Note de l’autrice :

Bonjour, cher-es lecteur-ices :D Déjà, merci de suivre assidûment cette petite aventure et de tester avec moi ce nouveau format ! Je voulais prendre le temps de vous notifier un petit changement dans la narration : en effet, j’ai voulu tester la narration au présent (parce que pourquoi pas, ça me sort de ma zone de confort), malheureusement, c’est devenu un frein plus qu’autre chose. Pour éviter de trop nombreuses maladresses, j’ai donc décidé de revenir au passé simple, mon temps de prédilection. Mille excuses pour les inconvénients, je ferai les modifications dans les chapitres précédents dès que possible !

——

L’air était tellement bon qu’Aeli envisagea d’aller fouiner du côté de la magnifique forêt à sa gauche, dont les hauts arbres pouvaient être aperçus de sa position. Mais s’éloigner encore plus de toute civilisation et retarder son arrivée au village eurent raison de sa curiosité. Rat des villes, il n’avait jamais tenté de dormir à la belle étoile, dans la nature, et ce n’était peut-être pas la meilleure des idées de tenter le destin alors qu’il était aussi démuni.

Rapidement, son pas se fit entraînant, alors qu’il empruntait la vallée. Celle-ci formait un creux, pour remonter doucement plus loin, vers la montagne de feu endormie et le village. S’il ne traînait pas trop en route, il y serait largement avant la nuit, il aurait même le temps de fouiner dans le village pour trouver une piste sur le passage au second étage.

La position du soleil était la même que dans le monde extérieur, ainsi jugea-t-il qu’un letha* était passé depuis qu’il s’était approché des grandes portes de la Tour. C’était un des éléments que la Tour n’avait pas changés. La raison restait inconnue, la spéculation la plus populaire était que cette configuration ne ne déstabiliserait pas trop les voyageurs. Aeli trouvait cette explication un peu fumeuse, comme toutes les légendes et tous les racontars autour de la Tour. Qui pouvait vraiment prétendre comprendre les motivations de ce mastodonte, après des siècles d’occupation sans voir ne serait-ce qu’une ombre de ce qui tenait réellement les ficelles des lieux ?

Tout à ses réflexions, Aeli n’avait pas remarqué le léger mouvement sous ses bottes. Ce ne fut que lorsqu’une motte de terre se souleva à deux mètres de lui qu’il sortit de ses pensées. Pendant un instant, il avait oublié où il se trouvait, happé par le calme des lieux et le beau temps.

Voyant la terre se soulever, il recula sans regarder où il mettait les pieds. Il lui fut donc impossible de parer l’aiguillon qui sortit violemment du sol sous une de ses bottes, alors qu’une nouvelle motte de terre se soulevait sous lui. L’appendice traversa la semelle, ralenti par celle-ci, mais lui pénétrant la plante du pied d’au moins deux centimètres, le faisant glapir de douleur et de surprise.

Claudiquant pour échapper à ce qui se trouvait sous la terre, il hésita un instant entre la lame à sa ceinture et le pouvoir qui dansait entre ses doigts, juste assez pour voir la créature sortir du sol. Elle ressemblait à une très grosse taupe, avec une colonne vertébrale parcourue de formations osseuses très pointues.

Alors qu’il fixait l’horreur avec de grands yeux, une fenêtre apparut à la périphérie de sa vision :

→ Sape-terre ←

→ Nouvelle compétence : Perception (niveau 1) ←

Permet d’identifier des objets et des êtres vivants.

La qualité et la quantité d’informations dépendent du niveau de la compétence.

Aeli ne s’y attarda pas pour l’instant, décidant d’utiliser les grands moyens pour se débarrasser de la nuisance. Des étincelles dansèrent entre ses doigts, lui faisant oublier la douleur de son pied meurtri. Il n’eut qu’à tendre la main en direction du sape-terre, qui se contentait de lui cracher dessus, et les éclairs jaillirent.

— Ow… marmonna le jeune homme en voyant la créature tomber raide morte.

→ Niveau 2 atteint ←

→ Que voulez-vous améliorer ? ←

Se rappelant qu’il y avait deux créatures, au moins, sous la terre, Aeli balaya les messages en pensée et chercha le deuxième sape-terre du regard. Mais la terre resta immobile. Il avait dû fuir après la mort de son compagnon.

— Dommage, grimaça-t-il un sourire, à la fois ennuyé par la douleur dans son pied et sous adrénaline.

Cette première rencontre lui avait permis de développer un nouveau pouvoir de perception, qui n’était pas très utile pour l’instant puisqu’il ne pouvait que savoir le nom des choses qu’il balayait du regard, mais aussi un nouveau pas en direction de son objectif : devenir plus fort et trouver un maximum de richesses cachées dans les tréfonds de cette Tour.

Il allait porter son attention sur cette question d’amélioration, mais on ne lui en laissa pas le temps. De grands éclats le firent sursauter. D’entre les arbres émergea soudainement une charrette, tirée par deux cheveux, l’écume aux lèvres. Aeli n’eut pas le loisir de bien distinguer les silhouettes sur la charrette mise à mal, celle-ci se renversant alors dans un grand fracas.

Ce qu’il ne voyait pas, aussi, c’était ce qui pouvait bien avoir causé cette commotion. La question se posa alors : devait-il intervenir et les aider ?

Que devrait-il faire ?

1. Aider les voyageurs ?

2. Ou bien continuer sa route vers le village ?

*Période de cinq heures, traditionnellement pour les pauses dédiées aux prières et rituels. Un cycle complet (jour-nuit) compte six lethas (30 heures).