, je m’oublie complètement dans la musique, profitant de ce moment de liberté. Je peux sentir les regards de Scott et Aaron sur moi, mais je ne me laisse pas distraire. La scène est à moi, pour l’instant.

Le morceau s’achève, les applaudissements retentissent, et Harry m’enlace avec enthousiasme.

— C'était incroyable ! On devrait vraiment faire ça plus souvent, me dit-il en riant.

Je lui rends son sourire, avant de jeter un coup d'œil rapide vers Aaron. Il n'a pas bougé d'un centimètre, mais la tension dans ses traits est palpable. Scott, quant à lui, semble légèrement déstabilisé.

— Merci Harry, c’était génial. Mais je crois que mes amis m'attendent, dis-je doucement, sentant que la situation risquait de devenir inconfortable.

Harry me fait un clin d'œil.

— Tu sais où me trouver. Ne deviens pas une étrangère.

Je lui adresse un dernier sourire avant de tourner les talons, prête à rejoindre Aaron et Scott. Mais soudain, une main se referme fermement autour de mon bras. Sur le coup, je lève les yeux et tombe sur Aaron, son expression sombre. Son poing est déjà prêt à frapper, dirigé droit vers Harry, mais Scott intervient juste à temps, saisissant son bras pour l'empêcher.

— Qu'est-ce que tu fais ?! lâchai-je en serrant les dents, essayant de me libérer de son emprise.

— Il est temps de rentrer, princesse, grogna Aaron, son ton glacial.

Je tente de me dégager, furieuse.

— Je t’ai dit de me lâcher ! ordonnai-je avec fermeté.

Aaron se penche alors vers moi, rapprochant ses lèvres de mon oreille, son souffle brûlant contre ma peau.

— Voilà comment ça va se passer, chuchota-t-il avec une voix menaçante. Soit tu viens calmement avec nous, et je vais essayer d’oublier ce que je viens de voir, soit… — Il se rapproche encore, si près que je pouvais presque sentir la rage vibrer dans son corps. — Soit je lui explose la tête ici, devant tout le monde.

Un frisson d’horreur me traverse. Je déglutis difficilement.

— Hé, gars, tu n’as pas compris qu’elle voulait que tu la lâches ? s'interposa Harry, tentant de s’approcher davantage.

Avant que je puisse réagir, Aaron fait un pas en avant et lui colle un coup de poing en pleine figure. Harry tombe à terre sous l’impact, mais Aaron ne s’arrête pas là. Il se met à califourchon sur lui et commence à le rouer de coups.

Paniquée, je cours vers eux et agrippe le bras d’Aaron, retenant son poing en plein vol. Il s’arrête brusquement, son regard perçant plongeant dans le mien. Je reconnais immédiatement cette lueur dans ses yeux… c’était le même Aaron que celui du Culte, violent et incontrôlable.

— On rentre, d’accord ? On rentre, mais, s’il te plaît, arrête… lâche-le… implorai-je, désespérée.

Sans un mot, Aaron se relève, laissant Harry ensanglanté au sol. Il me saisit par le poignet et me traîne jusqu’à la voiture. Mon souffle s'accélère, menaçant de déclencher une crise d’asthme, mais je me concentre pour garder le contrôle.

Je m’installe du côté passager, tandis qu’Aaron démarre en trombe, sans attendre Scott ni Candy qui approchent au loin. Le silence dans la voiture est lourd, oppressant, tandis que les événements de la journée défilent dans ma tête.

L’atmosphère dans la voiture devient de plus en plus lourde à chaque seconde. Je fixe la route devant moi, essayant de calmer mon souffle, mais la colère d’Aaron est palpable, comme un orage imminent. Ses mains agrippent fermement le volant, ses jointures blanchies par la pression. Le silence devient presque insupportable, et je me force à parler.

— Ce n’était pas nécessaire, lâchai-je, d’une voix plus faible que je ne l’aurais voulu.

Aaron tourne légèrement la tête vers moi, ses yeux sombres mais dénués de toute culpabilité.

— Je te parle ! m'exclamai-je, cette fois plus fort, ma frustration grandissant.

D'un geste brusque, il tourna le volant et quitta la route principale pour s'enfoncer dans une forêt dense. Le paysage changea rapidement, mais mon angoisse monta d’un cran.

— Où est-ce que tu m'emmènes ? Tu vas finir par me répondre, oui ou non ?!

Soudain, il freina violemment, la voiture s'immobilisant dans un craquement sec. Le choc me fit heurter la vitre, et avant même que je ne réalise ce qui se passait, Aaron verrouilla les portes d’un coup.

— Je veux descendre. Aaron, à quoi tu joues ?! criai-je en m'efforçant de garder mon calme malgré la panique qui montait en moi.

— Fais chier ! Toi, à quoi tu joues ?! hurla-t-il, sa voix remplie de colère. A quoi tu joues, putain ?!

Sa rage soudaine me fit perdre le peu de confiance que j'avais.

— Qu'est-ce que tu racontes ?! Je n'ai fait que chanter une putain de chanson, Aaron ! Rien de plus !

— La chanson, je m’en bats les couilles ! rugit-il, sa voix grondant comme un orage. Ce n'est pas ça putain !

— Alors de quoi tu parles ?! insistai-je, désemparée.

— Qui est ce fils de pute ?!

Hein ?

Ses yeux, d'un bleu glacial, semblaient percer mon âme, remplis d'une jalousie que je ne comprenais pas.

— Harry ?! demandai-je, complètement perdue par la tournure de la conversation.

— Ah ! Donc il s’appelle Harry ! rugit-il, comme si le simple fait de connaître son nom amplifiait sa rage.

— Tu as littéralement pété un câble juste parce que je connaissais un musicien ?! Tu te fous de moi, c'est ça ?

Aaron ne répondit pas tout de suite. Il ouvrit la portière d’un geste brusque et descendit de la voiture pour allumer une cigarette, comme si cette conversation ne valait même pas son attention.

— Non mais sérieusement, c'est vraiment le moment pour ça ?! hurlai-je en sortant à mon tour, le rejoignant d'un pas rapide.

Je me postai devant lui, bloquant son chemin.

— Je t’ai posé une question, Aaron ! Tu t'es énervé juste parce que je le connais ?

Il tira sur sa cigarette, exhalant la fumée avant de s'approcher de moi, son expression toujours aussi dure.

— Mais tu piges rien, toi… Ce n'est pas le fait que tu le connaisses ou pas, rétorqua-t-il, un brin exaspéré. Bien sûr que tu connais des gens, mais lui… il t'a enlacée. Personne ne te touche comme ça. Pas devant moi.

— Quoi ? C'est vraiment ça qui t’énerve ? Le fait qu'il m'ait juste pris dans ses bras ?! répétai-je, incrédule.

Aaron fit un pas de plus, son regard plongé dans le mien, plus intense que jamais.

— Ce n'est pas juste ça, Lexie. C'est le fait que quelqu'un d'autre puisse se sentir aussi proche de toi. Ça me rend dingue, avoua-t-il enfin, sa voix basse et teintée d’une sincérité qui me laissa sans voix.

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