ALBA
Je suis arrivée en avance.
L’amphithéâtre était encore vide, plongé dans la douce lumière du matin. J’ai pris ma place habituelle, au font de la classe, un peut isolé, avec une vue dégagée sur le bureau en bas. Là où elle allait s’installer.
Je ne sais pas trop ce qui c’est passer exactement. Mais depuis ce cours sur la perception de soi, je me pose plein de question. Comme si la prof avait mis le doigt sur une faille que je n’avais jamais vraiment regardée en face. J’aimerais bien comprendre, savoir pourquoi je me pose toutes ces questions et que toute ma réalitée est remise en cause.
Les autres étudiants arrivent peu à peu, leurs discussions me frôlent sans jamais m’atteindre. Certain parle du fait qu’il regrette d’être venue en faculter de psychologie, que le nouveau programe avec la philo les dégoute e qu’ils vont surement changé de voie d’autre discute et rigole simplement. Et puis, comme toujours, le silence qui s’installe dès qu’elle fait iruption dans la salle.
Aujourd’hui encore, elle est impeccable. Mais elle porte un tailleur plus claire que les autres jours, il est blanc casser parfaitement assorti à ses talons de la même couleur, elle a opté pour une queue de cheval à mi tête, mais sa démarche est toujours aussi nette. Rien ne dépasse, par moment, on dirait un robot conçu pour être parfait,mais tout les “robot” on une faille non ?
Elle semble glisser dans la pièce plus qu’elle ne marche vraiment.
Je sens ma gorge se serrer.
Je me suis promis d’essayer d’aller lui parler sens perdre mes moyens ou me décourager au dernier moment.
Le cours passe vite, trop vite. J’écoute à moitié, strésser par la fin.
Je capte ses silences, ses pauses, la manière dont elle regarde la salle, comme si elle jaugeait ce que chacun est prêt à entendre et à doner dans sa matiere, je sens, s’en vraiment savoir pour quoi qu’il va bientot y avoir un test. C’est cours son plus complet de deffinitions et de shema. Elle nous donne moins de devoirs maisons, comme si elle attendais de nous un travaille non demander. Heureusement pour moi si cela doit arriver je suis prete.
À la fin, je ne bouge pas.
Les autres se lèvent, sortent, discute entre eux. Moi, je range lentement mes affaires, attendant le bon moment pour y aller.
Quand elle rassemble ses feuilles et se tourne vers la sortie, je descends précipitamment les marches la boule au ventre.
— Madame ? Excusez-moi… est-ce que je peux vous parler, juste une minute ?
Elle se retourne, visiblement surprise. Son regard me tombe dessus, froid, disstent.
— De quoi s’agit-il ? dit-elle simplement, sans une once de chaleur.
Je m’arrête à quelques pas d’elle. Je ne sais même pas vraiment ce que je vais dire.
— Je voulais… enfin… vous avez dit quelque chose l’autre jour, sur la perception… et j’ai… j’ai trouvé ça très juste. Je me pose beaucoup de questions, en ce moment. Je… je voulais juste en parler un peu. Si c’est possible.
Silence.
Elle me regarde, longuement, puis croise les bras.
— Vous êtes en première année, n’est-ce pas ?
— Oui, murmuré-je.
— Ce que vous ressentez est normal. Le début des études supérieures provoque souvent ce genre de remise en question. Mais je ne suis pas psychologue praticienne, mademoiselle. Je suis là pour enseigner si vous avez des problemes payer vous une psy.
Sa voix est dure. Intransigeante.
— Bien sûr, je comprends… je ne voulais pas… je pensais juste que peut-être…
Je n’arrive même pas à finir ma phrase. Elle secoue légèrement la tête, presque lasse.
elle me regarde les yeux grand ouvert l'air d'attendre une suite
—Bon j’ai d’autre classe après, bonne journée.
Puis elle me contourne, sans un mot de plus, et quitte l’amphithéâtre.
Je reste figée, le cœur battant trop fort.
Je n’ai rien dit de mal. J’ai juste essayé.
Mais c’est comme si j’avais osé franchir une ligne invisible. Une ligne qu’elle protège farouchement.
Et je ne sais pas si c’est la honte ou la déception qui me serre la gorge, mais j’ai envie de disparaître de ne pleus jamais revinir ici et de rester enfermer chez moi, sous ma couette.
aujourd’hui j’avais cours que le matin alors je ne tarde pas à rentré chez moi.
à mon arrivé ma mère est là, pour une fois. Elle a laissé traîner ses chaussures dans l’entrée, comme d’habitude. Son sac est posé sur la table. Elle est dans la cuisine, en train de se faire un thé.
On ne se parle pas tout de suite.
— Ça a été, ta journée ? demande-t-elle finalement, en versant de l’eau bouillante dans sa tasse.
— Oui, ça va, je réponds machinalement.
Elle hoche la tête, sans insister.
C’est comme ça, entre nous. On effleure les mots, sans jamais vraiment les attraper.
Parfois, j’aimerais lui parler. Lui dire que je me sens seule, que tout ça me fait peur, que j’ai l’impression d’être un fantôme dans ma propre vie.
Mais je vois ses cernes, sa fatigue, ses gestes mécaniques. Et je me dis que ce serait trop.
Elle a déjà trop porté. Trop perdu. mon père été la seul chose qui nous lier…
Alors je me tais.
Et elle fait pareil.
— Il y a des restes de soupe dans le frigo, dit-elle.
— Merci, je mangerai plus tard.
Je monte dans ma chambre. Je referme la porte.
Et je me laisse glisser contre le mur, dos à tout.
Je sors mon carnet. Je griffonne quelques phrases.
“J’ai essayé. Mais elle ne veut pas.
Peut-être que les gens comme elle ne laissent personne entrer.
Peut-être que c’est pour ça qu’elle me fascine. Parce qu’elle ressemble à ce que je pourrais devenir, si je continue à me taire.”
Je ferme les yeux. Et pour la première fois, je me demande : est-ce que je ne suis pas en train de me perdre moi aussi ?