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Chapitre 4 : Laely

Jojo m'a foutu les boules. Qu'est ce que c'est que ce mec, et surtout qu'est-ce que c'est que cette compétition débile? On est pas là pour faire la guéguerre. Faudrait pas se tromper de combat! Je redoute le jour où je vais me retrouver face à ce sale type!

— Alors Jack, comment s'annonce la promotion de cette année ? j’entends mon père demander au gradé qui nous a accueillis.

— Et bien ça promet ! Il va y avoir du niveau comme à ton époque Seamus. Les quatre familles sont de nouveau réunies !

Il arbore un petit air enjoué que je ne saurais qualifier : serait-ce de l'excitation dans son regard?

— Oh vraiment ?

Là par contre, dans les yeux de mon père, c'est la peur que je reconnais.

— Les Armstrong, Aldrin et Gagarine sont représentés ! et...

Je dévisage mes parents, l'un comme l'autre paraissent visiblement inquiets, voire plus que ça !

— Ah Lyly, te voilà!

— Oui maman. De quoi vous parlez ?

— Oh heu, rien ...

Quand ma mère ment, c'est si grossier que même un gosse de trois ans saurait le reconnaître immédiatement !

— Papa ?

La gêne personnifiée. Par dépit je me tourne vers le Major, qui semble adorer le spectacle par contre.

— Vous aurez du fil à retordre Armstrong! Cette formation sera des plus instructives.

— Instructive? je reprends, étonnée.

— Les quatre familles qui ont été les premières dans l'espace, sur la lune et mars, sont présentes … On accueille Gagarine dans le programme depuis deux ans, Aldrin  entame  sa troisième année, Ling et vous venez d'arriver.

— Je ne suis pas sûre de vous suivre, Major.

Le regard outré qu'il me lance me fait me sentir débile.

— Près de deux cents ans après le premier homme sur la lune, vous vous trouverez peut-être de nouveau tous les quatre ensemble là-haut ... en même temps!

Il pointe l'index vers le ciel et je lui adresse un regard de veau, celui qui rend ma mère hystérique, celui que je sors quand j'ai pas envie de comprendre, ou que je veux faire passer mon interlocuteur pour un con.

— Ce que le Major Griffith veut dire, c'est qu'une page de l'Histoire, avec un grand H, va possiblement s'écrire avec toi ma fille, complète ma mère.

— C'est pour ça qu'il faut impérativement que tu réussisses tes examens Laely, débite mon père, le regard braqué sur mes pupilles pour mieux faire passer le message, déjà très clair pourtant.

Je me tourne vers le militaire pour ajouter:

— Je sais que je suis là pour faire accomplir la destinée de ma famille, Major, mais surtout, je sais que je suis là pour venir en aide à l'humanité en travaillant à notre installation sur une autre planète. Et le fait qu'il y ait toute une équipe autour, qu'il y ait des techniciens, des ingénieurs, des personnes d'une immense qualité au sein de cette équipe, c'est pour moi une raison bien plus importante de ne décevoir personne "...que de simplement me retrouver en compétition avec des abrutis arrogants !" Mais ça je ne le dis pas tout haut ...

Je sens ma Jojo poser sa main sur mon bras, et je lis dans son regard un "bien joué poulette".

Elle m’offre un sourire qui me redonne foi en l'humanité !

— Ah justement, Aldrin...

Je sens une présence approcher et quand je me retourne, j'aperçois un jeune homme, grand, plutôt séduisant, mais avec un regard d'une dureté! Il est rare que j’ai des frissons devant les gens inamicaux, mais là, il s’agit d’une allure de type glacial voire polaire. Il avance avec confiance vers le Major.

— Laissez-moi vous présenter mon assistant, Kane Aldrin .

Mes deux parents se tendent instantanément, et Jojo aussi .

— Aldrin voilà la famille Armstrong.

Le Major a le sourire jusqu'aux oreilles. Il est bien le seul. Le Aldrin en question, lui, a le visage fermé, les poings serrés et la mâchoire crispée. Un regard d'acier comme le gris profond de ses iris. C'est déconcertant. Il ne nous salue pas, et mon père le toise de haut. A priori lui non plus n'a pas envie de faire un geste.

— Enchantée, je suis Laely Armstrong.

Pour briser cette tension infernale, je tends la main vers le jeune homme avec un sourire, espérant faire fondre la glace de cette situation polaire. Manque de bol, Aldrin me dévisage, le regard fixé, me laissant la main dans le vide. Un serial killer, voilà à quoi il me fait penser.... brrr j'en ai froid dans le dos!

— Vous avez perdu votre langue Aldrin?

Le major, visiblement en pleine forme, lui donne un petit coup d'épaule en riant.

— Lui, si affable d’habitude...

Aldrin n'a pas détaché son regard du mien et il me fixe avec un air qui me glace le sang. Jojo a raison, c'est un putain de psychopathe ce type. Et lorsqu’il détourne enfin son regard, je prends une bouffée d'oxygène me rendant compte que j'avais retenu ma respiration pendant tout le temps de notre joute visuelle.

— La famille Mc Allister a décidé de plier bagages, Major.

— Oh, comme c'est dommage, un fils de député en moins!

— Tu as toujours préféré les progénitures d'aventuriers, aux fils de politiques, Jack.

Mon père vient d'ouvrir la bouche pour sortir une phrase de son ton assassin déguisé. Il fait souvent ça avec la voisine, cette vieille bique de Madame Finley. Il l'envoie chier avec classe. Je me souviens encore de leur dernière altercation portant sur un débat politique dont je n’avais rien suivi, et qui c’était finie par “Avec vous Madame Finley, c’est une surprise sans cesse renouvelée de voir l’assurance avec laquelle vous vous fourvoyez, c’est remarquable” de mon père qui avait fait boucler son clapet à la vieille bougonne. Sauf que là, Griffith très en joie, part dans un grand rire. Avec madame Finley, ça ne finit jamais dans un éclat de rire quand mon père lui parle sur ce ton!

— Allez, viens Seamus, allons visiter et tenter de retrouver les lieux de notre jeunesse.

Ma mère agrippe le bras de mon père qui commence à bouillonner intérieurement. Aldrin le crispe, c'est un fait. Maman l'entraîne vers les boissons disposées sur un robot de service qui passe non loin de là. 

Mes parents ont eux-mêmes foulé ces sols dans leur jeunesse. Ils vont sans doute se remémorer des souvenirs anciens.

— Ah Raskov, vous voilà...

Et le Major s'éloigne à son tour.

Je me retrouve face au serial killer, Jojo à mes côtés, et un sentiment de malaise profond ancré au fond du bide. Il me dévisage, sans un mot. C'est grave flippant!

— Ne t'avise pas de toucher un seul de ses cheveux ou je t'étripe Aldrin!

Joannie vient de siffler entre ses dents une menace dont je ne l'aurais jamais crue capable. Là, c'est moi qui la dévisage.

— Jojo...?

— Oh t'en fais pas Pesquet, j'ai pas besoin de toucher quoi que ce soit pour que les incapables s'effondrent par eux-mêmes!

Je me tourne vers Aldrin en une fraction de seconde. Il vient de m'insulter ou je rêve?

— Répète ça ducon?! grogne Joannie qui est prête à lui sauter à la gorge. 

Je la sens au bord de la crise de nerfs.

— T'as très bien entendu la pesquette, et ta p'tite princesse aussi.

— Mais t'es qui toi? Et d'où tu parles aux gens comme ça? Tu te crois où? On est pas au cirque là!

Je le pointe du doigt, la pression monte et je pourrais lui en foutre une... Mais c'est mon premier jour ici, et j'ai pas intérêt à faire de vagues.

Aldrin me fixe dans les yeux avant d'ajouter:

— Ici t'es dans la cour des grands la morveuse, alors ne la ramène pas trop. Dans une semaine max, je t'aurais fait retourner chez maman en pleurant comme un bébé...

Je vois des flammes dans ses yeux! Bordel, il me fout les nerfs...

— Casse-toi, pauvre con!

Il tourne la tête vers Jojo au ralenti. Cette fois c'est carrément un incendie qui brûle dans ses pupilles. Ce mec passe de la banquise aux tréfonds brûlants des enfers en une fraction de seconde... Oh punaise ! C'est exactement ce que font les psychopathes, non?

— T'as de la chance que les parents de la princesse soient juste à côté, Pesquet... Sinon....

Et comme ça, il se barre. La violence de cet échange vient de me mettre KO! Je suis estomaquée par ce mec imbuvable, insupportable, ingérable, odieux comme j'en ai jamais vu de ma vie!

— Nom de dieu Jojo.... c'était quoi ça?

Je me tourne vers Joannie, et je remarque qu'elle tremble.

— Hey poulette, ça va?

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