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Leto55
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Chapitre 2

Les premières semaines passées dans ma nouvelle équipe furent très intenses. J’ai passé mes journées à apprendre, à observer, à poser des questions,… Certains jours j’ai travaillé jusqu’à tard dans la nuit, absorbée par les schémas techniques et les manuels d’ingénierie.

Le chemin sera long, mais il va valoir le coup. J’en suis sûre.

Heureusement, Samir a été un vrai supporter. Lors de notre rencontre j’ai d’abord pensé qu’il serait hostile, ou pragmatique. Finalement, il s’est presque comporté comme un grand-frère avec moi… ou père vu son âge…

Alors que je me dirigeais vers le paddock à la recherche des deux pilotes de mon équipe, je croise un groupe de pilotes en pleine discussion. Parmi eux, je ne distingue pas mes pilotes, en revanche, je remarque un homme grand aux cheveux blonds coiffés à la perfection. Il est impossible de ne pas le reconnaître : c’est le Finlandais Hayden Heikkilä, le pilote vedette de l’équipe Nissan, notre rival au championnat.

Comme s’il m’avait senti, il se retourne lorsque je m’approche. Il esquisse un sourire et s’éloigne du groupe de pilotes pour venir me voir.

— Eh bien, si ce n’est pas la petite ingénieure de Luca ? lance-t-il d’un ton charmeur. Comment tu t’appelles déjà ?

— Lina.

— Ah oui, Lina Hermann… On m’avait dit que la petite sœur du grand Sebastian Hermann était dans les parages, mais je ne m’attendais pas à la croiser si vite…

— Tu es Hayden Heikkilä, c’est ça ?

Le sourire d’Hayden s’agrandit.

— C’est exact.

Il m’inspecte du regard, et ne sachant pas quoi en penser, je détourne le mien.

— Tu avais l’air de chercher quelque chose tout à l’heure ?

— Oui, je cherchais Luca et Diego, tu les as vus ?

Il hoche la tête.

— Peut-être bien. Il s’approche de moi. Tu sais, je ne comprends pas ce que tu fais avec un pilote comme Luca. Ce type n’est pas exactement connu pour gagner…

— Luca est un pilote qui a du potentiel, et je suis ici pour faire mon travail, rien de plus.

Il rit.

— Pilote qui a du potentiel… Je n’en doute pas.

Mouais, je n’en suis pas sûre…

— Mais Luca… est connu pour avoir du mal à garder son calme lorsqu’il est sous pression. Tu pourrais… trouver mieux. Son accent finnois roule sur sa langue, me faisant frissonner. Peut-être que travailler avec moi te permettra d’apprendre bien plus. Qui sait, tu pourrais même finir par préférer les pilotes qui savent véritablement gagner.

Le sous-entendu est très clair. Je ne peux m’empêcher de croiser les bras et de le défier du regard.

— Si tu essaies de me séduire, Hayden, il va falloir faire mieux que ça. Je ne suis pas l’une de ces filles que tu as l’habitude de côtoyer.

Il fit un pas en avant, réduisant la distance entre nous.

— Oh, je ne fais que commencer, kultsi.

Kultsi ?

Il m’ignore.

— Après tout, tu mérites le meilleur, et je sais que Luca ne pourra jamais te l’offrir.

— Je ne suis pas ici pour choisir tel ou tel pilote. Je suis ici pour faire de mon mieux en aidant mon équipe à gravir les échelons.

Hayden se penche vers moi, son sourire charmeur toujours aux lèvres.

— Dans tous les cas, n’hésite pas à venir me voir si jamais tu changes d’avis. Je pourrais t’apprendre bien des choses, sur et en dehors de la piste, lança-t-il avec un clin d’œil…

Quel putain de frimeur.

Malgré moi, je sens la chaleur me monter aux joues, mais je ne cède pas. Je le fixe droit dans les yeux avant de répondre :

— Je n’ai pas besoin de tes stupides leçons. Et pour ton information, Luca est peut-être exigeant, mais il sait ce qu’il veut. Contrairement à toi.

Hayden éclate de rire.

— Touché. On verra si tu gardes ce même discours d’ici quelques mois… À bientôt, Kultsi.

Il commence à s’éloigner.

— Hé, attends ! Tu ne m’as pas dit où trouver Diego et Luca !

Il hausse les épaules et me lance un dernier regard avant de s’éloigner. Mais quel enfoiré !

J’ai fini par abandonner la recherche de mes deux pilotes introuvables et je me suis installée au calme dans l’un des bureaux. J’étais concentrée sur un design complexe, plongée sur les détails des capteurs de la voiture, lorsqu’une ombre s’étira au-dessus de mon bureau. Je n’ai pas eu besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agissait.

— Toujours en mode robot, hein ? dit Luca, sa voix empreinte de moquerie.

Il s’appuie nonchalamment sur le coin du meuble, son éternel sourire narquois aux lèvres.

— Tu tombes bien, je te cherchais tout à l’heure. Je voulais voir avec toi certains détails de la voiture. Diego est dans les parages ?

Il hausse les épaules.

— Tu vois, c’est pour ça que je te laisse gérer ça seule, je préfère laisser les cerveaux comme le tien se noyer dans tous ces schémas pendant que moi, je fais tout le boulot sur la piste… J’aurais dû m’enfuir quand j’en avais encore le temps.

Son ton est mi-amusé, mi-provocateur. Il aime jouer à ce jeu avec moi, et je refuse de lui donner la satisfaction de le laisser gagner.

— C’est sûr que prendre les virages à fond, ça demande tellement d’analyse… Rétorqué-je en levant les yeux au ciel.

Luca éclate de rire, réellement amusé par ma réplique. Il adore ces échanges piquants, où chacun teste les limites de l’autre.

— T’as pas tort. Mais toi, tu devrais apprendre à lever la tête de tes bouquins. Sinon, tu risques de finir comme Diego.

J’essaye de me retenir, mais un rire m’échappe. Je souris en entendant le nom du second pilote de l’équipe, toujours calme et sérieux, et à des années-lumière de l’exubérance de Luca.

— Il est peut-être plus utile que toi, au final. Je réponds en haussant les épaules, le sourire toujours aux lèvres.

— Ah, ça ! réplique Luca avec une fausse mine de dégoût. Vous deux, vous avez la sale manie de parler un langage codé que personne ne pige, alors ne soyez pas étonnés que je ne reste pas autour de vous.

Comme s’il avait été invoqué, Diego s’approcha, son air impassible sur le visage. Il contourne le bureau pour me serrer rapidement dans ses bras pendant que Luca fixe notre interaction.

— Luca, tu devrais arrêter de gesticuler autant, on a du travail, dit-il en jetant un coup d’œil à l’écran devant moi. Il reste quelques ajustements à faire sur l’intégration des capteurs avant la prochaine simulation, c’est bien ça ?

Je hoche la tête.

— Ouais, je pense qu’on pourrait gagner en stabilité.

Luca soupire bruyamment.

— Vous voyez ? C’est de ça que je parlais, dit-il en râlant. Diego… Il y a trop de détails ennuyeux !

— Détails ennuyeux ou pas, c’est ce qui fait que tu restes en piste. Réponds calmement Diego, sans même lever les yeux de l’écran.

Luca lève les mains en signe de reddition avant de descendre du bureau, où il s’était assis quelques minutes plus tôt.

— C’est bon, j’abandonne. Je vais me chercher un café.

J’échange un regard entendu avec Diego, qui roule les yeux.

Cinq minutes plus tard, Luca entre dans la pièce, en râlant, avec trois tasses en main.

— Putain d’abruti… Marmonne-t-il dans sa barbe en posant la deuxième tasse de café devant moi, et le chocolat chaud devant Diego.

Il nous connaît trop bien…

— Qu’est-ce que tu as, encore ?

— Heikkilä traîne devant le bâtiment, il a eu le culot de me demander à quelle heure tu finis ce soir !

Je souffle en me frottant le visage.

— Qu’est-ce que tu lui à répondu ?

— D’aller se faire foutre.

Il croise ses bras sur son torse.

Au même moment, Hayden toque à la porte et se penche contre l’encadrement.

— Rebonjour, miss ingénieure, toujours plongée dans le travail à ce que je vois. Il voit que je ne réponds pas alors il enchaîne. Tu devrais penser à te détendre.

Je lève les yeux vers lui, déjà exaspérée.

— Si tu es là pour me distraire avec tes sous-entendus douteux, tu peux directement faire demi-tour.

Diego et Luca se tendent à côté de moi.

— Et tu n’as rien à faire ici, c’est un bureau réservé à Cupra, dit Diego en mettant l’ordinateur en veille et en cachant les schémas.

— Range tes griffes Rosario, répond Hayden. Je suis pas là pour voler vos plans confidentiels. De toute façon, ma voiture est bien plus compétitive que la vôtre, je n’ai pas besoin de ça.

Il avance vers moi.

— C’est pour toi que je suis là.

Hayden n’est clairement pas du genre à se laisser décourager si facilement. Il s’approche encore, un peu trop près.

— Je te propose un dîner, ce soir, rien que toi et moi. Nous pourrons discuter de… ce dont nous avons parlé dans le paddock un peu plus tôt aujourd’hui.

Je roule des yeux, prête à décliner son invitation, mais avant que je ne puisse répondre, Luca, qui n’avait visiblement pas envie de supporter cette scène, intervient.

— Sérieusement, Heikkilä ? Elle a mieux à faire que t’écouter débiter tes conneries.

Hayden se tourne vers Luca, son sourire toujours accroché aux lèvres.

— C’est marrant, je ne te connaissais pas aussi… protecteur.

Luca lui jette un regard noir, sa main crispée sur sa tasse, à deux doigts de la briser entre ses doigts. Je pose ma main sur la sienne et je lui enlève la tasse en douceur, sans retirer ma main de la sienne.

— Les gars, sérieux. J’ai du boulot.

Je me tourne vers Hayden.

— Écoute, ta proposition est sympathique, mais j’ai mieux à faire.

Les deux hommes se fixèrent encore un instant avant qu’Hayden ne me lance un clin d’œil et s’éloigne.

— À plus tard, belle ingénieure. Je te garde une place pour ce soir, si jamais.

Dès que la porte se referme, Luca se tourne vers moi.

— De quoi il parlait tout à l’heure ? À propos du paddock.

— Rien, juste une proposition débile, je pense pas qu’il soit sérieux.

Luca lâche un soupir.

— Je te laisse gérer ça. Mais fais-moi plaisir, évite de lui accorder trop d’attention. Il en crèverait de bonheur.

Puis il s’éloigne à son tour, me laissant seule avec Diego qui, pour une fois, ne peut retenir un sourire amusé.

— Ils ne te lâcheront jamais tu sais, dit-il en retournant à l’écran.

— J’en ai bien peur…

J’essaye de me concentrer à nouveau sur l’ordinateur, mais je n’y arrive pas.

— Peut-être que vous avez raison finalement, j’ai besoin d’une pause.

— Alléluia ! Content que tu l’admettes enfin !

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