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gina_103
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Chapitre 2

ALBA

Le soir tombe vite en cette fin de septembre.
Assise sur le bord de mon lit, je regarde fixement les ombres se glisser lentement sur les murs de ma chambre.

L’appartement est silencieux, mis à part le ronronnement discret du frigo dans la cuisine ouverte.
Ma mère est encore au travail. Infirmière de nuit. Elle rentrera à l’aube. On ne parle pas beaucoup. Ce n’est pas qu’on ne s’aime pas. C’est juste qu’on ne sait plus très bien comment faire depuis la mort de mon père.

Je retire mon sweat et le laisse tomber sur le dossier de ma chaise. Mon bureau est encore en désordre. Les feuilles de notes du cours de Mme Milss sont posées là, ouvertes, comme si elles attendaient que je les relise mais la fatigue m’en empéche. 
Je me glisse sous ma couverture, sans allumer la lumière. L’obscurité me repose. Elle m’engloutit doucement, et dans le noir, je peux presque croire que je suis ailleurs.

Le lendemain matin, je me réveille avant que mon réveil sonne. Je me lève lentement, m’habille, avale un café à moitié froid, et sors sans un mot. Ma mère dort. Je referme la porte doucement derrière moi.

Arriver dans l’amphithéâtre, je retourne instinctivement à la même place que lundi.
Personne ne m’a encore adressé la parole depuis le début de la semaine, et je n’ai pas vraiment cherché à parler à qui que se soit.

Je veux m’intégrer fin je crois. Mais il y a comme une barrière entre les autres et moi, depuis petite j’ai du mal à aller vers les autres.
Ils se racontent leurs week-ends ou leurs colocs un peu trop bruyants. Et moi, je reste là, figée à regarder dans le vide en face de moi.
J’ai peur d’être de trop. D’être maladroite. De dire un truc bizarre. Alors je préfère le silence.
Mais parfois, ce silence pèse plus que les mots...

La porte claque à nouveau. Même bruit sec, même frisson que lundi.
Mme Milss entre.

Elle est identique à la première fois. Tailleur sombre, chignon tiré, regard acéré. Elle ne parle pas tout de suite. Elle regarde. Et, pendant un instant, j’ai l’impression qu’elle me voit. Moi, précisément. C’est peut-être idiot, mais son regard s’attarde, et je sens mon cœur s’accélérer.

— Aujourd’hui, commence-t-elle en posant ses affaires, nous allons aborder un sujet fondamental : la perception de soi. Comment se construit-elle ? À quel moment commence-t-on à croire qu’on est ce que les autres voient en nous ?

Je note chaque mot. Ces questions-là, je me les pose depuis toujours.

Mme Milss poursuit, avec la même voix posée, tranchante et calme à la fois. Elle cite Freud, Lacan, des études de cas. Mais moi, je reste bloquée sur cette idée : Sommes-nous ce que nous croyons être ? Ou ce que les autres décident que nous sommes ? En début de cours on nous a informé que nous allon travailler sur de la philo.

Et si je n’étais qu’une image floue dans la tête des autres ? Une fille discrète, bizarre peut-être, trop effacée pour exister vraiment dans leurs yeux.
Et si même moi je ne savais pas qui je suis ?

Quand le cours se termine, je reste assise quelques secondes de plus. Les autres se lèvent et dissparesse peut a peut dans le couloire. Une voix s’élève juste devant moi :

— Elle me fout les jetons, sérieux. C’est limite si j’ose pas respirer quand elle parle.

Je baisse les yeux. Une autre voix répond, plus douce :

— Ouais mais… je sais pas. Elle est fascinante, non ? On dirait qu’elle porte un masque, genre… on voit qu’une toute petite partie d’elle.

Je relève la tête.
Je ne suis pas la seule à ressentir ça, alors ?

Je sors à mon tour, en silence. Dans le couloir, une brise froide me traverse. Une fenêtre est entrouverte. Je m’y arrête, regarde le ciel gris et reste bloquer dans mes pensser, dans se qu’a dit cette élève.

J’ai envie de lui parler. À Mme Milss.
Elle pourais peut être répondre à mes questions.

Le soir, chez moi, je reste longtemps allongée sur mon lit, carnet sur les genoux.
Je griffonne des mots, des phrases incomplètes, des idées qui me viennent.

Et si le problème, ce n’était pas que je suis seule, mais que je ne sais plus comment être avec les autres ?

Je referme le carnet, le serre contre moi.

J’ai soudain un idée. Si je veux des réponsses sur la vie de ma prof, pourquoi ne pas aller les chercher. J’attrape mon téléphone et me dirige vers le compte instagrame de mon établissement. BINGO une certaine Diane Milss est abonné. Je vais sur son compte mais rien n’est afficher, le vide, juste une page blanche s’en aucune information, ni photos de profil. Ca m’intrigue encore plus, et j’ai encore plus envie de savoir se qu’elle cache derriere son masque. 

Demain, il y a un autre cours avec elle.
Et, je ne sais pas pourquoi, mais j’attends ce moment avec une impatience étrange.
Un mélange de peur, de creinte… et d’espoir.

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