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dddeolinda
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XI

Sophia 


Je suis allongée sur un lit de camp, un homme d’une quarantaine d’années me recoud la cuisse, ce connard de Leighton n’y a pas été de main morte. Le médecin fait preuve de douceur, mais la douleur est telle que je suis obligée de morte mes lèvres pour ne pas hurler, je compte bien me venger. Franchement, je ne comprends pas son problème, je n’ai rien fait pour mériter une telle haine, je suppose qu’il ne se comporte pas ainsi avec les autres membres du gang. 

Mes mains tremblent de douleur et de rage, Leighton m’a mis les nerfs à vif, mon sang bouillonne dans mes veines et mon cœur palpite. Ça ne fait que quelques jours que je suis ici et j’ai l’étrange sensation d’y avoir passé une vie, heureusement, je peux encore m’accrocher à mon parrain sinon je deviendrai sûrement folle. Ce brun, aux yeux myosotis et au corps tatoué, va finir par me rendre folle s’il continue de jouer au grand chef ! 

— Et voilà, j’ai terminé. Je vais vous donner des anti-douleurs et je vais prévenir Monsieur Hansen que vous ne pourrez pas vous entrainer pendant plusieurs jours. 

— Merci. 

Il prend une boite dans une armoire et me la donne, 

— Vous en prenez un avant d’aller vous couchez. 

— Très bien. Encore Merci. 

Je quitte le Bloc 2 pour me rendre dans mon bloc, lorsque j’arrive, les garçons sont tous devant la télévision regardant un match de football américain, je salue Eddy qui est le seul à m'avoir remarquée, il s’avance vers moi l’air navré, 

— L’entrainement a été dur ? 

— On peut dire ça ! 

— Tu veux boire quelques choses ou manger ? 

— Non merci Eddy, je vais plutôt aller faire une sieste. 

Il me sourit avec gentillesse et retourne avec les membres du bloc 5, quant à moi, je monte avec difficulté jusqu'à ma chambre, ma jambe me fait un mal de chien. 

Je pousse la porte de ma chambre et découvre Lana assise sur mon lit plein de cadeau rouge autour d’elle, je fronce les sourcils et m’enfonce un peu plus dans cette chambre, je ferme la porte, Lana me sourit, 

— Qu’est-ce que c'est que tout ça ? 

— C’est pour toi. Je voulais te les donner en fin d’entrainement, mais Leighton m’en a empêché. 

Lana me donne les paquets, j’ouvre le plus gros en premier et découvre un chevalet, puis les autres cadeaux sont des toiles vierges, de la peinture et des pinceaux, je ne sais pas où je vais stocker tout ça, mais ça me fait tellement chaud au cœur, des larmes s’immiscent dans mes yeux, à part mon parrain personne ne m’a donné autant d’attention, Lana est une belle personne, que j’en culpabilise, je ne suis tellement pas à sa hauteur ! Je n’ai jamais eu d’amis, je ne sais pas comment je dois agir avec elle. 

— Merci beaucoup ! 

— Je t’en prie. 

Dans un excès de beau sentiment, je la prends dans mes bras, je ne sais pas trop gérer ce que je ressens, j’ai déjà eu des amitiés, mais j’avais dix ans, en grandissant, les filles devenaient ennuyantes, je préférais rester seule, Lana n’est pas l’une de ses filles ennuyantes, elle est drôle et intelligente, j’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé une personne en qui je peux avoir entièrement confiance, je me détache de son étreinte, je la regarde dans les yeux, 

— Ça fait longtemps que je n’ai pas eu d’amie. 

— Amie ? Je croyais que tu n’étais pas l’une des nôtres. 

— Leighton me donne cette impression, me confiai-je. 

— Crois-moi, il n’a que lui qui pense ainsi. En tout cas pour moi, tu es une Blood et une amie. 

Je souris comme une idiote, jamais, je n’aurais pensé me faire une amie, j’ai appris à vivre seule, mais la solitude commencée à devenir dure, une ombre pesante. 

— J’ai une question. Pourquoi Leighton ne m’aime pas ? 

Elle rit, 

— Parce que tu es une femme qui lui tient tête, c’est un homme Sophia, il est blessé dans son égo. Mais Leighton est quelques de biens, il a vécu des choses compliquées. 

— Comme ? 

— Son père est mort quand il avait dix-huit ans, il a été détruit par sa mort, il s’est enfermé dans une carapace d’homme virile, qui ne ressent rien, mais en réalité Leighton souffre beaucoup. Et sa mère est partie quand il était petit. 

— Je peux comprendre. 

— Tu as perdu quelqu’un ? 

— Mes parents. 

Lana sourit, navré, parler d’eux, c'est trop dure, trop sensible, encore trop douloureux malgré les années qui sont passées. 

— Et toi ? Comment tu t’es retrouvée dans ce gang ? 

— Mes parents étaient déjà des membres des BloodDroop, j’ai grandi avec Leighton et Parker. 

— Et Tess et Ellis ? 

— Ils sont arrivés bien après. Ellis était un gosse paumé, ses parents l’ont mis à la rue quand il a eu dix-huit ans. Et Tess est une fille de riche, ses parents sont des gros acheteurs d’armes, c’est comme ça qu’elle a atterrie ici. 

— Et le carré d’or, qu'est-ce que c'est ? 

— C’est nous, Leighton, Parker, Tess, Ellis et moi, nous sommes les grandes stars. 

Je ris quand Lana fait virevolter ses cheveux en arrière, leurs histoires sont toutes uniques, j’aime en apprendre un peu plus sur le gang, mais les anti-douleurs commence à faire effet, 

— Je ne te mets pas à la porte, mais les anti-douleurs commence à me fatiguer. 

— Je comprends, je te laisse te reposer. On se voit plus tard et j’espère que tu vas me faire de beaux tableaux. 

— Promis. 

Lana se lève et quitte la chambre, je me lève aussi pour prendre une clope dans mon sac, je passe la main dans la pochette avant, je ferme les yeux quand je me souviens que Leighton m’a privée de nicotine. Épuisé, je retourne dans mon lit, je me couche sur le dos. Dormir, comment faire alors que mon corps réclame sa dose ? Je m’oblige à fermer les yeux. J’essaye de m’imaginer un beau paysage, mais mon cerveau me rappelle que je suis privé de cigarette, je fume depuis cinq ans, comment je suis censé survivre sans ? heureusement, les anti-douleurs sont plus fort que mon addiction, au bout de dix minutes, je finis par m’endormir, plongeant dans l’histoire horrible de mes quinze ans. 

Mon sac à dos de lycéenne sur le dos, je pousse la porte marron de notre maison familiale, le calme ultime règne dans la maison, je pose mon sac à dos devant le porte-manteau, je fronce les sourcils quand un grincement de parquet se fait entendre à l’étage, mon cœur s’emballe alerté par le danger, je prends mon téléphone dans ma poche et compose le numéro de mon père, mais il ne répond pas, je monte à l’étage. Ils sont là. Leurs cagoules noires cachent leurs visages, je ne vois que leurs yeux marron. Je reste fixé sur ces deux hommes, et dans un vague souvenirs, je vois un des hommes sortir une arme, un bruit assourdissant me brûle les tympans et une douleur abominable me transperce le genou gauche, je m’écroule sur le sol. Et tout devient soudainement noir. Quand je me réveille, mon corps me fait affreusement mal, mes vêtements sont déchirés, je ne me souviens plus de rien, mes yeux scrutent les alentours, je suis dans une pièce, seule. Une porte grince derrière moi, je me relève, apeuré, un homme habillé de noir de la tête au pied, s’approche de moi, un scalpel dans la main droite, des larmes glissent le long de mes joues. Il m’attrape avec violence, il me plaque au sol, morte de peur, je suis paralysé. Il pose son scalpel sous ma gorge, je n’entends plus que le glissement du scalpel qui me tranche la peau, la douleur est si aiguë, que je tombe dans le plus noir et le plus douloureux des sommeils. 

Je me réveille couverte de sueur, la nuit est déjà tombée, j’ai dormi toute la journée. Je touche ma gorge où trône trois grandes cicatrices cachées sous l’énorme papillon qui symbolise l’espoir. Il m’a détruit, il m’a marqué à vie. 

Je frotte mes yeux de mon index, 

— Sophia, c’est Eddy, je peux entrer ? 

Je me lève et ouvre la porte, Eddy me sourit, 

— Tu veux ? 

— On mange. 

Je prends mon téléphone, et je suis Eddy jusqu’en bas, tous les gars mangent des burgers, 

— On pensait que ça te ferait du bien. 

— On ? 

— Ouais, on t’aime bien p'tite. 

Je souris, ces gens sont vraiment bizarres, mais je m’installe avec eux, Eddy me donne un burger, je croque à l’intérieur. Les mecs commencent à parler et à me charrier, on rigole ensemble, qui aurait cru qu’en si peu de temps, je me retrouve assise avec ces hommes, m’amusant… 

Mais ici rien ne dure, des tires résonnent dans toute la résidence, un homme rentre dans la maison, 

— On se fait attaquer par des RedsBlossoms, rejoignent le bunker ordre de Leighton. 

Eddy m’attrape la main et nous courrons vers un endroit exigu, nous descendons un escalier et empruntons un large couloir sous terre, après dix minutes de marche, nous arrivons dans un bunker où se trouve déjà une bonne partie des femmes d’infiltrations ainsi que Lana et Tess, je me précipite vers elle, 

— Vous allez bien ? 

— Oui, ne t’inquiète pas. 

— Où sont les garçons ? 

— Dehors, Leighton veut les tuer lui-même. 

Je fixe Lana, il faut toujours qu’il soit l’homme de la situation… 

— Je peux aider ? 

— Suis-moi. 

Je suis Lana, j’espère que nous n'allons pas rester trop longtemps enfermés, car mes démons risquent de resurgir, et ce n’est vraiment pas le moment pour être en crise, alors je fais tout mon possible pour ne pas laisser mon passé prendre le dessus. 

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