Le soleil se levait lentement sur le village caché des feuilles, baignant les toits et les cerisiers d'une lumière dorée. Dans un coin isolé du domaine Hyuga, Hideko s'entraînait aux côtés du cousin de l'héritière, Neji. Tous deux peaufinaient de nouvelles techniques, concentrés et silencieux, leurs mouvements d'une précision chirurgicale.

Après avoir combattu aux côtés de Hinata la semaine précédente, Hideko décida de tenter une technique que cette dernière avait récemment créée.

- Les Paumes Jumelles des Lions Agiles ! s'écria-t-elle en concentrant son chakra dans ses paumes.

À sa grande surprise et fierté, la technique s'exécuta parfaitement. Elle sourit, euphorique... jusqu'à ce qu'elle remarque que Neji ne s'était toujours pas relevé de l'impact.

- Neji ! s'écria-t-elle, accourant vers lui, le cœur battant.

- Tout va bien, Hideko... murmura-t-il en relevant légèrement la tête.

Elle l'aida à se redresser avec précaution.

- Je suis tellement désolée, je n'aurais pas dû y aller aussi fort...

- Ne t'en fais pas, répondit-il en rajustant calmement sa tenue. Au contraire, je suis impressionné. Tu maîtrises déjà cette technique... Elle est vraiment puissante.

Un sourire discret mais sincère se dessine sur le visage de la jeune fille.

- C'est grâce à Hinata... et surtout grâce à toi, dit-elle en baissant légèrement les yeux.

Puis, dans un élan spontané, elle le prit dans ses bras.

- Wouah, fit-il avec une légère surprise, je partage ton enthousiasme... mais doucement tout de même.

Il ne put s'empêcher de resserrer doucement l'étreinte, frottant tendrement son dos. Son visage, d'ordinaire impassible, s'adoucit comme à chaque fois qu'il était avec elle.

- On va s'arrêter là pour aujourd'hui. Tu as vraiment fait beaucoup de progrès.

Il la relâcha à regret.

- D'accord. De toute façon, j'ai une mission. Mon équipe est en route, je sens déjà leurs chakras approcher, dit-elle en s'éloignant vers la sortie du domaine.

- Alors bonne chance.

Neji la suivit des yeux, un léger sourire aux lèvres. Un de ces sourires rares, qui n'apparaissaient qu'en sa présence.

De retour d'une mission sans grande difficulté, Hideko décida de ne pas se reposer. À la place, elle s'aventura près de la rivière pour travailler son équilibre et perfectionner sa maîtrise du chakra. Ses mouvements sur l'eau étaient si gracieux et fluides qu'on aurait dit une danse silencieuse, en harmonie avec le courant.

Soudain, un bruissement dans les feuillages attira son attention.

- Byakugan ! lança-t-elle en activant son dôjutsu.

Elle se mit immédiatement en garde, mais ses muscles se détendirent aussitôt.

- Neji...

- Désolé, Hideko. Je ne voulais pas t'effrayer.

- Tu m'observais depuis longtemps ? demanda-t-elle, un peu gênée.

- Un peu, oui. Tu es incroyablement souple... c'est un atout précieux pour l'esquive.

- Merci, dit-elle en souriant. C'est pour ça que je m'exerce autant. Et le faire sur l'eau m'oblige à malaxer mon chakra en continu.

Mais à peine eut-elle terminé sa phrase qu'elle sentit ses paupières s'alourdir et sa respiration devenir plus rapide.

- En effet... dit Neji, intrigué. Dis-moi, depuis combien de temps tu t'entraînes ainsi ?

- Quelques heures... répondit-elle faiblement.

Un corbeau s'envola d'une branche, et au même instant, les jambes de Hideko cédèrent.

- Hideko ! s'écria Neji en se précipitant pour la rattraper avant qu'elle ne touche le sol.

- Tu en fais toujours trop... soupira-t-il. Tu es déjà forte, tu n'as pas besoin d'aller si loin.

Il la souleva dans ses bras et la ramena calmement au domaine Hyuga. Une fois dans sa chambre, il la déposa avec douceur sur son lit, puis resta debout à ses côtés, les bras croisés, veillant sur elle en silence.

Sur le chemin, ils avaient croisé Hinata, qui s'entraînait avec sa sœur. En voyant Hideko inconsciente, elle s'était affolée, mais Neji l'avait rassurée : ce n'était qu'un simple coup de fatigue.

Pendant la nuit Neji c'est installer sur une chaise face à son lit.

Un bruissement de draps ramena Neji à la réalité. Hideko bougeait.

- Hideko...

Elle ouvrit les yeux lentement, clignant plusieurs fois avant de le fixer.

- Neji ? murmura-t-elle. Désolée... Je ne voulais pas t'inquiéter, encore moins te déranger.

- Ne dis pas de bêtises. Veiller sur toi ne me dérange jamais.

- D'accord... merci pour ça.

- C'est normal. Mais promets-moi de ne plus dépasser tes limites comme ça.

- Désolée... mais je ne vais pas pouvoir tenir cette promesse.

- Pardon ?

- J'ai une mission aujourd'hui, avec Tsue et Akage...

- Quoi ?! Hideko, tu n'aurais jamais dû t'épuiser autant avant une mission !

Elle se leva et commença à rassembler ses affaires.

- Ce n'était pas prévu... souffla-t-elle.

- Il est hors de question que tu partes dans cet état !

- Ne dis pas de bêtises, Neji.

Il fronça les sourcils, impuissant, alors qu'elle quittait la chambre, puis le domaine, déterminée.

Devant les portes du village, Hideko attendait, toujours un peu fatiguée mais déterminée. Elle resserra les sangles de sa tenue, consciente que, malgré l'apparente simplicité de la mission, elle ne pouvait se permettre aucune erreur.

Tsue et Akage arrivèrent peu après, accompagnés de leur sensei, un homme au regard perçant et au sourire calme.

- Vous êtes prêts ? demanda-t-il en jetant un œil rapide à chacun.

Hideko hocha la tête, silencieuse. L'équipe se mit en route, direction un village voisin pour récupérer un parchemin d'une certaine importance.

Le trajet aller se déroula sans encombre. Une fois le rouleau récupéré, ils reprirent le chemin du retour, détendus... trop détendus peut-être.

Ce fut à la lisière d'une forêt dense, alors que le soleil commençait à descendre à l'horizon, que l'embuscade frappa.

Des projectiles sifflèrent dans les airs, forçant le groupe à se mettre en garde. Une dizaine de ninjas ennemis surgirent des ombres, visiblement bien organisés.

- Protégez le rouleau ! cria leur sensei en prenant les devants.

Hideko activa immédiatement son Byakugan, malgré la fatigue qui pesait sur elle comme une chape de plomb. Elle esquiva de justesse un kunai et engagea un combat contre deux adversaires. Ses mouvements, d'habitude précis et rapides, étaient légèrement ralentis. Son chakra fluctuait, instable.

Elle réussit tout de même à neutraliser l'un de ses assaillants avec une série de paumes précises, mais un troisième ennemi surgit par derrière. Elle le sentit trop tard.

- Hideko ! hurla Tsue.

Un kunai la frappa violemment à l'épaule, et l'ennemi profita de son déséquilibre pour la projeter contre un arbre. Elle s'écrasa lourdement au sol, son souffle coupé.

Mais ses coéquipiers réagirent aussitôt. Tsue, armé de ses chaînes de chakra, immobilisa l'assaillant, tandis qu'Akage lança une puissante technique de feu qui obligea le reste du groupe ennemi à battre en retraite.

Le combat fut rude, mais l'équipe sortit victorieuse. Leur sensei reprit le rouleau en main, puis se précipita vers Hideko, suivis des deux garçons.

- Elle est gravement blessée, constata Tsue en voyant le sang s'échapper de sa blessure et sa respiration saccadée.

- Je m'en occupe, dit leur professeur en la soulevant doucement dans ses bras. Akage, ouvre la voie. Tsue, couvre nos arrières.

Ils se mirent à courir, aussi vite que possible, traversant les bois, bondissant d'arbre en arbre. Chaque seconde comptait.

À leur arrivée au village, Hideko fut immédiatement transportée à l'hôpital. Les médecins prirent le relais avec efficacité pendant que son équipe restait dans la salle d'attente, visiblement bouleversée.

Le rouleau était sauf. La mission était accomplie. Mais le prix à payer laissait un goût amer dans la bouche de chacun.

L'agitation régnait dans l'aile des soins intensifs de l'hôpital de Konoha.

Les médecins s'affairaient autour de Hideko, son corps marqué de contusions et de blessures ouvertes. L'impact contre l'arbre avait provoqué une hémorragie interne, et la lame du kunai avait frôlé une artère dans son épaule. Il fallait agir vite.

Des heures passèrent. Son équipe attendait sans un mot, l'atmosphère lourde d'inquiétude. Puis, un médecin sortit enfin de la salle d'opération.

- Elle est hors de danger. Mais elle aura besoin de beaucoup de repos.

À peine l'information relayée que Neji surgit dans l'hôpital, le visage fermé, les traits tendus par l'inquiétude. Il n'avait pas attendu plus d'une seconde après avoir appris ce qui s'était passé. Il poussa la porte de la chambre sans frapper.

Hideko était allongée, branchée à une perfusion, le teint pâle. Elle dormait encore profondément. Neji s'approcha sans un bruit, s'assit à son chevet, et resta là, silencieux, le regard fixé sur elle. Longtemps.

Quelques heures plus tard, Hideko émergea lentement. Ses paupières papillonnèrent avant de s'ouvrir. Sa vision était encore floue, mais elle reconnut immédiatement la silhouette devant elle.

- Neji... ?

Il releva la tête. Ses yeux, d'ordinaire si maîtrisés, brûlaient d'une émotion qu'il ne prenait pas la peine de masquer cette fois.

- Tu es réveillée, dit-il, la voix tendue. Quelle idée stupide... Tu es inconsciente, Hideko ?!

Elle cligna des yeux, surprise par le ton.

- Je... je vais bien, murmura-t-elle faiblement.

- Non, tu ne vas pas bien ! Tu t'es épuisée avant une mission, tu as failli mourir ! Tu as pensé à quoi exactement ?! Tu crois que prouver ta force vaut plus que ta vie ?!

Hideko détourna les yeux, incapable de répondre. Elle se sentait coupable, mais aussi épuisée. Elle n'avait pas la force de se défendre.

Un silence tendu s'installa. Neji ferma les yeux un instant, inspirant profondément pour contenir le flot d'émotions.

Puis, brusquement, il se leva, fit un pas vers elle... et sans prévenir, il prit sa main entre les siennes.

- J'ai eu peur, Hideko. Une peur que je ne veux plus jamais ressentir. Parce que je t'aime.

Elle le fixa, les yeux écarquillés.

- Depuis longtemps. Et je suis fatigué de le cacher, fatigué de faire comme si ton bien-être ne m'importait que comme celui d'une coéquipière. Je ne peux pas... je ne veux pas te perdre.

Elle sentit son cœur rater un battement. Elle ouvrit la bouche sans savoir quoi dire.

- Je suis désolé si c'est brutal. Mais je préfère te le dire maintenant, pendant que je le peux... et pendant que tu es là.