Lorsqu’il voit la valeur de la pierre précieuse, Aeli sent son coeur s’emballer. Sa main s’arrête devant la première option. Avec 100 pièces d’or, si le coût de la vie est le même que chez lui, il pourrait vivre confortablement durant ses recherches des trésors de la Tour, pour ensuite sortir et ne plus se soucier de rien. Il rembourserait tout le monde et ne devrait plus rien à quiconque. S’il est chanceux, il pourrait même vivre comme les nobles qui profitent constamment des périples de leurs propres ancêtres dans la Tour. Il n’en est pas à penser à ce que serait sa vie de famille, à ses potentiels enfants qui n’auraient pas à galérer comme lui, mais n’en est pas loin.

Ses pensées défilent à une telle vitesse qu’il sent poindre une migraine.

Respire.

Il se force à réfléchir de manière pragmatique : il ne verrait la couleur des pièces que s’il trouve un des marchands mentionnés. S’il ne se fait pas piller entre temps. Tout peut arriver.

D’un autre côté, l’idée d’avoir accès à un pouvoir secret… Plus il se montre puissant, moins il aurait de mauvaises surprises de la part de ses congénères et tout ce que la Tour lui envoie à la figure. Il pourrait trouver ce sentiment de sécurité qu’il a tant besoin, maintenant qu’il a les deux pieds dans l’inconnu. Regretterait-il d’avoir laissé passer cette opportunité ? Après tout, il a choisi de devenir un mage pour être fort et suffisamment impressionnant pour qu’on lui foute la paix dans sa quête.

Sa migraine se transforme en frustration. Grommelant dans sa barde, il décide de jouer le tout pour le tout : ses doigts s’arrêtent sur la deuxième option. Il n’a qu’à formuler sa pensée pour que le livre apparaisse entre ses mains.

Il va trouver une solution pour ses problèmes d’argent, en temps et en heure, se convainc-t-il.

L’objet est… poussiéreux. Loin de ce qu’il s’attend d’un livre puissant, le tome du Secret d’Itheas ressemble au peu de livres qu’il a pu avoir ente les mains. Épais, lourd, et absolument incompréhensible. Un seul coup d’oeil à l’intérieur fait ressurgir sa frustration : il ne peut pas du tout lire la langue dans laquelle est écrit l’ouvrage. Il ne la reconnaît même pas !

→ Tome du Secret d’Itheas ←

Son étude permet d’apprendre un sort caché de la montagne de feu d’Itheas.

Aeli lève les yeux au ciel, dévisageant un point invisible, l’air de dire : Rien de plus ? Vraiment ? Sa plainte reste sans réponse. Poussant un soupir, il fait disparaître d’une pensée le livre, qui retourne avec le reste de ses maigres possessions. Ce mystère va se résoudre éventuellement, il le sait. Mais il regrette déjà les 100 pièces d’or perdues.

Il ne peut cependant pas être totalement démuni ; du peu qu’il sait de la Tour, celle-ci ne laisse pas ses nouveaux aventuriers sans moyen de se défendre. Il a le couteau qui vient avec son choix de classe, mais ce n’est pas possible que ce soit tout.

À nouveau, le jeune homme n’a qu’à formuler sa pensée pour qu’une fenêtre apparaisse devant lui.

COMPÉTENCES

→ Arc fulgurant (niveau 1) ←

Pouvoir actif

Tire un éclair qui rebondit jusqu’à 2 cibles proches, infligeant des dégâts électriques.

Temps de repos : 2 minutes

Un picotement agréable lui parcourt l’échine. Sans pouvoir s’en empêcher, il active, d’une poussée de son esprit, ce nouveau pouvoir. Il n’a rien pour comparer, dans son monde vide de magie, ainsi ne sut-il pas réfréner un sentiment euphorique de monter en lui alors qu’il observe les éclats bleutés danser entre ses doigts. Aucune cible n’est à sa portée, à sa grande déception. De toute manière, le temps de repos de deux minutes l’en dissuade. Il se sentirait vraiment con si un danger se manifeste dans les deux prochaines minutes.

Reprenant le contrôle de sa respiration, il annule l’activation de son nouveau pouvoir. La sensation disparaît et laisse un étrange vide, qu’il préfère mettre de côté dans son esprit. Une nouvelle question s’impose, alors que son regard se porte au loin devant lui.

Du peu qu’il a pu se renseigner sur le premier étage de la Tour, le seul village dans les parages est sa prochaine destination, situé au pied de l’immense volcan endormi qu’il peut voir d’ici, puisque le passage au second étage s’y trouve. Il n’est pas sûr où, exactement, mais il pourrait se renseigner une fois sur place.

L’idée de rencontrer des résidents de la Tour lui donne une drôle appréhension. Toutes les personnes qui ne parcourent pas les étages à la recherche des richesses cachées de la Tour sont d’anciens aventuriers, comme lui, qui ont décidé de ne pas revenir dans leur monde. Cette décision est tout à fait grotesque aux yeux d’Aelis. Certes, la Tour donne de grands pouvoirs entre ses murs invisibles, mais qui voudrait être constamment soumis à son jugement… et avoir le danger permanent d’une attaque de monstres et autres créatures invraisemblables qui flotte au dessus de sa tête constamment ? Le monde extérieur, son monde, est… normal. Mais normal est bien. Normal veut dire vivre, et non pas seulement survivre. Enfin… Dans la plupart des cas, pense le jeune homme, amer.

Bref, le village.

Il sait où aller, puisque celui-ci devait se trouver au pied du volcan, tout droit. Cependant, le calme de la vallée lui donne une autre envie… Il pourrait aussi faire un détour pour explorer les lieux. Mais quelle est l’expression, déjà ?

Peut-être n’est-ce que le calme avant la tempête ?

→ Quelle direction prendre ? ←

1. En direction du village, en traversant la vallée.

2. Faire un détour par la rivière et la forêt.