Je déteste les héros. Ces personnes qui se croient supérieures, qui sauvent des vies pour la gloire, leur propre reconnaissance. Et pourtant, me voilà devant le "célèbre" lycée Yuei. Je n'avais aucune envie d'y aller, mais quand mon père m'a annoncé, avec un sourire ravi, qu'il m'y avait inscrite comme "surprise", j'ai fait semblant d'être heureuse, même si l'idée me dégoûtait.
J'aurais très bien pu faire exprès de "perdre" à l'examen d'entrée. Je le savais. Mais je n'avais pas envie que ces soi-disant "héros" qui se croient au-dessus de tout le monde me jugent faible. Alors, j'ai joué le jeu. J'ai passé l'épreuve, et comme ça ne me coûtait pas grand-chose, j'ai été prise.
Mon alter... Il s'appelle コスプレ (Kosupure), ce qui signifie "cosplay". Comme son nom l'indique, mon pouvoir est centré sur l'art du cosplay, mais pas de n'importe quel cosplay. Je prends les pouvoirs des personnages d'animes et de jeux vidéo que je recrée. Normalement, ça demande une préparation minutieuse. Un vrai travail de transformation, de mise en scène. Mais j'ai trouvé une solution. Grâce à mon alter, j'ai créé une machine inspirée de Miu Iruma (personnage de Danganronpa V3), une sorte d'inventrice ultime, qui me permet de changer de costume en à peine dix secondes. C'est rapide, presque instantané. Mais face à des vilains, ce petit laps de temps peut vite devenir un handicap mortel.
Je suis toujours en train de jongler avec cet étrange pouvoir, une partie de moi fascinée par ses possibilités, une autre, profondément agacée de devoir m'adapter à un monde où les héros sont prêts à tout pour briller. Pourtant, me voilà ici, à Yuei, prête à jouer le rôle du "bon" tout en me demandant ce que je fais vraiment ici.

Me voilà devant la porte du lycée. Allez, courage. C'est le jour J.
La classe 1A semble bien être là, mais je n'en suis pas vraiment sûre. Je prends une grande inspiration et pousse la porte. Dès que je l'ouvre, je scrute l'intérieur de la salle, cherchant une place. Ne connaissant personne et n'étant pas spécialement sociable, je me dirige instinctivement vers le fond de la pièce, choisissant un siège à l'écart des autres. Tout en m'installant, je lance un regard furtif aux énergumènes qui vont maintenant devenir mes camarades. Leur énergie et leurs discussions me semblent aussi étranges qu'inutiles.
Tout à coup, la porte s'ouvre et un homme entre. C'est notre professeur, semble-t-il. Un sac de couchage jaune sous le bras, une silhouette à l'air indifférent. Je me demande un instant ce qu'il peut bien faire avec ça.
-Bonjour, je suis Aizawa Shota, votre professeur principal, et pour commencer, nous allons faire un test. Alors, allez tous mettre vos costumes de héros.
Il parle d'une manière blasée, comme s'il était plus intéressé par son propre ennui que par notre présence. Franchement, c'est à se demander si ce lycée est réellement fait pour moi.

Tous mes camarades sont en costume mais moi je ne sais pas encore de quel pouvoir j'aurai besoin je suis rester en uniforme avec ma machine en main, il faudrait que je la nomme cette machine un jour ça me fait de la peine de l'appeler "Machine".
-Bien (baile) je vais vous évaluer sur une série d'épreuves, ah et le dernier sera renvoyé.
Il termina sa phrase avec un grand sourire qui nous fit tout pâlir.
-QUOI ! mais c'est trop cruel pour un 1er jour. Se plaignit une fille du nom de Ochako je crois.
-Parceque vous croyez que la vie de héros est juste mademoiselle ? Répondit Aizawa avec son éternelle regard blasé.

L'exercice numéro 1 consiste simplement à lancer une balle le plus loin possible, en utilisant la puissance de notre alter. Je décide de suivre la même idée que Uraraka. Appuyant sur le bouton de ma machine, qui ressemble à une montre, je sélectionne le cosplay de Chuya Nakahara (un personnage de l'anime Bungou Stray Dogs) et active mon pouvoir : l'annulation de la gravité sur la balle. Résultat ? Un score infini, à l'instar d'Ochako.
-Infini... dit le professeur d'un ton fatigué.
Je tourne la tête vers lui, cherchant le tableau où sont inscrits les résultats. Je vois bien évidemment le symbole de l'infini à côté de mon nom. L'exercice est terminé pour moi, alors je désactive rapidement mon alter. Une utilisation trop intense me fait saigner du nez et me donne des migraines. Pas question de me retrouver dans cet état dès le premier jour.

Saut des autres exercices
Le tableau avec les résultats est maintenant affiché. Je me trouve en 6ème place. C'est pas mal, mais j'aurais espéré un peu mieux. Mes yeux glissent vers la fin du tableau.
-Izuku Midoriya, lance une de mes camarades avec une voix moqueuse, presque comme une langue de grenouille.
Je me tourne vers lui, prête à le réconforter, mais Aizawa-sensei m'interrompt.
-Ah, oui... en fait, c'était du bluff. Le dernier ne sera pas renvoyé. Puis, se tournant vers moi : Alice, j'aimerais parler de ton alter.
Je le suis sans discuter, prête à lui expliquer tout ce qu'il faut savoir sur mon pouvoir.
-Bien... je vois.
Je m'apprête à partir, mais une question me brûle les lèvres.
-Dites, sensei, êtes-vous Eraserhead ?
-Oui, me répond-il en soupirant, comme si la question l'épuisait déjà.
Je le vois partir, et c'est alors qu'il esquisse un léger sourire, presque imperceptible.
Je reste là un instant, abasourdie. Eraserhead... L'un des seuls héros que j'apprécie vraiment. All Might, aussi, bien sûr, mais pas autant que lui. Quant au numéro 2... rien que de penser à son nom, ça me répugne.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Un appel de l'hôpital. Je décroche immédiatement.
-Quoi... non, ce n'est pas possible ! dis-je, paniquée.
Je me précipite à toute allure vers la sortie du lycée, mais ma course s'arrête brusquement lorsque je percuté quelqu'un de plein fouet.
-On ne court pas dans les couloirs, gamine. D'ailleurs, pourquoi cours-tu vers la sortie, les cours ne sont même pas finis...
En voyant la panique sur mon visage, Aizawa se fige, suspendant ses paroles.

-S'il vous plaît, Aizawa-sensei, je dois aller à l'hôpital...

-Hmm... Veux-tu que je te dépose ?

-Ça ira, merci...

Je n'attends pas, et sans un mot de plus, je fonce, le cœur battant à tout rompre, espérant ne pas arriver trop tard.

À mon arrivée à l'hôpital, je me dirige vers la chambre de mon père. J'avance d'un pas rapide, tendant la main vers la poignée... mais avant même que je puisse l'atteindre, la porte s'ouvre.
-Oh, bonjour. Vous devez être sa fille, mademoiselle Alice, n'est-ce pas ?
-Oui... est-ce qu'il va bien ?
Le médecin détourne le regard, semblant éviter ma question.
-Je suis désolé, mademoiselle... mais votre père ne passera pas la nuit.
Je reste figée, incapable de réagir, les mots flottant dans l'air, lourds et glacés. Le médecin se décale de la porte, me laissant passer. Sans réfléchir, je m'engouffre dans la pièce.

- Ma puce, tu me manques. Mon père me sourit tendrement, mais son état me brise. Je n'arrive pas à contenir mes larmes, qui coulent librement sur mes joues. Je m'approche, prenant sa main dans la mienne.
-Allons, ma chérie, ne pleure pas. Tu es une héroïne puissante maintenant. (Sa main essuie doucement les larmes sur mes joues.)
-... Non, je deviendrai la numéro 1, je te le promets.
-Tu es déjà la numéro 1 pour moi. D'ailleurs, ta garde sera donnée à tes grands-parents.
Je reste là toute la nuit, à son chevet, jusqu'à son dernier souffle.

Le lendemain, je ne vais pas en cours. Je reste allongée dans mon lit, dans le silence, perdue dans l'obscurité qui semble avoir englouti ma vie. Le surlendemain, je ne vais toujours pas en cours, et ma grand-mère reste à mon chevet, veillant silencieusement sur moi.

Je lui ai fait une promesse. Et ce n'est pas en fuyant la réalité que je deviendrai la numéro 1.

Je suis là, juste derrière la porte de la classe, hésitante. Ça fait un mois que je n'ai pas remis les pieds ici, et en plus, je suis en retard...
Allez, fais-le. Je lève le poing et frappe doucement à la porte.
-Entrez...
-Bonjour, désolée pour le retard, Aizawa-sensei.
-Mademoiselle Alice, j'aimerais vous parler à la fin du cours.
Je me dirige vers ma place, le cœur un peu lourd, un léger sentiment de crainte m'envahissant.

À la sonnerie, tous mes camarades, sauf Bakugo, se précipitent vers moi, me bombardant de questions sur ce qui s'était passé.
-Partez en récréation, vous tous !
Tous s'éclipsent rapidement, ne souhaitant surtout pas énerver le professeur.

-Alice, le directeur m'a informé de la situation. Mes condoléances. Il prend un moment avant de continuer. Si tu le souhaites, je peux t'aider à rattraper ton retard.

-D'accord...

-Nous commencerons ce soir. Viens me voir en salle des profs.

Les cours terminés, je me dirige vers la salle des profs. Arrivée devant la porte, je toque, mais aucune réponse. Je décide d'ouvrir doucement la porte et d'y passer la tête. Là, je vois Aizawa, avachi sur une pile de paperasse. Il dort profondément. En l'observant de plus près, je remarque qu'il semble légèrement rougir et qu'il respire plus lentement, comme si son sommeil était perturbé.

PDV Shota
Je sens quelqu'un me secouer. D'abord, je m'en agace, puis la frustration m'envahit. C'était le meilleur moment de mon sommeil.
Je me redresse brusquement, lançant un regard noir à...

PDV Alice
Le professeur me jette un regard glacial, probablement parce que je l'ai réveillé. Mais après tout, c'est lui qui m'a demandé de venir.

Cela fait maintenant un mois que le professeur me donne des cours particuliers. À la base, je n'avais que deux semaines à rattraper, mais j'ai tellement apprécié nos moments ensemble que je n'ai pas voulu arrêter.

-Bon, chérie, viens manger. Tu pourras continuer à écrire ton livre plus tard.
Je descends dans le salon pour rejoindre Shota, qui m'appelle d'une voix douce.
-Tu passes trop de temps sur ton livre.
-Je sais, je sais... Mais tu me remercieras quand le livre de notre histoire nous rapportera assez pour financer notre mariage, mon papillon.