Point de vue d’Elina

Je crois que je perds la tête.

Depuis ce jour dans la salle des archives, mon cœur ne m’appartient plus.
Il bat pour lui. Pour ses silences. Pour ses absences.
Je le cherche dans les couloirs, dans les reflets des vitres, dans le moindre froissement de veste.
Et quand je le vois… je me fige.
Lui aussi.
Mais on fait semblant.
On joue à ce jeu cruel : celui qui souffre en silence.

Et pourtant, ce matin-là, son regard s’est attardé une seconde de trop sur moi.
Une seconde qui disait : "Ce soir."

À 17h42, son message arrive.
« Toit du lycée. 18h. Je ne veux plus me taire. »

Je monte les escaliers avec le cœur tambourinant dans la gorge.
J’ai peur. Pas de lui. Mais de moi. De ce que je suis devenue à ses côtés.

Quand j’ouvre la porte, le vent froid m’accueille.
Et lui… il est là.
Dos à moi.
Majestueux, vulnérable.
Brisé.

— Merci d’être venue, dit-il sans bouger.

Je m’approche. Je retiens mon souffle.

— Je ne pouvais pas ne pas venir.

Il se tourne lentement. Ses yeux sont fatigués. Tristes.
Mais quand ils croisent les miens, je sens une chaleur me traverser tout entière.

— Claire m’a demandé si j’aimais une autre, murmure-t-il.
Et je n’ai rien dit.

Claire. Ce nom résonne comme une gifle.
Sa femme. Celle qui dort contre lui chaque nuit.
Celle dont il connaît le parfum, la voix, les habitudes.
Et moi, je suis quoi ?

Je baisse la tête. Je veux parler, mais ma gorge est nouée.
Alors je lève les yeux, et je murmure :

— Et moi… je peux te demander ? Tu l’aimes encore ?

Il ferme les yeux. Inspire. Longuement.
Puis il murmure, presque dans un souffle :

— Je ne sais plus ce que ça veut dire, aimer.
Mais ce que je ressens pour toi… c’est viscéral. C’est interdit. Et pourtant, c’est la seule chose qui me fait tenir.

Je frémis.

— Dis-moi que je suis pas qu’un fantasme.
Dis-moi que c’est plus que ça.

Il s’approche, pose ses mains sur mes joues, et ses pouces essuient une larme que je n’avais même pas sentie couler.

— Tu es tout sauf ça. Tu es la faille qui m’a réveillé. La lumière dans laquelle je me brûle.

Ses lèvres effleurent les miennes.
Le monde disparaît.

On s’embrasse comme si on ne devait plus jamais se revoir.
Ses mains tremblent sur mes hanches. Les miennes déboutonnent lentement sa chemise, découvrant sa peau chaude, battante.
Je l’effleure du bout des doigts. Il frissonne.
Ses lèvres quittent les miennes pour se perdre contre ma gorge, mon épaule.

Je chuchote contre son oreille :

— J’ai rêvé de ça toutes les nuits. De toi. De tes mains.
Et pourtant, j’ai si peur…

— Moi aussi, Elina.
Mais j’ai plus peur encore de te perdre.

On s’assoit au sol, à l’abri.
Nos corps se cherchent. Se frôlent. Se retiennent à peine.
Il glisse ses mains sous mon haut, lentement, comme si j’étais faite de porcelaine.
Je ferme les yeux. Chaque caresse est une brûlure douce.

Mais soudain, un bruit.
Un téléphone.
Le sien.

Il le regarde. Devient livide.

— Claire. Elle est là. Elle m’a vu sur le toit. Elle sait.

Mon cœur s’arrête.

Il se redresse, panique dans les gestes.
Je me rhabille en vitesse, le cœur brisé. Il s’approche, m’embrasse une dernière fois.

— Je dois y aller.
Mais je te le jure… ce n’est pas la fin.

Il disparaît dans l’escalier.

Et moi, je reste là.
Assise, seule, le cœur éclaté dans la poitrine.
Je regarde le ciel, le vent qui s’agite.
Et je me demande combien de temps encore je pourrais tenir entre l’ombre… et lui.

hello !

Fin du Chapitre 9 ! j’espère que ça vous plait toujours ! si je dois améliorer des choses dite le moi je prendrais tout vos conseils 

bisous bisous !

Xo.Xo <3