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1 - Notes
2 - A Blσσɗʮ Relɑtiσƞsɦip builɗiƞg wσɾlɗ...
3 - Prologue
4 - '𝐓𝐢𝐥 𝐊𝐢𝐧𝐠𝐝𝐨𝐦 𝐂𝐨𝐦𝐞
5 - Chapitre 1
6 - Chapitre 2
7 - Chapitre 3
8 - Chapitre 4
9 - Chapitre 5
10 - Chapitre 6
11 - Chapitre 7
12 - Chapitre 8
13 - Chapitre 9 pt.1
14 - Chapitre 9 pt.2
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Chapitre 4

L'émetteur de cette phrase si soudaine permit à la pomme de la boule de poil de se faire dévorer avec douceur. Le regard de Namjoon croisa celui du rosé qui, après avoir fait un signe de tête rassurant, lâcha sa fourchette et reprit la parole.

– Avec Nam, nous nous sommes dits si tu voudrais bien cohabiter avec moi pour justement faire plus ample connaissance. C'est vrai que l'on se connaît depuis ton entrée à l'université, mais on n'a jamais vraiment pris le temps de « bien parler » si je peux dire ça comme ça... Alors, qu'en penses-tu ?

Une cohabitation si soudaine, alors que les deux individus ne s'étaient pas encore échangés leurs premiers cafés sortis du distributeur de boisson. Une cohabitation qui fit lâcher la pomme de la main du gris. Scrutant la lucarne du vert, il prit une tout autre direction lorsqu'il aperçut celui-ci discutant avec son amant. Pensif, l'odeur de sang régnant dans son appartement lui chatouilla doucement les narines. Quitter cet endroit où un corps a été découvert ferait le plus grand bien à cette âme dont la chaleur d'un foyer manquait. Les innombrables scènes d'éjection de repas ne manquèrent pas de le pousser à recracher son récent repas. Il déglutit, se forçant à penser à quelque chose de plus délicieux.

Tandis que le fruit se vit mordre de nouveau, le rosé essaya d'attirer l'attention de son cadet.

Enfin, je ne te demande pas de me répondre immédiatement... Si jamais tu veux un peu---

Je suis pour, Hyung, ça me ferait extrêmement plaisir de vivre avec toi. S'engagea Jimin avec un sourire.

Sa vivacité à répondre à sa proposition illumina le visage du plus vieux. Soupirant un bon coup, il toisa son amant du regard. Lui qui avait pensé que celui-ci allait mettre beaucoup plus de temps à lui donner une réponse, il tapa sur sa cuisse tout en l'ordonnant de ranger son téléphone. Sortant de sa bulle, il comprit que Jimin avait accepté sa proposition. Il regarda de long en large le plus âgé de cette table et ricana sous son air soulagé.

– Pourquoi tu rigoles ? Tu m'avais persuadé qu'il allait prendre plus de temps !

– Je disais ça pour plaisanter ! Toi alors ! Il ne sait même pas reconnaître une blague...

S'étouffant dans son rire, il ne remarqua pas le plus jeune observant discrètement le nouvel arrivant de l'université. Voulant lui pointer du doigt, sa conscience se remémora la scène du stylo. Ignorant pourquoi celle-ci refaisait surface, il balaya les nuages se formant au-dessus de sa tête et se concentra sur le couple se donnant des coups un à un. Son rire enfantin cassa la dynamique des décolorés qui se chamaillaient sur sa réponse bizarrement spontanée.

– En tout cas, tout le plaisir est pour moi, avec mon si beau visage... Répliqua le plus vieux avant de recevoir un coup sur son bras.

Un coup qui se vit accompagné par un gloussement de la part de la boule de poil.

Remerciant le couple d'avoir déjeuné avec lui, il se précipita à aller débarrasser son plateau. Il fut pris dans un embouteillage provisoire. Quelques personnes de sa promotion le saluèrent d'un sourire puis se rendirent dans la cour de l'université. Son plateau ainsi posé, vide de tout objet, il se dépêcha de quitter le réfectoire. L'heure tournait, les cours allaient bientôt reprendre. Après avoir salué la paire, le décoloré se rendit aux toilettes, afin de boire un peu d'eau. De l'eau qui fut pourtant ingurgitée pendant que son meilleur ami lui avait annoncé que celui-ci sortait avec son futur colocataire. Il se demanda pourquoi il avait eu cette réaction durant cette séquence. Il était bien normal d'avoir un amant à cet âge.

Peut-être le fait de ne pas l'avoir vu durant une longue période l'avait déstabilisé.

Cette période, aussi troublante que soudaine, l'avait interdit d'aller toucher de l'herbe verte et de sortir de son quartier. Un rien l'empêchait de prendre l'air, si ce n'était qu'aller finir sa deuxième année avant de pouvoir enchaîner. L'appartement dans lequel il vivait était désormais sous le nom de l'une de ses rares tantes qui se souciaient véritablement de lui. Ayant appris la nouvelle, elle avait pris sous son aile pour l'aider à acheter de quoi vivre seul. Le goût de trouver un travail était absent de sa cavité buccale, et même, sa tante le forçait à rester chez lui et de prendre du temps pour sa personne. Il était pourtant évident que c'était maintenant à son tour de remplir le frigo et de payer toutes les charges qui lui permettaient d'avoir un endroit où dormir.

Cette tante, aussi protectrice qu'elle ne l'était, pouvait, elle aussi, faire des remarques sur la façon dont se comportait le jeune homme.

L'appeler pour lui faire parvenir qu'il allait déménager sous peu pourrait bien faire des étincelles.

Une fois qu'il eût étanché sa soif, non sans une envie de revoir son camarade de table, il se dirigea vers la salle de classe.

Presque personne ne se fit apercevoir dans son champ de vison. Une jeune femme, qui paraissait l'apparence froide et un peu colérique sur les bords, l'aperçut et lui fit un sourire avant de se replonger sur son portable. Un réseau social bien connu défilant sur son écran, des petits rires traversèrent ses cordes vocales. Entendant la brune s'esclaffer derrière sa vitre emplie de lumière bleue, le gris lui lança un sourire et alla se placer sur sa table.

Sa joyeuse mine dessinée sous l'effet de la proposition de la cantine se transforma en un air blasé lorsqu'il vit son partenaire de table.

On va faire comme si je ne l'avais pas vu.

Il s'installa, posa son sac sur la table. Ses affaires et son portable posés sur la table, il inséra un écouteur et contempla sa fenêtre. Les nuages dominaient le ciel, le soleil était caché par ces gros cotons qui pouvaient parfois lâcher leurs larmes et leurs cristaux de froid. Les douces notes mélodieuses de la chanson Yuugure wa Ameagari des Morning Musume.'15 semblèrent plonger le grisé dans un sommeil éternel.

Le contraste saisissant qu'il avait entre ces deux ambiances paraissait très loin de cette atmosphère monotone de sa salle de classe. Un professeur qui se faisait attendre, des élèves qui avaient l'air d'avoir oublié qu'ils avaient cours. Mouvant sa tête de gauche à droite, il ouvrit l'ouvrage, attendant de se faire utiliser. L'odeur du neuf donna un boost de travail à la boule de poil qui s'attarda à refaire un des exercices que l'enseignant lui avait demandé de corriger. Le stylo se vida de son encre tandis que le gris s'amusa à lire dans sa tête l'énoncé bien particulier de l'entrainement. Mais, à peine le dernier point jeté, un mal de tête s'initia dans son esprit. Il laissa celle-ci se poser sur sa moitié de bureau, le sommeil le forçant à fermer les yeux pour quelques minutes.

Les 10 minutes qui suivirent apparaissaient durer une éternité. L'envie de dormir du décoloré se fit interrompre dans sa mission par l'arrivée du prof dans la salle, un peu essoufflé. Il porta quelques traces de café sur ses habits suivi d'une légère trace de rouge à lèvres sur le col de la chemise de celui-ci. Les élèves restants ne manquaient pas de remarquer ce curieux détail.

L'homme partit, non sans dire aux étudiants de se taire, installer ses affaires sur son bureau et sortit une craie de sa trousse. Un fait qui pourrait s'apparenter à une vieille époque bien révolue. Il disposait bien d'un projecteur pour afficher ses cours tapés sur PowerPoint, mais il aimait quand même revenir aux sources.

Bien, ces questions sont à faire pour la semaine prochaine... et j'interrogerais quelqu'un. Annonça-t-il tout en notant sur le tableau vert. Bon, commentaire de traduction, rendez-vous page 15.

Le bruit des pages qui se tournèrent et les soupirs parfois las, des élèves, se firent entendre. Le professeur prit son livre à la main et passa dans les rangs tout en lisant le texte à voix haute. Ce texte ne reçut aucune réelle attention de ces étudiants qui l'entendaient mis à part trois voire quatre qui prenaient assidument des notes en l'écoutant sérieusement. La voix lente et calme de l'homme provoqua l'envie à certains de se reposer tout en s'asseyant de manière décontractée. Il y avait toutefois de la lecture à faire dans ce premier texte de ce manuel. Pleins de conseils et de rappels étaient écrits sur la double-page de celui-ci. Des conseils qui faisaient soupirer ceux qui, pour une tout autre raison, n'avaient pas la motivation de se mettre à travailler.

La lecture achevée, il donna aux étudiants une série de questions avec plusieurs textes à commenter. Cependant, pendant sa distribution, il fit part aux jeunes gens que le texte présent dans leurs livres était à commenter à deux et qu'ils ne voulaient n'entendre aucun mot dans une autre langue, mis à part, évidemment, l'anglais.

«English only» répéta encore et encore le professeur Kwon.

– Et je veux que tous les devoirs soient sur mon bureau avant la fin du cours, well, let's get started. Le professeur se posa et alluma son ordinateur. Oh, I forgot to say one thing, phones are not allowed for doing this exercise.

Cette phrase découragea les personnes qui étaient justement en train d'utiliser l'objet et empêcha les autres d'y penser à s'en servir. En voyant ses élèves ranger leurs portables, le professeur Kwon laissa passer un souffle et se concentra sur son ordinateur. La préparation du prochain cours l'appelait au loin.

Certains discutèrent, en anglais, de leurs vacances d'été tout en parlant du texte. Il y en avait aussi qui, bien qu'ils n'étaient pas réellement à l'aise les uns des autres, échangèrent leurs points de vue sur le texte, sans succès pour trouver un accord. Naturellement, même s'il s'agissait d'un travail à faire entre binôme, des étudiants s'isolèrent et l'effectuèrent en solo... Or, comme le travail était aussi noté sur la communication entre les binômes, ils abandonnèrent rapidement le fait de produire un travail tout seul.

Néanmoins, deux jeunes hommes avaient l'intention de rendre un commentaire fait par eux-mêmes.

Jimin était en difficulté sur un passage du texte de sa langue natale. En ayant le passage de la langue de Shakespeare sous ses yeux, il ne comprenait pas vraisemblablement pourquoi l'une des structures était utilisée. Selon le gris, celle-ci ne possédait pas de sens et mettait même la logique de la suite du texte confuse. Il soupira et essaya de construire une introduction. Les intros n'étaient pas son fort, seulement, il fallait bien qu'il ait une épreuve à surmonter avant de recevoir de la force pour aller chercher un élan de productivité. Il regretta même de ne pas avoir pris de note sur son cahier pendant la lecture du texte. La mine du crayon tapota sauvagement la feuille de brouillon qui était prête à se retrouver en boule dans la poubelle. Cherchant une bonne formulation pour commencer à disposer une idée de début de phrase sur sa propre copie, il ne put s'empêcher de se demander ce que son nouveau voisin de table avait fait.

Il jeta donc des regards furtifs sur la copie, qui ressemblait à un brouillon, de son camarade de classe. La feuille fut à moitié remplie de phrases. C'étaient peut-être des hypothèses, ou des phrases pouvant mener à un plan. Comme s'il avait éprouvé une satisfaction interne, il hocha la tête et retourna dans sa réflexion.

Eh bien, ça parle peu ici... Jimin, tu sais que mes travaux de groupe sont aussi notés sur la communication, non ? Alors, à moins que vous vouliez que je vous fasse passer à l'oral, vous faites un petit effort et vous parlez, ok ? Il termina sa phrase en regardant le blond. Moreover, this text is pretty easy, so, you can't have a bad mark on this.

Le professeur partit, livre à la main, vers les autres élèves qui levaient la main pour d'éventuelles questions.

– Eh bien, à peine que tu rentres dans cette classe et à peine, tu te fais remarquer... Constata méchamment le gris en scrutant les regards des filles. T'es pas possible.

– So what, it bothers you ? I think for someone who is little, you speak way too much.

Le tac-au-tac du blondin fit lâcher de façon brutale le crayon de la boule de poil. Un arcquement de sourcil déforma sa face. Il répliqua en protestant qu'il n'était pas petit et qu'il devait arrêter de se la ramener. Ne prêtant qu'une oreille aux propos de son camarade de classe, le cendré continua de gribouiller sur sa feuille. Feuille qui se vit arracher de sa place confortable de la table. Lisant avec indifférence le travail de celui-ci, le décoloré lui ordonna presque de collaborer pour avoir une bonne note, en lui glissant un avertissement comme quoi s'ils n'obtenaient pas une bonne note à ce devoir, il lui ferait regretter de s'être moqué de lui.

La cloche sonna 50 minutes plus tard, tous les étudiants avaient réussi à écrire un semblant de commentaire. De son bureau jonché de feuilles de cours, le prof leur fit signe de partir pour une courte pause, en n'oubliant pas de leur rappeler qu'ils devaient bien faire le travail en revenant. Il précisa, non sans un léger sourire, de le faire sérieusement.

L'esprit ne désirant pas quitter le monde de Shakespeare, le blond se dirigea vers l'un des distributeurs qu'il avait repéré la veille. Les quelques pièces de monnaies, elles, ne souhaitaient surtout pas se retrouver dans une espèce d'avaleur d'âme dont la seule issue était le froid de l'automate. Le gros objet en vue, il se décida à opter pour un chocolat chaud. Le froid, bien qu'il fût différent de celui de l'intérieur des machines, irrita de peu sa nuque à peine couverte. Il tira doucement sur sa veste afin de la remettre sur ses épaules puis, effectua les démarches à faire dans le but de recevoir sa boisson.

Un soupir d'aise traversa sa mâchoire lorsqu'il aperçut, foncer à toute allure sur lui, la boule de poil avec un livre d'anglais à la main.

Tu es occupé ?

– Non, pourquoi ? Dit Taehyung en arquant un sourcil.

– Il faudrait qu'on se retrouve peu avant de reprendre le cours sur la répartition des parties à rédiger.

– Si tu veux... Tu veux quelque chose ?

La machine se fit pointer par les longs doigts fins du blondin. Surpris par cette demande, la boule de poil refusa poliment, sans s'empêcher d'avoir une arrière-pensée concernant cette proposition.

Une proposition sortie d'une voix, certes neutre, mais qui semblait endormir tout doucement les tympans du décoloré.

Arrangeant sa veste pour la énième fois, le cendré alla rapidement jeter son verre puis, suivit son voisin de table jusqu'à leur salle de classe. Tandis qu'ils marchèrent tranquillement, des bruits de ventre se firent entendre dans tout le couloir. Honteux, Jimin s'embarqua dans son esprit à consulter le catalogue de son pauvre frigo de son vieil appartement. Cet appartement n'avait plus ressenti l'odeur d'une nourriture fraichement préparée depuis bien longtemps. Même s'il était débrouillard, il se lassait très vite de manger en continu la même chose à chaque repas. L'idée de consommer quelque chose sur le pouce fit allonger de quelques minutes son itinéraire pour rentrer chez lui. L'air ailleurs, il découvrit quelques étudiantes se pavanant devant leur salle de classe, semblant être à la recherche d'une information.

À peine que le blond eût posé le pied sur la frontière entre son espace de travail et le couloir que l'une d'entre elles stimula un malaise. Une mine simplement désintéressée de la part du nouveau suffisait aux autres membres du groupe à pousser un cri avant de ramasser tel un vulgaire de patates leur amie à terre. La boule de poil se contenta de soupirer, constatant la jeune femme de tout à l'heure lisant un roman.

Il partit s'asseoir sur sa chaise lorsqu'il reçut soudainement le regard braqué de son camarade de table sur sa personne. Intrigué, il lui demanda la raison de son geste, celle-ci se vit automatiquement traduite par un sourire à l'allure moqueuse.

Non, mais tu sais les cafés et tout... Ce n'est pas mon truc.

Oh, je vois. Juste, je te le proposais à bon entendeur.

Non mais ! Je sais ! Rouspéta Jimin sur sa chaise. Pourquoi tu le prends comme ça ?

À cause de ton air sur ton visage... On la fait cette répartition ?

Un ton de voix pouvant charmer les quelques âmes présentes de cette salle de classe, mais qui, étrangement, avait irrité les oreilles de la boule de poil. Tandis qu'il relut en surface le texte de l'exercice, la feuille de son voisin se glissa sur son champ de vision. Il lut au coin de celle-ci une phrase portant le sens de la préférence des parties. Ceci en tête, il s'entêta de surcroît à lui laisser l'introduction ainsi que la seconde partie. Il ajouta qu'il désirait prendre un malin plaisir à critiquer la traduction de ce texte dont le sens se perdait au fil de la lecture. Ensuite à ceci, le blond lui rappela qu'il fallait qu'il le dise au professeur Kwon afin qu'il puisse valider ou non cette proposition avant de passer à la rédaction.

C'est vrai que le texte est de plus en plus difficile à lire... Hum, raison de plus pour que je le traduise.

– Tu vas te perdre en le traduisant... Si là, on a déjà du mal à le comprendre pour un simple exercice de compréhension...

– Me perdre dans tes yeux ou bien dans le texte ? Questionna l'étudiant en le coupant.

– Ne recommence pas avec ça !

Exaspéré par cette réplique, la boule de poil ne répondit pas sur le moment. Il se précipita à sortir une copie puis nota son nom suivit de son camarade de classe. Cependant, notant un à un les caractères le composant, un étrange malaise s'empara de son être. Il fronça des sourcils pour le faire disparaitre, mais rien n'y fit. Alors, rangeant sa hargne pour l'instant, il tapota d'une forte main l'épaule de son voisin pour lui demander s'il avait bien orthographié son homonyme. Voyant que oui, il se précipita à annoter dans son agenda la bonne écriture du blason de celui qui, à peine arrivé dans l'université, semblait déjà mettre dans tous ses états sa conscience déjà abimée.

– Et n'oublie pas qu'on doit le faire à deux cet exercice !

À la suite de cette phrase, le professeur arriva à petites foulées dans sa salle. Café à la main, il s'empressa de rappeler à ses étudiants de poser le devoir sur son bureau avant la fin de l'heure. Le rappel de cette consigne fit soupirer les groupes qui voulaient ne rien faire durant cette dernière heure de la journée. Constant ceci, l'homme en lâcha un aussi. Il partit sur-le-champ allumer de nouveau son ordinateur pour finir la préparation du prochain cours. Tandis qu'il tapa son mot de passe, il vit une main d'étudiante se lever. Son expérience de professeur l'indiqua que la question, bien qu'elle ne fût pas en rapport avec le devoir, paraissait d'être très sérieuse aux yeux de la blonde l'attendant avec son stylo à la main. Il ouvrit à la hâte son fichier puis s'en alla la rejoindre.

Quelques minutes plus tard, dans le binôme, l'exercice avança tranquillement vers la ligne d'arrivée. Correcteur à la main, Jimin relut avec attention le paragraphe qu'il venait d'écrire. Son stylo pointant les mots le définissant, il s'efforça d'être particulièrement méticuleux sur l'orthographe de certains mots pouvant parfois lui causer du tort lors de la lecture de la copie. Une copie partagée par le travail de deux étudiants, les chances de savoir qui avait écrit quoi était plus élevée sur celle-ci. Soupirant un bon coup, il tapota sur l'épaule du cendré qui écrivit sur sa feuille de brouillon, une idée concernant son futur verset. La boule de poil lui demanda si la progression argumentative de ses écrits lui convenait. Celui-ci répondit à l'affirmative. Il donna à voir son brouillon au gris puis, après avoir obtenu une réponse, prit la copie et replongea dans son raisonnement.

Alors que le blond nota sans peine, le décoloré leva les yeux vers la fenêtre. Les nuages, aussi gris que sa chevelure, semblaient vouloir verser leurs larmes. Une brise bizarrement puissante vint s'écraser sur les vitres de la salle. Les feuilles dansaient au son du vent paraissant être en colère. Les mains sur son manuel, il feuilleta les pages du livre en attendant que son camarade finisse de copier sa partie. Quelques exercices lui sautèrent aux yeux. Il lut attentivement quelques énoncés souhaitant les résoudre dans sa tête. Un entrainement gymnastique qui s'arrêta lorsqu'une voix se glissa dans son oreille.

– J'ai fini. Tu peux me dire si c'est bon ?

La rougeur s'installant sur son visage, la boule de poil avait automatiquement fermé le manuel sous le ton étrangement flatteur de son voisin de table. Le regardant avec les sourcils fronces, il lut ce que le jaune avait écrit. Aucune faute d'orthographe n'était à déplorer et la logique argumentative coulait comme de l'eau claire. Une étrange émotion lui chatouilla les méninges. Il répondit que tout était en ordre et s'attarda à rédiger la dernière partie du devoir qu'il avait ajoutée après la pause avant que le nouvel arrivant ne s'occupât de la conclusion.

Le stylo en main, sa conscience sembla vouloir lui titiller son ouïe de la récente action de son partenaire de table. Tout en écrivant ce qu'il devait dire, quelques spasmes contrôlèrent sa main inoccupée. La désagréable sensation de se faire posséder surprit l'objet bleu à bouger plus vite qu'à l'accoutumée. Le dernier point posé avait l'air d'être une libération pour le jeune homme qui enchaîna à ranger ses affaires en zieutant sur ses autres camarades de classe.

La copie finie, cinq minutes plus tard, le professeur Kwon quémanda à ses étudiants de venir lui donner le fruit de leur travail. Taehyung prit la feuille en main et partit la déposer à l'endroit prévu à cet effet. Glissant une mirette sur sa place pour savoir s'il eût oublié quelque chose, il salua l'enseignant puis se dirigea dans les sanitaires.

Sa marche tranquille se transforma rapidement en une marche rapide. Quelques gouttes de transpiration semblèrent perler sur son front. Il arriva dans l'endroit et but un peu d'eau. Le robinet fermé, il se regarda dans le miroir. Un visage fatigué se dessina sur le verre sale de la pièce. Se tapant les joues comme pour se réveiller, il donna un rapide coup d'eau sur celui-ci et l'essuya à l'aide d'un mouchoir en tissu. Il paraissait vouloir prendre quelque chose de sa poche de veste cependant il se ravisa de le sortir lorsqu'il entendit une personne se rapprocher des toilettes.

Un air neutre qui se changea rapidement en un air excédé lorsqu'il sentit son être se faire plaquer contre les murs de l'environnement intime.

Mais c'est quoi ton problème ? lança le blond.

– Mon problème ? C'est plutôt toi qui en a un.

Le décoloré qui fut légèrement plus grand que son compagnon de table lâcha un grand soupir, tout en claquant la langue contre son palais, agacé.

Je ne sais pas ce que tu cherches, mais je ne t'ai rien demandé.

– Tu parles ! Ta demande de tout à heure, le coup du stylo et puis...

– Quoi ? Celle de te demander si j'avais fait une erreur ? Ça t'a troublé ?

– N'importe quoi ! Riposta Jimin en serrant sa prise. Tu insinues quoi là ?

– Peut-être que tu as envie que je me perde dans tes yeux...

La mine moqueuse agrémentée d'un air taquin du blondinet ne manqua pas à la boule de poil de coller son buste contre le sien.

Je t'ai dit d'arrêter avec...

Comme une bourrasque pouvant les projeter au loin, le binôme se regardèrent dans le fond de la lucarne. Alors qu'il allait finir sa phrase, Taehyung retira sa prise qu'il avait de sa veste. Ne prenant pas en compte l'état soudain de son camarade de classe, il ramassa un curieux objet qui fut tombé de sa poche lors du choc provoqué par son dos. Il s'arrangea un peu puis, d'une voix ferme, salua au loin, le gris ayant l'air de doucement revenir sur terre.

Tentant d'ordonner à son esprit de supprimer cette scène, comme son voisin, il s'arrangea et quitta lui aussi les sanitaires. Il marcha d'un pas pressé vers la sortie de l'université qui n'allait pas tarder à fermer ses portes pour la journée.

Un peu plus loin, un Yoongi et un Jungkook qui tenait de manière exagérée le bras de celui-ci se firent voir dans le bout du couloir principal. Après une énième demande du noireau quémandant à son cadet de bien vouloir le lâcher, le groupe aperçut le gris dans leurs perspectives respectives. Comme si cela était maintenant devenu une habitude, le plus jeune ne rata pas une seconde de plus pour se moquer de sa nouvelle connaissance. Cette attitude fit se froncer les sourcils le plus vieux qui sortit «Arrête, tu veux» bien sec pour calmer le brun qui resta tout sourire.

Visualisant deux silhouettes qu'il connaissait, Jimin s'arrangea de nouveau, comme pour enlever la présence du blond sur ses vêtements. Il salua d'un geste rapide le brun avant de savoir comment allait le noireau. Ce dernier lui rappela qu'ils s'étaient vus juste avant les cours de la matinée. Le gris en profita pour dire, ce qui semblait être une annonce pour lui, que Namjoon était en couple. Curieusement, la réponse de Yoongi surprit Jimin. Il était au courant que la personne qu'il considérait comme un meilleur ami depuis le collège était en couple avec son bon ami Seokjin. Par ailleurs, il lui dit qu'il allait être en colocation avec celui-ci.

Hum, c'est cool, tu vas pouvoir quitter un peu ton appart.

– Oui, oui, en plus, il a l'air d'être vraiment cool, au fond.

– Quand même... non rien. Il fit signe à son cadet de lui lâcher le bras. Le blond, là, c'était qui ? Je vous ai vus vite fait tous les deux ensemble...

– Ah, il imita un mime de réflexion, le nouveau.

– Aah, Kim Taehyung ? Hobi m'a dit que tu t'es fait clouer le bec par lui.

– C'est bon, pas besoin de me le rappeler, ça m'énerve déjà.

Le plus jeune des trois, bien qu'il s'efforçât de ne pas sourire depuis le début de la conversation, rigola un peu suite à la déclaration de Jimin. Avant que le concerné s'en aperçoive, bien trop occupé à essayer de canaliser sa colère, Jungkook fit des avances à Yoongi, du style «En tout cas, moi, je t'aime». Le noiraud lui cria presque de se taire et de lui dire d'arrêter, mais bon, le plus jeune était quelqu'un de très têtu.

Hier, tu ne voulais pas sortir... et aujourd'hui c'est bon ?

– Non, j'ai des choses à récupérer dans la boutique... une prochaine fois.

– Toujours pareil avec toi... souffla-t-il avant d'accaparer quelque chose plus vieux.

– Pour la dernière fois Kook, lâche-moi.

– Non ! Tant que tu ne m'auras pas dit oui, je ne te lâcherai pas !

– Alors, tu peux l'oublier cette sortie.

Blessé, celui-ci le lâcha et vit son ami partir en direction du gris. Il fronça un peu les sourcils lui aussi, l'écoute de la conversation des deux autres jeunes hommes l'avait irrité. Il ferma sa veste et se dirigea vers l'extérieur de l'université.

Une phrase qui parut innocente sortie de sa voix intimidante se prépara à accueillir les invités qui savaient déjà l'issue des événements qui allaient se produire.

Je veux voir à quoi ressemble le nouveau...

L'établissement scolaire se vida de tous ses étudiants. Le crépuscule s'était déjà installé, les allées se couvraient d'élèves. Certains se rendaient dans le métro, ou d'autres, possédant une voiture, allaient tout droit dans cette grosse boîte métallique. Notre protagoniste, lui, se dirigea vers son bus, déjà prêt à partir. Il monta dans celui-ci tout en n'oubliant pas de saluer le conducteur en bipant sa carte et fila s'asseoir sur l'une des places libres de l'autobus. Il tira son portable de sa poche et le déverrouilla pour juste aller dans ses mémos, histoire de bien noter le travail à faire pour le prochain cours. Une fois ceci fait, il se contenta de regarder par la fenêtre et d'admirer le paysage.

Il avait finalement abandonné l'idée d'aller à la boulangerie pour grignoter quelque chose. La proposition de la cantine ayant traversé son esprit, il s'était dit qu'il serait plus correct de se rendre chez le rosé qui pouvait l'attendre pour dîner.

Au son des feuilles s'écrasant sans peine sous les roues de l'autocar, son arrêt approcha. Le décoloré se leva pour gagner la sortie du car. Le bus s'arrêta et ouvrit ses portes, l'étudiant salua de nouveau le conducteur tout en passant sa carte de transport vers la machine et actionna ses jambes pour s'orienter vers son appartement. Dans un immeuble de quatre étages, il poussa la porte du bâtiment et appuya dans l'un des boutons de l'ascenseur. Une fois ceci fait, après avoir tapé le code pour accéder dans son habitation, il se dépêcha de saisir une valise et d'y mettre quelques vêtements afin de faire la semaine avec. Il prit son ordinateur, son chargeur de téléphone, son casque, deux-trois paires de chaussures et une écharpe, car le froid se faisait sentir. Puis, avec sa valise en main et son sac d'étudiants sur le dos, il sortit son portable, étant donné que celui-ci ignorait où habitait le rosé. Son meilleur ami lui avait déjà communiqué l'adresse par message. En voyant l'adresse s'afficher à l'écran, le gris constata qu'il ne vivait qu'à 30 minutes de son domicile.

Il fit un signe au chauffeur d'un bus qui passait dans le coin et monta dans l'autocar.

Le véhicule le déposa à une centaine de mètres de l'immeuble du décoloré. Il descendit et s'avança vers la porte du bâtiment. La porte tenue par une vieille dame le fit se dépêcher de rentrer. Remerciant la femme, l'ascenseur autorisa une mère et un bébé pleurant à chaudes larmes de sortir de son antre étroit. L'air peiné du petit laissa une mine portant le même sentiment à la boule de poil appuyant sur le bouton de l'étage correspondant au placement de l'appartement.

Une porte bizarrement entrouverte l'indiqua que son nouvel endroit d'habitation l'attendait. Il se pressa d'aller l'atteindre puis ferma celle-ci en saluant le rosé.

Cependant, sa salutation ne trouva aucune réponse ni même un bruit de pas pouvant le combler de joie. Sa valise posée à côté de l'entrée, il fit l'état des lieux en considérant son nouveau lieu de vie. Le silence régnant dans ce petit hall permit aux poils de la boule de poil se hérisser d'un peu. Une inquiétante impression de déjà-vu semblait vouloir qu'il se rapproche d'un fauteuil s'apparentant d'être le meuble principal de la pièce.

Il s'assit sur celui-ci.

À peine ses fesses posés sur le fauteuil marron foncé qu'il se leva avec surprise en voyant qu'il s'était posé sur un drôle de tissu.

Le liquide familier le salua avec un grand sourire, comme prêt à le dévorer.

Qu'est-ce qu'est ?!

C'est si rouge...

Une blessure grave ?

Sachant qu'il n'aimait pas réfléchir sur des choses qui ne le concernaient pas, du moins pas directement, Jimin préféra oublier de suite ce drap maculé de sang et alla sur son téléphone.

Ce même liquide rouge avait coulé dans le monde des vampires.

Pour avoir essayé de dérober un objet précieux dans le clan des nobles, un bâtard s'est fait guillotiner par le clan des adorateurs des déchus. Le triste sort de ceux qui ne valaient rien aux yeux de la couronne, la dure réalité que même les animaux étaient mieux traités qu'eux les empêchaient de vouloir quémander de l'aide même auprès de certains bourgeois qui pouvaient du jour au lendemain se trouver parmi eux.

Les bâtards n'espéraient même pas trouver un peu de compassion auprès de la famille royale.

Si un souverain avait le pouvoir d'améliorer leurs conditions de vie, alors ce serait un désastre pour les Nobles souhaitant à tout prix les utiliser comme sujet d'expérience.

Un problème surplombant et tiraillant de part et d'autres le monde des vampires ne désiraient pas s'en aller pour si peu. Voir ses habitants se battre pour espérer regarder de haut la reine se faisant harceler chaque jour par des nobles se languissant de contempler le corps mort du roi actuel rythmait ses journées tristes et monotones.

Quel problème ?

Celui de savoir qui allait hériter de la couronne était de maître dans ce monde. Comme à leur habitude, les nobles se bousculaient un par un pour essayer ne serait-ce que de toucher un cheveu de la reine pour l'amadouer. Mais, c'était peine perdue. Cho Min, avait dressé des vigiles un peu partout à l'extérieur du château pour assurer la garde.

Dans le château des Kim, il n'y avait pas vraiment de servantes, ni de majordomes. Ils aimaient bien faire les choses à sa manière et puis, lorsque vous possédiez des pouvoirs pour les effectuer, engager des gens ne serviraient à rien. La mère fit bouger de sa pensée des accessoires de ménage, pour nettoyer un peu le hall de son habitation. Elle se rendit dans sa chambre, l'air un peu fatigué, pour se procurer des tablettes de sang. Voilà un bon moment que la reine n'avait pas mordu quelqu'un. Les vampires demandaient souvent aux membres de sa famille pour en ingurgiter, seulement, le petit Tae Seong n'avait pas encore l'âge de se faire mordre et de mordre aussi. Les enfants vampires se nourrissaient de petits bonbons sanguins, cela leur permettait de ne pas être en carence de liquide rouge. La rousse perça un trou pour sortir le rond blanc de sa boîte et le mit dans un verre vide. Ainsi, une fois celui-ci rentré en contact avec le verre, il se forma un liquide pourpre allant jusqu'à la moitié du verre.

La dame aux cheveux rouges le prit et but son contenu.

Son regard zieuta un peu la pièce aux tons bleu nuit, parterre, un papier, taché de liquide noir.

Ce n'était pas de l'encre à stylo ou de plume...

Mais, du sang séché sur une feuille contenant un sceau et une signature.

Cho Min poussa un soupir qui en disait long sur cette feuille, elle pensait à une personne qui, voulant le succès à tout prix, lui avait fait signer son arrêt de mort.

L'argent avait possédé le corps de cet individu monstrueux à ses yeux.

De plus, sa fierté de reine avait été à tout jamais bafouée par l'erreur la plus terrible de sa vie.

Les vampires peuvent classer leurs points de vue par des sentiments semblables aux humains. Contrairement aux contes pour enfant, ils possédaient un cœur, des sentiments et des émotions. Les relations entre eux paraissaient peut-être ambiguës mais...

Comme les humains, ils savaient faire la part des choses.

~Cependant, un acte des plus horrifique avait enclenché le compte à rebours de la rencontre de ceux qui étaient destinés~

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