Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Moony
Share the book

2. Famille Parfaite

–– Jezabel ––

Alors que je me retourne après avoir claqué la porte au nez à miss Charlotte aux fraises. Je manque d'entrer en collision avec Maya qui s'était cachée pour nous espionner. Le fait que je ne l'ai pas remarquée plus tôt, me vaut un sursaut.

- Putain mais t'es complètement folle, tu veux me faire mourir de peur ?

Ma réaction lui vaut un éclat de rire cristallin avant qu'elle ne reprenne son sérieux et qu'à mon plus grand désarroi elle prenne la parole.

- C'est ton amoureux ? me demande-t-elle un grand sourire empli d'espoir affiché sur ses petites lèvres.

- Certainement pas Maya, et en plus je ne sais même pas son nom, lui réponds-je sur un ton plus agressif que ce que j'aurais voulu.

- Je suis sûre que tu l'aimes, en plus il est beau, me dit-elle d'un air rêveur, à deux doigts d'en baver.

- Ne rêve pas Maya, je te rappelle que je n'aime personne sauf toi.

- Moi aussi je veux un prince charmant comme le tiens, continue-t-elle sur sa lancée en tournoyant sur elle-même sans prêter attention à la fin de ma phrase.

Je lève les yeux aux ciel, agacée par son innocence et me dirige dans le salon dans lequel se trouve nos géniteurs.

- Vous êtes invités à aller manger chez la voisine ce soir pour dix-neuf heures.

- Comment ça nous, me demande ma mère sur un ton indigné.

- Ne me dis pas tu as cru que je vous ferais le plaisir d'être en la compagnie de mon humble personne ?

Ma génitrice me toise d'un regard mauvais, puis se tourne vers son mari pour y rechercher du soutien, mais il est tellement pris par son téléphone, que je pense qu'il n'est même pas au courant du sujet de notre discussion.

- Je ne te laisse pas le choix, si tu ne viens pas, je te mets à la porte.

Je la fusille du regard. Je sentais ce coup venir, toute excuse est bonne pour me balancer cette menace à la figure. Ils attendent depuis tellement longtemps que je quitte leur vie. Jusqu'à maintenant ils étaient incapables de me foutre à la porte, mais il faut croire qu'un déménagement leur suffit pour prendre un nouveau départ.

Il n'empêche que je trouve cet avertissement minable. Elle sait parfaitement que si je suis toujours là c'est pour Maya. D'ailleurs, je me retiens de lui hurler dessus et d'engendrer une dispute uniquement parce qu'elle est là. Notre génitrice a d'ailleurs beaucoup de chance que ma benjamine soit là, car en d'autre circonstances je me serais fait un plaisir de lui cracher ses quatre vérités à la figure.

Irritée par la menace de ma mère, je tourne les talons et me décide à retourner au calme dans ma chambre, en espérant que personne ne viendra m'énerver plus que ce que je suis déjà. Je vais essayer de faire redescendre la tension qui s'est installée en moi.

Je m'installe rageusement dans mon lit et me positionne confortablement parmi mes nombreux coussins avant de poser mon ordinateur sur mes jambes et de me plonger dans le monde de mes protagonistes en espérant que ça me suffira à me calmer.

Une heure plus tard, alors que je m'évertue à écrire une scène violente entre mes deux personnages principaux qui sont sensés tomber follement amoureux par la suite bien que tous les opposent. Ma mère entre dans ma chambre sans même frapper à la porte pour demander la permission d'entrer.

Je lève mon regard glacé sur sa silhouette de blonde parfaite, qui dans le font à un cœur dénué de sentiments.

- Tu comptes toquer à ma porte avant d'entrer, ou c'est trop te demander, la questionné-je froidement.

Ma génitrice ne relève pas ma remarque, elle dépose une robe de couleur rose pêche sur mon lit, à mes pieds avant de me fixer de ses yeux de glaces.

- Enfile ça et sois à l'heure au rez-de-chaussée, me dit-elle sur un ton sévère.

Je la fusille de mon regard de braise avant de fixer cette robe avec dégoût.

- Je t'ai dit que je ne viendrai pas. Ce n'était pas assez clair ? lui demandé-je avec amertume.

- Tu n'as pas ton mot à dire Jezabel, tu viens, ou cette fois-ci je me ferais un plaisir de trouver une quelconque manière de me débarrasser de ton précieux manuscrit auquel tu consacre tant de temps.

- D'abord tu me menace de me foutre dehors et maintenant tu menace de t'en prendre à mon travail ?! Tu n'en as pas marre de faire pression sur moi ?

Elle ne prend pas la peine de répondre à mes questions et me fixe de son air hautain avant de tourner les talons et de quitter une bonne fois pour toute ma chambre.

Je me lève de mon lit et prends la robe pêche entre mes mains en grimaçant de dégoût, du rose, beurk, la pire couleur possible. Non mais franchement, elle ne pouvait pas faire un pire choix.

Agacée, je finis par céder et retire mes vêtements aux couleurs sombres pour enfiler à contre cœur ce bout de tissus qui me dégoûte. Je ferme la fermeture-éclaire qui se trouve sur le côté gauche sous mon aisselle.

Une fois l'habit attaché à moi, j'enfile un collant en résille ainsi que mes Doc Martens pour finaliser ma tenue. Certes ma maternelle désapprouverait ce choix vestimentaire, mais je le fais exprès, juste pour lui rappeler que je ne suis pas complètement sous ses ordres. Et je sais que Maya va adorer, elle va certainement me comparer à une princesse rebelle, qui enfile la tenue qu'on lui a assigné mais qui rajoute une touche personnelle pour n'en faire qu'à sa tête et pour attirer l'attention sur elle. Sauf qu'attirer l'attention sur moi n'est pas mon but.

Je m'observe quelques instants dans le miroir.

Je pourrais me dégoûter à obéir ainsi aux directives de cette harpie, mais je pense à Maya, à la raison pour laquelle je suis toujours en vie aujourd'hui et ça suffit à me donner assez de courage pour affronter cette soirée.

Je descends au rez-de-chaussée où les parents m'attendent accompagnés de ma benjamine.

Ma génitrice me jette un regard désapprobateur face à mon accoutrement, je lui rends son regard et y ajoute un sourire provocateur.

Alors qu'elle s'apprête à me faire une remarque comme à son habitude - à croire qu'elle ne peut s'empêcher de dire quelque chose sur ma manière d'être - ma sœur la coupe dans son élan en venant me serrer dans ses petits bras de morveuse. Maya se décide à me relâcher après un moment, et c'est à cet instant que nos parents décident qu'il est temps de partir.

Mon paternel, pose sa main dans le creux des reins de ma mère avant de sortir de la maison suivit de prêt par Maya. Bien sûr, c'est moi qui m'occupe de fermer la porte à clef derrière nous avant de les suivre d'un pas trainant jusqu'à la maison d'en face. Mais lorsqu'un biset vient s'écraser contre ma peau nue, j'accélère un peu le pas.

Comme il a cessé de pleuvoir il y a déjà deux heures, je me suis dit que l'air ambiant devait s'être un peu réchauffer. Grosse erreur de ma part, mes poils se hérissent et la chair de poule vient vite recouvrir mes membres qui sont à découverts.

Quand nous arrivons devant la porte noir anthracite de nos voisins, les géniteurs sont toujours côtes à côtes et mon père presse son index sur la sonnette alors que je me place aux côtés de Maya qui m'attrape la main et la serre de toutes ses forces, bien qu'elle n'en ait pas beaucoup dans ses petits bras menus.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur Bétamèche, ma mère regarde mon père, éberluée. Mon géniteur n'y prête pas attention, et salue l'être vivant d'espèce étrangère avant qu'il ne nous invite à entrer dans sa maison qui est un peu plus petite que la nôtre.

Lorsque nous entrons, une femme latino de la quarantaine à la chevelure brune vient nous saluer. Elle prend les vestes et manteaux de ma petite famille, et quand elle s'avance vers moi pour faire de même mais qu'elle s'aperçoit que je ne porte rien sur mes épaules, elle étire ses lèvres teintées de rouge en un sourire resplendissant.

Au vu du profil de cette femme -qui est très séduisante- je ne serais pas étonnée que mon paternel trompe notre mégère de mère avec cette belle hispanique. Mais j'espère pour cette femme qu'elle ne s'abaissera pas à un tel niveau, elle mérite mieux qu'un homme pareil.

Elle se présente à nous sous le prénom de Santa Smith, mais elle ne nous présente pas son fils et nous invite à venir prendre place dans le salon pour prendre un apéro.

Je m'installe sur le canapé gris - qui est plutôt confortable - à côté de Maya qui attrape le verre de jus de fruit que Charlotte aux fraises vient de lui servir. J'appuie un coude sur mes genoux et viens déposer mon menton dans la paume de ma main tant dis que je tiens ma coupe de champagne dans mon autre main. Ariel ne nous fait pas l'honneur de sa présence, et en attendant que le temps passe, j'écoute d'une oreille distraite la discussion qu'entretient Santa avec mes parents. Après cinq minutes à les entendre parler boulot, je reporte mon attention sur Maya qui joue sur le tapis avec sa Barbie qu'elle a pu emmener.

Après une heure passée dans le salon autour d'un apéro durant lequel mes parents n'ont cessé de venter le cabinet d'avocat de mon géniteur, Santa nous propose enfin de passer à table pour que le l'on puisse enfin manger. Lorsque je m'assieds sur l'une des chaises en tissu bordeaux, Ariel vient se placer en face de moi, mon père se met à ma gauche et ma mère en face de mon paternelle, Santa se trouve en bout de table entre mes géniteurs, et Maya à ma droite, en bout de table, face à Santa.

Alors que je joue avec ma nourriture et que j'écoute d'une oreille distraite la discussion que les parents entretiennent, je sens le regard de Bétamèche sur moi. Quand je lève les yeux sur lui pour le fusiller du regard, il détourne ses globes oculaires d'un vert émeraude et engage la discussion avec les paternelles. Mon géniteur qui a certainement dû s'apercevoir que je jouais avec ma nourriture plutôt que de la manger - chose qu'il trouve impolie et qu'il ne supporte pas - me donne un coup de pied dans le tibia juste assez fort et assez bien placé pour me faire mal, ce qui me fait afficher une grimace que j'essaie de réprimer en avalant une gorgée d'eau.

Perdue dans mes pensées, je mange à petites bouchées ce qui se trouve dans mon assiette, après quelques minutes, une douce voix de femme dont je ne reconnais pas le timbre, vient me sortir de mes songes.

- Hum ? je demande distraitement, en regardant les parents puis détourne le regard vers la mocheté aux cheveux rouges qui me fait face et qui ne se gêne pas de m'adresser un sourire moqueur, ce qui a le don de m'irriter.

- Je me disais qu'Ashton pourrait te faire visiter la ville demain, les lèvres de la latino vienne s'étirer en un sourire chaleureux pour clore sa phrase.

Ashton, alors c'est ainsi que ce petit con s'appelle. Son prénom est aussi irritant que sa personne entière, physiquement parlant en tout cas, même si je pense qu'il n'y a pas une grande différence avec ce qu'il y a à l'intérieur.

- Oui bien sûr, ce serait une bonne idée, je lui réponds en tentant un sourire pour faire bonne figure.

Mais en voyant la tronche que Maya tire, ce qui devait ressembler à un sourire, doit plutôt avoir l'allure d'une grimace flippante.

Je n'ai bien sûr aucune intention de passer du temps avec la Charlotte aux fraises, mais c'est simplement pour faire bonne impression au prêt de notre voisine -et pour éviter de me faire rabâcher les oreilles en rentrant- que je donne cette réponse à Santa.

Quand vient l'heure du dessert, Maya me regarde avec de grands yeux de chien battu, un peu comme le chat botté, pour me rappeler la promesse que je lui ai faite dans la voiture.

- Ça va Maya, je n'ai pas oublié.

Elle m'adresse un grand sourire et lorsque la mère de Bétamèche pose mon dessert devant moi, je le fais glisser jusqu'à elle.

- Merci Jezzy, me remercie-t-elle avant de se ruer sur son gâteau.

- Tu ne veux pas de dessert Jezabel ? me demande Santa.

- C'est une promesse que je lui ai faite, et puis le plat principal m'a bien rempli l'estomac, lui réponds-je avec un sourire affiché sur mes lèvres colorée de pourpre.

Santa me rends mon sourire en deux fois plus sincère et magnifique avec ses dents blanches qui contraste parfaitement avec le rouge flamboyant dont elle a teinté ses lèvres pulpeuses.

Le fait que je refuse de prendre un dessert, me vaut un regard assassin de la part de ma mère pour le culot que j'ai eu de refuser l'offre de notre hôte.

Charlotte aux fraises finit son gâteau en vitesse avant de se lever de table et de nous informer à regret qu'il doit nous quitter, comme si ça l'enchantait d'être ici, non mais n'importe quoi. Je serais la première à m'enfuir si je le pouvais.

- Tu n'as cas prendre Jezabel avec toi à cette soirée, ce sera l'occasion qu'elle rencontre quelque personne et qu'elle puisse se faire des amis, lui dit-elle en étirant à nouveau ses lèvres.

Ok, lorsque je disais vouloir prendre la fuite, je ne sous-entendais pas là tout de suite et encore moins en la compagnie d'un mec aux cheveux rouges.

Je regarde la tablée, l'aire incrédule et regarde ma mère en espérant qu'elle ne m'autorise pas à sortir pour ce soir, bien qu'habituellement je ne demande jamais la permission. Ce soir je la supplie presque du regard de répondre par la négative.

- Oui ce serait une bonne idée, n'est-ce pas ma chérie, me questionne-t-elle en étirant ses lèvres roses Barbie pour appuyer le propos de Santa.

Bon sang ce qu'elle peut m'énerver lorsqu'elle fait preuve d'autant d'hypocrisie envers moi. Ce que ça peut être pénible quand ils ont décidé de jouer à la famille parfaite.

Je prends sur moi et hoche silencieusement la tête avant de me lever. Je presse mes lèvres contre le sommet du crâne de Maya avant de lui souhaiter une bonne nuit à l'avance et de rejoindre Ashton dans le hall d'entrée une fois que j'ai remercié Santa pour son hospitalité.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet