Le regret... ce désespoir incompris. L'enfer le plus vrai que n'importe quel dieu puisse faire endurer à une quelque espèce. Ce sentiment te torture, de ton erreur, ton oubli, jusqu'à la fin du tunnel, lorsque cette lumière apparait et qu'il est temps de la suivre. Jusqu'à la fin de ta vie, la fin des temps. La mort est-elle la fin de la vie ? J'ai fait un stage d'éloquence un fois, et un gars avait répondu qu'on ne pouvait pas expliquer l'inexplicable, ce qu'on ne connait pas. Why not. Il n'avait peut-être pas tort.
Je repense constamment à ce que devais me dire Léo. S'il est venu jusqu'à chez moi, c'est que ça devait être important. Peut-être que gros connard avait raison, ça ne fait même pas deux jours que je suis avec Léo et j'ai déjà des problèmes. Merde ! Je ne sais même pas si on est réellement ensemble. Il ne le savait surement pas, mais c'était mon premier baiser. Enfin, mon deuxième. Mais j'évite de compter celui avec Gavin parce qu'un, je n'étais pas consentante et deux c'était juste pour faire chier son ennemi. Ça ne voulait rien dire. Je suis perdue et j'ai besoin d'avoir des réponses. Je fais quoi, moi, maintenant.
Je descends de mon lit " King size " et vais boire un thé vert. J'ai entendu dire que c'était bon pour la peau. Une belle peau, c'est tout ce qui me manque. Je m'assois sur mon canapé plus que moelleux, et réfléchi encore et encore. Je suis décidé à lui parler mais pas en face. Ce n'est pas très courageux. J'ai plus qu'à lui envoyé un message. Je ne sais pas vraiment ce que je vais lui dire, mais j'ai appris à osé parler et exprimer mon avis. Je ne vais pas me priver.
Amelia :
Salut, est-ce qu'on peut parler ?
Je vois qu'il n'est pas en ligne. Je mets mon téléphone sur vibreur et le pose sur la table basse, devant moi. Je prends mon ordi et commence à écrire ma dissertation de français que je suis sensée rendre vendredi. Les dernières vacances avant les grandes sont la semaine prochaine, et je ne vais pas m'en plaindre. Je ne peux pas réellement appeler ça des vacances puisque je ne vais faire que réviser, mais au moins, je ne verrai plus certaines personnes et je pourrai réfléchir un minimum sur ce que je veux vraiment. Je passe le bac à la fin de l'année, je n'ai pas le temps pour des embrouilles de couple, d'ex ou de flirt, peu importe. Je n'ai pas le droit de me louper.
Mon téléphone vibre. Je réponds sans vraiment regarder qui m'appelle puisque je suis persuadée que c'est Léo. Erreur fatale de ma part.
- Allô.
- je suis devant chez toi et je veux te parler.
Mais qu'est-ce qu'elle me veut, sérieux ? Elle n'a vraiment aucun gène pour venir jusqu'à chez moi et me mettre face aux problèmes, comme ça. Elle voulait me parler quand il m'a foutue dehors ? Elle voulait me parler quand j'ai fêté mon dix-huitième anniversaire ? Elle voulait me parler quand j'ai réussi ma vie ? Je ne vois pas pourquoi je l'écouterais.
Je lui raccroche au nez, encore, et vais ouvrir la porte d'entrée.
- Bonjour, ma chérie.
Mmmh, très hypocrite. Elle n'a pas changé.
- Ma très chère mère, je dis en souriant.
Ils veulent jouer aux hypocrites ? très bien, je sais faire.
- Tu veux quoi ?
- Te parler.
- Où est papa ?
- Je peux rentrer ?
- Chez moi ? Pas question !
Je ne sais même pas comment elle a eu mon adresse.
- On peut aller prendre un café ? Ou déjeuner ensemble ce midi ?
- Tu ne peux pas me dire ton truc super méga giga important, ici ?
- Je ne préfère pas.
- Génial. Merci de me pourrir la vie.
- Ne me parle pas comme ça. Je suis ta mère, et même si tu ne veux plus me parler parce que j'ai commis une erreur, je reste ta mère.
Elle me fait presque de la peine. Presque. Je lui claque la porte au nez, espérant qu'elle va prendre le message comme un rejet et partir. Je prends mes clés, met mes chaussures et rouvre. Evidemment, elle est toujours là, devant chez moi, à attendre que je l'a pardonne.
- Tu prends ta voiture et tu me suis.
- Et toi, tu voyage comment ?
- J'ai ma voiture.
- Tu as ton permis ?
Je ne préfère pas répondre à cette futilité. J'ai passé mon permis quand mes parents m'ont mise à la porte, à cette époque c'était étonnant. Maintenant, tout le monde a une voiture à seize ans, voir moins. Quelle ironie. Je monte dans ma voiture et vois qu'elle me suit avec la sienne. Elle a au moins compris un truc. Je l'emmène dans un café, pas loin. Ce n'est pas mon préféré mais c'est fait exprès. Je ne veux pas lui montrer où, comment et avec qui je vie. J'arrive la première et m'installe à une table. Elle me retrouvera. Quand je la vois arriver et me chercher, je prie pour que ce moment passe vite et sans complications. Elle s'installe devant moi et me regarde, comme si c'était à moi d'étamer la conversation. Non, mais je rêve. Je ne commande rien, je n'ai pas le temps.
- Alors, c'est quoi ma surprise ?
- Je suis enceinte, elle lâche détendue
Je ne réponds rien, sous le choc. Elle ne m'a pas assez faite souffrir, il faut qu'elle s'en prenne à un autre. Sur le moment, je ressens de la peine pour le bébé. Elle me laisse le temps de digérer la nouvelle et continue ses explications.
- Et j'aimerais que toi et ton frère fassiez partis de leur vie.
Mon frère ? Aoutch.
- Leur ?
- Ce sont des faux jumeaux. Mais... Ils ne sont pas de ton père et je suis seule, maintenant.
La fête.
- Et bien, tu me les laisseras deux après-midis par semaine. Bonne journée.
Je me lève et repars dans ma voiture. Je respire quelques minutes et démarre, mais je ne me dirige pas vers ma maison. J'appelle Alex. Il ne me laisse pas le temps de patienter et décroche immédiatement.
- Coucou, il s'exclame.
- On se fait une réunion ?
- Je préviens le groupe et on te rejoint.
C'est notre code quand on a besoin de parler ou juste de se voir. On fait des réunions depuis qu'on se connait. Au début, c'était juste une blague, mais on s'est vite rendu compte que ça nous faisait vraiment du bien. Le problème c'est qu'on ne peux pas le faire trop souvent puisque l'endroit où on se rejoint et à une heure de route de chez nous. Je roule un petit moment pour rejoindre mon endroit préféré de la Californie en écoutant ma playlist à fond dans ma voiture. Au bout de vingt minutes, je ne tiens plus et ouvre le toit. Sentir tout ce vent dans mes cheveux me fait un bien fou. Le paysage qui entoure le HOLLYWOOD SIGN est magnifique et c'est un soulagement de le retrouver. Mes amis se garent sur le parking en bas de notre point de rendez-vous et me rejoignent. je suis contente de les voir. Je vais pouvoir leur raconter mon problème. Je ne réalise toujours pas ce que ma mère m'a avoué et j'ai besoin de l'avis d'autres personnes.
- Regarde, ils ont tous séché pour venir te voir, entame Alex.
Je n'ai pas cours aujourd'hui et j'en ai oublié qu'on n'était pas encore en vacances. Ils avaient cours, eux. Merde. Sécher une journée de cours ne les dérangera pas, je le sais. Mais si j'avais su, je ne leur aurais pas demandé de venir. Mon problème n'est pas si important.
- J'avais oublié que vous aviez cours, désolé.
- T'en fais pas, on préfère largement t'apporter trois pots de ta glace préféré ici, qu'écouter nos profs parler au lycée, intervient Khaled.
- Tu m'as apporté ma glace ? Je demande toute souriante.
J'en ai presque oublié la raison de notre venue.
- C'est une réunion ou ça ne l'est pas, mais y a pas d'entre-deux.
- Merci.
- Prête pour la montagne ? me demande Gabrielle.
- Toujours.
Nous rentrons dans l'immeuble en face de nous et commençons à monter les escaliers. Célia dit que ça fait comme si on montait la vraie montagne. En réalité, c'est seulement parce qu'à cause de ma claustrophobie, j'ai peur des ascenseurs. Gavin l'a peut-être prit à la rigolade quand je lui ai dit, mais c'e n'était pas un mensonge. Et mes amis sont tellement gentils qu'ils me suivent. On arrive fatigués sur le toit de l'immeuble, mais le paysage qui s'étend devant nous est plus que réconfortant. On s'installe les uns à côté des autres, les pieds dans le vide face aux immenses lettres qui paraissent plus petites d'ici. On se sent à la fois comme les rois du monde et comme des petites fourmis vulnérables. J'adore cette sensation. On se partage les pots de glace et les cuillères je commence à leur raconter ce que mes parents mon annoncé.
- Ta mère est enceinte ? De faux jumeaux ? s'étonne premièrement Célia.
- Elle paraissait tellement décontractée, quand elle me l'a dit. Elle pense que ce n'est rien, juste deux bébés. Mais comment croyait-elle que j'allais réagir, sérieux ?
- Tu vas bien ? Tu vas faire quoi avec l'histoire de ton frère ? s'inquiète Gabrielle.
Je ne réponds pas tout de suite, me laissant du temps de réflexion.
- On n'est pas obligé d'en parler si tu ne veux pas.
- Si, parlons-en. Elle a peut-être oublié que ses enfants se faisais la gueule, mais pas moi. Je lui ai dit que je prendrai les jumeaux deux après-midi par semaine, pour montrer que je suis une grande sœur aimante. Laurent aura le choix de les voir quand il veut en dehors de ces deux jours, ou pas.
- Tu ne penses pas que tu devrais aller lui parler pour essayer de régler cette histoire, m'interroge Khaled.
- Tu as raison, je ne pense pas. Il s'est barré, il saura retrouver le chemin pour venir régler ses affaires avec sa sœur adorée. Ah non, pardon, je ne suis pas sûr d'être encore sa sœur.
- Amelia.
- Il m'a prouvé que je n'étais pas aussi importante à ses yeux que ce que je pensais, il ne mérite pas que je fasse des efforts.
Ils m'écoutent me plaindre devant le coucher du soleil pendant au moins une heure. Ils m'aident et je me sens mieux à la fin de notre conversation. Je ne sais toujours pas ce que je vais faire au sujet de ma mère et des jumeaux, j'ai encore besoin de réfléchir sur ce que m'a réellement dit ma mère. Mais je suis sûr qu'avec une bonne nuit de sommeil, j'y verrai plus clair demain.
- Est-ce qu'on ne ferait pas un truc pour bien finir cette journée ? propose Alex.
- Oh, toi, tu as la tête de quelqu'un qui a une super idée, commente Gabrielle.
- J'ai que ça, des supers idées.
- Modeste, j'adore.
Ils m'embarquent sans me dire où on va, mais je leur fais confiance. Je les connais et j'ai l'intuition qu'on va bien s'amuser ce soir. Je sais qu'on ne va pas en boite, parce qu'ils ne m'ont pas ramenée chez moi pour que je me change alors que je porte un mini short noir déchiré et un top jaune et orange qui s'attache avec des ficelles dans le dos. Je ne suis pas aidée dans ma recherche. Ils font tous des blagues que je ne comprends pas entièrement et me donnent des indices pourris sur le lieu où nous allons passer notre soirée. Nous roulons aux alentours d'une demi-heure ce qui me laisse de nombreuses possibilités pour mon enquête.
- On est arrivé.
Ah bon ? Alex gare la voiture dans une rue bien entretenue que je ne connais pas. Je ne remarque aucun endroit suffisamment intéressant pour notre soirée, ce qui me pousse à me demander où nous sommes. C'est quand je me retrouve devant la porte d'entrée que je comprends que nous sommes au "Scum and Villainy Cantina". J'ai toujours rêvé de m'y rendre. C'est un bar très réputé de los Angeles. J'adore les bars de ce genre, mais si en plus ils sont dans mon pays préféré, ça ne peut qu'être un endroit formidable. On entre et découvre un décor magnifique qui ne ment pas à la popularité de l'endroit. Je suis prête à parier que le toilettes sont en marbre. On s'installe à une table, et Alex et moi allons commander nos boissons et un apéritif au bar. On s'amuse comme des fous. Je ne pense pas trop au mal de crâne que j'aurai pour aller en cours demain, si bien que je ne me prive pas et consomme autant que je le souhaite. C'est pas sérieux. C'est encore pire lorsque le karaoké commence et que nous prenons tous un micro pour chanter.
J'ai l'impression d'entendre une voix que je connais, en dehors de mes amis, et elle me perturbe tellement que je suis à deux doigts de m'étouffer avec mon cocktail. Je suis obligé de me retourner pour voir à qui elle appartient avant que ma boisson ressorte par mon nez. Mon cauchemar en personne, ce mec.
- Qu'est-ce qui ce passe, Amelia ? me demande Gabrielle.
Gabrielle, c'est l'amie qui s'inquiète toujours pour vous, qui vous connait par cœur et qui sait direct quand ça va pas. Donc, évidemment, elle a remarqué que j'étais mal à l'aise avec la grosse voix de l'irrespectueux dans mon dos.
- Il se passe que l'irrespectueux de ma soirée d'anniversaire est là, je m'empresse de lui expliquer.
- Si la personne dont tu parles est Gavin, alors mauvaise nouvelle mais il vient vers nous.
C'est un blague.
- Je vois que tu ne traines plus avec l'autre goujat. C'est cool.
- Parle mieux de Léo.
- C'est si mignon. Mais tu n'es pas sensée le défendre, chérie.
- Et peut-on savoir quel est ton argument, cette fois-ci ?
- Quel ingrat, il ne t'a donc pas parlé des messages ?
Mais de quoi il parle, sérieux ? Il n'a pas mieux à faire que de m'emmerder.
- Quels messages ?
- Oh mais ce n'est pas à moi de t'en parler, chérie.
- Arrête de m'appeler comme ça !
- Comme quoi ?
- Comme si tu étais tellement beau que toutes les filles seraient à tes pieds.
- Mais je te rassure, elles le sont toutes.
- Mais je te rassure, je ne le serai jamais.
- Si tu le dis. Je voulais juste t'aider, c'est tout.
Il repars avec ses potes et nous laisse enfin tranquille. Je ne sais pas de quoi il parlait, mais je poserai la question à Léo. Je suis sûr que ce n'est pas si grave et qu'il voulait juste m'énerver. Il déjà assez tard quand nous décidons de partir faire un bowling et un billard au "Lucky Strike Bowling". Je passe ma meilleure soirée. Je fais trois strike ce qui est un exploit quand on est aussi nul que moi et les garçon se bagarrent la victoire. Je fais une meilleure performance au billard avec deux victoire sur trois parties. Cette soirée m'a bien remonté le moral et je suis très contente de l'avoir passée avec mes meilleurs amis. Alex nous raccompagne tous chez nous et heureusement, parce que je ne vois plus très clair et je ne suis même pas sur de réussir à marcher droit sur le trottoir, tellement j'ai bu. Il s'est retenu de boire qu'une seule bière tout au long de la soirée pour notre sécurité.
Alex, c'est un peu le papa du groupe. Il veille sur chacun de nous, organise tout pour nous rendre heureux et écoute tous nos chagrins. Je me sens toujours en sécurité quand je suis avec lui.
Une fois en sécurité dans mon lit, je repense à Léo ce qui me rappelle que je lui ai envoyé un message ce matin. Je vois qu'il m'a répondu et passe dix bonnes minutes à essayé de comprendre sa réponse. Je devrais peut-être la relire demain, quand j'aurai plus tout cet alcool dans le sang et que j'aurai réussi à aller en cours, ce sera plus simple. Non mais franchement, le gars qui a inventé l'alcool devait vraiment être mal. Ou alors, il était chimiste. Tout ce que je sais, c'est qu'il n'était pas con mais qu'il a oublié de penser au remède pour la gueule de bois du lendemain.