Prise de panique je cherchais un endroit pour me cacher. Il ne faut surtout pas qu'il me voit.
- Oui bien sûr, elle est ici, je crois qu’elle a une cheville foulée.
- Intéressant, où puis-je la trouver ?
Je vis la porte du médecin s’ouvrir il appela la personne suivante :
- Lou Collen ?
Je me précipita vers la salle et le médecin ferma la porte.
- Vous semblez pressé, rigola-t-il.
J’hocha la tête. Il jeta un coup d'œil à son ordinateur. Il se dirigea vers moi et examina ma cheville.
- Elle n’est pas foulée même si elle en donne l’impression. Une pommade matin et soir et ça ira mieux dans trois jours.
Il me prescrit une ordonnance. Il me la donne puis se dirige vers la porte pour me faire sortir. Je m’avança et je vis Sanchez me regarder avec un sourire mauvais, sur une chaise rose.
Je pousse le médecin dans le couloir et je m'enferme à clé dans la salle. Je crois que je deviens folle mais c’est pour ma survie. Je cherche une sortie possible et je vis un conduit d'aération.
Je commence à fouiller dans le bureau du médecin et trouve un tournevis. Je n’ai même pas le temps de me demander ce que fou un tournevis dans son bureau, et me précipite vers le conduit d’aération. Je l’ouvris et mis le tournevis dans la poche de mon gilet.
Je me retourna et entendis quelqu’un frapper de toutes ses forces pour pouvoir l’ouvrir. Je me précipitai vers une armoire. Je me mis à chercher la pommade qui m’a été prescrite et la pris. Je me faufilais dans le conduit d’aération et rampa tout le long.
J’entendais une conversation derrière moi. Je pense avoir échappé de justesse à Sanchez. Je ne savais pas du tout où j’allais mais pas grave, au moins je suis sauvée. Il me reste plus qu’à trouver une sortie.
Je me trouve dans une intersection. Merde, quel chemin dois-je prendre ? Je tourne à droite et continue de ramper. Au bout d’un moment, je finis par avoir mal au dos et me laissa tomber. Je pense avoir rampé longtemps. Je n’ai aucune idée de l’heure, mais je me doute bien qu’il doit faire presque nuit. En plus, pour couronner le tout, j’ai faim.
Je continue à ramper. Je vis une sortie. Bon je pense que c’est le moment de sortir de cet endroit. Je dévisse le conduit non sans difficulté et descends.
Je suis dans une salle d’opération. Bon encore heureux que personne n’est opéré. Je fouillais quelques placard et vis des bistouris. J'en pris deux et en mis un dans mon soutif et l’autre dans une de mes poches arrière de mon pantalon. Je sortis de la salle. Je me dirigea vers la sortie de secours qui se trouvait derrière le bâtiment.
Je sortit et vis plusieurs hommes armés qui pointent leurs armes sur moi.
- Tu en as pris du temps.
Je me tourne vers la voix et vis Sanchez.
- Tu as un don de t’enfuir c’est très intéressant. Pensais-tu vraiment que j’allais te laisser t’en sortir aussi facilement ? J’ai bloqué chaque sortie de cet hôpital. Tu n’avais aucun moyen de sortir.
Me servir de mes armes qui n’était rien d’autre que des bistouris, n’est pas une bonne idée.
- Noam ! Putain faut rentrer au QG ! On a un problème.
Donc il s’appelle Noam Sanchez. Super.
- Viens.
Je suivis Noam. Cette fois-ci, il ne me tenait pas mais je pouvais sentir des armes pointées dans mon dos. On marchait dans de petites ruelles, on finit par se trouver dans une rangée de voitures luxueuses.
- Allez dans vos voitures, Collen tu viens avec moi.
Je le suivis jusqu’à une Lamborghini Venero. Il monta côté conducteur et je pris place côté passager. On commença à rouler.
- Quand auras-tu fini de fuir ?
- Quand je serais respectée.
Il rigola puis s’arrêta de rire instantanément. Il me regarda puis fixa son regard sur la route.
- Tu crois que je vais te respecter ?
- Il me faut un minimum de respect. Sinon je continuerais jusqu’à mourir.
- Tu auras une chambre si tu le souhaites. Mais il va falloir suivre les règles.
- Quelles sont les règles ?
- Tu verras. Mais déjà, arrête de t’enfuir, j’ai autre chose à foutre que te courir après.
Le reste du chemin se fait en silence puis nous arrivons dans le bâtiment où j’ai fui, il y a plusieurs heures plus tôt. Je vis plusieurs gardes courir à l’intérieur. Il doit se passer un truc de vraiment grave.
- Que se passe-t-il ? demanda Noam à un garde.
- Un prisonnier s’est emparé d’une arme et il a tué les gardes de surveillance. On a du mal à le maintenir à distance de la sortie.
Noam lui donna des ordres et se tourna vers moi.
- Sors de la voiture et suis moi.
Je fis ce qu’il me dit. Il se dirigea vers le bâtiment et j’entendis des coups de feu.
Noam sortit une arme de l’arrière de son pantalon et se positionna devant moi. Il avance en restant sur ses gardes et je le suivais. La dernière fois que j'avais eu affaire à des coups de feu, j’étais un minimum protégé. Là, je pouvais me faire toucher à n’importe quel moment.
On descendit et je me rendis rapidement compte qu’on se dirigeait aux cachots. Le prisonnier ne devait sans doute pas en être sorti.
Plus on s’approchait, plus les coups de feu résonnaient. Je vis des cadavres par terre. L’odeur commençait à être immonde. Je commençais à trembler.
Soudain, je n'entendais plus rien. Je vis les gardes debout, armes pointés sur leur cible, mais ne tiraient pas. Noam me fit signe de rester près du mur. Je fus soulagée de ne pas avoir à affronter le prisonnier.
- Sanchez ! Laisse-moi sortir !
- Tu viens de te donner la mort en faisant ça. Je viens de perdre des hommes inutilement. Et tu oses me demander de te laisser la vie sauve ?
J’avais reconnu la voix du prisonnier. C’était celui qui m’avait aidé à m’évader.
- Dois-je te rappeler que tu as aidé une prisonnière à s’échapper ? Si tu étais malin, tu serais parti avec elle.
- Je peux te tuer quand je veux, Sanchez.
- Alors tire.
Je ne réfléchis même pas et je me lançai face au prisonnier, devant Noam.
- Fais pas ça ! Tu es un homme bien malgré tes actes ! criais-je.
L’homme baissa son arme. Il fit de gros yeux en me voyant.
- Tu es une des leurs. Tu m’as trahi ! C’est toi qui mérite de crever !
Il pointa une nouvelle fois son arme sur moi et j’entendis un coup de feu. Je vis l’homme tombé à terre, le crâne en sang. Je me tournai lentement et vis Noam ranger son arme à l’arrière de son pantalon. Il vient de me sauver la vie.
Il me prit par le bras et me traîna dans le bâtiment. Je reconnaissais le chemin, il m’emmenait dans son bureau.
Il ouvrit la porte et ferma la porte juste derrière nous.
- Tu joues à quoi là ! Je t’ai dit de rester près du mur !
- Bon déjà tu m’as juste fait un signe, et je ne suis pas un chien. Et puis je viens de te sauver la vie !
- Tu te trompes. JE t’ai sauvé la vie ! Il t’aurait tiré dessus !
Je ne disais rien. En fait, il a complètement raison. Mon intervention n’a servi à rien. Je ne sais même pas pourquoi je suis intervenu, pour sauver celui qui m’a aidé à m’enfuir ou pour sauver celui qui m’a kidnappé.
- Pourquoi as-tu fait ça? me demanda-t-il furieux mais un peu plus calmement.
Il faut que je trouve une réponse qui puisse m’arranger. Dire que je ne sais pas ne m’aidera pas.
- Je veux me venger de mon père. J’ai eu une vie compliquée à cause de lui, et tu es le seul à pouvoir m’aider.
Il me regarda et ses traits semblaient moins furieux. Je dois avouer que je n’ai pas menti. Mon père m’a gardé enfermé pendant 19 ans. Je ne connais pas le monde extérieur et je n’ai pas de sociabilité. Mais je n’aurais jamais pensé à me venger. Je n’aime pas la vengeance et j’ai peur de la mort. Voir tous ces cadavres me fait mal et je ne sais pas comment c’est possible d'ôter la vie à des personnes aussi facilement.
- Bon, alors accepte le marché que je te propose, me dit-il soudain.
- Sinon quoi ?
- Sinon je te laisse sortir mais tu vas vite te faire capturer par des mafieux avec des idées moins innocentes.
Bon, l’idée de sortir était tentante, mais si ma vie en dépend je ne préfère pas la mettre plus en danger qu’elle ne l’est déjà.
- Dit-moi, dis-je.
Il souria vainqueur. Je levai les yeux au ciel et me dirigea sur une chaise près de son bureau. Je croisa mes jambes ainsi que mes bras et le regarda, à l’attente de sa réponse.
- Je prépare les missions et tu obéis. En échange, tu peux faire ce que tu veux ici sauf sortir.
Bon, j’avoue que lui obéir alors que je ne sais pas à quoi m’attendre avec lui ne me tente pas. Mais je vais avoir de la liberté et vu l’immensité du bâtiment, ça va me changer de chez moi.
- Bien, j’accepte. Mais j’ai une question.
- Dit.
- Lorsqu’on aura retrouvé mon frère, que se passera-t-il ?
- Tu pourras continuer les missions, et si tu veux arrêter le contrat, tu l’arrêtes.
J’hoche la tête et me lève. Il me tend la main et je la serre.
- Bon retourne aux cachots.
Je retire rapidement ma main de la sienne et lui lança un regard noir. Il se mit à pouffer de rire.
- Je déconne. Je vais appeler quelqu’un pour te montrer ta chambre.
Hahaha, on se marre bien ici.
Il prend son téléphone et passe un coup de fil. Il s’assied derrière son bureau et commence à lire des documents. Je crois qu’il vient d’oublier mon existence. Bon après c’est pas si mal.
Quelqu’un toqua et entra. C’était une petite dame. Elle était vêtue d’un uniforme de femme de ménage et à la fois de cuisinière. Elle avait les cheveux châtains, plaqués en un chignon parfait. Elle me faisait penser à Monica. Avec tout ce qui m’est arrivé, je n’ai pas pu penser à ceux qui sont morts. Surtout à elle.
- Amenez-la dans sa chambre, Charlotte. Et expliquez lui les règles qu’elle doit connaître. Collen, rendez-vous ce soir dans la grande salle à 19 h. Je te conseille d’être à l’heure.
Charlotte me fait sortir et me traîne dans plusieurs couloirs. Elle s’arrêta devant une porte et l’ouvrît. C’était une chambre, sans doute la mienne.
Au milieu d’un mur se trouvait un lit qui devait être à trois places. De chaque côté du lit, se trouvait une table de nuit assez luxueuse. En face du lit, il y avait une coiffeuse. Le miroir était très grand et il était entouré de lumière. Face à moi, je pouvais voir une très grande baie vitrée. Derrière cette baie vitrée, il y avait un balcon rempli de rose.
De chaque côté de la coiffeuse se trouvait une porte. J’ouvris celle à droite de la coiffeuse et vit une grande salle de bain sombre. Il y avait une douche à l’italienne noire, et une baignoire tout aussi noire. Il y avait une grande vasque rectangle tout aussi sombre que le reste. Deux serviettes blanches étaient posées sur un radiateur noir accroché au mur.
Je ressortis et me dirigea vers la porte à gauche de la coiffeuse et découvrit un immense dressing. Il y avait déjà plusieurs vêtements et chaussures. Toutes aussi chères les unes que les autres. Il y en avait de toutes les tailles. Bon je pourrais sûrement trouver mon bonheur. Chez moi, j’étais limitée en vêtement. Je ne pouvais pas aller faire de shopping et mon père disait que j’avais assez de vêtements et que je n’en avais pas besoin de plus.
Je retourne dans la salle principale.
- Bon, alors il est formellement interdit d’aller dans la zone Ouest du QG. Une porte rouge définit cette zone des autres. La zone Est n’est que pour les gardes et le personnel, tu n’auras pas besoin d’y aller. Si tu vois une porte avec des cadenas, c’est le cachot où se trouvent les prisonniers. Tu peux aller dans le jardin. Mais tu n’auras aucun droit de sortir de la propriété. Tu n’as aucun droit d’entrer quand sur la porte il y a une lettre. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu trouveras toujours du personnel dans la cuisine.
Elle sortit. Je vis qu’il y avait un réveil posé sur la table de nuit qui indiquait “15 H 27”.
Bon j’ai du temps devant moi. Je pourrais visiter un peu le QG.
Je sortis de ma chambre et me baladais parmi les couloirs. Je ne savais pas où j’allais mais j’y allais. Je vis une porte avec un écriteau “ A “. J'ai continué et fini par arriver dans une énorme pièce. Il y avait plusieurs canapé en cuir et une immense télé accrochée au mur. Il y avait quelques étagères avec des livres.
J'ai lu quelques livres mais tout avait pour même thème “ les mafieux “. Rien d'intéressant pour moi ici. J’ouvris la grande baie vitrée que cette pièce contenait et vis le jardin. Il y avait une grande piscine et à côté un spa. Les mafieux ont apparemment le temps de prendre un petit bain à ce que je vois. Je me baladais dans le jardin et je vis une petite maison. Elle était grande, mais à côté du QG, elle faisait surtout pitié.
J’entrai et vis trois portes. Une en face de moi, une à gauche et une à droite. J’ouvris lentement celle de gauche et vit deux hommes, dos à moi. Il faisait une séance de tir sur des cibles au loin. Je refermais la porte avant d’être vu. J’ouvris celle de droite et vis une salle de musculation. Encore une fois, il y avait deux autres hommes. Je refermais la porte voyant qu’ils ne portaient qu’un short. J’ouvris lentement celle du milieu et j’aperçus que c’était tout simplement un vestiaire. Il y avait même des douches au fond. Je vis une silhouette sortir d’une d’entre elle et je me précipita à fermer la porte.
Je sortis et continuai mon chemin. Je finis par rentrer dans le bâtiment. Je continue ma promenade et aperçois des escaliers. Je les montais sans le moindre bruit et vit une porte.
Une porte rouge.
Je descendis rapidement avant que l’on me surprenne ici, et j’essaya de retourner dans ma chambre tant bien que mal. Une fois la pièce trouvée, je m’enferma à clé et regarde le réveil : 18H29 “. Il est temps de me préparer.
Je me dirigea vers le dressing et essaya de trouver des habits. Ce n’est pas une soirée, juste un repas. Je finis par choisir un jean large bleu clair avec un haut décolleté avec des manches courtes.
Je pris mes habits et allais dans la salle de bain. Je me vois confronté à un problème de riche. Baignoire ou douche à l’italienne ? Je ne pense pas avoir le temps pour un bain.
Je pris une douche rapide et m’habilla. Je remis soigneusement les bistouris dans mon soutif et le deuxième je le cacha derrière le miroir au-dessus de la vasque. Je crois avoir oublié le tournevis à l’hôpital car je ne le trouvais pas. J’appliqua de la pommade sur ma cheville qui ne me faisait presque plus mal. Les vêtements m’allaient super bien. Je me regarde dans le miroir et je dois avouer que j’ai d’horribles cernes contournant mes yeux verts. Et il me faudrait une nouvelle coiffure car mes cheveux bruns étaient en bataille. Je sortis de la salle de bain et je m'assis sur le tabouret de la coiffeuse. J’ouvris les tiroirs et finis par trouver de l’anti-cerne, du mascara et une brosse à cheveux.
Je me maquilla légèrement et brossa mes cheveux et les releva pour en faire un chignon mal fait. Je remets tout le matériel à sa place et vis une feuille. Je ne pus m’empêcher de la prendre et de la déplier. C’était une sorte de dessin. Il m’a fallu du temps pour comprendre de quoi il s’agissait.
C’est un plan du QG et de la propriété extérieure.
Je lisais attentivement. La carte n’indiquait pas ce qui se trouvait dans la zone Ouest. Mais je pouvais utiliser cette carte pour mieux me repérer dans cet immense endroit. Je jette un coup d'œil au réveil et je vis qu’il ne me restait que deux minutes.
En fait, non, il faut que dans deux minutes je sois dans la grande salle, c'est-à-dire, à l’autre bout du bâtiment.
Je me précipitai dans le couloir. Je marchais vite et alternais entre la carte et le couloir, pour savoir où j’allais. Une fois arrivé devant la porte de la grande salle, je plie la carte et la range dans une de mes poches de pantalon. J’ouvris la porte et aperçut une table qui faisait tout le long de la salle. Autour de cette table se trouvaient cinq hommes. Je ne connaissais que Sanchez, qui se trouvait au bout de table.
Tous les regards se tournèrent vers moi.
- Tu es en retard, Collen. Je te présente les quatres autres chefs de cette mafia.
Je vais dîner avec des mafieux armés.