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dddeolinda
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I

Sophia 


— Ciao Patrino. (Bonjour parrain)

Il se retourne vers moi, un large sourire sur les lèvres. Je fonce vers mon parrain pour le prendre dans mes bras, il m’avait tant manqué. Il me serre de toutes ses forces, sûrement pour s’assurer que je ne parte plus. Il embrasse le sommet de mon crâne. 

— Tu es si belle. 

— Tu es pas mal non plus. 

Il rit, je me détache de son étreinte, ces huit années sans le voir furent si longues, mais j’avais besoin de me retrouver seule, de me ressources. L’Italie m’a été bénéfique. 

Nous marchons jusqu'à sa voiture, mon parrain me pose un milliard de questions sur l’Italie, sur ma vie là-bas. Et je lui réponds avec plaisir. Quand je suis partie pour l’Europe, j’étais morte de peur, je n’avais que dix-sept ans, mais j’avais besoin de partir, de ce pays qui m’étouffait tant. Chaque coin de rue me rappelait mes parents, me rappeler cette nuit tragique. L’Italie m’a ouvert sa porte, j’ai pu me découvrir une passion, la peinture, j’ai pu repartir de zéro, mais lorsqu’on a vécu le pire, ça nous suit partout, peu importe l’endroit, mon traumatisme me suivait comme mon ombre, ce transformant en cauchemar la nuit, alors après mes études et avoir gagné un peu d’argent grâce à mon art, j'ai décidé de revenir en Floride, retrouver mon parrain et essayer d’enfin faire mon deuil. 

— Tu veux manger quelque part ? 

— Chez toi. 

— Tu es sûr, on pourrait manger des cheeseburgers. 

— Non, je n’ai pas trop envie de voir du monde. J’ai déjà un peu trop sociabilisé dans l’avion, pour engueuler un enfant mal élevé. 

Mon parrain rit et nous partons de l’aéroport pour rejoindre son appartement. Sur la route les souvenirs me foudroie, les paysages que je connaissais si bien me paraisse moins impressionnant que lorsque j’étais qu’une enfant. J’ai la sensation étrange de voir mon père partout, lorsque mes yeux se posent sur un homme brun dos à moi, mon cœur s’emballe, espérant. Peut-être que ce n’était pas une bonne idée de revenir, peut-être que j’ai fait une erreur. La panique me gagne quand nous rentrons dans le centre-ville, les souvenirs deviennent trop fort dans mon esprit, son visage s’abat dans ma tête, je veux retourner en Italie. 

Mon souffle se coupe, mon cœur s’accélère, tout devient flou autour de moi, je n’entends que sa voix, ses derniers mots avant de mourir : je t’aime Sophia. 

Mon parrain se gare à la volée, se faisant klaxonner, il se tourne vers moi, je sens sa puissante main attraper mon visage pour que je puisse le regarder. Son visage est flou, caché par les larmes. J’ai mal, si mal. La douleur atroce des souvenirs me fend le cœur, le brise un peu plus. 

— Sophia, je suis là. Sophia, regarde-moi. 

Sa voix comme un lointain souvenir transperce les nuages gris de mon esprit, 

— Je suis là, my blossom. Je suis là.  

Mon cœur repris un rythme normal, je pouvais enfin reprendre ma respiration. Mon parrain devant moi me montre l’exemple, en inspirant par le nez et en expirant par la bouche. Il essuie de son pouce les larmes sur mes joues, 

— On va manger des cheeseburgers, on en a besoin. 

Il embrassa dans la plus grande des douceurs mon front, mon corps encore lourd d’angoisse, s’avachit dans le siège en cuir de sa vieille Ford Mustang rouge, nous roulons à peine dix minutes avant d’arriver devant un restaurant qui n’existait pas lorsque j’habitais encore à Miami. Je sors de la voiture, replaça mon sweat à capuche noir, cachant au maximum ma gorge. Mon parrain m’ouvrit la porte du restaurant, nous pénétrons à l’intérieur, une serveuse arriva immédiatement vers nous, elle nous installe sur une table au fond du restaurant. Je sentis mon cœur s’emballer quand les yeux des gens se posèrent sur moi, je savais par excellence ce qu’il regardait, ma gorge et mes mains recouvertes de tatouages. Le regard des gens fût pour moi toujours le plus dur, car ils ont cette facilité à vous faire sentir étrangère à ce monde, comme si je ne méritais pas ma place par mis eux. 

Je pris une grande respiration et marche vers ma table les yeux fixés vers l’horizon, une fois à ma table, je m’assois le dos tourné aux gens qui m’entourent, mon parrain me donne la carte des boissons où je choisis rapidement un diabolo menthe. 

— Alors Florence ? Tu étais bien là-bas ? 

— Oui. J’adorais me promener quand le vent était fort. Puis regarder les galeries d’art, l’art italien est très beau. 

— Tu me montreras ? J’aimerais beaucoup voir tes peintures. 

— Je les ai laissés en Italie, une galerie me les à toutes racheter. 

— Pourquoi avoir fait ça ? 

— Parce que je voulais revenir, et qu’un billet d’avion ça coûte cher. Puis ce n’est que des peintures. Je n'en ai pas besoin. 

— Voici vos boissons et vos deux cheeseburgers, bon appétit. 

Nous remercions à l’unisson la serveuse qui part, nous laissant déguster nos burgers. Je croque à l’intérieur, le goût des États-Unis par excellence. 

— On pourrait se promener sur le bord de mer, puis regarder le coucher de soleil. 

— Je préférai chercher un travail, je sais que tu ne cours pas sur l’or parrain. 

— Tu n’es pas revenue pour m’aider tout de même ? 

— Tu crois quoi ? C’est à cause de moi si tu es dans la merde. 

— Non, c’est faux. 

Mon parrain m’a prêté beaucoup d’argent pour payer mes études, quand Angélique, son ex-femme, m’a appelée, je ne pouvais pas rester en Italie sans rien faire. Je pris une nouvelle bouchée de mon cheeseburger, 

— Tu n’as pas ton mot à dire Andy. 

Mon parrain sourit, je sais qu’il a sa fierté, mais c’est important pour moi qu’il sache que je serai toujours là pour lui. Puis à Miami ce n’est pas le travail qui manque, entre les boites de nuits et les bars, je devrais trouver mon bonheur. 

— Si j’accepte, je veux que tu me fasses toutes les peintures que je veux. 

— Très bien, j’accepte cet accord. 

Nous nous sourions, et nous terminons de manger. 

Nos cheeseburgers avalés, nous prenons route vers l’appartement de mon parrain, dans un quartier très malfamé. L’immeuble est ancien et dégrader, ça jure avec son ancienne villa au bord de la mer. Mon parrain prend mon bagage dans le coffre et nous montons jusqu'à son étage, les murs sont moisis et jaunis par les fumeurs qui fume dans les escaliers, 

— Je suis désolé, ce n’est pas un grand palace. 

— Je suis avec toi, c’est tout ce qui m’importe. 

Mon parrain m’ouvre la porte de chez lui, il a décoré l’intérieur pour qu’il soit moins miteux, 

— Ta chambre est juste à côté de la mienne, j’ai demandé à Angélique d’un peu la décorer, je voulais que tu te sentes comme chez toi. 

— Tu n’étais pas obligé, c’est adorable. 

Je le suis jusqu'à cette dernière dans laquelle je découvre une chambre blanche avec un grand lit au centre de la pièce, des toiles vierges, tes peintures dans une caisse, et un grand chevalet prêt de la fenêtre, 

— J’espère que tu aimes. 

— On dirait ma chambre à florence, sauf cas la place du placard, c'était la cuisine. 

Mon parrain rit, je m’assois sur le lit, revenir en Floride fut un choix compliqué pour moi, le poids des souvenirs était trop lourd, mais quand je vois tout ce que mon parrain a mis en place, finalement, je ne regrette pas mon choix, j’ai bien fait de revenir pour lui, on est une équipe. 

— Je vais me préparer, je ne voudrais pas rentrer trop tard. 

— Tu es sûr que tu ne veux pas que je t’accompagne ? 

— Non, promis, je connais cette ville par cœur. 

Mon parrain sort de la chambre, j’ouvris en grand mon sac sur le lit, prit une robe chemise noire et l’enfila rapidement, le soleil va bientôt se coucher et je n’ai pas trop envie de trainer seule pendant la nuit. J'enfile ma paire de vieilles bottes militaires et part de l’appartement, des CV en main. Mes cibles sont les bar et les boîtes de nuits. J'ai souvent fait ça en Italie quand l’art ne pouvait pas payer mon loyer. Je dépose les premiers CV dans des bars malfamés puis plus, j'avance dans Miami, plus les bar prestigieux et mieux noté sur Google s’offre à moi. J’en dépose sûrement une dizaine avant de me poser quand la nuit tomba, je commande un Virgin mojito, le serveur me fait de l’œil, il a moyen que je ne paie pas le prochain verre. 

— Salut. 

Un mec aux cheveux noir lui tombant sur le front m’accoste, ses yeux marron contrastent avec mes yeux myosotis, 

— Salut. 

— Tu cherches du travail ? 

— Grand sens de l’observation. 

— Parker Jonsson, enchanté. 

— Sophia Nicholas. 

— Je pourrais t’offrir, tu travailles. Tu serais parfaite. 

— Je ne deviendrai pas ta pute. 

Ce Parker se mit à rire, je fronce les sourcils, 

— Ce seraient plutôt des genres de missions. 

— Des missions ? Tu crois que je suis conne en plus ? 

Il me donne une carte, je la prends et fronce les sourcils, je reconnais très bien ce symbole, Les BloodsDrops un gang très puissant dans la région… Travailler dans un gang me rapportera deux fois plus qu’un job dans un bar… Mon cœur s’accélère, suis-je prête à faire ça ? Mais quand le visage de mon parrain apparait dans mon esprit, je me dis que je serai prête à mourir pour lui, 

— Je dois récupérer des affaires avant. 

Ce Parker Jonsson sourit et m’offre sa main, je venais de pactiser avec le diable. 


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