La lune continua d'effectuer son travail progressivement.
Se tenant à lui comme si sa vie en dépendait, le châtain força le corps de sa connaissance à se mouvoir là où il le désirait. La gifle si bien portée envers la boule de poil l'esclaffa au fur et à mesure qu'il en parla. La façon dont les mots sortaient de sa bouche ne fit cependant pas sourciller le blond, encore bloqué par l'accolade soudaine du gris.
Une accolade pleine de douceur.
Sur le parvis de l'université, alors qu'il se concentra sur l'itinéraire de son appartement, le noiraud sentit la présence du décoloré, les fesses encore sur le sol. Une risette moqueuse s'effaça cependant rapidement de son visage en constatant la marque rouge vif sur le faciès de Jimin, encore abasourdi par l'action du plus jeune.
Un râle de colère s'échappa de la bouche de celui-ci, ne comprenant pas pourquoi le cendré n'avait pas pu anticiper son mouvement. Une anticipation qui aurait été capable de déclencher chez le brun, une envie folle de le massacrer avec un joli sourire.
Le coin de la lèvre toujours en sang, il passa une main rapide dessus...
Remarquant Yoongi tout proche de lui, le braquant du regard.
Tel un automatisme, il releva le décoloré sans prononcer le moindre mot. Les fesses ressentant toujours la présence du sol sur elles, leur propriétaire s'entêta à enlever toute trace de poussière sur le vêtement marron les recouvrant doublement. Un énième pas réduisit la distance qui l'éloignait, la lucarne fixée sur celui-ci.
Le vent, mécontent de son mutisme, se dépêcha de souffler si fort, que même quelques sacs de courses eurent le temps de partir au loin. Pendant que son ami le remercia pour son action tout en lui demandant la raison de sa présence ici, le noiraud, surpris par l'odeur forte du sang, s'empressa de sortir une plaquette face la venue de ses tourments.
La fine boîte métallique se faisait attendre. La détresse du jeune vampire paraissant s'intensifier de minute en minute semblait, quant à elle, se faire dévorer par l'œillade dévastatrice de la boule de poil.
Ne laissant pas la pilule sanguine profiter du toucher du noir de jais, le gris avança le buste de son aîné en le regardant droit dans les yeux.
La lueur qui s'était logée dans son regard ne paraissait visiblement pas prête à céder sa place. Sa voix baissa de quelques octaves, son doux toucher laissa place à un toucher rugueux, dont seuls les diablotins auraient envie de s'y frotter.
– Jimin ? Qu'est-ce que...
– Ne t'avise plus jamais de vouloir consommer ça... Je t'attends.
Un frisson de peur parcourut l'échine de Yoongi.
Il ne le reconnaissait pas...
L'attendre ? Pourquoi ? Il se décida sans vraiment avoir le choix à confronter la lucarne de son ami aux cheveux gris. La manière dont ses paupières étaient placées de façon à traduire une sorte de domination face à sa personne lui donna la chair de poule. Une frayeur que sa conscience se contenta de garder pour elle, la mine inquiète de son propriétaire désirant rester sur son visage.
Seulement, au moment où il allait le repousser, un murmure s'aventura dans sa pensée. Ses joues se colorèrent. Il porta une main à ses lèvres, comprenant rapidement le sens de cette phrase déplacée. La lucarne voyagea de part et d'autre sur le coin rougi et les yeux emplis de sensualité du gris, puis...
Le mordit sans prendre aucune précaution.
Le sang s'écoula lentement dans sa gorge sèche. Il prit appui sur les épaules de la boule de poil qui avait l'air d'être ailleurs. La douceur de sa propre accolade avec le blond le fit rougir. Il était si... Celle-ci se morfondant étroitement avec ce petit sourire gêné alors que son camarade de classe lui avait balancé quelque chose de très cru sur sa personne. Une menace dont les oreilles en avaient su trouver les éloges.
Il était si...
Les bras de Yoongi encerclèrent sa taille, faisant s'échapper un hoquet de surprise.
Une petite tape sur le dos l'indiqua sur son état de santé. Ne souhaitant pas laisser son esprit vagabonder sur ses récentes scènes avec le blond, il se concentra sur l'écoulement de son propre sang dans la gorge du noiraud.
D'abord vile, la langue s'empressa tour à tour d'essuyer le moindre globule rouge désirant s'exposer à la vue de tous. Des chatouilles ne le faisant cependant pas rire, un picotement à l'endroit où le plus vieux était en train de le mordre se précipita à lui faire ressentir, encore une fois, son toucher sur la joue de son voisin de table.
Il était si...
Une voluptueuse caresse dont lui seul semblait en apprécier les bienfaits.
Sa joue si blanche, ses cheveux si brillants lui donnèrent l'impression de se soumettre à quelque chose de plus grand.
Et, tandis que le noiraud avait fini de se remplir la pense, une lucarne en amande vint se poser sur lui, telle une invitation à répéter son geste.
- Jimin ? Hé oh, Jimin ?
Une petite secousse de la part de Yoongi le fit revenir sur Terre. Il s'excusa par avance de sa morsure et du fait qu'il ne possédait pas de pansement pour la recouvrir. Amusé, la boule de poil le rassura en disant que de toute façon, il allait rentrer chez lui. Chose que les deux amis firent afin d'être protégés par le vent puissant de l'automne mécontent.
– Mais dis-moi Hyung, tu fais quoi ici ?
– Ah, je devais parler à un prof, mais plus important... C'était quoi ça ?
– Je ne pourrai pas te l'expliquer...
Un point inconnu dansant à la vue des mirettes de Jimin, le noiraud secoua la main pour recevoir une explication de sa part. Trop absorbé par son occupation, la boule de poil ne remarqua pas son corps quitter le parvis de son université, les travailleurs de la nuit se rapprochant d'eux.
À peine arrivés devant l'arrêt de bus de la gare que le gris reprit ses esprits, le ton de voix de Yoongi entrant en écho avec la voix du brun.
– Ah tiens, tu devrais dire à Jungkook de se tenir. J'étais en train de parler avec Kim quand tout à coup, il m'a giflé !
– Malheureusement, ça ne m'étonne plus... Il a giflé pas mal de personnes ces derniers temps.
– Il est complètement taré ce type ! Gifler des gens sans rai--
La douceur teinta de nouveau ses joues.
– Enfin bon... Tu viens ? Hyung doit sûrement m'attendre.
Ils actionnèrent à nouveau leurs jambes.
Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir traversé le trottoir faisant face au boulevard du centre-ville, les deux étudiants accélèrent le pas pour ne pas être contraint de constater la fermeture de leur boulangerie habituelle. Le plus jeune n'avait envie de rien. Le plus vieux, après avoir consommé du liquide rouge, avait besoin de quelque chose de sucré.
– Et du coup, tu prends quoi Hyung ?
– Un melon pan, j'en rêve depuis mon dernier cours.
Une longueur plus tard, ils arrivèrent devant la maison du pain. Jimin attendit Yoongi devant l'entrée. Les gens se pressant d'y rentrer l'avaient coupé dans son habitude à renifler la bonne odeur des pâtisseries présentes dans la boutique.
Il aperçut certains de ses camarades en ressortir avec un sac contenant de quoi nourrir tout un régiment. Riant doucement, il colla son front à la vitre pour voir l'avancée de son Hyung aux cheveux noirs.
Le dos faisant face à la boulangère, il passa une main sur son cou et tenta de faire le tri dans ses récentes scènes. Il se demanda en quoi l'intervention du blond sur son bandage pourrait-elle être si importante pour son esprit. Les ongles désirant se planter à l'endroit où son colocataire avait fini par céder à ses pulsions, le souffle s'écrasant sur l'estafilade visible par tous, le regard empli de retenue...
Une retenue que la boule de poil ne comprenait pas.
Cette retenue, si grande et pourtant si insignifiante, le fit rougir.
Tant qu'elle le faisait trembler.
Pourquoi... ?
– C'est bon Chim, on y va ?
– Hm.
Une petite réponse résonna des cordes vocales du dit Chim, encore perdu dans ses pensées. Grignotant tranquillement son pan, le noir de jais ne fit aucune tentative pour ramener son ami sur pied. Quelques minutes suffirent aux deux jeunes hommes à se rendre devant leur point de séparation habituel, un croisement auquel seuls les choix de se rendre à la gare ou bien à la périphérie de la capitale étaient possibles.
Seule une montée était dissuasive.
– Avant que tu ne partes... Je te prie de m'excuser pour la gifle de Kook et surtout, pour la morsure. Je pense que...
– ... Ce n'est pas à toi de le faire. La morsure ? Pas grave. Mais la gifle ? Hyung, je ne sais pas ce qui te lie avec Jungkook, mais tu devrais t'en défaire.
Le silence de Yoongi face à sa propre réplique lui fit avoir, sans crier gare, une nausée souhaitant recouvrir tout le quartier l'environnant. Il s'empressa de saluer son Hyung qui, alors que le pan était soigneusement rangé dans son sac...
Avait envie de s'échapper de sa cage.
Le trafic routier avait allongé le temps de trajet de la boule de poil. Les bus ne souhaitant pas s'arrêter malgré la demande des passagers ainsi que les voitures qui s'étaient vues à l'arrêt sous un immense tonnerre n'avaient pas permis à la nausée de s'épanouir.
Elle avait décidément bien envie de couvrir de honte celui qui l'abritait de cette pluie torrentielle. Alors que la boule de poil arriva à petites foulées devant son immeuble, un énième coup de foudre exprima sa colère sous les habitants du quartier. Quelques fruits roulant de part et d'autre sur la chaussée, quelques déchets les accompagnant au loin ne donnèrent pas raison au liquide chaud de sortir, se faisant oublier de la mémoire de son propriétaire.
La boîte métallique l'accueillant chaleureusement, son ventre cria famine.
Il ne prit pas de temps en plus à entrer le code que celui-ci inséra la clé dans sa serrure. Ni une, ni deux, la boule de poil poussa la porte, il déposa son sac sur le fauteuil le plus proche et se dirigea vers la cuisine...
Un râlement raboteux l'interrompit dans sa progression.
– Hum... non, pas maintenant... Chim risquerait de nous voir...
– Pas grave, pas grave... Répliqua la seconde voix.
Le toucher sensuel du vert provoqua quelques gloussements de la part du rosé. Se rapprochant de son amant, il déroula tout doucement son cou à la vue de celui-ci, le regard braqué sur sa personne. Le flux qui coulait à l'extérieur rentrait presque en parfait écho avec la lueur qui se logeait progressivement dans son regard. Son petit béret qui menaçait de tomber se fit remettre sur place par le décoloré, le plaquant sans difficulté contre le plan de travail.
Ce doux moment était si intense, qu'une petite mouche sembla désespérément désirer s'initier entre les deux tourtereaux...
Une mouche...
Un regard...
" Ne bouge pas... "
La voix de son camarade de classe le fit subitement tressaillir. Le bourdonnement prenant place dans ses oreilles le ramena de force à sa place dans sa salle. La lucarne figée, les mains qui étaient prêtes à recevoir son toucher fit à son sang de ne faire qu'un seul tour.
La pensée de la morsure de son colocataire avant d'être confronté à ce genre de scène avec le cendré provoqua en la boule de poil, des picotements étrangement agréables. Les deux trous de la morsure du rosé s'avéraient ne pas souhaiter se refermer tant que les doigts du blondin ne les avaient pas bouchés d'eux-mêmes.
La petite mouche qui paraissait lui tourner autour avant d'être chassé par cet étudiant dont l'œillade était mystérieuse s'était promis de revenir le tourmenter pour avoir le privilège d'observer leur rapprochement...
Ou leur destruction.
Voyant le couple discuter d'un sujet important à côté du placard où il y avait sa convoitise, le gris rebroussa chemin, vérifiant si, par hasard, le rosé avait pensé à acheter quelques sodas.
Le carton jonchant le sol le salua du regard.
Il monta doucement les marches puis, se lavant un peu le visage, laissa son esprit se remémorer le cours de sa journée.
Les gouttes d'eau coulant sur son faciès le rafraîchirent de peu. Les quelques mèches qui couvraient un peu sa vue se virent ramassées en arrière par le soupir incontrôlé de leur propriétaire. La lucarne fixe sur sa morsure, quelques picotements apparurent de nouveau. D'abord, intenses, elles se propagèrent progressivement vers la main qui caressait l'estafilade, comme pour stopper la moindre poussière à venir se déposer sur elle.
Un voile sombre plongea sa conscience dans le noir. Les mains cherchant un appui, elles exigèrent au lavabo de leur faire de la place.
L'odeur peu agréable des sanitaires le prit à la gorge.
Se sentant partir, il s'essuya la face et se dépêcha d'aller dans sa chambre.
Celle-ci avait bénéficié du vent froid automnal. Il remarqua que quelques objets étaient à leur place d'origine, ainsi que quelques bouteilles d'eau s'étaient invitées dans sa pièce. Se ruant vers l'une d'entre elles, il autorisa finalement son envie de boire aller en voyage puis s'allongea sur son lit, les jambes jouant avec la gravité.
Ce même regard, cette même lucarne l'observa avec un sentiment qui semblait ne pas avoir sa place dans un dictionnaire.
Une place que seul le propriétaire de ces amandes aurait la capacité de créer.
Lors de sa confrontation dans la ruelle de la bibliothèque, il avait aperçu ses paupières effectuer une danse afin de le dominer du coin de l'œil. Tenant toujours son médicament dans les mains, il se souvint de n'avoir pas riposté alors que la boule de poil simulait lui faciliter le travail.
Un travail à effectuer ? Une obligation sournoise ?
Peut-être les deux ?
Le souvenir de ces iris donnant l'impression de ne faire qu'une l'avait ébranlé au point de se faire mal au dos en se relevant. Le corps tremblant, le cœur qui émettait des palpitations si soudaines lui donna néanmoins envie de ressentir encore une fois, la douleur du bras tiré provoqué par son camarade aux cheveux d'or.
L'impression d'être coupé dans une tache qu'il se devait de faire pour lui-même l'encercla.
Face à ce mur impropre, seule la prunelle perçante du cendré se fit voir par sa propre conscience.
– Mais, là, tout à l'heure... Son regard... je pensais qu'il allait me regarder de la même façon que la dernière fois... Songea le gris, doucement.
Je le pensais vraiment.
C'était comme si... Lorsque je m'étais décidé à enfin lui rendre sa plaquette, j'avais, quelque part, espéré qu'il me regardait avec cette lueur dans le regard. Tandis que je m'étais approché de lui, d'un coup, un frisson m'avait parcouru, et seule l'image de l'objet arraché de mes mains avait permis à mon agacement de s'étendre.
Et puis d'ailleurs...
Pourquoi me l'avoir prise de cette manière ?
C'était vrai, je l'avais un peu cherché, cependant...
Cependant, quoi ?
Je sentis tout à coup une lourdeur m'envahir. Assez puissante pour faire rebondir le matelas à l'aide de mon dos. Je fermai les yeux, un souffle passa.
Puis deux...
Son toucher n'était pas quelque chose de désagréable. Ses doigts qui étaient plus longs que les miens avaient le don de me faire frissonner en un instant... Avec un tel pouvoir, que pourraient-ils faire s'ils se décidèrent à me toucher davantage ? Ses doigts parcourant mon visage, prenant en coupe mon menton pour me forcer à le confronter du coin de l'œil...
Sa capacité à énoncer d'une voix claire ce qu'il désirait de ma personne.
Un joli mensonge de lui avoir balancé que son timbre m'irritait. Si propre sur elle, elle semblait ne pas avoir rencontré de fausses notes en chemin. Il arrivait à la dompter, à ne pas faire paraître ses émotions en premier avant de contempler son faciès. Une façon de procéder si triste, que, parfois, je me dis que j'ai dû lui dire ça pour me protéger.
Je ne sais pas ce qu'elle pourrait dire.
Cette menace qu'il eût sortie à mon égard, cette étrange lucarne qu'il portait, avant de me tourner le dos, paraissait avoir l'air d'être dotée d'une mission pour me faire vaciller au son de sa voix.
La mouche donnait l'impression d'être de trop à notre atmosphère emplie de questionnement...
Je voyais bien qu'il était tout aussi gêné que moi à l'idée de poser la main sur mon épaule, mon visage, ou bien mon cou. Pourquoi prendre plaisir à vouloir me connaître par le contact ? C'était visiblement impossible qu'on s'entend, vu qu'on passait la plupart de notre temps à nous disputer. Sa proposition de café en tête, je sentis mes joues se colorer de nouveau.
Pas quelque chose de désagréable...
Le mur gelé des sanitaires me donna un frisson à me faire écarquiller des yeux. Tout doucement, je touchai pour une énième fois la morsure de Hyung suivie de celle de Yoongi-Hyung.
Son visage si proche du mien...
Son divin toucher avait réussi à défaire mon bandage.
Ses lèvres carmin semblaient avoir envie de me goûter ne serait-ce que pour un instant.
Je les veux...
Ma propre phrase me fit une nouvelle fois me redresser.
Je pense que j'aurai bien besoin de m'éloigner de lui en demandant au prof de nous changer de place.
Mais, il faudrait bien que je lui pose une question avant de commencer à ne plus lui parler...
Comment... Non, pourquoi suis-je envoûté par ta personne ?
La scène de la rentrée, la première confrontation...
Les différents coups de vent que j'avais ressentis avant la pause...
Trop de choses s'étaient produites en un court instant.
Tentant de faire du tri dans sa pensée, Jimin se racla la gorge. Il essaya de faire calmer les battements de son cœur en respirant calmement. Tandis que la pluie ne semblait pas être consentante à se cesser, la boule de poil laissa ses oreilles apprécier le vacarme de l'extérieur. Une foule de travailleurs étaient en train de traverser sa rue, ne criant plus qu'ils parlaient. Les différents dossiers à classer par couleur par une irritante secrétaire avaient l'air d'agacer l'une des employées qui, sous le regard abasourdi d'un autre, avait poussé un soupir se rapprochant dangereusement d'un soupir libidineux.
L'écoute de ce soupir fit revenir en mémoire, les derniers mots du gris prononcés à l'encontre du rosé.
Sans faire un bruit, il entrouvrit la fenêtre puis quitta sa chambre. Marchant doucement, les gémissements de Seokjin accompagnèrent ses pas. Il s'était mis en tête de s'excuser sur ses propos et de satisfaire ses envies sucrées. Progressivement, l'ambiance entre le couple devint intense, quelques paroles que les prudes ne désireraient en aucun cas entendre s'insérèrent dans les murs de l'appartement.
Le cœur de Jimin recommença à battre.
Il se devait d'enlever le visage de son voisin de table le regardant avec un air insouciant !
Alors qu'il arriva dans la cuisine, son faciès ne put prendre malgré lui, un air dont les aigris avaient le secret pour le confectionner.
Se reculant pour presque toucher le mur, Seokjin aida la langue de Namjoon à jouer avec la sienne. Le cou se retrouvant encerclé, celui-ci n'eut pas d'autre choix à effectuer la requête de son aîné. Les mains prisonnières servant d'appui au jeune homme, jalouses de rester inactives, donnèrent des picotements à leur propriétaire. Quelques gémissements de la part du rosé n'arrangèrent pas leur situation. Pire, voici maintenant que ses jambes l'encerclèrent de part et d'autre ! Le plus vieux continua son activité tout en essayant de pousser les quelques produits se trouvant sur le plan de travail l'empêchant de s'allonger dessus.
– Tu sais Jin, continue comme ça et tu ne pourras plus te contenir...
– Tu l'as cherché... Ne t'arrête pas...
Le sourire béant du châtain ne tarda pas à s'éclore, sous le soupir emplit de douceur amère du blondin. Tous les flashs semblèrent danser en leur compagnie. Cette cuisine avait disparu, seul un champ de roses était présent pour assister et scruter le moindre geste du couple. La chaleur corporelle du brun augmenta d'un coup, il entrevit, non sans être accompagné d'un hoquet de surprise, le cendré s'avancer tranquillement vers son cou déjà marqué. Il laissa son visage se colorer de ses rougeurs habituelles, ronronnant sans pudeur au creux de l'oreille de son partenaire.
L'ambiance continua son ascension.
Le couple allait dès à présent passer aux choses sérieuses...
Une œillade victorieuse traversa l'âme de la boule de poil...
Plissant des yeux comme pour revenir dans une réalité déjà souillée.
Son cœur ne le ménageait pas à tel point qu'il observa d'une mine terrifiante son propriétaire chercher de l'air...
Pourquoi ?
Pourquoi, pourquoi ?
Le rosé s'allongea sur son plan de travail et laissa échapper des soupirs d'aise diaboliquement rauques. La tension dans cette cuisine était insoutenable.
Insoutenable...
Mais qu'est-ce que tu fais... !
"Tu as perdu ! Abandonne et laisse-le-moi ! Il m'appartient ! "
Un sourire dérangé sur le visage Jungkook fit à la conscience de Jimin de changer de cap.
C'en était trop, ce jeu devait finir.
Un énième souffle d'impatience appela de nouveau l'aigreur à prendre place sur son visage.
Cette fois, tu me le payeras.
– Je dérange peut-être ?
La voix glaciale de leur cadet fit à Seokjin se relever, les rougeurs de l'embarras prenant le dessus sur celles de la passion. Hébété, il demanda à tâtons quand celui-ci fut rentré et s'il avait faim. De son côté, le vert, hormis le fait qu'il n'avait pas défait le regard sensuel sur sa personne, salua son ami d'enfance et lui recommanda presque de les joindre.
Un coup de poing embarrassé de la part du plus vieux lui fit ravaler ses propos.
– Ah euh... Je pensais que tu allais rentrer tard, c'est pour ça haha...
– Je dérange peut-être Hyung ? Sortit de nouveau Jimin, excédé.
– Ce n'est pas ce qu'il a voulu dire Jimin...
Impromptu, le gris s'avança en grande pompe de son colocataire. Il le tira si fort qu'il manqua de peu de le faire tomber. Sous le regard incompréhensible de Namjoon, il obligea le rosé à le plaquer contre le mur. N'ayant même plus de bandage, il étira son cou de façon que les trous s'étirent aussi.
Un filet de sang s'écoula de l'un d'entre eux.
– Tu te souviens que j'avais mentionné une "punition" Hyung ? Vas-y, je t'attends.
– Hyung, ne le fa-
Une main le coupa dans son élan.
– Ne t'en fais pas Nam.
J'ai besoin que tu le fasses, alors dépêche-toi !
Efface ce que je viens de voir !
Ce souffle gelé contre ma peau, cette lucarne fabriquée par un sentiment dont toi seul à la définition... Je veux l'admirer davantage !
Tes cheveux se fondant aux miens, ainsi que tes lèvres... !
Celles qui osent se poser sur mon cou dont la marque d'un défunt s'est fait une place...
Je veux celles qui désirent ardemment de me dévorer jusqu'à la dernière goutte !
Ne me dis pas que tu en as déjà assez de moi... Ce serait comme nous infliger une double peine. Ta présence déjà ancrée en moi est le signe que quelque chose de grand est sur le point de se produire entre nous ! Tu n'es pas un objet, tu te dois d'être ton propre maître ! Je serai le seul qui...
Non, ne te fais pas attendre, aujourd'hui... Aujourd'hui seulement, laisse ta conscience propre se faire aspirer par cette atmosphère qui nous est propre !
Cette image que j'ai de toi m'est insupportable, toujours en train de me fixer alors que le toucher semble être notre propre moyen de communication. Un seul toucher, et le temps, aussi jaloux que vicieux, s'empresse de former une bulle pour nous permettre de faire plus ample connaissance !
C'est pour ça que tu te dois de le faire maintenant !
Je t'en prie, permets-moi d'aller mieux !
Couvre mon âme dans ton étreinte Tae... !
Le son de quelque chose ayant violemment heurté le sol prit possession de la conscience du blond.
Voyant la fenêtre de son salon grandement ouverte à cause de la pluie torrentielle, il, tout en faisant attention de ne pas se couper la plante des pieds, ferma celle-ci. Remarquant son balai avec sa pelle, il ramassa le verre qui avait rendu l'âme et le jeta. L'idée de passer un coup d'aspirateur lui avait traversé l'esprit or, il était tard. Beaucoup de personnes, sous l'emprise de la fatigue, pouvaient se montrer très virulentes à son égard. Un linge sale traînant dans sa machine à laver, il recouvrit la zone du meurtre pour le lendemain, dans le but de se souvenir de passer la machine dès son retour.
Retournant sur son canapé, il fit face à son reflet sur cette fenêtre dont les carreaux s'avéraient absolument pas apprécier la venue de la pluie. Le courant d'air qui s'était formé par la puissance du vent caressa son faciès. Celui-ci ne réussit cependant pas à arrêter l'amertume grandissant en lui.
Un son déplacé...
Une attitude qu'il pourrait qualifier de très incommode.
Briser encore une fois l'atmosphère qui fleurissait entre lui et son camarade de classe...
Mais pour qui se prenait-il ?
Un froncement de sourcil déforma sa face.
Puis, la lucarne dérangeante de celui-ci à supplier de se souvenir de ce qu'il s'était passé, à l'endroit où actuellement son corps était en train de se reposer...
À la place de cela, il voulait se remémorer la tendre accolade de son voisin de table.
Ses mots, sa menace visant en premier lieu de le terroriser lui revinrent en tête. La manière dont ils les avaient prononcés le fit brusquement avoir un hoquet de surprise. Une jolie façon de saluer son voisin de table avant de rentrer chez soi. La lucarne de la boule de poil, comme choquée par ces propos, le força à fixer un point inconnu dans son salon. La pluie battante, l'esprit vagabond, il laissa ses joues se colorer d'un rouge se fondant parfaitement avec son teint.
La violence de cette phrase, prononcée cependant avec un calme olympien, semblait pourtant ne pas avoir ébranlé le gris. Au lieu de cela, une tendre accolade s'était imposée. Le souffle court, le cœur comme suspendu dans sa cage thoracique, il s'en voulait presque de ne pas avoir suffisamment profité de ce contact.
Presque innocente...
Le regret de ne pas s'être retourné pour ne serait-ce qu'apercevoir le visage de son camarade dans son ensemble le fit pousser un long soupir.
Sa prise qu'il avait sur son corps, sa bandoulière qui paraissait devenue transparente tellement il sentait que sa taille en son entier avait été contrôlée par la volonté même de la boule de poil...
Ses différentes tentatives de morsure afin de ne faire qu'un avec lui...
Se retrouvant dans les sanitaires, il s'observa en train de défaire sans hésitation, le bandage du décoloré. Le regard ailleurs, la bouche entrouverte, le lent rapprochement entre le cou de sa cible et sa propre langue le fit perdre pied. Quasiment irrespirable, les différentes tentatives de l'autre, aussi inexistantes furent-elles, à l'arrêter, ne parvinrent pas à le faire revenir sur terre.
Un parfum différent s'était mélangé aux odeurs de son quotidien.
Si forte, il parut de ne pas l'interrompre dans son action.
Si doux, il parut le toucher comme un objet défendu.
Et si passionné, il parut être complètement sous son contrôle, désirant tendrement à commettre l'interdit...
Il faillait sincèrement que j'apprenais à me contenir, sinon, je lui ferais du mal.
Sa manière d'être, sa façon de me parler... Tout était nouveau pour moi. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais attiré par lui. Depuis la fois où je l'avais vu avec son bandage autour de son cou, par je ne sais quelle force d'attraction, une idée folle m'avait traversé l'esprit, sans que je ne m'en rende compte.
Il ne fallait pas que je l'exécute, absolument pas !
Par ailleurs, ce fameux jour avant d'aller à la bibliothèque universitaire, dans cette ruelle...
J'avais terriblement besoin de ce goût de sang reconstitué dans ma gorge. Je pensais que personne n'allait me voir, ni même m'entendre. À la seconde près, il était venu à ma hauteur et avait placé la pilule sur ma langue, me pénétrant avec un regard dont il en possédait le secret.
Cette lucarne dominante semblant à coup sûr ne pas correspondre à sa personnalité m'avait fait tressaillir. C'était étrange, la manière dont nous nous étions dévorés du regard... Enfin, il avait fallu que j'entre dans son raisonnement avant qu'il ne quittât la ruelle, visiblement embarrassé.
Le petit sourire en coin que mes lèvres avaient dessiné, je m'étais senti quelque part, soulagé que cette scène s'était produite.
Même si Park ne semblait pas m'apprécier, le jour où je devrais me présenter et lui dire qui j'étais avait intérêt à s'annoncer de lui-même...
L'un de mes seuls souhaits, était que je puisse vivre sans avoir ce masque d'héritier sur le visage.
L'orage permit à son ventre de lâcher un petit bruit faisant écho à son air peiné. Reprenant son visage neutre, il se leva puis se dirigea vers sa cuisine. Le cuiseur à riz vide obligea son envie de consommer quelque chose de consistant s'envoler au loin. Il pensait avoir confectionné quelque chose la veille avant de se coucher. Or, avec les différentes scènes qu'il avait provoquées de sa propre volonté, sa motivation à effectuer ceci tout en faisant ses devoirs à côté semblait avoir pris un jour de congé. Soupirant une énième fois, il remarqua un paquet de nouilles traînant dans le coin de son plan de travail. La marche vers son frigo, il remarqua également en l'ouvrant que quelques légumes s'y trouvaient aussi.
Il remonta ses manches, sortit une planche à découper et trancha en rondelles carottes, oignons verts et poireaux et les mit de côté. Ensuite, il sortit une petite casserole puis la remplit à moitié d'eau. Voyant l'énorme quantité de liquide, il en versa la moitié dans l'évier. Allumant le feu, il sortit une petite poêle, ajouta un peu de beurre et ajouta les légumes.
Alors que la nourriture prit son temps pour être digérée par son cuisinier, le regard porté du blond vers son canapé lui provoqua quelques soupirs d'agacement.
Lorsqu'il avait, à contrecœur, accepté la proposition du brun à vouloir aller chez lui, il ne pensait pas que ceci, cette dérangeante scène, allait se produire. S'il était au courant de cela, alors il aurait usé de son autorité pour faire renoncer au châtain, la splendide idée de pénétrer dans son intimité. Déjà qu'il s'en voulait de ne pas lui avoir précisé le nom de la pilule pour soulager son mal, là, c'était un tout autre sentiment qui l'avait possédé.
Même s'il était agacé, la surprise l'avait fait susurrer quelques mots que les puritains ne souhaiteraient pas en comprendre le sens. Ses jambes avaient fait attention de ne pas toucher le jeune homme qui s'aventurait sur son cou. Ses yeux, eux, avaient pris garde à ne pas croiser la mirette perçante de celui-ci.
Une atmosphère étouffante pour le cendré, qui présentait le devoir de ne pas succomber au jeu dangereux de sa récente connaissance.
Un jeu...
Réussir à oublier ces interactions peu communes avec son camarade de classe.
Se penchant de peu sur sa seule table, une lucarne rouge changea la vision qu'il avait de son salon. Il s'imagina avec le gris, en train de réviser pour une énième interrogation se posant des questions de cours. Puis, sentant le ciel s'assombrir, il se vit, accompagné d'un doux sourire, se diriger vers la cuisine pour en sortir avec deux verres et un jus de fruit. Buvant tranquillement, la boule de poil l'écouta tout en faisant des remarques sur certains professeurs qu'il avait fréquentés au cours de ses années lycées, les blagues de certains élèves qui le faisaient toujours rire, ensuite...
L'imagerie d'une abeille dont le dard contenait une dose de rage suffisante pour mettre le plus fou des hommes à terre prit son otage sa conscience. Au même moment, il s'observa poser le verre avec une lucarne sensuelle et demander avec une voix dominante à son camarade de classe de s'allonger sur son canapé. S'exécutant machinalement, le gris sembla néanmoins comprendre les actions de son voisin de table. Ainsi, passant une main brusque sur sa joue, il lâcha prise, ne quémandant pas au cendré d'arrêter son action...
Bien au contraire.
Revenant précipitamment dans la réalité, le blondin se sentit rougir de nouveau. Il partit rapidement fermer le gaz et sortit de quoi manger son plat. La dernière scène tournant encore dans ses pensées, sa conscience avait l'air, non sans une dérangeante curiosité, de vouloir dessiner une fin à cette séquence dont seuls les couples avaient le droit d'entreprendre.
Se frottant la tête, une hypothèse portant le même adjectif que sa conscience le fit néanmoins froncer des sourcils, le regard vide.
Pour oublier Jimin, il vaudrait mieux qu'il fonçât tête baissée dans la psychologie déroutante de Jungkook.
Comment le pourrais-je ?
Cette scène sur mon canapé... L'imaginer encore une fois avec cette fois-ci la silhouette de...
J'aurais beau critiquer Jungkook, mais au fond, ne serais-je pas comme lui ?
Un coup de tonnerre retentit dans son appartement, manquant de briser le pauvre bol trouvant du réconfort dans ses mains.
Alors que Taehyung continua de se questionner sur ses récentes actions envers le gris, l'aube se leva. Le vent automnal avait soufflé sur l'ensemble de la ville, laissant les belles feuilles portant les couleurs décorer les rues. Les nuages se déchargeant de leurs larmes, quelques habitants de la ville avaient oublié de se munir d'un parapluie afin de se rendre dans leur travail au sec. Courant pour la plupart dans des épiceries pour récupérer leur dû, d'autres s'étaient vus obligés de continuer leur trajet, au risque d'attraper un rhume.
Ce rhume, les occupants d'un appartement ne se situant pas très loin de la gare avaient réussi à ne pas l'inviter. Après l'évanouissement de la boule de poil, le couple avait veillé sur lui avant de tomber de sommeil. L'étrange comportement de son ami d'enfance avait fait réfléchir Namjoon. Son amant dans les bras de Morphée, il s'était rendu de nouveau dans le salon pour espérer trouver la raison de l'attitude soudaine de celui-ci. Un rien, même un vêtement laissé par mégarde sur le fauteuil ou bien, un objet qui ne semblait pas appartenir à son Hyung n'avait pas nourri sa curiosité.
Dès lors qu'il appréhendait que le rosé allât se réveiller pour diverses raisons, il se précipitait dans leur lit, feignant de tomber de fatigue.
D'ailleurs, pour mieux manier la conscience de celui-ci, il serrait à plusieurs reprises la taille de son partenaire, dans le seul but peu flatteur de le rassurer tout en murmurant que leur ami allait bien. Le sourire en coin, le plus vieux s'enfonçait dans son sommeil, les suçons sur son cou désirant s'éclairer sous la lune peureuse.
Une lune qui avait manqué à sa fonction de veiller sur le gris. La mort dans l'âme, il avait dormi plusieurs heures de suite avant de se réveiller en sursaut, ayant commis l'erreur de penser à la scène de morsure de la veille. Les significations ayant sans doute perdu leur chemin jusqu'à son esprit, il se sentit néanmoins rougir quant au contenu du rêve de sa mémoire endormie.
Rêve qui pourrait se transformer en réalité s'il ne changeait pas de posture.
Les rayons timides du soleil dansant sous sa mine pâle, il sortit de son lit, arrangea celui-ci puis, faisant attention de ne pas émettre le moindre bruit, il se rendit dans la chambre de ses aînés. Une couleur vive l'accueillit, mais le regard perçant d'un jeune homme aux cheveux vert interrompit le salut de la boule de poil.
Namjoon déposa un baiser sur les lèvres de Seokjin et descendit du lit. Levant le pied, il fit signe à Jimin de sortir de la pièce. Un silence ne prit cependant pas la peine de s'installer. Un soupir contrôlé avait convaincu le regard du gris à plonger dans celui du décoloré.
– Tu peux m'expliquer ton comportement d'hier ?
Un agacement pouvait se faire entendre dans cette phrase. Pris au dépourvu, Jimin répondit à tâtons que même lui n'en savait rien. Sans prendre le temps d'analyser les paroles de son ami, le vert poursuivit dans sa lancée. Il ordonna presque à son cadet de vite changer d'attitude avant que le timide lien de colocataire entre lui et son amant se brise pour de bon. Troublé, le plus jeune s'excusa difficilement, comme si une force l'empêchait de faire ainsi.
C'était terrible... Alors qu'il se trouvait là à discuter avec son aîné...
Non, ce n'était que le début des jeux sordides de son imagination entretenant un lien corrompu avec la réalité...
Ou peut-être que ceux-ci avaient déjà commencé ?
La face se relevant d'elle-même, une risette se dessina sur ses lèvres. N'ayant pas d'autre chose à dire à son cadet, le vert rebroussa chemin avec la ferme intention de lever son amant. L'heure tournait, et les bus pour l'université n'allaient pas tarder à rouler devant l'immeuble.
Tandis que le plus vieux s'avança vers la chambre qu'il eût partagée avec son Hyung, une douce, mais attirante image du rosé s'offrit à lui. Il le vit s'avancer vers lui, les suçons de la veille à peine couverts. Une lucarne amoureuse n'ayant pas cédé sa place à une autre plus neutre, semblait vouloir reprendre les activités interrompues de la dernière nuit. Attiré, Namjoon se jeta sans hésiter dans les bras de son amant, qui lui caressa le dos lui demandant s'il avait bien dormi.
La voix mielleuse, il lui répondit que oui. L'ajout du doux désir de poursuivre leurs activités nocturnes l'ayant démangé pendant une bonne partie de la nuit fit glousser son partenaire.
Le couple se défit et Seokjin aperçut le visage de son cadet, la mirette plongée dans le vide. La même lueur dans le regard fit à l'esprit de la boule de poil à changer de point. Croyant apercevoir un fantôme, ce n'était pas de la peur qui s'était emparée de lui.
Comme si le temps était suspendu dans les airs, le gris se précipita dans les bras du rosé. Le visage collé à son buste, les bras encerclant de part et d'autre la taille de celui-ci fit aux yeux du plus vieux s'écarquiller, perdant la lucarne ensorcelée. Toutefois, comprenant la raison de son étrange action, il tapota le dos de son cadet qui semblait avoir perdu pied.
– Ne t'inquiète pas Chim, ce n'est pas grave si tu te comportes comme ça avec moi.
Le regard inconnu du dit Chim amplifia son étonnement, masqué par un sourire se faisant de plus en plus grand.
Il lui demanda de dominer la marche et de choisir le menu du petit-déjeuner.
Tout en laissant leur cadet dans son monde, le couple se prit par la main. L'accolade étrange du décoloré avait fait certes sourire Namjoon, mais, quelque part, il pressentait que celle-ci n'était pas naturelle. La cinématographie paraissait calculée, aucun geste superflu n'était à déplorer... Ce regard et ce mouvement de tête presque scénarisés donnaient l'impression que la prise avait dû être refaite pour que celui-ci réussisse à capturer le bon moment.
Bon moment pour manipuler à son tour leur Hyung aux cheveux roses ou bien...
Il fallait qu'il s'arrête de penser ainsi. C'était lui qui avait proposé à Seokjin d'emménager avec son ami d'enfance, alors, pourquoi donc ?
L'odeur du pain grillé le sortit dans sa réflexion. Accompagné par une tasse de café, le rosé fit signe à Jimin de bien fermer le couvercle de confiture de fraise, car celui-ci se dévissait sous la pression de la chaleur.
– C'est pour ça que tu dois la mettre au frais Hyung.
– Mais... Je ne suis pas habitué à consommer ça frais. Je préfère la mettre au sec à l'abri de la chaleur. Bouda Seokjin.
– On dirait une publicité. Ouais, mais non. Et puis, tu la conserveras plus longtemps.
– Je te préviens, si elle n'est plus consommable tu m'en rachètes une de la même marque !
– D'accord si tu veux.
La pomme entamée, un morceau manqua de l'étouffer lorsqu'il entendit le gloussement de Jimin, mâchant tranquillement sa tartine.
– Bah quoi ? Sortit le rosé. Je n'ai pas le droit de le menacer pour de la confiture ?
– C'est juste que la manière dont tu as prononcé 'au sec à l'abri de la chaleur' me fait vraiment penser à une publicité... Vous alors !
– Vous voyez M. Kim Namjoon, apprenez à réfléchir avant de parler !
– Ce n'est pas la peine...
Cette fois-ci, un éclat de rire s'empara de la gorge de la boule de poil, se sentant obligé de couvrir ce rire par sa main non dominante. Suivant le mouvement, un même écho retentit dans la salle à manger, suivi par quelques coups de poing de Seokjin à destination du vert.
– Non plus sérieusement Jimin, ça va depuis la dernière fois ?
– On peut dire ça. Répondit le gris en reprenant son souffle. Je ne me souviens pas de m'être évanoui, mais par contre, je me souviens d'avoir eu un grand mal de tête.
– Mon petit, si tu veux que Hyung puisse te mordre sans accroc, il va falloir que tu manges suffisamment.
– Ça m'embête de dire ça, mais il a raison. Mange bien Chim.
La tartine finie, il prit une clémentine et l'éplucha à l'aide d'un couteau. Le fruit se débarrassant de sa peau, le rêve de sa nuit étrange avait l'air de vouloir se fondre avec cet agrume dont la douceur et l'acidité se mélangeaient parfaitement avec lui. La dernière écorce à plat, le premier morceau avalé suffit à la conscience de Jimin de se souvenir de quelques phrases provenant de son songe...
"Ne t'éloigne pas de moi...
Car je prendrai plaisir à me rapprocher de toi...
-"Jusqu'à la fin des temps... "
– Un problème Jimin ?
Il secoua la tête et continua de manger son fruit...
Sous le regard perçant de Namjoon.
Le petit-déjeuner ainsi avalé, les trois occupants de l'appartement se désignèrent un par un dans l'occupation de la salle de bain. Puisqu'il était encore tôt, Namjoon conseilla à Jimin d'aller choisir avec soin ses vêtements de la journée et de vérifier s'il avait bien fait ses devoirs. Le ton las de son amant lui rappelant que le jeune n'était plus un enfant. Il rajouta cependant une couche en lui rappelant bien régler la température de l'eau pour éviter d'avoir des plaques sur le corps. Saluant ses aînés, le gris partit à petites foulées dans sa chambre, laissant le couple s'affaler sur le canapé.
– Nam, j'espère que tu n'as rien dit de troublant à Jimin pendant que je me réveillais...
– Et pourquoi tu penserais ça ?
– La manière dont tu le regardais sur tout le long du petit-déjeuner... Toi aussi, tu es sûr que tout va bien ?
Une tête sur son épaule le fit pousser un soupir.
Depuis qu'il sut que ses deux cadets se connaissaient, Seokjin avait remarqué la mine changeante de son amant. D'abord, si imprévisible et maligne, il semblait que ces traits de son caractère avaient changé pour le pis. Il paraissait être tout le temps sur le dos de la boule de poil, malgré le fait qu'il savait pour le décès de son paternel.
Peut-être avait-il besoin de s'assurer de l'état mental du gris ?
Quand bien même ce serait le cas, le rosé voyait bien que celui-ci était autonome.
Comme tous les jeunes adultes de son âge.
Alors, quelle pourrait être la raison de cette surveillance si malsaine de son amant sur son colocataire ?
Le nez à l'air, le rosé ferma les yeux pendant quelques secondes.
Il aperçut la boule de poil se diriger vers lui, avec son téléphone à la main.
Se déplaçant pour le laisser s'asseoir, il se vit en train de lancer des regards furtifs sur son écran. Les onglets paraissaient l'air d'être des fiches de révisions pour les premières interrogations. Un mince sourire se dessina sur sa face. Il se saisit de sa télécommande et zappa au hasard sur une chaîne.
La voix faussement joyeuse de la présentatrice lui perça les oreilles... Si bien qu'il ne remarqua pas son cadet poser son téléphone et lui couvrir la vue. Une vision peu commune sur le bas de son visage s'offrait à lui. Gêné, il demanda à Jimin quelle était la raison de son geste. Amusé, celui-ci étira une grimace et laissa le haut de son corps rejoindre l'épaule de son aîné. Quelques soupirs d'aise l'aidèrent cependant à lâcher prise...
Tandis qu'il s'apprêtait à laisser son instinct vampirique prendre le dessus...
Il remarqua un Namjoon lui tendre sa serviette afin qu'il pût se laver.
Le cou exprimant sa vive douleur, il sentit une légère pression qui fit disparaître celle-ci.
Quelques marques sur son visage saluèrent son amant, la lucarne détendue céda sa place à celle de l'inquiétude.
– Hyung, tu penses vraiment que j'ai quelque chose envers Jimin ?
– Ce n'est pas ça mais... Il lui prit sa serviette des mains. La façon dont tu te comportes avec lui m'est étrange, c'est tout.
Montant calmement les escaliers, Seokjin adressa un petit rictus à son colocataire descendant les escaliers accompagné de son sac. N'ayant pas entendu la conversation de ses aînés, il lui rendit son sourire.
Pendant qu'il vérifia pour la énième fois ses affaires, la face sombre de Namjoon vint s'emparer de sa conscience. Il se retourna puis...
Découvrit la mirette emplit de mauvaises tentations de son ami d'enfance.
~
Le trajet dans la voiture du rosé s'était déroulé dans le silence le plus complet. Ayant bien fait de partir de bonne heure, la voiture s'était retrouvée prise dans les embouteillages. La rue à laquelle celle-ci passait n'était habituellement pas une rue passante à cette heure. À leurs dépens, ils avaient découvert qu'elle était en travaux, expliquant les ralentissements sur le boulevard adjacent.
Une place de parking de l'université occupée plus tard, quelques ajustements de tenue et de mains passées sur les cheveux l'instant d'après, le trio se dirigea vers la grande cour de l'université. Différente de celle du boulevard, elle donnait la possibilité aux étudiants à s'asseoir pour un moment et à consulter les différents panneaux concernant la vie universitaire et étudiante.
Apercevant Hoseok avancer vers un arbre, Jimin salua et remercia le couple de l'avoir accompagné sur son trajet matinal et mit le cap vers son ami aux cheveux orange.
Le doux sourire de Seokjin s'évapora lorsqu'il ordonna presque à son amant de le regarder droit dans les yeux, ses préoccupations de la matinée encore bien ancrées dans ses pensées. Les lèvres se bougèrent pour laisser le son de sa voix entrer en contact avec l'air. Son regard, aussi neutre fut-il, sembla être avalé par un nouveau point de concentration. Alors que les paroles étaient prêtes à sortir, d'un coup, l'apparition d'un blond consultant le panneau des nouvelles activités sportives le coupa dans son élan.
La lucarne écarquillée, il réussit néanmoins à raccorder son esprit au cours du temps...
Son cadet n'eut cependant pas réussi à en faire autant.
Comme si une tornade l'avait emporté au loin, le vert parut médusé, dans le mauvais sens du terme, par l'aura du cendré. Une vile émotion s'empara de son cœur, le faisant tambouriner dans tous les sens. Il paraissait que la venue du jeune homme avait comme élargi sa conscience. Son sourire malicieux donna bien des sueurs froides à ceux qui connaîtraient le sens de ce rictus.
Un flash de sa rencontre avec le jeune donna plus de gaieté au décoloré. La bouche en cœur, il s'empressa de lui raconter l'événement qui lui avait permis de remonter la pente face à la boule de poil.
Sauf que Namjoon en avait décidé autrement.
Une lourde atmosphère se plaça entre les deux.
Un pas en avant.
Deux.
Trois.
Puis cinq...
Le visage eut l'air de ne pas traduire une quelconque émotion, ni de susciter une quelconque raison de son approche envers le blond.
Sa gestuelle paraissait être dénudée de toute aura humaine, c'était comme si, une personne le poussait à agir ainsi...
Les pas se firent de plus en plus vifs, la cadence, de plus en plus soutenue...
Pour finalement laisser tomber et se diriger vers son premier cours de la journée.
La marche assurée, il ne prit même pas le temps de saluer son amant.
Qui, le regard ayant enregistré toute la scène, était presque comme éraflé par les actions de son cadet.
La conscience avalée, le corps se mouvant de lui-même, les pas qui paraissaient calculés faisaient figure de grande marionnette ayant la capacité de se bouger seule...
Il n'en revenait pas...
La manière dont il voulait approcher du blond n'était tout simplement pas naturelle. Il devinait que quelque chose de bien plus grave devait se produire sous ses yeux.
Pouvant, malgré lui, confirmer ses doutes auprès de sa personne.
Un souffle plus tard, les pensées du rosé continuèrent de diffuser cette approche annonçant quelque chose de mauvais...
– J'espère que tu n'as pas agi de ta propre volonté Namjoon...
Le vent continua de tourmenter les tympans de la boule de poil. Discutant tranquillement avec Hoseok sur leurs éventuelles occupations du moment, il se précipita sur son ami en lui racontant ses dernières péripéties scolaires avec le professeur Kwon. La mine boudeuse sur son faciès ne manqua pas de faire rire le décoloré, qui le félicita d'avoir éclaté, pour une fois, sa bulle de songe.
Songe qui se tourna vers Taehyung, un poster à la main.
Le papier indiquant quelques modalités sur le nouveau fonctionnement de la bibliothèque de leur bâtiment lança des regards furtifs sur le duo. Bien que Hoseok eût la politesse de saluer son ami avant de rejoindre sa salle de classe, celui-ci semblait être figé par un embarras dont il était le seul à en connaître la raison. L'élément dans la main du blond plié soigneusement puis rangé dans un sac, sa mirette croisa celle du gris, l'esprit ravageur désirant qu'il rencontre son propriétaire. Un appétit qui fut entendu, le jeune homme essaya de prendre son air neutre. Il le salua et se força même à rejoindre l'autre qui paraissait l'attendre.
Un froid glissa entre les deux. Ne voulant pas l'ambiance morbide se plonger au moins une fois arrivée dans leur salle, Jimin coupa le pas à son camarade de classe, les mains jointes et la lucarne suppliante.
– Pour ta plaquette ! Je ne sais pas comment te le dire, mais---
– Pas la peine d'être aussi gêné avec moi Park, je comprends tout à fait.
Un sourire narquois se forma sur les lèvres du blondin. D'un air taquin, il fit remarquer la boule de poil que cette histoire de plaquette était terminée depuis un petit moment, de plus, il en profita pour s'excuser à propos de la manière dont il l'avait récupéré. Agar, son interlocuteur répliqua en avouant qu'il avait bien cherché, que c'était mal d'agir ainsi envers une personne que l'on connaissait à peine.
Tout juste ces mots entrés dans le fil de sa pensée, Taehyung prit Jimin par le poignet et ordonna son dos à rencontrer le mur, tremblant de peu à la vue de son visage. Il chassa le peu d'espace qui le sépara de son voisin de table. Une main baladeuse fit connaissance avec la joue pourpre du jeune, l'autre prenant place sur son épaule. Le souffle court, il observa sa lucarne ébahie par un foisonnement de questionnement. Tandis qu'il plongea sa mirette dans celle-ci, les lèvres semblèrent laisser s'échapper, des paroles qui ne furent pas inconnues à la boule de poil.
Tout doucement, quelques couleurs rehaussèrent le teint du cendré.
– Si tu penses que ton geste était déplacé, permets-moi de te donner une correction...
La cloche retentit, faisant le temps reprendre son cours.
La gêne ne vint pas s'imposer entre les deux étudiants. Tandis que l'émetteur des dernières paroles s'arrangea un peu, le gris vint coller sa main sur sa joue, paraissant faire redescendre les palpitations de son cœur. L'autre servait à frotter ses paupières, pour éviter que la lucarne curieusement ancrée dans la sienne puisse servir son esprit pour des fins personnelles. Quelques personnes de leur classe les saluèrent, ne faisant pas attention à leur proximité. D'abord curieuses, certaines filles laissèrent leur mission d'aller aborder le nouveau sous un soupir qui pourrait se traduire par un abandon pur et simple.
La boule de poil ne put pas s'empêcher de les toiser du regard. Il n'attendit pas que le blond l'invitât à rejoindre leur espace d'étude. Une longue marche vers celle-ci amusa la conscience qui avait l'air d'être ravie par les mots du jeune aux cheveux d'or. Ni une, ni deux, elle passa en boucle la scène que son propriétaire venait à peine de vivre. La sensation de la courte tentative de toucher de l'autre, la mirette paraissant vouloir qu'il effectue quelque chose que seuls les couples avaient le droit d'entreprendre, les paroles...
Quelles paroles...
Pourquoi avoir exprimé son pardon de cette manière ? Il savait qu'un simple 'désolé' suivi d'une justification courte et efficace pourrait faire l'affaire. Pourquoi l'avoir fait ainsi ?
Les fesses posées sur sa chaise, les cahiers sortis, Jimin ne fit pas abstraction de la venue de son professeur, les cheveux emmêlés et les lunettes de travers.
Il posa ses affaires si fort sur son bureau que quelques flocons de poussière s'envolèrent au loin. Il sortit de quoi noter, son ordinateur portable ainsi qu'une gourde noire. Il prit celle-ci et but d'une traite la moitié de son contenu. Observant les étudiants, il remarqua quelques places inoccupées par leurs propriétaires d'origine. Scrutant de peu les liens amicaux parmi ses étudiants, il demanda à une jeune femme possédant de jolis yeux tombants la raison de l'absence de son meilleur ami. Elle lui répondit qu'il aurait un peu de retard, son bus étant pris dans un embouteillage très soudain. D'un hochement de tête, il déroula le menu du programme du jour, sous les pas des derniers élèves arrivants.
– Bon ! Bande de larves ! Pour ce matin, par groupe de deux, vous allez devoir réaliser, à l'aide de votre manuel, un texte écrit par vous-même à traduire puis à commenter. J'interrogerai quelques duos au hasard afin d'entendre la qualité de vos productions.
– Et quelle pourrait être la récompense ?
– Récompense ? Une bonne note bonus à la fin de votre semestre. Allez ! À partir de maintenant, je ne veux vous entendre que sur votre travail ! Let's go !
L'annonce de ce travail qui lui prendrait toute sa matinée laissa un gros soupir s'échapper des lèvres de la boule de poil. Il sortit son manuel, l'esprit vide de sujet pour rendre un texte décent au professeur Kwon. Il sentit l'aura de Taehyung lui caresser le bout du nez. Se redressant rapidement, il lui demanda de l'attendre encore un peu, pour se mettre dans un esprit d'étude.
Quelques souvenirs de son accolade avec son colocataire aux cheveux roses donnèrent une couche de difficulté pour se plonger dans son travail. Le nez à l'air, il essaya de se concentrer à, d'abord mettre ces souvenirs de côté, puis, à penser à un sujet dont tous pourraient se reconnaître en le lisant.
Quelques minutes plus tard, la douleur au cou se faisant ressentir, il baissa rapidement la tête. Le regard perçant de son voisin de table lui quémanda s'il avait réussi à trouver un sujet qui pourrait être facile à disséquer. Répondant à la négative, il lui posa la même question, voyant quelques lignes barrées sur une possible feuille de brouillon. La même réponse fit soupirer le groupe. Le blond prit l'initiative de consulter son manuel à la recherche d'éventuelles idées. Tout en faisant bien attention de mentionner les sources qu'il prenait, il laissa son regard miroiter sur les règles de grammaire se situant sur la page d'à côté.
Le stylo en mouvement, quelques réflexions audibles se firent entendre. Il se retourna vers la boule de poil et...
Une expression pouvant se confondre avec de la surprise lui colla au visage.
La main sur son cou, le gris semblait que quelque chose d'anormal se produisait en son sein. N'ayant pas de difficulté à déglutir, la forte sensation d'avoir eu quelque chose d'imposant dans la bouche le dérangeait tant l'inquiétait.
Attendant que le professeur Kwon promenât son regard sur sa personne, il tenta tant bien que mal à ne pas se gratter le cou. L'oubli de prendre une écharpe pour cacher ses griffures plaisanta au loin. Enfin ! La mirette de l'homme avait croisé la sienne. Il lui demanda d'une voix étrange s'il pouvait se rendre aux sanitaires.
La réponse le fit quitter sa place in extremis.
Se ruant vers les sanitaires, en plus de son mal de gorge, quelques picotements s'emparèrent de lui. Une douleur dont l'intensité augmenta de minute en minute commença progressivement à ralentir sa course. Il ne voulait pas pousser un hurlement, ni même s'écrouler. Tout ce qu'il voulait, était de trouver un moyen de soulager son mal.
L'endroit paraissait encore loin. Ce qui devait se résumer à quelques minutes semblait lui prendre des heures. Le pas rapide devenait graduellement lent. La mine irritée, il se donna quelques claques aux cuisses pour forcer celle-ci à tenir leur cadence de départ.
Encore quelques mètres...
Le couloir en vue, il pressa le pas et tourna dans la direction de sa destination.
Il ouvrit la porte et se sentit quelque part rassuré de la non-présence d'individus dans ces toilettes où l'odeur se rapprochait du supportable.
Très vite, il actionna le pichet et se pencha pour satisfaire son besoin.
Or, au lieu de la soulager, l'eau aggrava son mal. Un feu prêt à jaillir de son nid prit naissance dans la gorge. Les crépitements se logèrent dans son esprit, il pressentit que l'intérieur se rapprochait plus du rouge que du rose habituel.
Un rouge qui pourrait d'ailleurs, le laisser supposer de la raison de cette étrange peine.
Il essaya de nouveau à léguer le liquide effectuer sa mission, mais rien n'y fit. Abattu, il oublia l'idée d'aller à l'infirmerie et se prépara à laisser les futures marques de démangeaisons à la vue de tous.
Soudainement, alors qu'il étendit son cou pour son action peu glorieuse, son dos se retrouva, pour la deuxième de la journée, plaquer contre un mur.
Ses mirettes écarquillées firent disparaître le futur de la conséquence ses futurs mouvements.
Le souffle court, son voisin de table s'appuya sur son buste pour reprendre son souffle. Il peina à expirer tranquillement, comme s'il souffrait du même mal que Jimin.
Un Jimin qui ne comprenait pas la raison de sa venue dans les sanitaires.
Voulant le pousser gentiment afin qu'il pût continuer leur travail, tout à coup, les deux bras de Taehyung lui barrèrent la route. Un des sourcils de la boule de poil se fronça, il lui demanda de se décaler pour quitter les lieux.
Le blond resta figé, décidé à ne pas partir.
Alors que le gris allait hausser le ton, tout doucement, il sentit un drôle de phénomène se produire dans son ventre. Une sorte de boule se compressa à l'intérieur de lui... Cela faisait mal...
Son regard croisa celui de son camarade de classe.
Une lueur peu commune s'était logée dans sa pupille.
La rougeur gagnant du terrain, il ne sortit cependant aucune phrase visant à couper court à l'atmosphère. Il ressentit quelque chose de bizarre s'émaner des sanitaires.
Presque comme si quelqu'un s'était amusé à diffuser une senteur agréable en ces lieux.
L'esprit ailleurs, il détecta néanmoins les longs doigts longilignes du cendré caresser la morsure de Seokjin de la veille. Toutes ses paroles qu'il avait pensées lors de cette morsure refirent surface. Une goutte de sueur sur son front, le regard voulant se défaire de la lueur émise par l'autre trouva toutefois une satisfaction à se rappeler ces paroles.
Prises par une folle intention d'être dévoré tout cru si la véritable identité de Kim Taehyung devait être dévoilée maintenant.
Car après ses va-et-vient sur l'estafilade couverte par son aîné, un lever de tête fit tressaillir la boule de poil...
Cette lucarne emplie de retenue, ces paupières parfaitement dessinées pour exprimer ce sentiment que lui seul connaissait s'offrait à la vue de Jimin. Toujours cette même lucarne, celle qu'il avait vu lors de la scène de la ruelle, ce sentiment de commettre l'irréparable alors que son esprit se tuait à le réaliser...
Cette façon d'appeler à l'interdit fit éclore la fleur de frustration dans la paume de la main de la boule de poil.
Il se devait d'arrêter de le regarder comme ça !
Arrêter...
– Si tu tiens vraiment à le faire, ne te retiens pas et fais-le !
La mirette d'étonnement prit le relais sur le visage ensorceleur du blondin.
Abasourdi, Taehyung se recula presque instantanément de Jimin. Il se pressa d'effacer les paroles de celui-ci de son esprit, mais impossible de le faire. La voix sensuelle aliénée de son voisin de table l'avait complètement fait éclater sa bulle de songe.
Les lèvres s'ouvrant puis se refermant, il plongea ses iris dans celles du décoloré. Quelques mots semblant traduire une excuse sortirent difficilement de sa bouche. Les rougeurs paraissant l'embellir, les mains prirent en otage les épaules de son interlocuteur.
– Park... Je...
Un doux toucher sur sa joue amplifia le sentiment de surprise.
– Non... Non... C'est à moi de...
– Je peux savoir ce que vous foutez tous les deux ?
Le binôme, dont l'âme avait l'air d'emprunter une longue pente sinueuse vers l'incompréhension, se tourna avec appréhension face au détenteur de cette voix ayant baissé de deux octaves. Ils découvrirent un Jungkook avec ses bras croisés et un visage qui parut se déformer à chaque seconde qui passait.
Tandis que l'atmosphère changea de vêtement, le plus jeune s'approcha du duo et les sépara. Il assigna une gifle supplémentaire à Jimin, ainsi qu'un regard sombre à Taehyung, dont le son de la frappe paraissait avoir secoué son esprit. À cran, il ne prit même pas la peine de saluer le brun qu'il quitta sur-le-champ la pièce, ayant l'air d'être pris par de violents spasmes.
– Toi, que ce soit bien clair... Interdiction de l'approcher, compris !? Sinon, je te tuerai !
Les pas du brun s'activèrent à le faire se diriger vers la grande cour, la sonnerie ayant interrompu la montée de sa fureur.
Tandis qu'il s'arrangea tant bien que mal avant de pouvoir en faire de même...
Une lueur rouge prit possession de son esprit déjà confus.
Son propre toucher l'obligea à intensifier cette couleur déjà présente sur son faciès. Très secoué par ce qu'il venait de dire, il fronça néanmoins de plus en plus les sourcils à s'apercevoir du fait qu'il s'était encore laissé frapper par Jungkook, sans que la Lune ait eu le temps de réapparaître.
La question posée par une âme peu incongrue fit quelques bonds aux parois des sanitaires. Ceux qui savaient précisément la réponse étaient bien téméraires. Pour prouver ce trait fascinant auprès des Basses-Terres, l'échange de leur vie contre celle-ci était nécessaire.
En plus, elle serait très certainement bien utile. Elle posséderait sans doute le pouvoir de définir avec des termes précis sur ce qu'il venait de se produire.
Une réponse...
Marchant sans vraiment savoir où il allait, le blond tenta de calmer ses nerfs. La situation qu'il avait provoquée ne sembla pas quitter sa pensée. Les lèvres de son voisin de table avaient laissé s'échapper une phrase ressemblant à une plainte entremêlée avec de la frustration. Ces paroles firent dès à présent écho dans son esprit. La conscience supposant profiter de cette montée de tension était comme sonnée.
Pile au moment où la boule de poil avait osé abaisser son regard de façon que la lucarne puisse partager ce même sentiment de manque.
Un manque, un besoin d'entreprendre quelque chose...
Alors qu'il sentait les minutes s'écouler sous les bruits de feuilles et de pages de livres des autres, il présageait qu'un événement était sur le point de commencer. Le stylo tenu n'eût pas réussi à maintenir le flux de concentration de son propriétaire qu'il se vit lâché sans précaution lorsque le professeur lui avait accordé le droit de quitter la salle.
Ce qui paraissait être qu'une simple constatation de condition amicale s'était transformée en une gêne entre deux âmes perdues.
Peut-être que Taehyung avait eu juste envie d'illustrer sa jolie phrase impure prononcée avant qu'il ne rentrât en classe...
Il faudrait bien que le concerné arrivât à mettre de l'ordre dans son esprit avant de réaliser une illusion immorale.
La salle de classe parut encore loin... Normalement, il serait déjà en train de rédiger un petit paragraphe pour que Park puisse le lire. Avec une voix silencieuse, mais claire, capable de décerner pendant la lecture, des points à revoir ou bien des points à améliorer.
Amélioration qui peina à s'implanter dans son esprit.
Tout à coup, l'expression orpheline de la boule de poil se rua à le faire vaciller.
Tentant de mettre de l'ordre dans ses idées, le cendré se laissa glisser le long d'un mur se situant à quelques mètres du couloir de son endroit d'étude. Pendant qu'il se frotta la tête, quelques pas ayant l'air de venir en sa direction se firent entendre. Il se leva, arrangea quelques mèches puis se prépara à croiser l'étudiant venant droit vers lui.
Un regard sur le côté, le jeune homme au loin accéléra soudainement le pas. Intrigué, le blond arqua un sourcil. Les éléments pouvant contenir des informations sur la soudaine précipitation de celui-ci furent encore à ce jour inconnu. Il ne chercha pas à en savoir davantage et continua sa quête.
Or, sans prévenir, le décoloré utilisa son corps comme un barrage. Une attitude qui fit soupirer le jaune tant que son visage se ferma progressivement.
– S'il te plaît, pourrais-tu te pousser ? J'ai un exercice à finir.
Ce ton ne portait aucune trace d'agacement. Même un râlement aurait eu honte de sortir après cette phrase. Pourtant, en observant le visage de l'inconnu, le cendré sembla repérer une expression, non pas malsaine, mais hésitante.
Hésitante ?
Alors qu'il allait ouvrir de nouveau la bouche, il sentit son bras se faire arracher par un mouvement de tirage. L'inconnu avait répliqué d'une voix dure qu'il n'allait pas le quitter pour si peu. La reconnaissance faciale de l'homme ne se fit pas attendre, il avait déjà vu ce jeune homme quelques heures plus tôt l'observer d'un œil attentif chaque trait de son visage.
Attendant que Namjoon l'emmenât à l'endroit où il désirait... Ou plutôt s'apprêtait vivement à l'accabler de questions, il laissa sa conscience imaginer le déroulement de cette altercation. Le jeune étudiant possédait l'allure d'une personne qui aux premiers abords, savait ce qu'elle allait effectuer. Son intuition se vérifia lorsque le décoloré le tourna avec force pour imposer un combat de regard.
L'air extérieur s'était rafraîchi, au point où quelques coins du fond de la cour étaient couverts d'une fine couverture de verglas.
– Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je t'ai entendu avec Jimin tout à l'heure. C'était quoi ça ? "Si tu tiens vraiment à le faire, ne te retiens pas et fais-le !" ? Dis donc, je ne savais pas qu'on pouvait tenir des propos dignes d'un roman à l'eau de rose dans la vie réelle.
Le halo de curiosité mal placée ne fit pas sourcilier Taehyung. L'intensité de la voix de cet inconnu l'avait permis de rapidement entreprendre un rapprochement entre lui et son camarade de classe. Observant son faciès, il ne parvenait cependant pas à mettre un adjectif sur le sentiment qui le traversait de seconde en seconde.
Une colère abusive ?
Une envie d'en découdre ?
Les raisons du désir d'interrompre la confusion du prince héritier, déjà connues par les êtres aux vêtements rouges et visqueux, pourraient bien en faire rire plus d'un.
– Écoute, commença le blond, je ne sais pas pourquoi tu t'es embêté à retenir une phrase pareille, mais...
– Tu voudrais bien te la fermer ?
Pensant qu'il allait partir, un toucher froid, mais étrangement précis, se logea sur l'épaule gauche du cendré. La manière dont son interlocuteur avait placé ses doigts pour l'effectuer l'avait agacé. Une risette au coin de la bouche, la main condamnée à répéter ce geste imprudent continua à le réaliser. Les battements de cœur du jeune blond accélérèrent graduellement. Or, au lieu de discerner une quelque chose force pouvant s'apparenter à un boost de confiance en soi, il ressentait quelque chose de plus désagréable.
L'œillade du vert se glissa sans attendre dans la sienne. Une aura dérangeante, un désir de tout dévorer sur son passage.
La triste manière de mener à terme une approche non voulue par soi-même.
Insoutenable.
Tandis que les feuilles dansèrent au son du vent, un souffle chaud s'écrasa sur les lèvres du cendré. Sa conscience était ailleurs, semblant ne pas enregistrer les moindres images de cette scène si troublante. L'inconnu en profita alors pour recommencer son action. Or, dans l'unique but de le secouer, il le projeta violemment en arrière, manquant de le perdre encore.
Sauf que le blond n'avait pas perdu pied.
Cette fois-ci, ces sourcils qui paraissaient ne connaître que la neutralité avaient cédé leur place à ceux de l'agacement.
– Tu ne t'en tireras pas comme ça, tant que je ne connaîtrais pas ta véritable liaison avec Jimin, tu---
Une pousse soulignant le sentiment irrité du cendré coupa Namjoon dans sa lancée. Un regard qui se rapprochait des abysses fit à ses yeux s'écarquiller. Il soupçonnait que la raison de l'action de celui-ci l'avait plus qu'agacé. Mais s'ensuivait donc alors une question qui aurait l'air de satisfaire son ego...
Pourquoi ne pas l'avoir repoussé plus tôt ?
Un avertissement de la part de Taehyung, puis la sonnerie mit fin à la rencontre de ces étudiants.
Un sourire dépravé accompagna le mouvement de salutation du décoloré.
Courant à petites foulées, le blond se dirigea vers sa salle de classe. Il n'essaya même pas de se remémorer cette entrevue curieuse et déplacée. Le lien qu'il avait fait entre lui et son camarade de classe effectué, il était bien au courant que le gris aurait eu le toupet de se plaindre auprès de ses amis de son comportement. Toutefois, aller rapporter les dires par une manière qui se rapprochait plus de la séduction de la simple jérémiade avait fortement déplu au cendré que...
Non, il se devait impérativement d'effacer ce qu'il venait de penser à l'instant.
Pourquoi avoir pensé à lui dans de pareilles conditions ?
Il se hâta à retrouver une mine neutre lorsqu'il vit dans son champ de vision sa porte de salle de classe grande ouverte. Il ne pensait pas qu'il avait pris autant de temps entre sa demande de quitter la pièce et son retour dans celle-ci. Le professeur Kwon rédigeant probablement un texte de correction sur son ordinateur, il le salua puis partit s'asseoir.
La silhouette de Park écrivant dans son cahier parvint à lui arracher une risette.
– N'oublie pas qu'on doit le faire à deux cet exercice.
La voix grave de son voisin de table le fit relever la tête, les yeux daignant d'établir une connexion avec les siens.
– Je sais, je t'attendais juste.
– Tu veux qu'on commence à discuter du thème définitif du texte ?
– Oui, il serait temps.
Passant ses notes au cendré, Jimin se munit de son bloc-notes et écouta d'une oreille attentive ses remarques. Selon ses mots, la majorité des idées étaient intéressantes, mais le reste prendrait trop de temps au duo à réaliser un plan de commentaire de texte. Dans sa lancée, il passa ses notes à la boule de poil et celui-ci réitéra les mêmes propos. Au bout de dix minutes, ils se mirent d'accord sur un thème qu'aucun des deux n'avait gribouillé sur leur brouillon.
L'annonce de l'heure de leur enseignant précipita leurs stylos à exécuter son contrat de travail.
Après deux longues heures de réaction, qui étaient accompagnées par un long soupir des élèves comprenant que leur instituteur leur avait demandé un texte de quinze linges et non pas trente, les duos se préparèrent à être interrogés sur leur production.
Bien sûr, la plupart utilisèrent des techniques connues par vous et moi pour éviter de passer sur l'estrade de la peur.
Les premiers passèrent, expliquant avec cœur leur projet.
Les seconds, découragés par l'entente de la réalisation du commentaire de texte, se pressèrent à énoncer point par point le but du choix de leur thème.
Une vingtaine de minutes plus tard, sous le sourire de M. Kwon, le gris et le blond se présentèrent à leur tour devant leurs camarades de classe.
Leur exposé se déroula sans problème. Comme tous les autres, ils s'étaient répartis de manière équitable leur temps de parole. Les deux-trois feuilles qu'ils avaient prises, sans compter celle de leur texte, n'avaient finalement pas servi à grand-chose.
Il suffit d'un silence, après que Taehyung eut prononcé la dernière phrase de leur travail, qu'un torrent d'applaudissements résonna aux creux de leurs oreilles.
La cloche annonçant à tous les occupants de l'université l'heure de se ressourcer accompagna les compliments émis au sein des duos sur leur qualité de leurs exposés.
Tandis que Jimin se dépêcha de s'emparer de sa carte et de filer à toute allure à la cafétéria, le blond sortit un petit sac contenant quelques fruits et une gourde. Il abandonna l'idée de prendre son téléphone portable, l'ayant trop consulté à son goût la nuit dernière. Toutefois, sachant que toutes les classes seraient vides pour la pause déjeuner, il mit celui-ci en mode silencieux, enlevant le mode 'Ne pas déranger'. Comme ça, si jamais des âmes imprudentes avaient la bonne idée de le dérober, il pourrait le voir sur le devant de son écran de verrouillage.
Le groupe d'étudiants continuant de parler de leur future destination de vacances avait fini par passer le seuil de la porte. Fredonnant un air de musique, il remarqua sur son champ de vision, une boule poil paraissant attendre quelqu'un.
Son dos avachi sur le mur, la tête reposant sur sa matière rocailleuse traduisait davantage un sentiment de fatigue qu'une simple attente. Son regard croisa le sien. Un signe de tête l'invita à le rejoindre.
– Tu attends quelqu'un ?
– Je voulais rejoindre la cafèt le plus vite que possible, mais il semblerait que tout le monde ait eu la même idée...
– On peut y aller ensemble si tu veux.
Ne guettant pas la moindre réaction suite à sa proposition, le blond déroula sa marche. Il ensuit de quelques secondes au gris à calibrer son rythme de marche à celui de son camarade de classe.
Un silence se faufila sous les sons de leurs pas. Le décoloré tourna la tête de gauche à droite pour savoir si un quelconque panneau d'information n'était pas affiché dans les couloirs. Il ne souhaita pas rencontrer la mirette du blondin, s'avérant ralentir la cadence afin qu'il soit à sa hauteur.
Ses propres mots l'effrayèrent tant qu'ils le firent avoir un coup de chaud.
La tension augmentant dans ces sanitaires l'avait permis de prononcer ce genre de phrase. Une permission qu'il se serait bien passée. La question si innocente du pourquoi du comment avait encouragé son esprit à laisser une trace de cette séquence. La douleur qui s'était logée dans son cou sans lui provoquer la sensation de cracher son petit déjeuner se sentait néanmoins coupable de ne pas l'avoir donné l'autorisation d'agir comme s'il était possédé par une autre personne.
Sa venue au sein de l'étudiant aux cheveux gris sera malencontreusement punie par les habitants d'un monde chaud et irrespirable.
Sa seule faute ?
Ne pas avoir réussi sa mission de forcer le prince héritier à commettre l'irréparable.
L'œillade fixée à celle de l'ambré ne le fit pas rougir. Au contraire, elle favorisa ses pas à s'accélérer afin d'être devant lui.
– D'ailleurs Kim, par rapport à tout à l'heure...