Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
anaelle
Share the book

Chapitre 6 : Les silences

Les jours qui suivirent furent des jours vides.

Élina ne croisa plus son regard.
Pas une fois.

Monsieur Deveraux semblait avoir dressé un mur de glace entre eux, haut et infranchissable.
Il s’adressait à elle comme à n’importe quelle élève, d’une voix égale, distante.
Il ne s’attardait pas, ne la fixait plus, ne frôlait plus ses mains.

Mais ce détachement apparent ne dupait personne.
Pas elle.

Il avait maigri.
Son teint s’était creusé.
Ses gestes étaient plus durs, ses sourires absents.

Elle aussi portait les traces de cette guerre silencieuse.
Elle dormait peu.
Elle mangeait mal.
Elle traînait dans les couloirs comme une ombre, le regard éteint.

Les rares fois où elle levait les yeux vers lui, elle surprenait parfois — un éclair, une seconde — une lueur de douleur dans son regard.
Et aussitôt, il détournait la tête.

Le jeudi, alors qu’elle rangeait ses affaires, elle entendit une voix douce derrière elle.

— Bonjour, je suis Claire Deveraux.

Élina se retourna brusquement.

Devant elle, une femme élégante, brune, au sourire tendre.
Elle avait un manteau beige sur les épaules et tenait un livre contre elle.

— Je suis la femme de Julien… de Monsieur Deveraux, précisa-t-elle avec un sourire léger.
Il m’a demandé de passer récupérer quelques affaires pour lui.

Elina sentit son cœur se contracter.
Ses jambes devinrent molles, mais elle tint bon.

— Oh… bien sûr… je… je crois qu’il est en salle des professeurs.

— Merci beaucoup, répondit Claire, toujours aussi douce.
C’est gentil.

Elle s’éloigna lentement.

Élina resta plantée là, incapable de bouger.
Les battements de son cœur résonnaient violemment dans ses tempes.

Claire.
C’était donc elle.

Elle était belle, douce, souriante.
Exactement ce que Monsieur Deveraux avait décrit sans le dire : une femme qui ne méritait pas ça.

Elle sentit une douleur cuisante l’envahir.
Culpabilité.
Jalousie.
Tristesse.

Tout s’emmêlait.

Elle s’efforça de respirer profondément, de retrouver contenance.
Mais ses mains tremblaient encore.

De son côté, Julien Deveraux ne vivait pas mieux.

Chaque jour était une lutte.

Chaque jour, il la voyait sans la regarder.
Chaque jour, son cœur criait quand elle passait à quelques mètres de lui.
Il sentait son parfum flotter.
Il reconnaissait la courbe de sa nuque, la douceur de ses gestes.

Et chaque jour, il s’interdisait de flancher.

Il se réfugiait dans son travail.
Il rentrait tard chez lui.
Il évitait sa femme.
Il évitait surtout de croiser son propre regard dans le miroir.

Claire remarquait tout, bien sûr.

Un soir, alors qu’ils dînaient en silence, elle posa sa fourchette avec délicatesse.

— Julien… qu’est-ce qu’il se passe ? Tu n’es plus là.

Il releva les yeux.
Elle le regardait avec une douceur infinie.

Il sentit sa gorge se serrer.

— Je suis fatigué, c’est tout, mentit-il.

Elle ne répondit pas, mais il vit dans ses yeux qu’elle savait.
Peut-être pas la vérité exacte.
Mais elle sentait qu’il s’éloignait.

Cela le brisa encore un peu plus.

Vendredi.

La semaine touchait à sa fin.
Élina, le visage fermé, sortait du bâtiment quand elle le vit.

Il était assis seul, sur un banc du parc derrière le lycée.
La tête penchée, les coudes sur ses genoux, les mains jointes.
Comme un homme perdu.

Sans réfléchir, ses pas la menèrent vers lui.

Il leva les yeux quand elle arriva.
Ils restèrent un long moment sans parler.

Le vent léger faisait bouger les feuilles autour d’eux.
Le soleil déclinait lentement, teintant tout d’une lumière dorée.

Enfin, il murmura, la voix rauque :

— Je n’y arrive pas.

Elle sentit son cœur bondir.

Il secoua la tête, un sourire triste aux lèvres.

— Je voulais bien faire… je voulais t’oublier, faire ce qu’il faut…
Mais je n’y arrive pas.

Ses yeux se perdirent dans les siens.
Ils étaient pleins d’une tristesse infinie.

— Tu me manques trop, souffla-t-il.
C’est insupportable.

Elle sentit ses larmes monter de nouveau.
Elle s’assit lentement à côté de lui.

Il ne la toucha pas.
Elle ne le toucha pas.
Mais leurs épaules presque jointes suffisaient à combler le vide.

Ils restèrent là longtemps.
Sans un mot.
Juste le silence et leur présence, fragile et bancale.

Quand le soleil disparut, il souffla doucement :

— Je ne sais pas où tout cela nous mènera, Élina…
Mais je crois que je n’ai plus la force de lutter contre toi.

Ses yeux brillèrent.

— Même si c’est mal.
Même si ça fait mal.

Elle posa alors très lentement sa main sur la sienne.

Cette simple caresse fit trembler ses épaules.

Ils restèrent ainsi longtemps.
Deux âmes brisées, serrées au bord de l’abîme, prêtes à tomber ensemble.


salut tout le monde !

Et voilà, que ce chapitre 6, Monsieur Deveraux n’arrive pas à oublier Élina..même si c’est mal et qu’ils ont pas le droit.

mais la femme du professeur voit que quelque chose ne va pas et qu’il s’éloigne.

Rendez-vous au prochain chapitre et voyont comment ça va se passer.

bisous bisous !

Xo.Xo <3

Comment this paragraph

Comment

No comment yet