Et je finis par m’évanouir.
***
Je me réveilla avec un mal de crâne pas possible. Je regarde autour de moi et bien évidemment, je suis dans une sorte de cellule. Je dois être en prison. Je me lève et me dirige vers les barreaux. Je vis qu’il y avait plusieurs autres cellules. Et ce qui me rassura, c’est que je vis que je n’étais pas la seule prisonnière.
J’analysa l’endroit dans lequel je me trouve. Il n’y avait que des murs sales. Une petite ampoule éclairait à peine la pièce. Je vis que dans la cellule d’en face, il y avait une petite fenêtre. Ils ont dû me donner une cellule sans fenêtre. Ils ont sûrement compris mes compétences pour m’enfuir.
- Eh, toi la nouvelle !
Je me retournai vers la voix. Un vieil homme était tourné vers moi, dans la cellule d’en face.
- Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu me sembles jeune pour atterrir dans un endroit pareil.
C’est sûr que lui il doit être trop vieux pour être ici.
- Je n’ai aucune idée de ce que je fais là.
- Quelle merde as-tu fait pour que cette mafia t’enferme ?
Donc j’ai affaire à une mafia. Et moi qui me croyait en prison. J’en étais presque soulagée.
- J’ai fui.
Il me regarda perplexe. Moi même je ne sais pas ce que je fais là.
- Et vous ? Que faites-vous ici ?
Je voulais à tout prix rompre ce silence de gêne mais aussi en savoir plus à qui j’ai affaire.
- J’ai tué une bonne vingtaine de leurs hommes. Je crois que Sanchez n’a pas apprécié.
Bon, je parle avec un tueur, c’est génial.
- Qui est Sanchez ?
Il ouvrit la bouche mais ne répondit rien.
- Mais qui es-tu ? Sanchez est celui qui t’a enfermé là. Un des chefs de cette mafia. Tu ne sais même pas à qui tu as affaire.
- Que dois-je savoir sur lui ?
- Ne le déçois jamais. Il peut être très violent.
J'acquiesce et retourne dans mes pensées. Si il a tué des hommes, c’est qu’il doit s’y connaître dans… ce monde de tueur. Une idée me vint à l’esprit.
- Connaissez-vous la famille Collen ?
Il rigole, puis me répondit :
- Bien sûr que je les connais. Ce sont les rivaux de tout le monde. J’ai appris que le chef et son fils se sont fait kidnapper. Le chef est mort. Mais son fils a réussi à s'échapper par je ne sais quel moyen. J’ai entendu ça des gardes là bas.
Je tournai la tête et vis deux gardes surveiller les cellules.
- Bien sûr, la fille n’a pas été trouvée, continua l’homme. Elle est recherchée par tous les criminels du pays. J’espère qu’elle s’est bien cachée. Je pense que dans toutes les histoire de la mafia, je n’ai jamais vu une personne autant en danger qu’elle.
Un frisson me parcourt. Je suis en danger et bien évidemment j’ai été retrouvé.
J’entendis des pas se rapprocher et je vis un garde s’arrêter devant ma cellule et celle de l’homme. Il était vêtu de noir et tenait une énorme arme à la main.
- Les prisonniers ont interdiction de discuter entre eux. Toi là, viens, le chef veut te voir.
Il ouvrit ma cellule et me menotta. Il me fit sortir et m’emmena. On traversait beaucoup de couloirs qui ressemblaient tous les uns aux autres. On sortit par une porte avec plusieurs cadenas et on arriva dans des couloirs un peu plus éclairés. On monta de nombreuses marches et au bout d’un moment, je me retrouvais devant une porte. Elle était en béton. Le garde toqua assez fort pour que l’on puisse l’entendre de l’intérieur.
- Entrez.
La voix m’était familière. Il y avait un ton d’autorité. L’homme dans la cellule ne plaisantait pas, il ne faut pas le contrarier rien qu’à sa voix. Une fois à l’intérieur de la salle, je vis qu’en fait c’était un bureau. En face de moi se trouvait un immense bureau. Derrière ce bureau, je vois un homme avec une imposante musculature. Il était brun aux yeux bleus. Son regard était perçant. Je me sentais tout de suite petite et je suis vraiment intimidée.
- Laissez-nous. Assieds-toi.
Le garde m’enleva les menottes et sortit sans un mot.
- Tu es sourde ? Assieds-toi.
- Pauvre con, marmonnais-je.
Il releva la tête vers moi et me lança un regard noir.
- T’as dit quoi ?!
- En plus t’es sourd ?
Il se leva et se dirigea dangereusement vers moi. Je ne reculais pas et je le laissai me percuter et me projeter contre le mur.
- NE ME PARLES PLUS SUR CE TON ! ASSIEDS-TOI OU TOI ET MOI ON AURA DES PROBLÈMES !
Je m’assieds en silence. J’essayais de cacher mes tremblements. Il s’assied en face de moi. Il classa quelques papiers sur le bord de son bureau et se tourna vers moi.
- Que me voulez-vous ? Vous avez tué mon père, et je ne suis pas si proche de mon frère je ne le retrouverais pas.
Il me regarda et esquissa un sourire.
- D’où sors-tu ces infos ?
- Des gardes en ont parlé.
- Je vais leur faire fermer leur gueule. Bref, ce n’est pas moi qui ai kidnappé ton père. Bien sûr, tous les mafieux te recherchent. Et grâce à toi je vais pouvoir gagner beaucoup plus dans mes projets. Mais tu vas retrouver ton frère.
- Vous croyez vraiment que je ne vais pas m’enfuir ?
- J’ai beaucoup d’ennemis. Je vais les tuer et tu seras mon objet, dès qu’ils te reconnaîtront ils feront tout pour te kidnapper et c’est pour cela que tu m’aideras à les emmener dans la gueule du loup. Et viendra l’étape de ton frère.
Lol, il a trop cru en lui.
- Alors il y aura des conditions, dis-je en croisant les bras.
- Tu te crois où ? Garde !
Le garde qu’il m’a emmené me menotta encore une fois.
- Ramenez-la dans sa cellule, je la ferai sortir quand j’en aurais besoin.
Il me fait sortir et nous refaisons le chemin inverse. Il me renferma dans ma cellule mais avant qu’il ait enlevé les menottes, je lui dis :
- Puis-je avoir une cellule avec une fenêtre ? Si vous me voulez en vie, il me faut une fenêtre. Et puisque votre patron a l’air d’avoir besoin de moi, je pense que vous seriez dans une mauvaise position si je mourais.
Il réfléchit longuement et me fit entrer dans la cellule où se trouvait le vieil homme. Il enleva enfin mes menottes et sortit sans un mot. C’était très facile de le convaincre.
- Je ne pensais pas que tu serais encore en vie, me dit l’homme assis par terre.
- J’aurais préféré qu’il me tue. Maintenant que je suis dans une cellule avec une fenêtre, je vais pouvoir m’échapper.
L’homme se mit à pouffer de rire. Je le regardais attentivement. Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.
- T’échapper ? Par cette petite fenêtre ? Tu peux toujours rêver. Et puis même si tu t’échappes, ils me tueront pour t’avoir laisser partir.
- Tu es assez vieux, ton heure sonnera bientôt dans tous les cas, la mienne non.
Il me regarda attentivement. Il était un vieil homme, mais il paraissait quand même dangereux.
- Tu as du répondant à ce que je vois, me dit-il.
Je m'approchai de la fenêtre, ne tenant pas compte de ce qu’il me disait. Elle est petite mais je me vois passer. Je ne sais pas ce qu’il y a de l’autre côté mais je préfère tenter. Je me mis sur la pointe des pieds et essaya de m’accrocher à la roche du mur pour me faufiler par la fenêtre, mais je suis bien évidemment trop petite et j’ai trop peu de force.
- Pouvez-vous me faire la courte échelle ? demandai-je à l’homme.
- En te laissant partir, je signe mon arrêt de mort, tu penses bien que je ne vais pas t’aider en plus ?
Je soupirai. Je n’ai jamais été très forte en négociation mais si il le faut, je vais mettre tous les moyens du bord pour parvenir à passer au-dessus de cette fenêtre.
- Écoutez. Dans tous les cas vous allez mourir. Vous êtes là car vous avez tué plusieurs de leurs hommes ? Donc ils ne vous garderont pas en vie longtemps. Alors autant faire un bon geste en m’aidant avant de mourir, non ? Vous me l’avez dit, je suis trop jeune pour être là. Mais je suis assez jeune pour savoir m’enfuir.
- Je ne vous aiderai pas, me dit-il sèchement.
Bon j’en étais sûre. Je suis nulle en négociation. Je m’assieds par terre loin de l’homme et réfléchis. Il doit bien y avoir un moyen de le soudoyer. Une idée me vint alors, c’était ma dernière solution.
- Je m’appelle Lou Collen, et c’est pour ça que je suis ici.
L’homme qui fixait le sol, leva instinctivement la tête et me regarda. Il avait les yeux écarquillés. Je pense avoir attiré son attention.
- Vous sembliez avoir de la compassion pour moi, quand vous me parliez de ma famille. Alors aidez moi à passer par cette putain de fenêtre.
Il ne réagissait pas. Il continuait à me regarder. Il semblait perdu dans ses pensées. Peut-être qu’il réfléchit à ma proposition ?
- Prouvez-moi que vous êtes réellement Lou Collen, dit-il enfin.
- Comment voulez-vous que je vous le prouve ? Je n’ai pas ma carte d’identité sur moi.
- Montrez moi votre cicatrice sur l’épaule.
Comment savait-il que j’avais une cicatrice ? Moi même je ne sais pas d’où elle vient. Je sais juste que je l’ai depuis petite.
- Comment savez-vous pour ma cicatrice ?
- Les Collen ont été attaqués il y a plusieurs années. Lou a été agressée. Un homme a tenté de la tuer. Il n’a réussi qu’à lui ouvrir l’épaule avant de mourir par les gardes des Collen. Vous êtes si peu renseigné ?
Je lève la manche de mon t-shirt et montre ma cicatrice. L’homme se leva et s'approcha de moi pour mieux voir ma cicatrice. Il l’étudia longuement puis se redressa.
- Ce soir, je vous ferai la courte échelle. La nuit il y a moins de surveillance dehors. Vous auriez plus de chance de vous en sortir mais bon. Vous ne survivrez sans doute pas.
Je le remercia et m’allongea sur le sol dur. Si je voulais être en forme, il fallait à tout prix que je sois en forme. Je restais méfiante mais je finis par m’endormir.
***
- Eh Lou, réveille toi.
Je me sentais secouée. Je me réveillais doucement avec un mal de dos horrible. Bon, je ne suis pas prête à dormir sur le sol de si tôt. Je vois l’homme au-dessus de moi en train de me secouer. Je me redressai, mal à l’aise, et je vis la lune par la fenêtre.
- Tu es sûre de ce que tu vas faire ?
- Bien sûr. Dans tous les cas, je n’ai rien à perdre.
Il se mit à quatre pattes, près du mur, en dessous de la fenêtre.
- Dépêche toi, les gardes font des rondes. S' ils te chopent, je suis mort donc t’a intérêt à réussir.
Je grimpa sur lui et me faufila par la fenêtre. J’avais raison, je passe de justesse. Je regarde par terre et vit que je suis à plus de deux mètres du sol. Je me laissa tomber la tête la première et je réussi à atterrir sur mes jambes.
- Aïe, putain, dis-je le plus discrètement possible.
Ma cheville me faisait mal. Je boitai jusqu’à une grille qui entourait le bâtiment qui était immense. Je la longe jusqu’à trouver l’entrée. Elle était gardée par deux gardes. Je me cachai derrière une voiture luxueuse en les regardant. D’après ce que je savais, les gardes font des rondes, lors de la prochaine ronde, j’aurais sûrement 1 minute pour sortir.
J’avais sûrement attendu plusieurs heures car je vis le soleil se lever. Je vis les deux gardes faire demi-tour vers le grand bâtiment. Je me suis mise à courir malgré ma cheville. Je sortis et me précipita dans la forêt. Le bâtiment doit être paumé autour de la forêt. Je continuais tout droit parmi les arbres. J’en sortirais forcément à un moment.
A bout de force, je me laissa tomber contre un arbre. Ma cheville me brûlait et avait enflé. Je continue mon chemin en marchant lentement. Je pense être assez loin de ce fou de Sanchez.
J’entendis des bruits de voiture. Il doit y avoir une route pas loin. Je m’avança vers le bruit. Je vis une petite route. Derrière celle-ci, je vis une ville. Nickel, tout ce que je cherchais.
Je traversa la route et me dirigea vers les rues. Je restais dans les rues les plus bondées de monde pour être sûre que s’il m’arrive un truc, quelqu’un puisse intervenir. Je regardais les panneaux pour savoir où je me trouvais mais rien ne l’indiquait. J'aperçois un panneau avec écrit dessus : “Hôpital”. Je pense que ma cheville aurait besoin d’être consultée.
Je suivit les panneaux et arriva enfin devant l’hôpital. Il semblait petit. J’entra à l’intérieur et vit que les décorations étaient très végétales. Je me dirige vers l’accueil.
- Bonjour, dis-je à la dame de réception.
- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- J’aurais besoin d’une consultation et je crois m’être foulée la cheville.
- Quel est votre nom ?
- Lou Collen.
- Bien, allez vous asseoir sur une chaise rose, on vous appellera.
Je me dirige vers une chaise rose libre. Il y avait peu de monde. Je ne savais pas comment j’allais payer mais il me faut au moins une consultation.
***
Je regardai l’horloge, elle annonçait “14 h 24”. Ca faisait plusieurs heures que je suis ici. Les gens entraient et sortaient de la salle devant laquelle j’attendais.
- Bonjour, connaissez-vous Lou Collen ?
Je me tournai instinctivement vers l’accueil à l’entente de mon nom.
C’était Sanchez.