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Chapitre 1 : Le dĂźner

~ Propiedad Del GonzĂĄlez ~

Clara 

— Coucou maman.

Ma petite beautĂ©, qui est trĂšs belle d'habitude, se prĂ©sente dans la cuisine devant moi avec sa robe trempĂ©e et les cheveux sales. Je soupire en laissant ce que je fais et la regarde. Elle s’est encore rendue aux cascades


Qu’est-ce que je vais faire de cette petite ?

Je lui lance un regard désapprobateur et lui demande :

— Tu Ă©tais aux cascades n’est-ce pas ? Regarde-toi, tu es toute sale, Irina. Heureusement que je t’ai demandĂ© de te changer avant de sortir.

Elle se pince les lÚvres presque honteuses, mais elle réplique comme si ma réaction était normale.

— Oui, j’étais aux cascades avec mes amis, maman. Mais ne me gronde pas. Je ne recommencerai plus. 

Je lĂšve un sourcil.

— Tu ne recommenceras plus, hein ? Et qu’est-ce que j’ai dit concernant cet endroit ? Je n’aime pas que tu t’y rendes et encore moins seule. C’est dangereux.

— Je n’étais pas seule, mais avec Bruno, Hugo et les filles.

Je laisse Ă©chapper un soupir en remuant ma tĂȘte, fatiguĂ©e de ces bĂȘtises. 

— Bon, ce n’est plus important, mais ne le refait plus, dis-je en m’approchant d’elle d’une voix douce. DĂ©pĂȘche-toi d’aller prendre une douche et d’enfiler des vĂȘtements propres. D’accord ?

— D’accord, soupire-t-elle, pas trĂšs heureuse que je l’ai disputĂ©.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demande Juan en arrivant avec un grand sourire. Ta maman te gronde, ma princesse ?

Il glisse ses mains sur ses Ă©paules et pose un baiser sur le sommet de sa tĂȘte.

— Je lui ai juste demandĂ© de ne plus retourner aux cascades.

— C'est une petite chipie qui ne sait pas se tenir ça, dit-il amusĂ© en la chatouillant.

— Papa, stop, rit elle.  

— Allez, va te doucher. Tu dois ĂȘtre prĂȘte pour accueillir les invitĂ©s. 

— Je ne crois pas que ça soit nĂ©cessaire, Juan, intervins-je, cette petite chipie ira dormir aprĂšs avoir dĂźnĂ©.

— Mais pourquoi maman ? Je vais beaucoup m’ennuyer. S’il te plaüt, laisse-moi rester pour le düner ? Bruno m’a dit qu'il viendra aussi et avec ses frùres.

— Ce n’est pas un düner pour les enfants mon amour.

— S’il te plaüt, maman, dit oui ? supplie-t-elle en joignant ses mains entre elles pour montrer son souhait.

— Laisse-la venir chĂ©rie. Ça ne coĂ»te rien et comme elle l’a dit Bruno sera lĂ  avec ses frĂšres. Elle s’amusera avec eux comme ça, ajoute-t-il en la chatouillant de nouveau.

— Bon, d'accord. Mais pas de bĂȘtises surtout. Ce dĂźner est trĂšs important pour ton pĂšre.

— Oui, merci maman ! s’exclame-t-elle en souriant.

— File te prĂ©parer. DolorĂšs accompagne lĂ  pour qu'elle soit toute jolie, pour le dĂźner s'il te plaĂźt, lui dis-je en me tournant vers elle.

— Oui, madame, sourit-elle. Allez, viens là, toi.

Ma fille la rejoint et elles sortent de la cuisine.

— Tu es trĂšs en beautĂ© dans cette robe noire, mon amour.

— Merci. J’espĂšre que ce dĂźner sera Ă  la hauteur de tes attentes. Je sais combien tu aimes Antonio et je l’apprĂ©cie tout autant que toi.

— Merci, mon amour, sourit-il.


♡

Les Rodriguez viennent d'arriver Ă  la maison. Adriana et Antonio sont ici avec leurs fils : Esteban, Mathias et Bruno, le plus jeune des trois. Antonio et Juan sont associĂ©s depuis de longues annĂ©es. Ils sont aussi des amis d’enfance. 

Antonio est l'homme le plus riche de Villaverde Del Rio et de la rĂ©gion. Il dirige une entreprise multinationale et Ă  l'international : une usine de production d'aubergines Listada de Gandia. En tant qu'agriculteur, Juan sĂšme les mĂȘmes aubergines sur ses terres et les plante Ă©galement sous serre. GrĂące Ă  ses plantations, il peut les vendre Ă  l'usine des Rodriguez.

— Bonsoir, sourit Antonio.

Je l'embrasse lorsqu'il me fait la bise, puis il serre la main de Juan qui lui adresse un sourire amical.

— Bonsoir Adriana. Comment vas-tu ? je lui demande poliment et en souriant.

— Bonsoir, Clara. Bien, merci, me rĂ©pond-elle tout simplement.

— Bonsoir, les saluts ma fille Ă  nos cĂŽtĂ©s.

— Bonsoir jeune fille. Tu es aussi belle que ta mùre, lui dit Antonio.

— Merci beaucoup, rit elle.

— C'est gentil, je le remercie à mon tour. Les enfants, et si vous alliez jouer dans le jardin en attendant le düner. Vous vous amuserez ensemble. 

— Oui, dit Irina qui emmùne Bruno et ses frùres avec elle dans le jardin.

— Eh bien, allons dans le salon, propose Juan.

— Allez-y, je viens avec le cafĂ©, dis-je.

Ils prennent les devants tandis que je me dirige dans la cuisine pour voir DolorĂšs oĂč est-ce qu’elle en est avec le cafĂ©.

— Toujours aussi charmant ton accueil, Clara, me complimente Antonio lorsque je les rejoins dans le salon.

Je pose le plateau contenant les tasses remplies de café sur la table puis je les sers tour à tour.

— Je te remercie Antonio, c'est la moindre des choses.

Je rejoins ma place auprĂšs de Juan avec ma tasse dans les mains.

— J'ai de la chance d'avoir une femme aussi exceptionnelle, dit mon mari, la main sur ma cuisse.

Je lui renvoie son sourire.

— Oui, affirme son ami, je te l'accorde. Qui ne rĂȘverait pas d'une femme comme la tienne ? Tu en as de la chance.

Je lui adresse un sourire en guise de remerciement et il me le retourne gentiment. Je finis par regarder Adriana qui n'a pas l'air du tout intéressée par nous ou ce que raconte son mari.

— Et toi Adriana, comment ça va ? Tu as l'air pensif. Tout va bien ?

— Non, tout va bien, Clara, rĂ©pond-elle toujours aussi directement. 

— Elle ne voulait pas venir. Je l’ai un peu forcĂ©, me dit Antonio.

— Je suis venue parce que tu me l’as demandĂ© Antonio, rĂ©plique-t-elle d’une voix irritĂ©e. 

— Tu n'Ă©tais pas obligĂ©. J’aurais pu venir seule avec les garçons, Adriana.

Elle lÚve les yeux au plafond, visiblement agacée.

— Ne commençons pas à nous disputer Antonio. Pas ici. 

— Ce n’est qu'une discussion. C’est toi qui commences Ă  t’énerver pour rien. 

Elle lÚve à nouveau les yeux au plafond et ne répond pas. 

— Bonsoir Ă  tous, excusez-moi de mon retard, dit-elle en s'installant sur le deuxiĂšme canapĂ© oĂč est assise Adriana.

— Comment vas-tu, Carolina ? lui demande Antonio.

— Trùs bien, et toi Antonio ? sourit-elle poliment.

— Bien.

Ma petite sƓur m’a toujours dit qu’elle n’aimait pas Antonio pour sa notoriĂ©tĂ© et sa richesse dans tout le village. Ça me surprend qu’elle soit aussi aimable avec lui. Je lui ai toujours dit qu’on ne devrait pas juger ou critiquer une personne sans la connaĂźtre. Je trouve qu’elle fait preuve de maturitĂ© ce soir et ça me fait plaisir. 

— Je pensais que tu sortais ce soir Carolina ? je lui demande, les sourcils lĂ©gĂšrement froncĂ©s.

— Finalement, non, rĂ©pond-t-elle. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© rester en sachant qu’on reçoit des invitĂ©s. C’est bien plus agrĂ©able de passer la soirĂ©e Ă  la maison plutĂŽt qu’ĂȘtre dehors non ? N’est-ce pas Adriana ? dit-elle en la regardant.

— Tu as raison, Carolina.

Juan se lĂšve au mĂȘme moment. Je le regarde.

— OĂč est-ce que tu vas, mon amour ?

— Je vais aller voir les enfants dans le jardin. Ils doivent avoir faim.

— Oui, tu as sĂ»rement raison. Je vais dans la cuisine pour savoir si le dĂźner est prĂȘt. Excusez-moi.

♡

Antonio et sa famille viennent tout juste de quitter la maison lorsque je ferme la porte avec Irina qui est prĂšs de moi. Le dĂźner s'est trĂšs bien passĂ© et il n’y a eu aucun mal entendu. Je suis trĂšs contente. 

Je me baisse pour ĂȘtre Ă  la hauteur d’Irina et Ă©carte une de ses mĂšches rebelles.

— Alors, tu as passĂ© une belle soirĂ©e, ma beautĂ© ?

— Oui, j'ai passĂ© une trĂšs belle soirĂ©e, maman, sourit-elle. Mais
 j’aurais aimĂ© qu’Hugo soit lĂ  aussi, ajoute-t-elle, d’une voix lĂ©gĂšrement triste. Il m’a dit qu’il allait demander au pĂšre Daniel de venir, mais il n’est pas venu. 

— Tu sais, peut-ĂȘtre que le pĂšre Daniel lui a sĂ»rement dit non Ă©tant donnĂ© que ce dĂźner Ă©tait pour les adultes et non pour les enfants, dis-je d’un air taquin, mon doigt qui touche le bout de son nez.

— Oui, peut-ĂȘtre
 Mais j’aurais quand mĂȘme aimĂ© qu’il soit lĂ .

— La prochaine fois, d'accord ? J'organiserais un grand repas pour tous tes amis et toi. Vous jouerez autant que vous voudrez ensemble.  

Ça lui redonne le sourire et du baume au cƓur.  

— C’est vrai ?! Tu ferais ça pour moi maman ?

— Oui, bien sĂ»r. Maintenant, rejoins ta chambre, je vais aller voir ton pĂšre. Ensuite, je te rejoindrai pour te raconter une histoire.

— Mon histoire prĂ©fĂ©rĂ©e ?

— Oui, celui avec le prince charmant.

— D'accord, sourit-elle de joie, les bras croisĂ©s autour de mon cou, me serrant trĂšs fort contre elle. Je t'aime, maman. Tu es la meilleure maman du monde !

— Je t'aime aussi, ma beautĂ©.

Je l'embrasse puis je la laisse rejoindre sa chambre. Je me dirige ensuite dans le bureau pour voir Juan.

— Mon amour.

Il est de dos en train de regarder par la fenĂȘtre et il a l'air trĂšs pensif. Je m'approche de lui et enlace le contour de sa taille.

— Est-ce que ça va ? murmurĂ©-je.

Il se retourne et je m'écarte légÚrement.

— Regrettes-tu de m'avoir Ă©pousĂ©, Clara ?

— Quoi ? Bien sĂ»r que non, chĂ©ri. Je t'aime Ă©perdument, Juan, souriĂ©-je en constatant que sa question est ridicule.

Juan soupire puis il me contourne.

— Tu aurais... pu avoir une meilleure vie, hĂ©site-t-il lentement, et avec un homme plus jeune que moi.

Je fronce les sourcils par surprise.

— Mais mon amour... C'est toi que j'ai choisi, c'est toi que j'aime et depuis mes 17 ans.

— Que penses-tu d'Antonio ? Il te plaüt ? demande-t-il soudainement.

J'esquisse un sourire nerveux.

— Antonio ? Non, Juan. Je pense... juste que c’est un bon ami Ă  toi et c’est quelqu'un que j'apprĂ©cie beaucoup. Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? 

Il dĂ©tourne le regard. InquiĂšte, je m’approche de lui.

— Qu’est-ce qui se passe Juan ? Tu es Ă©trange.

— Non, rien, soupire-t-il avant de me regarder.

— Dis-moi ce qu’il y a ? Tu sais que je te connais par cƓur. 

— En fait
 Adriana m'a fait part d'une chose pendant qu'on discutait ensemble dans le jardin.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? dis-je, les sourcils froncĂ©s.

— Elle m'a dit qu'Antonio et toi ĂȘtes amants, m’avoue-t-il.

Quoi ?

Stupéfaite, je l'observe avec incompréhension.

— Dis-moi la vĂ©ritĂ©, Clara. Est-ce que tu me trompes avec Antonio ? demande-t-il, le ton nerveux.

— Comment ? dis-je abasourdie. M... Mais comment peux-tu me demander ça, Juan ? Ce que t'a dit Adriana est complùtement faux !

— ComplĂštement faux ? J'ai vu comment il te regardait et
 durant toute la soirĂ©e, Clara. Il n’a pas arrĂȘtĂ© de te complimenter. Alors dis-moi la vĂ©ritĂ©, m'ordonne-t-il, furieux.

Je ne l'ai jamais vu aussi en colùre comme ça et depuis notre mariage. Ça me surprend et ça me blesse qu'il ne puisse pas avoir confiance en moi.

— Jamais je n'aurai pensĂ© que tu douterais de moi, Juan, dĂ©clarĂ©-je d'une voix blessĂ©e trahissant ma colĂšre. Comment est-ce que tu peux croire que je te tromperai ? Tu me déçois profondĂ©ment.

Honteux, il baisse les yeux.

— Je m'excuse, dĂ©clare-t-il d’un air dĂ©solĂ©. Clara...

Je secoue la tĂȘte et le coupe :

— Non, aucune excuse n'est valable aprùs ce que tu viens de me dire.

— Maman, papa, pourquoi vous vous disputez ? demande sa faible voix.

Je tourne mon regard sur notre fille déjà en pyjama et qui est à l'encadrement de la porte du bureau. Elle ne bouge pas. La voyant attristée, je m'approche d'elle et je me baisse à sa hauteur.

— On ne se dispute pas Irina, la rassurĂ©-je, retourne dans ta chambre. J'arrive.

Elle hoche tout doucement la tĂȘte d'un mouvement triste puis elle me tourne le dos. Elle quitte le bureau. Je me lĂšve en soupirant et regarde Juan avec dĂ©ception.  

— Juan, je ne te tromperais jamais. Encore moins avec ton meilleur ami. Je sais que tu as toujours Ă©tĂ© jaloux, mais tu dĂ©passes les bornes puisque je ne ressens rien pour Antonio. Ça me peine de voir que tu doutes de moi et que tu puisses croire les mensonges d'Adriana. Cette femme ne m'a jamais aimĂ©.

Silencieux, il me regarde toujours avec cet air coupable dans les yeux. Je soupire puis je sors du bureau. Quelques secondes aprĂšs, j'entre dans la chambre de ma fille. Je la vois en pleurs, suffoquant difficilement.

— Ma beautĂ©... Mais pourquoi est-ce que tu pleures ? je lui demande en m'installant prĂšs d'elle. Ne pleure pas.

— Pourquoi... papa et toi Ă©tiez en train de... de vous disputer... ? demande-t-elle, la voix faible, emplie de tristesse.

J'essuie ses joues débordantes de larmes.

— Calme-toi, tout va bien, ne pleure pas. Ton pĂšre et moi avons eu une petite dispute, mais ce n'est rien. Ce sont des choses qui arrivent quand on est adulte. Tu ne dois pas t'inquiĂ©ter, la rassurĂ©-je, le sourire lĂ©ger.

— Je n'aime pas vous voir vous disputer maman, ça me rend trĂšs triste, dĂ©clare-t-elle en cessant ses pleurs. Je ne veux pas vous voir vous disputer. J’ai peur que ça se finisse mal et que vous vous sĂ©pariez.

— Non, non, il n'y aura pas de sĂ©paration. Jamais. Rien ne me sĂ©parera de ton pĂšre.

— Maman, je ne suis peut-ĂȘtre pas une adulte, mais je comprends. Je sais quand ça va mal et je l'ai compris quand je vous ai vu vous disputer.

Je souris.

— Ma beautĂ©... Tu es une petite fille tellement intelligente. Mais tu n'as pas Ă  t'en faire pour ton pĂšre et moi, nous n'allons pas nous sĂ©parer. Ton pĂšre est le seul homme que j'aime.

Je réussis à lui décrocher un petit sourire aux lÚvres.

— J'aime vous voir ensemble. Je veux que jamais rien ne vous sĂ©pare, maman. J'espĂšre que mon amoureux m'aimera autant que papa t'aime.

Curieuse et surprise, je hausse les sourcils : 

— Depuis quand est-ce que tu as un amoureux, toi ?

— Je n'ai pas d'amoureux, mais quand je grandirai, j'espùre tomber amoureuse pour qu'il m'aime beaucoup.

Je ris tout en la chatouillant sur le ventre et elle rit Ă  son tour en m'implorant d'arrĂȘter.

— Tu es encore trĂšs jeune pour penser Ă  l'amour, Irina. Tu tomberas amoureuse quand l'amour frappera dans ton petit cƓur. Tu dois penser Ă  toi et uniquement Ă  toi, ajoutĂ©-je, avant de l'embrasser sur la joue. D'accord ?

Elle sourit.

— D'accord. Je t'aime beaucoup, maman. Tu sais que tu es la meilleure maman du monde et la plus belle ?

— Et toi, tu es la plus belle et la meilleure petite fille du monde.

En riant, l’air heureuse, ma fille se blottit dans mes bras.

— Je t'aime fort, ma beautĂ©.

— Moi aussi, trùs, trùs fort.

Quelques minutes plus tard, je me mets au lit pendant que Juan dépose son journal sur la table de chevet. Je sens maintenant qu'il me regarde.

— Clara, je suis dĂ©solĂ©.

Je laisse échapper un soupir et me tourne vers lui.

— Je ne te reconnais plus, Juan, tu m'as blessĂ©.

— Je sais, mais pardonne-moi. Les paroles d’Adriana m'ont rendu furieux.

— Mais ça ne te donne pas le droit de douter de moi, Juan, rĂ©pliquĂ©-je encore fĂąchĂ©.

— Oui, je te demande pardon.

Je ne veux plus ĂȘtre fĂąchĂ© contre lui et puis je trouve ses excuses trĂšs sincĂšres. 

— Juan, tu es l'homme que j'aime, le pĂšre de la merveilleuse fille que nous avons. Pourquoi est-ce que j'irai voir ailleurs ? dis-je avec douceur, ma main sur sa joue. Je suis totalement heureuse avec toi. Tu es l'homme que j'ai Ă©pousĂ© et je ne t'Ă©changerai pour rien au monde.

Son regard devient tendre.

— Clara, je sais que je ne suis pas l'homme parfait et que
 je suis plus ĂągĂ© que toi, donc le fait que tu puisses aimer un autre homme, car je ne te conviens pas, me dĂ©truis.

— Ne dis pas ça, notre Ă©cart d'Ăąge n'a pas d'importance pour moi. Tant que je t'aime, c'est l’essentiel.

— Clara... Quelquefois, j'ai l'impression que tu es trop bien pour moi.

— Mais non, ne dis pas ça, je t'aime comme tu es. Tu es l'amour de ma vie.

Je l'embrasse sur les lĂšvres.

— Je t'aime, dĂ©clare-t-il une seconde plus tard.

— Moi aussi.

La veille, mĂȘme si Juan et moi, nous nous sommes rĂ©conciliĂ©s, je n'ai pas arrĂȘtĂ© de penser Ă  ce qu'Adriana lui a dit. Elle a mis mon mari et moi en porte-Ă -faux. Je me prĂ©pare alors pour me rendre chez elle et m'expliquer avec elle. Elle doit entendre ce que je dois lui dire. Elle ne peut pas continuer Ă  me jalouser et Ă  s'imaginer que je trompe mon mari avec le sien.

— OĂč est-ce que tu vas ? me demande Juan qui entre dans notre chambre, me voyant me prĂ©parer. 

— Chez Adriana. Je dois lui parler de ce qu’elle t’a dit hier soir.

— Pourquoi Clara ? Ce n'est plus nĂ©cessaire.

— Si, et il le faut, je ne peux pas la laisser croire que je suis la maütresse de son mari. Elle doit m'entendre.

Il soupire.

— Je te crois. Tu n'as pas besoin de te rendre chez elle pour ça. Ça ne fera qu’empirer les choses.

Je pose une main sur sa joue.

— Je sais, mon amour, mais je ne peux pas rester sans rien faire. Comprends-moi. Ne t’inquiùte pas pour ça, je veux seulement m'expliquer avec elle. 

— D'accord, trùs bien, si c’est ce que tu veux. Va s’y.

— À tout à l’heure.


~ Hacienda RodrĂ­guez ~

— Bonjour madame Gonzalez, sourit-elle.

Je viens de sonner puis la domestique m’ouvre et me laisse entrer.

— Bonjour mademoiselle. Est-ce qu'Adriana est là ?

— Antonella, retournes en cuisine. Je m'en occupe, dit-elle en arrivant.

La domestique s'en va, puis Adriana s'approche de moi de façon trÚs hautaine.

— Qu'est-ce que tu fais ici, Clara ? demande-t-elle, le ton glacial.

— Bonjour Adriana, dis-je simplement en ignorant complùtement son ton. Je suis venue te parler.

— Me parler ? De quoi ? Je pensais que c'Ă©tait Antonio que tu venais voir. Tu as un sacrĂ© toupet quand mĂȘme, dit-elle avec condescendance. 

Je garde mon calme tout en restant neutre.

— Je sais ce que tu as dit à mon mari et je viens te dire que c'est totalement faux, Adriana.

Elle fronce les sourcils et me regardant de haut.

— Mon mari n'est pas ton amant ? Ne me prends pas pour une idiote. Antonio a une maütresse et c'est toi.

— Maintenant, tu vas m'Ă©couter, Adriana, rĂ©torquĂ©-je sĂšchement et elle se sent vite offensĂ©e. J'ignorais qu'Antonio avait une maĂźtresse et je suis dĂ©solĂ©e que tu puisses passer par lĂ . Mais ce n'est pas moi, et je peux te l'assurer. J'aime Juan et jamais, je n'oserai faire quoi que ce soit qui entraverait notre relation.

Elle se tait tout en me scrutant froidement. Je soupire.

— Écoute Adriana, je suis consciente de tout ce qui se passe dans le village et de tous ces ragots. Mais je te promets que tu n'as pas Ă  me dĂ©tester. Je ne suis pas cette femme que tout le monde prĂ©tend. Ce qui me fait mal, c'est que ces mensonges continuent et dĂ©truisent la vie de nos enfants. Je ne veux pas qu'Irina soit blessĂ©e et subisse la mĂȘme chose. Je veux qu'elle s'Ă©panouisse sans se soucier des mauvaises choses. Aucun de nos enfants ne mĂ©rite qu'on parle mal de leurs parents de la sorte. Mais si tu crois que j'ai pu tromper mon mari avec le tien, c'est ton problĂšme, conclus-je en lui tournant le dos et en partant de sa maison.

♡

~ Propiedad Del GonzĂĄlez ~

— Tu n'as plus intĂ©rĂȘt Ă  t'approcher de ma chambre, tu m'entends ? Va jouer avec les affaires de ta petite maman. Sale, fouineuse !

J'allais rejoindre la chambre de ma fille lorsque j'entendis ma sƓur hurler. Je sais directement qu'elle est en train de hurler sur Irina. J'entre dans sa chambre. Irina court rapidement vers moi lorsqu'elle me voit. Elle se cache directement derriĂšre mes jambes tandis que je regarde ma sƓur avec interrogation, les sourcils froncĂ©s :

— Qu'est-ce que tu lui as fait, Carolina ? je lui demande calmement.

— Je ne lui ai rien fait. Au lieu de me le demander, Ă©duque ta fille pour qu'elle Ă©vite de fourrer son nez partout oĂč elle passe.

— Irina est bien Ă©duquĂ©e, Carolina, c'est Ă  toi de lui parler correctement. Tu n'as pas Ă  lui hurler dessus comme tu l'as fait.

Elle lĂšve les yeux au plafond.

— Si tu ne lui avais pas donnĂ© autant de libertĂ© dans cette maison, elle ne serait pas aussi pipelette et curieuse.

Je soupire.

— Ma beautĂ©, va dans ta chambre, s'il te plaĂźt.

Elle acquiesce puis elle sort de la chambre. Je m'approche de ma sƓur de quelques pas. Je croise les bras autour de ma poitrine et je la regarde avec incomprĂ©hension.

— Mais tu n'as pas à lui parler comme ça, Carolina. Tu sais bien que ce n'est qu’une enfant. Qu’est-ce qui t’arrive ma sƓur ? Je ne te reconnais plus.

Elle lÚve à nouveau les yeux au plafond puis elle sourit de façon ironique tout en arquant les sourcils.

— Qu’est-ce qui m’arrive ? C’est que j’en ai marre Clara. Ta petite princesse compte beaucoup pour toi, que tu en oublies mĂȘme ta propre sƓur. Je n'existe pas dans cette maison. Je suis invisible.

Je hausse légÚrement les sourcils.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es autant chez toi dans cette maison que chacun d'entre nous.

— ArrĂȘte Clara, rĂ©plique-t-elle, exaspĂ©rĂ©e. Je ne compte pas pour toi. Tu ne penses qu'Ă  toi et Ă  ta petite famille. Ma prĂ©sence t'indiffĂšre.

— Pas du tout, Carolina, tu es ma sƓur et tu comptes pour moi.

— Tu mens comme tu respires, Clara. Je ne compte pas pour toi. Je le sais. 

Je soupire. Je n’arrive pas Ă  croire qu’elle ose me parler sur ce ton. Comment peut-elle dire que je ne pense pas Ă  elle ? J'ai toujours pris soin d'elle et je l'ai laissĂ©e vivre avec nous. Je n'ai jamais voulu l'abandonner et je ne compte pas le faire.

— Ne me regarde pas comme ça. Tu sais parfaitement que c'est vrai. Pour une fois dans ta vie, sois honnĂȘte.

— Mais je suis honnĂȘte, Carolina. Tu es ma sƓur et je t'aime. Je t'ai toujours aimĂ©. Depuis la mort de nos parents, j'ai pris soin de toi, comme une mĂšre. Tu ne peux pas me dire tout ça.

Elle souffle de frustration puis elle détourne les yeux.

— Tu ne me feras pas culpabiliser. Tu n'as jamais Ă©tĂ© une mĂšre, et puis je suis fatiguĂ© de ta comĂ©die et de tes sottises, comme quoi tu as pris soin de moi Ă  la mort de nos parents. J'en ai marre et puis tu sais quoi ? Je pars de cette maison.

Elle pose sa valise qu'elle vient de sortir de son placard et elle commence Ă  mettre ses vĂȘtements en vrac Ă  l'intĂ©rieur. Surprise, je m’approche de ma sƓur. 

— Tu pars ? Et oĂč ça ? Tu n'as nulle part oĂč aller, Carolina.

Elle laisse échapper un soupir et s'approche plus prÚs de moi en me souriant.

— Excuse-moi, je sais que tu fais juste ton rĂŽle de grande sƓur. Je n'aurai pas dĂ» m'Ă©nerver. Tu sais que je t'aime et que j'ai toujours voulu ton bien. Je sais que tu as tout fait pour moi, mais je pense qu'il est temps que je construise ma propre vie. Tu ne crois pas, Clara ?

— Tu as raison, mais, hĂ©sitĂ©-je, tu es sĂ»r que tu veux partir ? Tu as autant ta place ici. Je ne veux pas que tu partes.

— Je sais, Clara, mais j’ai besoin de m’en aller de ce village et dĂ©couvrir d’autres endroits. Et ça fait quelques jours maintenant que je pense Ă  voyager. Tu comprends ?

— J'aimerais que tu attendes au moins jusqu'à mon retour de Madrid. Fais-le pour moi. S'il te plaüt.

Elle garde le silence quelques secondes.

— D'accord. J'attendrai ton retour.

— Merci.

Je l'enlace sans qu'elle ne bouge, mais elle finit par me serrer dans ses bras.

— Je t'aime.

Elle s'écarte de moi et me rend un simple sourire. Je sors de sa chambre.

J’entre dans la chambre de ma fille en la voyant trùs triste et en pleurs. Je m'approche d'elle et passe une main sur son joli visage. 

— Tu pleures encore, ma beautĂ© ? Je t'en prie, sĂšche tes larmes.

Elle se redresse sur son oreiller en s'adossant contre la tĂȘte de son lit. Elle me regarde, les yeux larmoyants.

— Pourquoi tante Carolina est si mĂ©chante avec moi, maman ? demande-t-elle, la voix affaiblie par la tristesse.

Je soupire et glisse une main dans ses cheveux afin de la calmer.

— Ma beautĂ©, ta tante est juste difficile, mais elle ne te veut pas de mal. 

— Il faut toujours qu'elle me crie dessus, pourtant, je n'ai rien fait de mal à part jouer avec ses bracelets. Est-ce que c'est mal, maman ? Suis-je une mauvaise petite fille ?

Je laisse échapper un petit sourire à l'entente de sa derniÚre question qui me fait rire.

— Non, tu n'es pas mauvaise, c'est vrai que jouer avec des choses qui ne sont pas Ă  toi peut ĂȘtre dĂ©rangeant pour une personne, mais ça ne fait pas de toi une mauvaise petite fille.

— Alors pourquoi est-elle si mĂ©chante ?

J’esquisse un petit sourire.

— Ta tante n'est pas une femme mĂ©chante. C'est juste que... Elle n'aime pas qu'on touche Ă  ses affaires, c'est tout. Mais je te promets qu'elle ne te fera plus couler une seule larme. Ta tante va partir en voyage.

— C’est à cause de moi, c’est ça ?

— Mais non, ne dit pas de bĂȘtise voyons, riĂ©-je, doucement.

— Dans ce cas, pourquoi elle va partir maman ?

Je la regarde avec un regard triste. 

— Eh bien
 C’est parce qu'elle n’a plus envie de rester ici.

— Ça te rend triste ?

— Oui, mon cƓur.

— Alors dit lui de rester comme ça, tu n'es plus triste. 

Je souris.

— Ta tante va vouloir quand mĂȘme partir.

— Je lui demanderais de rester. 

— Ne te donne pas cette peine, ma chĂ©rie.

— Mais je ne veux pas te voir triste.

— Je sais, regarde, je ne suis plus triste. Ça va aller, dis-je en lui caressant sa joue avec tendresse, le sourire aux lùvres.

— D’accord, dit-elle, le sourire jusqu’aux oreilles. 

— Demain, je pars Ă  Madrid, et je voudrais que tu sois sage. Ne fais pas de bĂȘtise, hein ?

— Emmùne-moi avec toi, s'il te plaüt ? 

— Je ne peux pas t'emmener avec moi, ma beautĂ©, tu le sais. Tu resteras bien sage ici avec ton pĂšre. D’accord ?

— Mais je veux venir avec toi, maman. Je ne veux pas rester ici avec ma sorciùre de tante. Tu me manqueras beaucoup. Allez, s’il te plaüt, dis-moi oui.

— Ne dit pas que ta tante est une sorciĂšre Irina, je te l’ai dĂ©jĂ  dit. Je n'aime pas quand tu dis ça. 

— Peut-ĂȘtre mais quand elle me gronde, ses yeux sont Ă©normes, gros comme ça. Elle me fait trop peur, dit-elle en mimant des gros yeux, tandis que je souris en la regardant faire.

— N’importe quoi. Ta tante n’est pas une sorciĂšre. Si elle Ă©tait, elle te mangerait tout cru ! je mime Ă  mon tour, une sorciĂšre qui tente de la manger. 

Je la chatouille pendant qu’elle rit. 

— Maman !

Je m'arrĂȘte et je la regarde en souriant.

— Emmùne-moi avec toi à Madrid, je serais sage, promis, me demande-t-elle à nouveau. 

— J’aurais aimĂ© que tu puisses m’accompagner, mais je veux que tu restes ici avec ton pĂšre. Je ne pars que pour deux jours.

— D’accord, maman.

Elle sourit et ouvre ses bras pour m'embrasser.

— Je t'aime.

— Oh, moi aussi, ma beautĂ©, je t'aime tellement.

Le lendemain


Ce matin, je suis prĂȘte pour mon voyage Ă  Madrid. Juan, Irina ainsi que DolorĂšs sont dans le hall avec moi pour me dire au revoir. Ma sƓur qui n’a pas pu ĂȘtre lĂ  pour mon dĂ©part, car elle avait des courses Ă  faire, m’a dit au revoir un peu plus tĂŽt. Elle m’a Ă©galement dit qu’elle serait lĂ  Ă  mon retour avant qu’elle parte, elle aussi en voyage. Au fond de moi, je n’ai pas envie qu’elle parte, mais je ne vais pas l'empĂȘcher de vivre sa vie loin de moi vu qu’elle le dĂ©sire.

— Maman, tu es sĂ»re que tu ne veux pas que je t'accompagne ? me demande ma fille, attristĂ©e par mon dĂ©part. 

Je lui souris. J'aimerais tellement qu'elle vienne avec moi, mais elle sera trĂšs bien ici avec son pĂšre et DolorĂšs.

— Tu vas rester avec ton papa, d'accord ? Il prendra soin de toi.

— Oui, ma princesse, sourit-il, positionnĂ© derriĂšre elle, les mains posĂ©es sur ses Ă©paules. Nous ferons plein de tours Ă  cheval comme tu aimes.

Sa tristesse ne quitte toujours pas son visage.

— Mais maman, tu vas me manquer, et mĂȘme si ce n'est que deux jours, c'est beaucoup trop long.

— Deux jours, ce n'est pas trĂšs long, ma beautĂ©, dis-je en lui caressant la joue. Papa est lĂ , et mĂȘme DolorĂšs avec qui tu t'amuseras beaucoup, j’en suis sĂ»r.

— Mais oui mon petit poussin, lui sourit-elle. Nous allons faire un gñteau au chocolat qui te remontera le moral, tu verras.

— J'ai quelque chose pour toi et que tu dois garder prĂ©cieusement, dis-je avant de sortir une petite boĂźte en velours noir de mon sac.

— C'est quoi ? Un cadeau ? Pour moi ? demande-t-elle Ă©merveillĂ©e.

— Oui. Tiens, ouvre-le.

Elle rĂ©cupĂšre la petite boĂźte que je lui donne et elle l’ouvre.

— Un collier ! C'est magnifique, maman.

— C'est un petit pendentif que je vais te mettre, mais avant, tu dois me promettre une chose, Irina.

Elle acquiesce deux fois, me montrant son excitation.

— Que tu ne l'enlùveras jamais.

— Jamais, maman, Je le garderai toujours auprùs de moi. Promis, sourit-elle, trùs heureuse de ce cadeau.

Elle me donne son collier puis elle se tourne et je l’accroche autour de son cou.

— Voilà, tu es magnifique avec.

— Merci beaucoup pour ce cadeau, maman, je le garderai pour toujours, comme ça, je penserai tout le temps à toi.

Je l'observe en souriant, trĂšs Ă©mue. Une larme glisse au coin de mon Ɠil alors que je lui caresse tendrement la joue. 

— Je t'aime, ma beautĂ©. Ne l’oublie jamais. 

Elle met ses bras autour de son cou puis elle me serre trĂšs fort contre elle. Je glisse un bisou sur sa joue. Quand elle s'Ă©carte de moi, je me redresse en regardant mon mari qui me sourit en guise d’amour.

— Occupe-toi bien de notre fille.

— Ne t'inquiùte pas pour Irina. Elle sera dans de trùs bonnes mains.

Je pose une main sur sa joue en le regardant amoureusement. Il m'embrasse sur les lĂšvres, puis je recule. Je regarde DolorĂšs qui me sourit.

— Prends soin de ma fille.

— Je m'occuperais trĂšs bien d'elle, ne vous inquiĂ©tez surtout pas.

— Merci beaucoup, Dolorùs.

Je m'approche d'Irina et l'embrasse de toutes mes forces.

— Sois sage, Ă  bientĂŽt, ma beautĂ©.

— À bientît maman.

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