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Leto55
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Chapitre 3

Après ma discussion avec les garçons, j’ai décidé de m’éloigner un peu et de prendre quelques jours de repos. Je ferme la porte après être entrée dans ma chambre d’hôtel et je prends une douche chaude en repensant aux derniers événements… Ces dernières semaines, ma vie a radicalement changé et j’ai encore besoin de prendre mes marques.

Quoi de mieux que de faire une pause accompagnée de sa famille ?

Dès que mon pyjama est enfilé, j’attrape mon téléphone pour trouver le contact de mon frère et l’appeler. La sonnerie retentit jusqu’à ce qu’il décroche.

— Salut, Seb ! J’espère que tu as un peu de temps ? J’ai besoin de te parler, mais je sais qu’il est tard en Allemagne avec le décalage horaire…

— Hé ! Pas de soucis, on a fini de manger il y a pas longtemps et Laura est allée coucher les enfants.

J’entends un bruissement de cuir, il a dû s’installer sur son canapé.

— Alors, comment ça se passe dans l’écurie ?

J’ai un rire nerveux.

— C’est plus compliqué que je pensais… Les gens me regardent toujours comme “la sœur du quintuple champion du monde” et pas pour ce que je vaux. J’ai encore besoin de faire mes preuves…, dis-je en soupirant. Et puis il y a Luca, il est tellement exigeant, c’est frustrant parfois… J’essaye de le cerner, mais c’est difficile.

— Je sais que ce n’est pas facile, Lina, dit-il d’une voix douce. Mais tu sais quoi ? Être sous pression, ça fait partie du jeu. Regarde où ça m’a mené ! Luca teste sûrement tes limites, comme tout bon pilote le ferait avec ses ingénieurs. Mais ne le laisse pas perdre sa confiance envers toi.

— Ouais, je sais, mais il n’y a pas que lui… Il y a Hayden Heikkilä aussi…

— Heikkilä ? Son ton devient plus sérieux. Je le connais vaguement, il a côtoyé un de mes anciens coéquipiers pendant quelques années quand il était plus jeune… Ce gars aime jouer, c’est sûr, mais ne le laisse pas te déstabiliser, petite sœur. Garde la tête froide et concentre-toi sur ton travail. Tout le reste, c’est que du bruit. Et dis-toi que s’ils te testent autant, c’est peut-être parce qu’ils savent que tu es capable de faire la différence.

— Tu as peut-être raison…, dis-je en soupirant, rassurée. J’ai juste l’impression de devoir constamment prouver que je suis plus que juste ta petite sœur…

Je ris légèrement.

— Merde… Ça sonne vraiment comme de la jalousie.

J’entends Seb rire à travers le téléphone.

— Lina, tu as toujours été plus que ça. Tu es brillante et tu sais ce que tu fais. Montre-leur que tu es là pour les faire gagner. Peu importe que ton nom soit Hermann ou autre. Tu as autant ta place ici que n’importe qui d’autre.

— Merci, Seb. Tu as le don de trouver les mots que j’ai besoin d’entendre…

— C’est normal. Mais souviens-toi, les gens qui comptent vraiment verront qui tu es, pas juste ton nom. Et pour les autres… laisse-les penser ce qu’ils veulent, ils n’en valent pas la peine.

— Tu sais toujours quoi dire pour calmer mes angoisses… Merci.

— Hé, c’est mon rôle de grand-frère, non ?

— Ouais… J’ai 3 jours de repos bientôt, tu crois que je peux les passer chez toi ? J’ai besoin d’être proche de la famille… Me ressourcer.

— Bien sûr ! Laura sera ravie de te revoir et les enfants te réclament.

🦋🦋🦋

C’est ainsi que je me suis retrouvée à l’aéroport, direction l’Allemagne. Dès que mon avion touche le sol, je récupère ma valise et je prends un taxi. Arrivé à destination, le chauffeur m’aide à sortir mes affaires et s’en va.

Je traîne ma valise le long du sentier pour arriver devant la grande porte. Mon frère vit en bord de forêt dans une grande maison pas si isolée que ça, il n’est qu’à quinze minutes de la ville.

J’ai à peine le temps de sonner que la porte s’ouvre et que trois enfants sortent en courant pour me prendre dans leurs bras en criant “Tatie Li !”.

Les rires de mes nièces résonnent autour de moi tandis qu’elles me tirent par le bras à l’intérieur de la maison. Je lâche ma valise, emportée par toute la joie exprimée. Laura, la femme de Seb, apparaît dans l’encadrement de la porte avec un sourire chaleureux.

— Bienvenue à la maison ! dit-elle en me prenant directement dans ses bras. Elle me lâche pour laisser mon frère me serrer encore plus fort dans ses bras. Je m’autorise un moment de relâchement, soulagée d’être enfin entourée de ma famille. Ce cocon qui me permet d’oublier l’espace d’un instant la pression qui pèse sur mes épaules.

Je m’installe dans la chambre d’ami avec l’aide des enfants, puis nous nous installons autour d’un café dans la cuisine, pendant que les petits jouent.

— Alors, comment tu te sens ? me demande Laura.

Je hausse les épaules, cherchant les mots justes.

— Je suis fatiguée par toute cette pression, mais je vais me reposer.

— Tu sais, ça ne va pas changer du jour au lendemain… Mais rappelle-toi pourquoi tu es là, dit Seb après m’avoir fixé avec un regard pensif.

Je hoche la tête, sachant qu’il a raison, mais ça n’efface pas le poids que je ressens.

Le lendemain, après le déjeuner, Sebastian se lève avec un sourire et me lance un étrange regard.

— Allez, Lina, on va faire un tour. Ça te dit de ressortir les karts ?

Je souris, surprise, mais excitée. Il a toujours su que la vitesse me permet de faire le vide dans ma tête, de me reconnecter à l’essentiel. Comme au bon vieux temps.

Nous arrivons au circuit de karting, un petit endroit isolé en pleine nature, loin de l’agitation des paddocks de Formule E ou de F1. C’est un lieu intime où nous venions souvent nous entraîner ensemble quand nous étions plus jeunes, seuls les habitants de la ville viennent faire du karting ici. Seb me guide vers l’un des karts, et pendant qu’il vérifie rapidement le moteur, je me perds dans mes pensées. L’odeur de l’essence, le bruit des moteurs qui rugissent à chaque accélération… tout cela me ramène à ces moments partagés, avant que mon frère ne devienne la légende qu’il est aujourd’hui.

— Prête ? me demande-t-il en ajustant son casque.

Je hoche la tête, tout en serrant les mains sur le volant. Dès que je démarre le moteur, une sensation familière monte en moi.

Ici, pas de pression, pas de jugement. Juste la piste, Seb et moi.

Il me lance un dernier regard avant de s’élancer sur la piste. Je prends une grande inspiration et m’engage à mon tour, le vent sifflant contre mon casque. Rapidement, je me retrouve à essayer de suivre le rythme de mon frère, mais il est clair qu’il ne compte pas me faciliter la tâche.

Le kart vibre sous moi à chaque virage, la vitesse me faisant presque oublier le reste du monde.

Un moment de complicité avec mon grand-frère, le reste importe peu.

Sebastian est juste devant, prenant parfaitement chaque trajectoire à bord de son kart, avec cette précision incroyable qui lui a valu tant de titres. Je me concentre, poussant mon kart à ses limites, déterminée à la rattraper du mieux que je peux. Chaque virage est un défi, chaque ligne droite une opportunité. Mais peu importe combien je pousse, il reste juste hors de portée.

Après quelques tours, je parviens enfin à le rattraper dans un virage serré. Mes pneus crissent, et je me glisse à l’intérieur pour tenter de le dépasser.

— Bien essayé ! crie Sebastian en riant, sans même ralentir.

Mais avant que je ne puisse savourer cette petite victoire, il reprend la tête avec une manœuvre habile.

Finalement, après plusieurs tours acharnés, Sebastian coupe son moteur et se gare sur le côté de la piste. Je fais de même, haletante mais pleine d’adrénaline.

— Alors ? Comment tu te sens ? demande-t-il en retirant son casque, un grand sourire aux lèvres.

— Revivre. Je me sens revivre, dis-je en reprenant mon souffle.

Il m’aide à retirer mon casque.

— Mais t’aurais pu me laisser gagner pour une fois ! argumenté-je en essuyant la sueur accumulée sur mon front.

— T’as oublié à qui tu parles ? Si je commence à te laisser gagner, tu vas croire que c’est facile. Et la course, Lina, ce n’est jamais facile.

— Même pas pour ta petite sœur d’amour ? dis-je en faisant la moue.

Il secoue la tête en rigolant, puis me jette un regard sérieux. Son sourire s’estompe légèrement, fronçant ses sourcils avec inquiétude.

— Je sais que c’est dur pour toi en ce moment. Mais t’es ici pour une raison, Lina. Pas juste parce que t’es ma sœur, mais parce que t’as du talent. Tu dois te faire confiance, et montrer à tout le monde ce dont tu es capable. Peu importe ce que disent les autres, tu es là pour toi.

Mes yeux s’embuent de larmes, émue par ses mots.

— Merci, Seb… J’avais besoin d’entendre ça.

Il passe un bras autour de mes épaules et me serre contre lui.

— Je serai toujours là pour toi, petite sœur.

Il m’embrasse la tempe.

— Et puis tu sais, je ne pourrais jamais atteindre ton niveau en ingénierie mécanique, chacun sa spécialité, dit-il en rigolant.

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